Chapitre 10: La cage

Ecrit par Plume Inspirée

Assis au bord de l’eau je ne m’inquiétais même pas de la nuit qui tombait, j’étais perdu je ne savais pas quoi faire.

 

Malgré le sombre de la nuit car il était presque 20 h, je reconnaissais Camille qui arrivait de loin.

 

Camille avait été alertée par ma petite sœur Dorcas. Alors que j’étais à peine descendu du taxi, elle m’avait fait un message

 

« Tu es où Brice? Dis moi je te rejoins »

 

« Au pont du Djoué »

 

« Ok j’arrive »

 

C’est donc suite à ce message que Camille arrivait. Elle marchait très vite. Une fois arrivée là où j’étais, elle m’avait tendu la main pour m’inviter à me lever

 

- Ce coin n’est pas sécurisé, viens on rentre

 

Comme un petit garçon j’avais pris la main qu’elle me tendait sans argumenter. On marchait main dans la main, sans rien dire. Elle accélérait les pas et je suivais son rythme.

 

Une fois sur la voie principale, elle savait que nous étions enfin en sécurité, elle s’arrêtait puis me regardait droit dans les yeux

 

- Brice tu avais quoi derrière la tête en arrivant ici?

 

- Je ne sais pas Camille! Je ne sais pas.

 

Je n’avais pas pu retenir mes larmes, Camille s’était empressé de prendre une pochette dans son petit sac à bandoulière, puis elle m’avait tendu la pochette.

 

- Camille penses tu toi aussi que j’ai quelque chose à avoir avec la mort de mon fils?

 

- Non pas du tout comment peux tu me poser une telle question?

 

- Je ne sais plus qui croire. Tout à l’heure j’ai surpris mes cousins m’accuser d’avoir sacrifié mon fils. Camille c’était mon seul enfant et peut être que je n’en aurais plus jamais. Comment aurais je pu lui faire du mal?

 

- Brice je sais que tu ne connais rien à la Bible mais il y a un homme dans la Bible il s’appelait Joseph. Il eut une saison de sa vie où il a vécu que de la trahison de la part des personnes sur qui il s’appuyait, d’abord ses frères, puis la femme de son chef et après un ami qu’il avait rencontré dans la prison . Je sais que ces choses sont comme de la fiction pour toi et je ne vais pas aller dans les détails. Mais je veux te dire que parmi les leçons que j’ai apprises de la vie de Joseph, il y a le fait que ceux en qui nous croyons ne peuvent pas toujours être là pour nous c’est la raison pour laquelle tu me vois être si attaché à Jésus-Christ car je sais qu’il sera toujours là pour moi.

 

J’écoutais Camille, ce qu’elle me disait c’était ce en quoi elle croyait mais moi je savais une chose, c’est que je croyais en elle et rien que le fait de croire en elle, me poussait à accorder de l’importance à ce qu’elle disait. J’avais si souvent vu des gens prôner leur foi et tout mais j’avais rarement rencontré des gens avec l’amour que Camille avait pour les autres, Camille était un modèle.

 

- Écoute Camille je n’ai jamais eu une vie d’église et tout je ne pense pas que c’est à 34 ans que je vais m’y mettre. Mais je sais que Dieu t’écoute alors il faut beaucoup prier pour moi afin que je trouve la force de continuer et que je retrouve la paix que la mort de mon fils m’a arraché.

 

- Oui je te promet d’en faire ma priorité mais je veux finir d’abord de te parler de Joseph, même si tu ne pries pas prends juste ce que je te dis comme une simple leçon de vie. La vie de Joseph m’a aussi permis d’apprendre que parfois l’épreuve si difficile que nous vivons est le chemin vers notre destinée. Excuse moi de dire ça comme ça car je ne veux pas dire que la mort de Junior est une belle chose parce que c’est un chemin vers ta destinée, non loin de là! ça sera trop méchant et idiot même de ma part de penser cela. Mais ce que je veux vraiment te dire c’est que pendant que Joseph vivait l’épreuve, ses frères se chargeaient d’aller faire courir des bruits sur lui, comme quoi il serait mort et ils en avaient même les preuves. Tu te rends compte que lui il avait mal d’être séparé de son père et vendu mais ses frères eux, enfonçaient encore le couteau dans la plaie, faisant circuler des fausses rumeurs sur lui.

 

- Oui je comprends un peu vu que c’est un peu comme ça que je me sens en ce moment

 

- Voilà mais tu sais la suite de cette histoire c’est quoi? Joseph ne pouvait pas revenir pour démentir ce qui était dit, que ce soit par ses frères à propos de sa mort ou même par la femme de son chef qui l’accusait de viol. Mais pourtant un jour était arrivé où Dieu a rétablit la vérité lui même. Ce que j’aime dans cette histoire c’est que c’étaient les mêmes frères de Joseph qui étaient chargés d’aller démentir à propos de sa mort.

 

- Si seulement c’était autant facile que tu le dis!

 

- Peu importe que ce que je dis te semble trop comme une histoire banale, Brice retiens ceci, ll y a une saison où des gens autour de nous, nous donnerons un statut par rapport à ce qu’ils auront entendu, par rapport aux preuves qu’ils auront vues. Mais c’est à nous de distinguer la saison où nous ne devons pas nous justifier mais rester calme et focus sur le chemin de notre destinée, un jour Dieu mettra la lumière sur tout et non seulement toi même, mais aussi tous les autres comprendront.

 

- Le plus dure reste d’attendre ce jour où Dieu mettra la lumière sur tout. En plus je ne sais même pas si moi aussi je peux espérer que Dieu fasse quelque chose pour moi

 

- Si tu savais combien il n’attend que ça! Bon on doit rentrer.

 

Je retenais sa main alors qu’elle devait faire signe à un taxi. Elle s’était alors retournée vers moi pour comprendre mon geste

 

- Je n’ai pas envie de retourner là bas s’il te plaît

 

- Mais on y peut rien je n’ai nul part où t’amener d’autre. Je comprends que tu ne veuille plus y retourner mais tu es obligé. Tu peux y retourner et t’enfermer dans ta chambre pour cette nuit.

 

- Non je ne pourrais pas en tout cas pas cette nuit. Ou si tu veux rentre et laisse moi rien de mal ne va m’arriver. Je dormirais dans la rue pour une nuit

 

Alors que je parlais encore, Camille avait pris son téléphone elle composait un numéro

 

- Allô maman, je peux venir avec mon ami pour cette nuit? Tu m’avais dis que papa est parti à Pointe-noire non?

 

Son appel n’avait pas duré une minute qu’elle avait déjà coupé. Puis s’était tourné vers moi

 

- On va chez ma mère tu vas y passer la nuit cette nuit le temps de récupérer et tu pourras rentrer demain matin. Je vais rester avec toi, de toute les façons chez moi on sait que je dors à la veillée

 

——

 

La maman de Camille était aussi gentille que l’était sa fille. Souriante très accueillante, elle avait aménagé le canapé pour moi.

 

Ce n’était pas une grande maison, deux chambres et un salon. Dans le salon il y avait un coin où ils avaient mis les ustensiles de cuisine et le réchaud à gaz. En vivant dans le confort de chez ma mère j’avais presque oublié qu’il y avait encore des gens qui vivaient dans ce genre de condition.

 

La maison de la mère de Camille comparée à celle de mon père, chez mon père c’était carrément le luxe. Mais Camille n’avait pas eu honte de m’amener ici.

 

- Mon fils tu vas dormir sur le canapé, avec le ventilo il n’y aura pas de moustique je pense. Et Camille tu pourras dormir dans la chambre de Christ.

 

Camille acquiesçait de la tête. Puis s’étant tourné vers moi, elle m’expliquait

 

- Christ c’est mon petit frère, le fils à papa le mari de maman. Mais quand il a des examens il s’installe au campus chez un pote à lui.

 

- Ok

 

Je répondais timidement

 

- Mon fils je suis vraiment désolée de l’épreuve qui te frappe mais l’Eternel a donné, l’Eternel à repris, nous pouvons que louer son nom. Et lui demander de nous faire comprendre pourquoi il a permis cela. Car avec notre Dieu les choses n’arrivent jamais par hasard.

 

- Merci beaucoup maman.

 

- Bon il est déjà 22 h je dois me coucher. Que Dieu nous garde cette nuit. Mon fils que le Saint-Esprit dépose sa paix dans ton cœur. Afin que demain tu sois à mesure de retourner à la veillée.

 

- Merci beaucoup maman. Vraiment Merci beaucoup!

 

Camille n’était pas tout de suite partie dans la chambre de son frère. Elle était restée avec moi. Elle continuait à me remonter le moral. J’étais assis dans un coin du canapé et elle dans l’autre.

 

- Camille pourquoi tu es autant gentille?

 

- Je ne saurais te dire pourquoi mais je sais une chose c’est que c’est ma nature. Je ne fais aucun effort. Si nous nous décidons tous à vivre ce que nous sommes réellement chaque chose sera à sa place. Dieu nous a tous donné quelque chose de particulier qui donnera un sens à la vie. Tant à la vie des autres qu’à notre propre vie Brice.

 

- J’aimerais bien un jour savoir ce que Dieu m’a donné à moi de particulier. Car en ce moment je ne sens pas que j’ai un rôle particulier sur terre. J’aurais mieux fait de ne pas exister Camille!

 

- Arrête de t’apitoyer sur ton sort, tu as ce que beaucoup de gens rêverait d’avoir

 

- Mais justement ce que beaucoup de gens rêveraient d’avoir comme tu les dis mais ça ne me rend pas heureux

 

- Je pense que c’est parce que tu n’y joins pas l’essentiel.

 

Un moment on aurait dit qu’on n’avait plus de choses à se dire. Le calme de ce salon, la faible lumière de l’unique ampoule de la pièce me laissait mieux percevoir la beauté de Camille. Certains avaient du style vestimentaire mais Camille avait le vrai style, le style de la personnalité. Son style ne se trouvait pas sur des accessoires elle était elle même le style.

 

On aurait dit que c’était elle qui donnait de la beauté à cette pièce dans la quelle nous étions. D’un geste timide je m’étais avancé d’elle et les minutes d’après, nous étions dans ce canapé débarrassés de tous nos vêtements. Ce qui venait de se passer n’était pas le coup de ma tristesse non! Je pense que j’étais amoureux de Camille.

 

Certaines filles nous attiraient par leur physique d’autres avaient plus que le physique à donner, elles avaient le cœur et Camille était de celles là. Elle était pourtant belle de figure aussi mais ce n’était pas ça son atout à elle.

 

Je ne regrettais pas ce qui venait de se passer. Et je ne savais pas ce qui allait s’en suivre après que toute cette pagaille dans ma tête sois passée mais une chose était sûre, je venais de connaître physiquement Camille et je m’en doutais bien que ça ne l’enchantait pas tant que ça.

 

Camille s’était levée et avait remis ses habits. Je m’attendais à de la panique de sa part mais non! Elle le faisait calmement

 

- Rhabilles-toi, ma mère peut sortir d’un moment à l’autre

 

Avait-elle lancée

 

Comme un petit garçon je n’avais pas montré d’opposition à ce qu’elle avait dit, je m’étais tout de suite rhabillé au même moment qu’elle.

 

Camille était vraiment différente et imprévisible j’aurais juré qu’après un tel acte elle devait s’en vouloir et être paniquée mais non! Elle était calme et n’avait même pas changé sa mine envers moi. Après s’être rhabillée, elle m’avait dit

 

- Bon je te laisse dormir, à demain!

 

Elle s’était retirée pour rejoindre la chambre de son frère.

 

** Dans la tête de Camille**

 

« Qu’est ce que je viens de faire? » Voilà la question qui tournait dans ma tête depuis trente minutes que j’étais au lit. Cela faisait près de 5 ans maintenant que je vivais enfin dans la sanctification, et là je venais de tomber.

 

A côté de la culpabilité que je ressentais il y avait une voix qui m’encourageait et me rappelait que tout ceci n’éloignait pas l’amour de Dieu de moi.

 

Dans le lit, je m’étais assise

 

- - Seigneur tu connais mon cœur, mes forces et mes faiblesses. Le désir de mon cœur reste celui de vivre dans la sanctification, puis que tu nous demande d’être Saints comme toi tu l’es. Je sais que cette nuit tu ne me condamnes pas mais tu n’encourage pas non plus mon péché. Souviens toi que c’est pour moi que tu es allé à la croix. Ne me retire pas ta bonté car tu sais que sans elle je ne suis rien. Pardonnes moi Seigneur. Saint-Esprit aide moi à ne pas me relâcher à désirer la sainteté plus que tout...

 

Je continuais ma prière, une fois que j’avais dis amen, il y avait cette référence biblique qui montait dans mon cœur, proverbes 24. J’avais pris mon téléphone pour lire. Tout le long de ma lecture, j’étais concentrée, arrivée au 26e verset, je sentais mon cœur recevoir quelque chose de la part du Seigneur,

 

«Car sept fois le juste tombe, et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur.»

Proverbes 24:16 LSG

 

Dans ce passage je comprenais que ce qui caractérisait le juste c’était qu’il ne restait pas à l’état de son erreur, non! lui il ne restait pas là, il se relevait. C’était déjà ça la différence avec le méchant. Le juste, même après être tombée avait le désir de se relever.

 

- - Seigneur je refuse de rester là à l’état de ce péché non! Je me relève dès ce soir et je me remets dans ma vie de sanctification. Mais j’irais tout de même parler avec mon pasteur pour ne pas chérir ce péché. Je veux le faire pour te montrer ma volonté de quitter de là où je suis tombée pour me relever et continuer à marcher pour toi.

 

Je sentais une motivation dans mon cœur, il fallait que je continue à désirer la sainteté, en me sauvant Christ avait mis la capacité de dominer sur le péché en moi. Car la Bible disait que j’avais la victoire sur le péché.

 

C’est en continuant à me parler à moi même que je m’étais finalement endormie.

 

Vers 4 h, ce rêve m’avait réveillé, je restais assise dans mon lit. Cet oiseau, cette cage, ce coin perdu, ce n’était pas la première fois que je me retrouvais là.

 

Ce rêve était comme la continuité ou une autre version de mon rêve qui n’avait cessé de se répéter il y a quelques semaines.

 

Récemment à deux reprises j’avais rêvé de cet oiseau, dans la cage. Perdu loin de tout, la cage était fermée. Mais aujourd’hui c’était le même oiseau mais je me retrouvais dans la cage avec lui.

 

Je m’étais levée du lit, et je me mis à louer Dieu d’abord

 

- Tu es merveilleux Seigneur, alors que je n’en ai aucun mérite tu as fais de moi ta fille ainsi les choses que tu caches à la foule tu me révèles à moi. Sois loué mon Dieu, ...

 

Je m’étais lancée dans un moment d’adoration avec des chants, puis je sentais des mots couler d’eux même depuis mon cœur

 

- Est ce que mes pas lorsque je marche sont en mon pouvoir, non? C’est toi même Éternel qui conduit les pas des hommes. Je sais que tu veux me dire des choses par ce rêve. Comment me suis je retrouver dans cette cage? Puis que mes pas ne sont point sous mon contrôle, je crois de tout mon cœur que je ne suis pas dans cette cage comme une prisonnière c’est toi qui m’a envoyé là dans cette cage mais je ne peux pas me retrouver enfermée là. Les chaînes de la prison ou même le filet de l’oiseleur n’ont aucun pouvoir devant la puissance de celui qui a vaincu la mort. Je déclare que dans cette cage je ne me retrouverais jamais captive, parce que j’ai cru en Jésus Christ et lui il est venu pour libérer les captifs, je suis comme un fil et Jésus-Christ est l’aiguille là où il passe je passe. Il est venu libérer les captifs je puis faire pareil je le déclare au nom de Jésus-Christ.

 

Je sentais que mon Esprit était ouvert aux choses du ciel, je continuais à faire des déclarations et au même moment, la force de ces déclarations soumettait mon corps et ma raison. Mon intelligence était renouvelée,

 

 - Si cet oiseau a besoin de sortir je suis dans cette cage pour l’aider à sortir  car la bible déclare dans le livre d’Ephesiens que le même Esprit qui avait ressuscité Jésus-Christ d’entre les morts est aussi en moi. Alors avec la même puissance qui résidait en Christ quand il disait que l’Esprit du Seigneur est sur moi il m’a oint pour libérer les captifs je puis aussi le proclamer mon père m’a oint pour libérer les captifs, je déclare libre tout ce que peut représenter cet oiseau au nom de Jésus-Christ. J’ordonne au filet qui le retient d’être rompue au nom de Jésus-Christ. Je marche sur la captivité que peut représenter ce filet au nom de Jésus-Christ car il m’a été donné le pouvoir de marcher sur les serpents, sur les scorpions et sur toute la force de l’ennemi sans que rien ne me nuise, les chaînes de cette cage ne me nuiront jamais, le filet autour ne me retiendra jamais. Je suis comme le vent, personne ne peut m’arrêter si Jésus-Christ lui même ne décide pas de m’arrêter. Je proclame la liberté de cet oiseau.

 

Je ne contrôlais plus vraiment cette prière, je sentais l’Esprit de Dieu en moi faire couler une onction que je n’avais encore pas manifestée jusqu’ici.

 

À un moment je m’étais mise à parler en langue mais je sentais que j’étais entrée dans une adoration profonde.

 

Puis je m’étais mise à le louer encore.

 

——-

 

 

- Tiens je t’ai pris une brosse chez le malien du coin je sais que tu n’as pas l’habitude avec ce genre de brosse à dent mais c’est juste pour la circonstance. Tiens le verre et tu peux te brosser là bas au coin de la parcelle

 

Quand j’étais sorti de la chambre, j’avais trouvé Brice assis sur le fauteuil  et donc j’étais sorti nous acheter deux brosses à dent.

 

- Merci Camille mais tu n’as pas besoin de préciser que je n’utilise pas ce genre de brosse ça me met mal à l’aise que tu me vois comme un fils de riche

 

- T’inquiète ce n’est pas un crime que de grandir dans des bonnes conditions c’est aussi une grâce que l’Eternel t’as faite, ce que j’aime chez toi c’est que tu sais accepter les autres peu importe leur classe sociale. Allez va te brosser les dents.

 

Maman avait fait des œufs pour Brice. Pendant que Brice était dehors entrain de se brosser les dents, ma mère s’empressait de me parler

 

- Eh Camille c’est ton chéri hein?

 

- Oh maman c’est juste mon ami.

 

- Hum la façon que vous vous regardez là. Mais bon... Tu sais il faut l’assister car c’est dure de perdre son enfant. Je n’imagine même pas comment je me sentirais si un jour je te perdais! Et la Bible même nous encourage à pleurer avec ceux là qui pleurent, Dieu va te récompenser ma fille

 

- Amen maman!

 

Brice avait terminé, je lui avais donné un peu d’eau dans un seau pour qu’il se nettoie le visage.

 

- Mon fils passe à table je vous ai fait des œufs

 

Brice n’avait fait aucun commentaire si ce n’est dire

 

- Merci maman, merci beaucoup

 

On avait pris congé de maman très rapidement, parce qu’il fallait que je rentre chez moi m’apprêter pour le boulot.

 

Maman avait promis à Brice qu’elle passerait le jour de l’enterrement

 

- Mon fils, Camille me tiendra au courant sur la date de l’enterrement et je passerais t’assister. Reste dans la prière  afin que le Saint-Esprit te console. Il n’y a que lui capable de bien le faire.

 

- D’accord maman!

 

Une fois dans la rue, je n’avais pas manqué de taquiner Brice pour l’arracher un petit sourire

 

- Tu as bien écouté ce que ma mère t’a dit hein, reste en prière. Donc chaque matin tu dois prier et demander au Saint-Esprit de te consoler

 

J’avais réussi à le faire sourire quand j’avais évoqué la prière. Je sentais toute fois dans ses yeux l’envie d’aborder ce qui s’était passé cette nuit, mais je ne lui laissais pas le temps de le faire. Non pas parce que j’évitais le sujet, j’étais suffisamment grande et je n’avais pas honte d’aborder ce sujet.

 

Je savais assumer mes actes et je n’étais pas une fille frivole qui avait l’habitude de coucher avec un homme et le considérer comme rien. Mais seulement je restais persuadée que le moment n’était pas bien choisi pour parler de ça. Brice était sous le choc, il allait enterrer son fils dans quelques jours ce n’était certainement pas le moment de lui parler de l’incident de cette nuit.

 

- Tiens paye ton taxi je vais prendre le bus.

 

Je lui avais tendu 1500 frs, hier le taxi pour arriver chez ma mère lui avait coûté 3000 frs à cause de la distance et de l’heure, et je savais que c’était tout ce qu’il avait sur lui.

 

- Merci Camille. S’il te plaît viens dormir à la veillée cette nuit

 

- Brice je serais là jusqu’au dernier jour . Tu es mon ami et les amis se soutiennent.

 

** Dans la tête de Brice**

 

Dans ce taxi, j’étais perdu,...Camille!

 

En même temps je me sentais fautif et coupable de penser à Camille alors que je venais de perdre mon fils. Mais cette fille Camille avait bouleversé ma façon de considérer les choses. Dans la vie il y’avait plus à donner que l’argent. Voilà ce que j’avais appris à travers elle. Elle n’avait pas l’argent à donner mais elle se donnait elle même. Elle avait été là pour moi plus que tous mes amis avec qui j’avais même passé une grande partie de mon enfance et de ma jeunesse. Je suppose que d’ici ce soir déjà certains devaient commencer à m’apporter leur contribution mais aucune contribution, aucune enveloppe ne devait surpasser ce que Camille avait donné.

 

En même temps en pensant à elle, je repensais à cette nuit, comment faisait-elle pour agir comme si de rien était après ce qui s’était passé. Donc pour elle ça ne représentait rien qu’on ait couché ensemble? Rien que le peu que je connaissais d’elle me laissait savoir que Camille n’était pas le genre de fille  qui considérait le sexe à la légère et pouvait coucher avec un homme et juste ignorer, faire comme si de rien était. Mais pourquoi n’en parlait-elle pas?

 

Le taxi roulait et moi je continuais à réfléchir. Mon téléphone m’avait détaché de ce moment de réflexion

 

« Brice je sais que tout ça est dur pour toi mais rentre ici. Il faut qu’on retienne une date pour l’enterrement. »

 

« D’accord papa je suis en route. J’ai dormi chez la mère d’une amie »

 

« Oui Dorcas m’a dit que ton amie lui avait fait un message pour lui rassurer. Je sais que c’est dur cette épreuve moi même je me sens avoir failli à mon devoir de père »

 

« Tu n’as jamais failli papa. Je suis fier d’être ton fils »

 

« Merci Brice »

 

Le taxi venait de garer devant la parcelle, rien qu’à l’idée de devoir descendre de ce taxi, je sentais encore mon cœur se serrer. Je voyais à travers la vitre, la photo de Junior qui était là devant, il était souriant. Il était innocent. Qu’est ce qui lui était arrivé? Voilà la question que je me posais tout d’un coup. Il était mort ok! Mais de quoi? Ça ne pouvait pas rester comme ça sans explications tout de même!

 

 

 

 

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