CHAPITRE 10 : ELLE EST LA.

Ecrit par Benedictaaurellia

Comme, il l’a dit, j’ai réfléchi à ses propositions et j’ai accepté.

Je travaille donc toujours avec Paul. Pour le moment, je ne travaille dans aucun cabinet ici. Je prends mon temps pour sonder le terrain. Les paroles de Paul me rappellent les propos de Sébastien. Lui aussi m’a dit que je comprendrai certaines choses plus tard. Je me souviens alors de la fiole qu’il m’a donnée. En la prenant ce jour-là, j’avais l’intention de l’utiliser dès mon retour à la maison mais j’ai oublié de le faire. Je l’ai toujours sur moi. En rentrant, je le ferai.

Je suis actuellement dans ma maison à Baguida. J’y passe mes journées. A maman, je fais croire que je visite la ville et ses environs et je rattrape le temps avec mes amis d’ici. Mais je viens ici travailler au calme. Je n’ai emménagé aucune pièce de la maison. J’attends juste qu’Ainara réapparaisse pour qu’on le fasse. Je ne me vois pas le faire seul. J’ai juste l’essentiel : Une table, une chaise et un matelas que j’ai posé à même le sol dans la pièce que nous avions choisi comme bureau. Je me suis acheté des draps, des serviettes, des produits de toilette et quelques habits de rechange que j’ai déposés ici.

Maman a beau crié que nous devons finaliser la dot et le mariage, je ne l’écoute plus. Moi qui ne pouvais jamais lui dire non, je me suis surpris plus d’une fois à lui opposer mon mécontentement face à la situation qu’elle m’oblige à traverser. Je lui ai mis les points sur les i. je ne sais pas si elle l’a compris et je m’en lave les mains. L’essentiel est d’avoir réussi à lui faire repousser la date de la dot et de mariage de trois (03) mois. Si j’ai réussi cela, je crois pouvoir lui faire changer d’avis quant à Sophie.

Maintenant, je suis sûr de moi. C’est Ainara que je veux pour épouse et personne d’autre. J’ai bien réfléchi pendant ce mois loin d’elle et je sais que ce n’est pas que de l’attirance physique. Je l’aime et j’en suis sûr. Dès demain, je vais engager un détective privé pour la retrouver. Je remuerai ciel et terre s’il le faut. Après l’avoir retrouvé, je lui ferai la cour en bonne et due forme jusqu’à ce qu’elle accepte. Alors je ferai d’elle ma femme.

Je me souviens que j’ai cette assurance face à ma mère depuis mon entrevue avec Sébastien. Il me l’a peut-être communiqué en posant ses mains sur ma tête. Je me souviens qu’il m’a dit d’ouvrir les yeux. Surement qu’il voulait me dire de me montrer plus ferme avec ma mère.

Soudain, mon cœur commence à battre plus fort. Je ne sais pourquoi. Je sens alors une présence dans ma maison. Qui pourrait avoir accès à la maison ? Je suis le seul à avoir les clés. À moins qu’à l’agence, ils en ont gardé des copies. Mais cette présence loin de me faire peur, m’apaise et je me demande pourquoi. Je me moque de moi-même.

Quelque chose me dit de me tourner. Je me retourne et qui vois-je ? La femme de ma vie. Que dis-je ? Mon soleil de minuit. Voilà que je deviens sentimental.

Elle est encore plus belle que dans mes souvenirs. Elle a maigri mais n’a pas perdu ses formes. Elle est vêtue simplement d’une combinaison pantalon rose fuchsia dont le corsage est orné d’une broche en forme de fleur. Elle tient dans une main un sac à main beige et un trolley noir. Des sandales à talons beige complètent sa tenue. Son afro est encore plus volumineux que la dernière fois. Il est maintenu par un bandeau du même tissu que sa combinaison.

Moi (dans un murmure) : « Ainara ».

MA MÈRE ET MOI