Chapitre 9: La Veillée

Ecrit par Plume Inspirée

...Dans la tête de Camille...

 

J’étais au travail devant mon poste de travail entrain de faire la saisie pour un client, mon chef était là toute la matinée. Aux environs de 14 heures il s’apprêtait à partir 

 

- Camille?

 

- Oui papa

 

Je l’appelais papa, c’était en fait l’un de mes papas de l’église qui avait ouvert un secrétariat et du fait de ma politesse et ma serviabilité, sa femme qui priait aussi avec nous avait tenu à ce que je travaille pour eux. Je n’avais au départ aucune connaissance dans le domaine. 

 

Après mon bac, je n’avais pas fait des études universitaires. À la fois faute de moyens mais aussi faute de motivation car j’aurais bien pu aller à Marien Ngouabi l’université de mon pays mais je voulais à tout prix aller à l’étranger, mon père ne pouvait pas supporter les coûts.

 

Grâce à ma serviabilité, j’avais obtenu ce boulot, j’avais été formée sur place. Voilà la raison pour laquelle je n’hésitais jamais d’aider chaque fois que je pouvais, qui sait les portes que ce sourire, cette politesse, cette disponibilité était capable de m’ouvrir me disais-je toujours.

 

-Si jusqu’à demain le garçon là ne vient pas livrer les papiers rames, téléphone moi pour que j’en tienne un mot à son chef ok?

 

- D’accord papa c’est noté.

 

De l’intérieur, je pouvais voir si mon chef avait démarré. Dès que j’avais vu sa voiture quitter, mon premier réflexe était de consulter enfin mes messages sur mon téléphone. En sa présence je ne voulais pas traîner sur mon téléphone il n’aimait pas ça.

 

Aucun message, je lançais mes yeux sur mes statuts 

 

« Mon fils, je manque les mots mon chéri mon cœur saigne »

 

C’était le statut de Dorcas, la petite sœur de Brice. Après le concert de son église, ce soir là, on avait sympathisé alors on s’était échangé nos numéros bien que depuis, personne n’avait encore écrit à l’autre. Je consultais souvent ses statuts et ça s’arrêtait là. 

 

Après ce statut il y avait la photo d’elle et Junior le fils de Brice. Je ne l’avais pas encore vu mais je le connaissais de face car Brice mettait tout le temps ses photos sur son profil. D’ailleurs depuis près d’un mois c’était la photo du petit sur le profil whatssap de son père.

 

Je ne comprenais pas le sens d’un tel statut, la photo de profil de Dorcas était juste sombre elle était en deuil!

 

Je n’avais pas résisté à l’envie de faire un message pour demander car si je comprenais bien son statut le fils de Brice serait décédé? Impossible! 

 

« Coucou Dorcas c’est Camille l’amie à ton frère qu’est ce qui se passe? »

 

« Ah yaya laisse je n’ai plus de force mon cœur saigne oh, Junior le fils à Ya Brice nous a quitté depuis hier vers midi »

 

Mes mains tremblaient après lecture du message de la petite, Brice n’était qu’un ami mais un ami que je portais beaucoup. Je savais combien il aimait son fils, lui qui me disait tout le temps qu’il ne fonderait plus une famille parce qu’il avait déjà son fils et ça lui suffisait!

 

Je m’étais levée pour prendre l’eau dans la petite cuisine du secrétariat. Après avoir bu l’eau, je répondais à Dorcas

 

« Je suis très abattue, je serais là dès ce soir, dis moi comment va Brice? »

 

« Inconsolable yaya, mais bon il fait semblant de tenir le coup mais c’est clair qu’il est abattu yaya »

 

« Dois je apporter une natte ou bien »

 

« Viens il y a de la place à côté de moi yaya »

 

« Je serais là ce soir »

 

Je déposais mon téléphone pour prendre une pochette à jeter et essuyer les larmes qui coulaient de mes yeux.

 

Je composais le numéro de Brice, ça sonnait en vain. Il ne décrochait pas, j’étais inquiète. J’insistais en vain.

 

Vers 19 h, je fermais le secrétariat quand mon téléphone sonnait c’était Brice, je m’étais précipitée de décrocher de peur qu’il ne coupe l’appel 

 

- Allô Camille ça va?

 

Il avait l’air d’aller bien mais je savais que c’était juste une mascarade, après tout l’amour qu’il donnait à son fils, il ne pouvait pas aller bien en ce moment.

 

- Brice j’ai appris pour l’enfant 

 

- Oui c’est triste, tellement triste mais que veux tu c’est arrivé on y peux rien. Tout à l’heure quand tu m’appelais j’étais en réunion de famille donc pas moyen de décrocher 

 

- Ok je comprends, là je ferme le secrétariat. Je rentre à la maison prendre une douche et je viens à la veillée pour dormir

 

- D’accord merci beaucoup Camille

 

... Dans la tête de Brice...

 

Désira ne cessait de m’appeler et de faire des messages, je décrochais à tous ses appels et répondais autant que je pouvais à ses messages. J’appréciais beaucoup sa gentillesse envers moi en ce temps si difficile. Mais malheureusement, je ne trouvais pas beaucoup de profondeur dans ce qu’elle me disait, rien de ce qu’elle me disait ne me soulageait.

 

Il était déjà 21h, j’étais entouré de plein d’amis, tout à l’heure vers 19h j’avais parlé avec Camille qui m’avait promis qu’elle passerait dormir à la veillée. Mais depuis je ne la voyais pas arriver. Tout en étant avec mes amis, je ne cessais de diriger mes yeux dans les deux directions de la rue, dans l’espoir de voir arriver Camille.

 

Trente minutes plus tard, je la voyais arriver, Camille était vêtue d’une robe en pagne longue et un sweat à capuche peau de pêche, elle portait dans ses mains un sac noir. 

 

Nos regards s’étaient croisés, mais elle ne s’était pas dirigée vers là où je me trouvais avec mes amis, elle s’était plutôt dirigée vers Dorcas. 

 

Dorcas était assise sur une natte non loin du portail avec maman Eliane à côté ainsi que des sœurs à mon père. Tout en donnant l’air d’être concentré sur ce que disaient mes amis autour de moi, j’avais pris mon téléphone pour faire un message à Camille

 

« Je t’ai vu arriver je suis assis de l’autre côté de la rue »

 

« Je sais mais je ne pense pas avoir ma place là bas, t’inquiète on va parler plus tard »

 

Camille venait de ranger son téléphone dans son sac, mes yeux étaient tout le temps vers elle. Je venais de faire un autre message 

 

« Pourquoi dis tu ne pas avoir ta place ici, je suis avec des amis et toi aussi tu es mon amie »

 

Je regardais vers elle, mais Camille ne faisait plus attention à son téléphone, elle était concentrée, elle écoutait une des sœurs de mon père qui racontait je ne sais quoi. Il y avait quelque chose chez cette fille qui ne cessait de me faire perdre les mots. Cette façon qu’elle avait de se fondre au milieu des gens qu’elle ne connaissait pas.

 

À voir le scénario de loin, on aurait dit que Camille était membre de la famille de mon père, elle était à l’aise au milieu d’eux, bien qu’elle ne parlait pas, elle écoutait attentivement.

 

Un moment les pleurs avaient repris du côté de la maison, c’était la voix de Nadia. Comme toute les nuits, il suffisait qu’une personne déclenche les pleurs pour que les autres aussi s’y mettent.

 

Dorcas avait à son tour commencé à pleurer aussi, je voyais Camille passer sa main sur l’épaule de Dorcas, pendant que Dorcas poussaient des cris en pleurant, Camille aussi pleurait mais silencieusement tout en tenant Dorcas. J’avais vraiment de l’admiration pour Camille.

 

Aux environs de 23 h, mes amis étaient tous partis. J’étais resté avec Pitsou et Karl au même endroit où j’étais assis avec mes amis. Les femmes avaient cessé de pleurer. Certaines dormaient et d’autres discutaient entre elles.

 

Je voyais Camille qui venait de se lever, elle avait dit quelque chose à maman Éliane puis, elle se dirigeait vers nous.

 

Quand elle était arrivée à l’endroit où nous étions, je m’étais levé pour la serrer dans mes bras

 

- Merci Camille d’être venu!

 

- Toi vraiment! quel merci là! C’est la moindre des choses 

 

Puis nous nous étions rassis,

 

- Pitsou, Karl!

 

Avait-elle dit avant de s’asseoir comme pour montrer aux garçons qu’elle n’ignorait pas leur présence 

 

- La grande nous sommes là!

 

Avait répondu Pitsou, puis Karl avait ajouté à son tour

 

- Ya Camille!

 

Nous étions tous assis là, mais Karl et Pitsou qui depuis la dernière fois au restaurant s’entendaient très bien étaient entrain de parler entre eux. Alors j’avançais ma chaise un peu plus vers Camille.

 

- Je suis perdu je ne sais pas si je suis triste ou pas. En fait je m’en veux de ne pas être à mesure d’être triste on dirait que ça ne me fait rien

 

- Tu es sous le choc, tu sais je n’ai pas encore perdu un être très cher mais je puis te dire que ce n’est pas facile d’admettre qu’il est mort. Comment veux tu être capable d’admettre que ton fils est mort! Quel père le pourrait?

 

- C’était comme s’il dormait. Il n’avait pas cessé de dire qu’une femme voulait le prendre. Pourtant ce matin, l’hôpital a appelé pour les analyses qu’on avait laissé au laboratoire. Il avait un léger palu mais pas un palu capable de faire ainsi délirer un enfant. Je suis perdu. J’aurais tant voulu que ma mère soit là! Elle est comme notre super héros. Elle sait toujours quoi dire et quoi faire chaque fois.

 

- Elle n’est pas là?

 

- Non, elle est en France depuis près de deux semaines. Elle est à l’hôpital même après avoir appris pour le petit, elle a fait une crise.

 

- Oh je suis vraiment désolée Brice! La mort est une épreuve devant laquelle personne ne peut trouver les mots pour consoler l’autre. Malheureusement je ne peux rien faire pour changer la douleur par laquelle passe ta famille

 

- Tu es déjà là c’est assez suffisant. Merci d’être venue!

 

Nous étions restés là tous les 4 jusqu’aux environs de 2 h. Puis Camille avait rejoint la natte pour dormir. Les garçons et moi avions rejoint les fauteuils de la véranda pour dormir.

 

..............

 

Cela faisait déjà 4 jours que nous étions là à la veillée, Camille venait depuis le jour où elle avait appris la nouvelle, elle passait toutes ses nuits avec nous à la veillée.

 

Il y avait une réunion ce soir entre les familles pour parler des obsèques. Cependant je n’avais toujours pas pu parler avec ma mère depuis.

 

J’avais vraiment envie de l’écouter, j’étais dans ma chambre avec Cesar mon cousin, Pitsou avait fait un tour à BTL coordonner les travaux. Ayant pris mon téléphone je composais son numéro 

 

- Allô maman?

 

Au bout du fil j’entendais ses pleurs  

 

- Maman s’il te plaît je n’ai pas appelé pour que tu pleures encore. Fais un effort de te calmer, à cette allure tu ne vas jamais sortir de cet hôpital ou quoi?

 

Elle ne faisait que pleurer 

 

- Je comprends que tu ne sois pas à mesure de parler en ce moment, passe moi Dominique 

 

Quelques secondes s’étaient écoulées, avant que je n’écoute la voix de Dominique 

 

- Allô Chou

 

- Oui Nic dis moi comment évolue la santé de maman?

 

- Sans vouloir t’inquiéter encore mais ce n’est pas sûr qu’elle sorte de cet hôpital avant la fin de la semaine. Alors que je voulais bien venir pour l’enterrement mais avec qui vais je lui laisser.

 

- Écoute ta présence ne va vraiment rien changer. Veille sur maman puis dès qu’elle se sent mieux, revenez ensemble. 

 

- Oui tu as raison. Y a t-il déjà une date pour l’enterrement?

 

- Non on saura tout ce soir. Je te tiendrais au courant 

 

- Désira t’as dis qu’elle est en France? Elle est venue uniquement pour voir maman. Je lui avais dit en passant que je ne pouvais pas encore voyager pour la veillée parce qu’il fallait que je veille sur maman qui est ici hospitalisée. Et à ma grande surprise hier elle m’appelle pour dire qu’elle est arrivée genre elle croyait qu’on avait fait une veillée ici aussi.

 

En écoutant le récit de Dominique, je poussais juste un soupir. Il est vrai que Désira pensait certainement bien faire mais je n’avais pas la force de juger son acte en ce moment. Était ce une bonne idée ou une mauvaise? Cela m’importait peu.

 

 Dominique poursuivait 

 

- Elle était donc venue avec l’une de ses grandes sœurs, je lui ai dit au téléphone que je n’avais organisé aucune veillée puis que j’étais à l’hôpital avec maman. Elle a tenu à venir à l’hôpital. Elle est arrivée ici avec sa dite soeur et une enveloppe pour leur participation. Au début maman pensait que c’était ma copine, puis quand elle a découvert qu’elle venait pour toi et tout, elle lui a dit mon fils n’est pas marié à ce que je sache pourquoi nous apporter une enveloppe avec une certaine contribution. En quoi te sens tu concernée par ce qui nous arrive. En tout cas maman ne les a pas raté oh

 

- Écoute Nic en ce moment je n’ai pas trop la tête à ce genre d’incident je ne saurais dire quoi que ce soit sur ça. Je suis tellement perdu par la mort de Junior 

 

Cette fois ci c’était Dominique qui s’était mise à pleurer 

 

- Je ne sais pas ce qui m’arrive même! En fait je ne sais pas ce quoi te dire... Cette nuit j’ai rêvé qu’il n’était pas mort. J’en ai même parlé à maman et dès que je lui ai dit ça, elle s’est mise à pleurer. J’enfouis ma douleur pour pouvoir m’occuper de maman mais à vrai dire j’ai envie d’aller me jeter à la station de train. Sniff sniff sniff

 

- Nic ne nourris pas ce genre de pensées ce n’est pas bien!

 

- Je ne les nourris pas mais c’est l’envie qui me monte en ce moment. J’ai envie de me faire mal pour bien pleurer. J’ai mal au cœur mais je n’arrive pas à bien pleurer j’ai envie de crier ou je ne sais quoi!

 

- Je pense que tu ne devrais pas rester seule là bas je vais parler avec la grande sœur d’Alain pour qu’elle vienne te tenir compagnie.

 

- Non ça va je vais m’en sortir sniff sniff sniff ça ne sert pas de déranger les gens 

 

- Non ça ne sera pas un dérangement pour elle, elle me considère comme son propre petit frère elle le ferra avec joie.

 

- D’accord Ya Brice merci!

 

———-

 

Le soir arrivé, nous étions tous assis pour la réunion 

 

- Vous voulez que qui enterre l’enfant là? De la même façon que vous avez sacrifié l’enfant c’est aussi comme ça que vous allez l’enterrer (Lançait une des tantes de Nadia)

 

- On a sacrifié l’enfant vous avez vu ça où? Donnez nous la preuve alors (l’oncle de ma mère avait à son tour répliqué)

 

- Quelle preuve vous cherchez encore, mais restez calme si vous pensez que nous allons laisser cette affaire passer vous vous trompez, il y aura des retours.

 

- Faites ce que vous voulez faire nous n’avons rien à nous reprocher

 

- En plus de ça, celle qui vit ici avec l’enfant n’est même pas là à la veillée, comme elle a eu ce qu’elle voulait, elle est partie se cacher où? Et c’est vrai que l’argent est vraiment un mauvais maître quoi! Tout ça seulement pour des voitures et des maisons! Mais si le cordon de Junior était vraiment lié à notre fille vous allez voir ce qui va suivre. Vous avez cherché la guerre vous l’aurez. N’oubliez pas que nous sommes des tékés ( une des ethnies du Congo) hein! 

 

- Ça ne sert même pas de beaucoup parler Hortense! S’ils pensent qu’ils ont gagné comme ça ils verront seulement ce qui va arriver dans quelques mois. Ça c’est quel genre de sorcellerie ça! Nadia a bien dit que l’enfant quand elle l’a vu il était bien portant tout potelé. ( rajoutait la mère de Nadia)

 

C’était vraiment un vacarme, Nadia était assise, elle ne disait rien, moi non plus je ne disais rien. De part et d’autre des deux familles, les gens étaient tellement irrités que la réunion n’avait conduite à aucune conclusion.

 

Une heure plus tard, les parents de Nadia s’étaient tous levés pour repartir dans leur coin, il ne restait que les parents de ma mère et ceux de mon père. Ma tante, la petite sœur de mon père venait de pousser un cri, elle parlait en battant les mains 

 

- Wooooooooooooh Marceline eeeeeee cette femme est cruelle comme ça! donc elle nous met dans des problèmes puis elle fuit tranquillement! 

 

Mon père irrité s’était mis à blâmer sa sœur 

 

- Donc maintenant que les parents de la mère de l’enfant sont partis c’est toi qui veut prendre le relais?

 

- Aaaah Ya Paul toi j ne sais même pas si tu es un homme hein? Donc tu veux faire comme si tu n’as pas compris que c’est la mère de tes enfants qui a fait passer votre petit fils? Qui ici là peut douter de ça? Quand votre couple avait commencé à avoir des problèmes je me souviens bien de ce que tu avais répété à tonton, tu lui avais dis que tu ne trouves plus Marceline claire. Et là tu veux faire quoi? Dire qu’elle est innocente?

 

Une autre tante avait pris la parole 

 

- Eeeeeh laisse lui c’est comme ça aussi que Marceline va lui finir les deux enfants. Ça c’est seulement le début en tout cas

 

Cette fois ci la dispute avait éclaté entre les parents de ma mère et ceux de mon père. Je n’avais pas pu garder mon sang froid, l’une de mes tantes ne cessaient de dire des choses obscènes sur ma mère 

 

- Eh Marceline sa sorcellerie avait commencé depuis. Tu vois une femme qui est capable d’amener l’enfant d’un autre homme dans le foyer pour faire croire que c’est l’enfant du mari. Ses sœurs qui sont ici savent que Dominique là n’est pas notre enfant, qui ne le sait pas ici! Même Ya Paul c’est juste l’amour qui continue à l’aveugler il sait que Dominique n’est pas sa fille. Comme il continue encore à aimer la sorcière là en cachette, il refuse d’admettre tout le mal que cette femme vient de causer 

 

Je m’étais jeté sur ma tante là, la petite  soeur à mon père. Je n’avais pas pu me retenir que je lui avais collé une gifle!

 

Cesar m’avait retiré de là

 

- Biyo calme toi!

 

- Lâche moi Cesar!

 

- Non gars calme toi, viens allons loin d’ici.

 

- Je prends mon téléphone je reviens 

 

Je m’étais rendu dans ma chambre pour prendre mon téléphone que j’avais laissé à la charge.

 

En sortant, je me dirigeais vers Cesar qui était debout avec deux autres de mes cousins. Mes tantes étaient dans un coin elles chuchotaient, les parents de Nadia aussi dans un coin faisaient pareil. Papa était assis, il avait tenu sa tête, il était seul dans un coin ses deux mains appuyées sur ses genoux.

 

Mes cousins qui étaient debout entrain de parler ne m’avaient pas vu arriver 

 

- Cesar fais attention avec Biyo toi qui le protège tu penses qu’il est pour rien dans tout ça? (Avait lancé l’un d’eux)

 

- Je ne pense pas que Brice soit pour quelque chose dans la mort de son fils je dirais plutôt qu’il est ignorant de qui est réellement sa mère. 

 

- Hum méfie toi gars, il arrive il lance une entreprise et même pas 6 mois après son fils meurt! Parfois même Tantine Marcé n’y ait pour rien ( lançait un autre de mes cousins)

 

- Non elle est forcément pour quelque chose, et Brice est son complice. Donc toi Cesar méfie toi. Laisse le gérer ses problèmes seul

 

- Ah mais moi je suis juste venu quand il m’avait appelé dans la soirée pour amener le petit à l’hôpital sinon on ne se fréquente pas tant que ça hein. Mais si c’est vraiment lui c’est méchant hein . Voir ton fils crier comme ça et tu continues à endurcir ton cœur jusqu’à ce qu’il meurt!

 

- Laisse gars ce monde là est un monde compliqué parfois il ne pouvait plus faire marche arrière. Déjà que Brice aime le luxe ça ne m’étonne pas qu’il se retrouve aujourd’hui dans ce genre de pratique.

 

Sans attirer leur attention, je m’étais tout simplement éloigné, donc depuis tout ce temps Cesar faisait semblant avec moi? Il avait fallu d’un rien du tout pour que les deux autres lui fassent changer d’avis à mon sujet. 

 

J’étais perdu, j’étais seul face à ce grand vide. Je marchais sans savoir où partais. Mon téléphone vibrait c’était Cesar qui tentait de me joindre.

 

Je laissais sonner puis il m’avait fait un message 

 

« Biyo tu es où? ta chambre est fermée et j’ai essayé de frapper en vain. »

 

Je continuais à marcher, sans savoir où j’allais, après environs 20 minutes de marches, mon téléphone sonnait à nouveau c’était tonton Alfred. Je refusais de décrocher. Puis j’avais reçu un message 

 

« Yaya, papa est là il te cherche. Il veut qu’on se déplace prendre un verre ensemble tous les trois pour parler tranquillement »

 

C’était cette fois ci ma petite sœur Cathy. Tonton Alfred n’avait qu’à aller prendre ce verre avec Cathy, je n’avais pas besoin de voir les gens.

 

Je continuais à marcher sans savoir où je partais, je fouillais dans mes poches, j’avais heureusement un billet de 5000 frs. J’arrêtais un taxi. 

 

- Laissez-moi moi au pont du Djoué s’il vous plaît.

 
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