Chapitre 10 : la faire réagir

Ecrit par Mayei

Chapitre 10 : La faire reagir

  

...Barbara...

  

Mon voisin : je vous dépose quelque part ?

 

Moi : c’est vraiment gentil mais j’ai déjà passer la commande pour le taxi et il n’est pas loin. 

 

Mon voisin : d’accord ! A ce soir alors voisine.

   

Voisin ! Voisine ! C’est comme ça sur nous nous appelions depuis que j’avais emménagé dans ma maison. Je crois que j’avais fini par oublier son vrai nom. Bref ! Ça me faisait tout drôle de dire « ma maison ». Ça en était fini des loyers chaque fin du mois. Je suis arrivée ici depuis fin septembre. Ça va bientôt faire un mois. J’ai rencontré mon voisin qui vit avec sa mère. Une charmante Dame avec des manies de bourgeoises rien qu’à entendre sa façon de rouler le R dans tout ce qu’elle disait. Elle était toujours en train de m’inviter à manger chez son fils et elle. Comme toujours, j’usais de stratagème pour y déroger. 

 

Je restais au bord de la route jusqu’à ce que le taxi gare. Cette application de commande de taxi rendait la vie nettement plus facile. J’avais finalement vendu ma voiture pour garnir mon compte en banque. Pas plus tard qu’hier, j’ai eu ma seconde visite prénatale. J’étais à deux mois de grossesse et pour le moment, mon ventre ne se montrait pas. Ma journée de travail a été monotone comme d’habitude et c’est avec hâte que je suis rentrée à la maison en fin de soirée. Lorsque mon téléphone sonna, affichant le numéro de Magasin, ce fut la douche froide. Depuis notre dernière conversation nous n’avions plus échangé lui et moi. 

  

Moi (voix tremblante) : allo ?

 

Lui : Ta nouvelle maison te plait ?

 

Moi (me reprenant) : à merveille. Que puis-je faire pour toi ?

 

Lui : dis-moi que tu t’en aies débarrassé ! ça me manque de passer la nuit chez toi.

 

Moi : si c’est de la grossesse dont tu parles, non ! et je ne compte pas m’en débarrasser. Selon ce qu’a dit le docteur, l’enfant se porte à merveille. 

 

Lui : depuis quand est-ce que tu es devenue aussi têtue ? je ne peux pas m’engager dans une situation pareille. Je t’avertis que je ne débourserai aucun sous pour ce truc que tu as en toi. Si tu penses également pouvoir m’attirer à toi avec cette grossesse, sache que c’est la pire décision de ta vie. J’aime ma femme.

 

Moi : tu es marié et je n’attends absolument rien de toi. Considère que tu n’as aucun enfant en dehors de ton mariage. Aussi bien que je suis orgueilleuse, jamais je ne me présenterai devant toi pour une quelconque demande par rapport à MON enfant. Je l’éduquerai et prendrai soin de lui sans ton aide. Tu peux dormir tranquille. 

 

Lui : c’est ce qu’elles disent tous pour après venir nous pourrir l’existence avec des enfants non désirés. 

 

Moi : jusqu’à preuve du contraire, « elles » ne figure pas sur mon extrait de naissance. Avant que je n’oublie, il y a quelqu’un qui cherche à te faire tomber. La personne collectionne des photos de nous, tous nos petits moments où nous pensions être cachés. Sur ce, bonne nuit, je salue ta femme.

 

Dès que je raccrochais, je bloquais son numéro. Il me fallait aller en agence pour changer de numéro. Il ne fallait pas se voiler la face. Il était assez riche pour me retrouver ou je voulais bien me cacher. Même si je sais que ce n’est pas son genre mais je peux me permettre le confort de ne plus voir son numéro s’afficher sur mon téléphone. Je ne blaguais pas lorsque je disais ne pas le contacter pour quoi que ce soit concernant mon enfant. J’allais me débrouiller toute seule comme une grande. 

  

...Philippe Fadiga...

 

La réunion venait de finir ! Enfin ! Cette journée, je n’avais eu que des réunions et c’était vraiment épuisant. J’ai demandé à ma secrétaire de me fournir un rapport détaillé de chacune d’entre elle. Je n’avais même pas pu prendre ma pause. Alors que la femme de mon ami lui envoyait souvent des paniers pour le déjeuner, moi je ne recevais rien. Il fallait que je me débrouille comme un grand. Il n’y a pas de soucis. Ne suis-je pas grand ? Je m’enfermais un instant dans mon bureau pour souffler un peu. Seulement c’était ce moment-là que mon père choisi pour me passer un coup de fils. Monsieur Fadiga Père, voulait me voir chez lui pour une affaire assez urgente. Ce n’est pas moi qui l’ai dit mais ce sont ses mots que je retranscris. Et dire que je voulais tranquillement rentrer chez moi et me reposer. 

 

Je n’ai rien fait d’autre en dehors de tournoyer dans mon fauteuil tout le reste de la journée jusqu’à la descente. Je n’attendis pas une minute de plus après 17heures 30. J’étais déjà parti. Je retirais ma veste que je posais sur la banquette arrière avant de prendre le volant de la voiture. 

  

Moi (lui posant un baiser sur le front) : comment vas-tu maman ?

 

Maman : je vais bien ! je ne savais pas que tu venais !

 

Moi : ce n’était pas prévu. C’est aujourd’hui même que papa a demandé que je passe. 

 

Maman : et il ne m’a rien dit ! comment va Axelle ? et mon petit fils ?

 

Moi : ils se portent à merveille.

 

Maman : ne serait-ce pas temps pour un deuxième ?

 

Moi (riant) : tes petits enfants ne te fatiguent pas assez ?

 

Maman : non j’ai besoin de me dépenser encore plus. Il faut penser à venir me le laisser plus souvent. 

 

Moi : je vois avec Axelle et je te tiens informée. 

  

Un second enfant ! cela relèverai d’un miracle pour deux personnes qui dormaient chacun dans son coin et qui n’avaient plus de rapport depuis deux années maintenant. Je fini de prendre les nouvelles de maman avant de retrouver monsieur mon père, confortablement assis dans son bureau. Il se plaignit que je ne sois pas à l’heure. Je prenais des nouvelles de sa femme ! que voulait-il ?

  

Moi : tu voulais me voir ?

 

Papa : je veux que tu m’accompagnes à Touba. Il faut que les gens commencent à s’habituer à ta présence. 

 

Moi (confus) : à Touba ? pourquoi ? pourquoi les gens devraient se familiariser avec ma présence. Ça fait combien d’année que je n’ai pas mis les pieds à Touba ?

 

Papa : il faut donc rectifier le tir si tu veux être le futur maire de ta localité.

  

Je ne comprenais rien de ce que ce monsieur racontait en ce moment ! futur maire ? qui avait parlé d’être maire un jour ? en plus de Touba ? une ville si éloignée de la capitale ! il fallait un temps fou en voiture pour rejoindre cette ville, ce pourquoi nos visites y étaient peu fréquentes et tout à coup je devais me réhabituer à y aller. 

  

Moi : mais je n’ai jamais émis le désir d’être maire ou mettre les pieds dans la politique. Je n’ai pas besoin d’une vie stressante papa. 

 

Papa : je suis un homme de la politique...maintenant à la retraite. Si j’avais ma vigueur d’antan ne pense même pas que je serais venu te proposer cette affaire. Avec ma retraite, le nom des Fadiga disparaîtra de la scène politique. J’ai deux garçons et du es l’ainé. Ne trouves-tu pas logique que tu essaies de m’égaler sinon de me dépasser ? Non ! Tu veux rester sur tes lauriers, te contenter de travailler pour quelqu’un...subir les humeurs de tes patrons alors que tu peux prendre les rênes et te frayer un chemin jusqu’à la tête en commençant comme maire. 

 

Moi : mais papa...

 

Papa : je n’en n’ai pas encore fini. Tu présenteras ta candidature pour être maire de Touba. Nous allons tous battre ta campagne et tu gagneras les élections qui s’y dérouleront. J’ai déjà tout tracé. Tu n’as pas deux possibilités de réponse. 

 

Moi : je ne suis plus un enfant papa (me levant) je ne vais pas m’aligner sur tes plans. Tu peux toujours les garder pour Missiba. Pour ce qui est de mon ressort, compte moi en dehors de tout ça. Je m’en vais.

 

Papa (criant) : Philippe !!! Philippe !!! Reviens ici immédiatement. 

  

Je stoppais ma progression et me retournais vers lui. 

  

Papa : je t’ai dit que tu n’as qu’un choix ! Sois tu acceptes ! Soit tu perds tout. Je n’hésiterai pas une seconde à te barrer de mon testament ainsi que ta petite famille. J’ai dis que tu seras le maire de Touba. Alors tu le seras. 

  

Je regardais mon père alors que j’étais complètement horrifié par ce qu’il venait de me sortir. Je m’en allais de ce bureau et dépassant maman qui, affolée par les cris de papa demandait ce qui se passait. Elle n’eut aucune réponse de ma part. J’étais assez âgé pour qu’on m’impose quoi que ce soit. Les décisions, je les prenais moi-même. Ce n’était pas que j’en avais après la fortune de mon père mais ça touchait quand même d’entendreson père menacer de vous déshériter. J’ai tracé tout droit chez moi et c’est sans saluer que j’ai rejoint ma chambre. De toutes les manières que je la salue ou pas qu’est-ce que cela changeait à sa vie ? Elle n’a même pas daigné tourner la tête vers moi. Tous ces problèmes pour une seule personne ? J’ai pris ma douche et me suis mis sur le lit, les yeux rivés sur le plafond. 

 

Quelques minutes s’étaient écoulées lorsque la porte de ma chambre s’ouvrît tout doucement. Quelle ne fut ma surprise de voir Axelle se matérialiser devant moi. J’étais tellement surpris que je ne pus dire quelque chose. Elle avança vers moi et marqua un stop. 

  

Axelle : j’ai envie de toi Philippe !

 

Moi (sonné) : qu’est-ce que tu viens de dire ?

 

Axelle : j’ai dit que j’avais envie de toi Philippe. Je veux te sentir en moi...je veux sentir mon mari. 

  

Elle ne me laissa pas réaliser qu’elle se jetait sur moi. Nous nous embrassions avec fougue. Merde ! ça m’avait manqué. J’avais presque’ oublié le goût de ses lèvres si pulpeuses. Son corps était chaud contre mien. Je la caressais de façon osée et la fit coucher sur le lit. Je ne tardais pas à déchirer sa robe de chambre avant de la tourner vivement. Deux ans que je n’avais plus trempé mon bâton dans cette fente. Je ne pouvais pas faire durer les préliminaires. Tout ce que je voulais c’était sentir sa mouille...sentir ce goût qui me faisait perdre la tête. Je me suis glissé en elle en poussant un gémissement de soulagement. Elle était au droite...si douce...si chaude. Elle me demandait d’y aller fort...toujours plus fort. Je m’activais en elle, lui arrachant de grand cris. J’adorais entendre le bruit lorsque je la cognais.

 

J’étais sur le point de jouir lorsque tout à coup je me sentis tomber...en chute libre. Subitement le décor avait changé. J’étais toujours sur mon lit mais il n’y avait point de Axelle dans les parages. Un rêve ! Je rêvais ! J’avais rêvé de faire l’amour à ma femme. Je me levais en soupirant. Il était une heure du matin. Les lumières étaient même allumées. Je ne sais plus à quel moment je me suis endormi. 

 

J’avais la gorge sèche. Je décidais donc de descendre dans la cuisine me prendre un verre d’eau. La lumière de la cuisine était déjà allumée lorsque j’arrivais. Il ne pouvait que s’agir de Axelle. Nous n’étions que quatre dans cette maison. Elle était assise, grignotant je ne savais quoi. 

  

Moi : excuse-moi...je ne savais pas que tu y étais. Je prends juste de l’eau. 

 

Axelle : c’est ta maison tu sais ! Tu n’as pas besoin de t’excuser ou de citer ce que tu as à faire. 

  

Elle reporta son attention sur son bol tandis que je sortais la bouteille d’eau du frigidaire et un verre de son compartiment. Je m’assis en face d’elle et me servit avant de tout avaler. Pas une seconde elle n’avait levé la tête ou posé un regard en ma direction. Elle allait finir par avoir mal au cou à force de se pencher comme ça. Sur un coup de tête, je décidais d’échanger avec elle. 

  

Moi : papa veux que je fasse de la politique. Il veut que je sois maire de Touba.

 

Axelle : tu n’as jamais aimé toute ces histoires de politique. Moi non plus d’ailleurs. 

 

Moi : je sais ! Je sais ! Sauf qu’il menace de me couper de son testament...par conséquent Owen aussi.

 

Axelle : as-tu besoin de son héritage pour vivre ? Philippe tu as toujours été bosseurs et des réalisations tu en as. Ne va pas te forcer dans quelque chose que tu n’aimes pas à cause d’un quelconque héritage.  

 

Elle se leva et passa près de moi. Je la retiens par Le Bras. 

  

Moi : qu’est-ce qu’il nous arrive Axelle ?

 

Axelle (se dégageant) : bonne nuit Philippe. 

  

Pendant qu’elle s’en allait, une idée germait dans ma tête. Et si j’acceptais cette offre de papa ? Pas pour l’héritage mais peut-être que cette décision fera réagir ma femme. Elle avait bien dit qu’elle aussi n’aimait pas cette affaire de politique. 

  

...Missiba Fadiga...

 

Moi (énervé) : elle me casse les couilles sérieusement ! Elle m’énerve. Si elle était devant moi, je ne sais pas ce que je ferais. 

 

Mélaine (voix ensommeillée) : depuis je t’écoute crier mais ne sais pas de quoi tu parles. Si tu ne peux pas aller droit au but, laisse-moi me rendormir. 

 

Moi : je parle de Coria !

 

Mélaine : et c’est qui cette Coria ?

 

Moi : une fille que j’ai connue durant mes vacances sur Babi. Tu te souviens ? Papa nous avait vu sortir de ma maison en catimini. 

 

Mélaine : comment veux-tu que je m’en souvienne ? Tu as fait les présentations ?

 

Moi : la n’est pas Le soucis. J’ai même mal de l’avouer Lenny ! Cette petite...une petite de dix-huit ans mais je l’ai dans la peau comme pas possible. Elle me fait tourner en rond. Ça me gonfle. 

 

Mélaine : tu dois être vraiment mordu au point de sortir ce vieux surnom. Plus jamais de lenny s’il te plaît. Maintenant tu m’appelles et me racontes ça en espérant que je fasse quoi ? 

 

Moi (me grattant la tête) : rien...enfin, je pense que j’avais envie d’échanger avec quelqu’un à de sujet. 

 

Mélaine : ok ! Je te rappelle quand je serai bien réveillée. Love You

 

Moi: love You too. 

  

J’ai raccroché en soufflant un peu. Ma tension était descendue un tout petit peu. Je ne supportais pas ce qui se passait en ce moment. Nous étions en septembre lorsque j’avais dit à cette fille que je n’allais plus la déranger et me chercher une autre fille. Là, Octobre tirait à sa fin et elle n’avait même pas bougé le petit doigt. Combien de temps sans avoir échangé ne serait-ce que des civilités. Je pensais qu’elle céderait et qu’elle me contacterait mais rien du tout. Il m’arrive de ne pas bien dormir la nuit rien qu’en pensant à cette galère qu’elle me faisait vivre. Même mes amis ne me reconnaissent plus. C’est tellement drôle. 

 

Moi qui avait pour habitude de sortir et chopper les filles, je me retrouvais à juste boire ma boisson, danser un moment puis rentrer. Je ne savais comment expliquer ce changement. C’était vraiment énervant. Je mourrais d’envie de la joindre mais c’était encore moi qui avais fait le fier et posé les ultimatums. Je n’allais pas repartir la queue entre les jambes pour lui passer un coup de fil quand même. Ce serait la grosse honte. 

 

Tout le reste de la journée j’étais de très mauvaise humeur. C’est à peine si j’avais touché à mon téléphone ou encore salué chaleureusement mes amis comme je le faisais habituellement. J’avais traîné avec moi mon hoodie et constamment gardé la capuche sur la tête. Dans notre groupe WhatsApp, les photos d’appartements ne manquaient pas. Il fallait que chacun donne son avis quant à la maison que nous allions louer pour les vacances de Decembre. Je regardais juste pour regarder et donnais aussi mon avis dans le vide.  

 

…Melaine Fadiga…

 

Vianney : qu’est-ce que tu fais ?

 

Moi : qu’est-ce que tu veux ?

 

Vianney : tu es mon amie n’est-ce pas ? je m’ennuie il faut que tu me fasses tourner dans la ville,

 

Moi : et j’ai quoi en retour ?

 

Vianney : je ne savais pas qu’il fallait donner quelque chose en retour à son amie !

 

Moi : c’est ça ! et ou veux-tu aller exactement ?

 

Vianney : je ne sais pas moi ! un coin ou on peut facilement croiser des blanches. Ça fait longtemps que je…

 

Moi : pardon épargne moi la suite de ta phrase. Je passe te chercher à 19 heures.

 

Vianney : pardon laisse ! je vais moi-même passer. Je n’ai pas envie que la police nous arrête et que je me fasse passer pour un époux malade. On se voit à 19 heures Fadiga.

 

Moi : c’est noté Akoun. 

 

Vianney : respecte-moi ! je suis ton ainé.

 

Moi : et mon père alors qui fait qu’on m’appelle Fadiga ?

 

Vianney : tu as la bouche ! bye !

  

Je raccrochais avec un léger sourire aux lèvres. Qui aurait cru ? comme quoi, l’on ne savait jamais d’où pouvaient provenir de belles rencontres. Nous nous étions beaucoup rapprochés depuis le tour en voiture. Il était d’une charmante compagnie mais savait surtout bien se tenir. Moi qui pensais être la reine des sorties et bien Akoun me dépassait largement. C’est à croire qu’il ne se fatiguait jamais. Il était toujours d’attaque. Nous avions eu l’occasion de sortir en boite et alors que j’étais KO, lui, était sur pied à seulement huit heures. Si seulement l’énergie était transférable. J’ai ignoré tous les appels qui venaient de ma famille. De si beau matin, je n’avais pas envie de trop réfléchir.

 

Lorsque ce fut le moment d’aller chez Vianney, je quittais enfin mon lit pour prendre cette douche qui avait tardé. Ne me regardez pas ainsi. Après une longue semaine de boulot, je n’avais envie que de paresser au lit. J’ai enfilé un pantalon jean, qui me plaquais les fesses et un bodysuit que je mis sans soutien. J’avais des seins magnifiques et bien fermes alors pourquoi les étouffer ? comme toujours, jamais sans mes lunettes de soleil.

 

En sortant de ma maison, j’allais vers mon moment de la journée préférée ; lorsque je prenais le volant. Je mis le cap vers la maison de Akoun. Il n’avait pas fait dans la dentelle avec cette piaule. Il n’avait pas passé tout ce temps à l’extérieur et économiser pour rien. La maison était tout ce qu’il y avait de plus beau. Je me voyais bien vivre ici. Et venant de moi, sans fausse modestie, c’était un sacré compliment. 

  

Moi : bonjour Solange ! et ton patron ?

 

Solange : il est en haut madame.

 

Je suis montée directement et sans frapper ouvrit la porte de sa chambre. 

  

Moi : Akoun tu es où ? je suis là ! tu sais que je n’aime pas attendre. 

 

Vianney (sortant de la douche en serviette) : n’ai-je pas dit que je passerai ? 

 

Moi : pour me faire écouter la rumba constamment ? pardon habille toi et on part.

 

Vianney : j’adore ta façon de me dire que je te manque.

 

Moi (éclatant de rire) : c’est que tu te prends vraiment au sérieux hein. 

 

Vianney : C’est pour moi que tu souris comme ça ?

 

Moi : tu te prends trop au sérieux Akoun. 

  

C’est sans gêne qu’il a fait glisser sa serviette. J’étais prête à crier mais monsieur avait déjà son boxer lol. Il m’a laissé choisir ses vêtements et nous sommes partis de chez lui pour « le bushgirl ». C’était un endroit sympa pour manger. Il y avait des sculptures et tout l’art qui allait avec. C’était l’endroit rêvé des expatriés du pays. Ils aiment bien se retrouver là. Avec un peu de chance, sûrement que Vianney pourra se trouver sa blanche qu’il cherchait depuis. J’étais devant tandis qu’il me suivait derrière avec sa voiture. D’après lui s’il faisait une touche, il n’allait pas patienter que j’aille les déposer. Je levais les yeux rien qu’en y repensant. Je me suis garée juste dans l’allée et mon ami a fait pareil.

  

Vianney : c’est sympa ici ! 

 

Moi : tu sais que je ne te mets pas dans des faux plans. 

 

Vianney : et comment ! (Tenant la porte) après vous madame.

 

Moi (amusée) : merci très cher. 

  

Les serveurs se sont empressés de nous installer à une table. J’ai opté pour un mojito tandis que Vianney se prenait carrément un martini. Nous parlions de tout et de rien avant de passer notre commande. La nourriture était juste délicieuse. Vianney n’avait pas cessé de me faire rire toute la soirée. Jusqu’à ce qu’une « blanche » lui tape dans l’œil. Je ne sus pourquoi mais mon cœur se mit à battre très fort lorsqu’il se leva et alla vers la fille en question. Je terminais mon verre de mojito en les regardant d’un œil. Le flirt entre eux était très clair. Il lui chuchotait je ne savais quoi à l’oreille et cette dernière gloussait à en rougir. C’était le but de cette sortie alors pourquoi cela me dérangeait ? Je pris mon téléphone et fis un message à Vianney.

  

« Je vais y aller. Bonne fin de soirée Akoun »

 

« Tu rentres bien et fais signe quand tu arrives ! Je gère la facture »

  

Je terminais mon verre et m’en allais. Il allait rentrer avec cette fille et faire des choses pas très catholiques. Je n’avais pas envie d’y penser. J’ai rejoint ma maison tout doucement. J’ai mis mes affaires au sale puis ai pris une douche. J’ai passé mon peignoir et mes pantoufles avant de m’installer devant Netflix à la recherche d’un film ou d’une série qui m’intéressait. Mais Avant, je passais un coup de fil à papa pour prendre de ses nouvelles. Je saluais maman au passage. J’avais fini par trouver mon film après de longues recherches. 

 

Seulement, mes idées n’étaient pas du tout sur ce film. Je me demandais bien ce que Vianney serait en train de faire. J’ai essayé de vraiment me concentrer sur mon film mais mes yeux se posèrent sur mon téléphone. On tendait vers une heure du matin. Sur un coup de tête, je lançais le numéro de Vianney. Je ne savais que lui dire mais j’allais certainement improviserJ’ai attendu patiemment qu’il décroche. 

  

Vianney (voix grave) : Fadiga ?

 

Moi (du tic au tac) : je ne retrouve pas mon téléphone.

 

Vianney : ... ...

 

Moi : allo ?

 

Vianney : Mélaine c’est quoi le problème ?

 

Moi (le cœur battant) : je dis que je ne retrouve pas mon téléphone. 

 

Vianney : c’est avec quoi que tu m’appelles alors ? 

  

Je venais de me rendre compte de la boulette que je venais de faire. Honteuse, je lui raccrochais au nez et jetais mon téléphone loin de moi. De toutes les excuses que je pouvais trouver, il a fallu que je sorte celle du téléphone. Connaissant Vianney, allait se payer ma tête pendant longtemps avec cette histoire. J’ai mis mon téléphone sur silence. J’avais merdé pour de vrai cette fois. Dès que mes idées s’envolaient vers ce qui venait de se passer, j’étais couverte de honte. Ah Mélaine ! Toute ta bouche pour appelerquelqu’un avec ton téléphone et lui dire que tu cherches ce même téléphone ! Si ce ne sont pas les sorciers du village de maman, je ne sais pas. 45 minutes après, le film était fini et j’éteignis toutes les lumières de la maison avec l’intention de rentrer en chambre. 

 

Ding Dong !

  

Sur le coup, mon instinct me dit qu’il s’agissait de Vianney derrière la porte. Qui cela pouvait être de toutes les façons ? Je restais inerte...partagée entre l’envie d’ouvrir ou pas. Il sonna de nouveau et j’ouvris la porte. Bas de jogging gris, débardeur blanc et sandales aux pieds, il se tenait face à moi et me fixait intensément. Il dégageait cet air masculin qui ne me laissait pas indifférente.

  

Vianney : c’est quoi Le soucis Mélaine ? 

 

Moi : ... ... 

 

Vianney (dans la maison) : ou est ta chambre ? 

 

Moi (me raclant la gorge) : au fond du couloir 

 

Vianney (prenant ma main) : comme je te manque tant allons dormir. Au passage j’aime ton peignoir.

 

Moi : ou est ta blanche ?

 

Vianney : Fadiga il fait nuit. 

  

Nous sommes ensemble allés dans ma chambre. Il se jeta sur mon lit comme s’il n’attendait que ça. J’ai fait un tour dans la douche pour uriner avant de venir me glisser sous les draps. J’étais couchée mais tellement crispée. Je ne savais comment décrire ce que je ressentais en ce moment. Je ne saurais quel mot utiliser pour qualifier cette situation. Je me sentais bien en ce moment en même temps, une certaine crainte m’habitait. Pourtant ce n’était pas dans mes habitudes d’être une froussarde. 

  

Vianney (passant sa main sur ma hanche) : détends toi Melaine ! tu ne vas pas dormir aussi tendue !

 

Moi : je ne suis pas tendue. Pourquoi serais-je tendue d’ailleurs ?

 

Vianney : peut-être parce que tu n’étais pas préparée au fait que je débarque chez toi à cette heure et y passe la nuit. 

 

Moi (me relevant) : qu’est-ce que tu fais ici d’ailleurs ? ou est ta blanche ?

 

Vianney : tu aimes trop poser les questions. Tu parles trop Fadiga. Je ne sais pas si c’est parce que cette histoire de blanche te fait mal…

 

Moi (l’interrompant) : mal ? me faire mal pourquoi ? surement que tu as un tout petit kiki et c’est seulement elles qui peuvent accepter les bêtises

 

Vianney : lol…tu n’es pas sérieuse lol. Ne gâchons pas cette amitié Melaine. Si je te touche (caressant mon bras) je risque de te faire très mal et à chaque fois que tu me verras dans la rue, tu changeras de voie. Enfin si tu ne m’écrases pas avec ta voiture. 

 

Après sa réponse, je me suis simplement couchée, la gorge sèche. Il me lança un « bonne nuit ». Je pouvais clairement sentir la moquerie dans sa phrase. J’ai fermé les yeux très fort afin de m’endormir rapidement. Vivement que le jour se lève et qu’il fiche le camp de ma maison. Il m’a encore plus serrée contre lui puis mes paupières devinrent lourdes. Je sombrais dans un profond sommeil.

  
Bienvenus Chez les F...