Chapitre 9 : amis ?
Ecrit par Mayei
Chapitre 9 : amis ?
…Vianney Akoun…
Hier j’étais rentré chez moi en rigolant. Même aujourd’hui, il me suffisait simplement de me remémorer le visage de cette Dame et je partais dans un fou rire. Si j’avais rajouté une phrase de plus, elle m’aurait enterré vivant. J’avais été bluffé de voir une dame s’intéresser aux voitures, surtout celles de collection. Je ne dis pas que les femmes n’ont pas le droit de s’y intéresser sauf que ce n’était pas tous les jours que j’en rencontrais une. J’aimais tout ce qui touchait aux voitures mais cette fois-ci je n’y étais pas pour moi-même. Je venais à peine de rentrer aux pays après quinze années à l’extérieur. J’avais fait le meilleur choix de carrière et maintenant avec mes économies, il était temps d’investir dans mon Afrique natal et faire fructifier tout ça.
La rumba dans la voiture me berça jusqu’à ce que j’arrive au domicile familiale. Fally avait fait fort avec ce dernier album. Je ne m’en lassais pas. Je devais rapidement faire le point avec mon père et également lui laisser tous les documents nécessaires pour lorsqu’on livrera la voiture ici.
Ça me manquait de venir dans cette maison et de ne point entendre la voix de ma mère. Seulement deux ans que nous l’avions perdue. Elle s’était endormie un soir et le lendemain nes’était pas réveillée. La douleur est encore présente. Même si mon père refuse de l’avouer, il en souffre atrocement. Il a pris un coup de vieux, déjà qu’il n’était plus très jeune. Après la mort de maman, ma sœur Mauricette avait convaincu son mari de rentrer au pays pour être plus proche de papa. Elle s’était assurée de trouver une bonne gouvernante qui veillerait à ce qu’il ne manque de rien et que tous ses médicaments soient pris à la lettre. Elle passait régulièrement le voir et lorsqu’elle emmenait ses deux enfants, papa était le plus heureux. En longeant le couloir je passais devant le cadre photo de maman ! Comme elle me manquait. Je chassais cet air mélancolique et frappait contre la porte du bureau de papa.
Papa : Marthe il n’est pas encore l’heure des médicaments !
Moi (ouvrant la porte) : ce n’est pas Marthe ! Je vois que tu fuis les médicaments monsieur Akoun.
Papa : mais toujours les médicaments par ci et par la ! Qu’on me laisse rejoindre ma femme une bonne fois.
Moi : je suis sûr que tu ne penses rien de tout ça ! J’ai pu avoir la voiture que tu voulais. J’ai tous les papiers avec moi. Ils viendront te la livrer.
Papa : en voilà une bonne nouvelle. Sauf que cette voiture c’est pour toi que je la voulais. C’est ton cadeau de bienvenu. Je sais que tu es friand de bonnes voitures.
Moi (dépassé) : tu as dépensé tout cet argent pour me faire ce cadeau ? Vraiment ?
Papa : rien n’est bien cher pour mes enfants ! Tu n’auras qu’à attendre ici qu’ils ramènent la voiture alors.
Moi : ou appeler pour qu’ils la livrent chez moi vue que je dois rejoindre Aubin dans pas longtemps !
Papa : oh celui la vit encore ? depuis qu’il est marié, on ne le voit plus tellement.
Moi : mais n’était-ce pas toi qui le chassait constamment de la maison ?
Papa : ça c’était lorsqu’il avait des vues sur ma fille.
Je ne manquais pas de dire à mon père combien ce geste me surprenait. J’étais aussi heureux qu’il me fasse ce cadeau. J’aimais ce genre de voiture mais estimais mon argent mieux pour autre chose en ce moment. Mon père, lui, pouvait se le permettre. Je paris que 71 millions dans sa fortune n’est absolument rien. Pour moi ça l’était. Ma tête était pleine de projets et je ne pouvais me permettre de dilapider une telle somme pour une voiture. En parlant de projets, je devais ce vendredi consulter une banque pour exposer mon idée de logements haut standing. Je leur exposerai mon apport financier et demanderai comment ils pourraient m’aider. Mon père n’était informé de rien. Ce n’est qu’une fois concrétisé que je lui en parlerais. Wilfried Akoun s’était déjà fait un nom dans ce pays c’était maintenant au tour de Vianney Akoun d’en faire de même. A 37 ans, il était peut-être temps pour moi.
J’ai rejoint Aubin, un ami de longue date, dans un restaurant de la place. Depuis que j’étais de retour, c’était la deuxième fois que nous nous voyions, chacun occupé par ses affaires. Aubin avait aussi sa famille pour qui il se devait d’être disponible.
Moi : man excuse-moi du retard ! J’ai dû faire un saut chez le vieux.
Aubin : ah monsieur Akoun ! Il nous en a fait voir de toutes les couleurs lorsque nous étions plus jeunes. Tu t’en souviens ?
Moi : et comment ? La vie n’était pas facile en ces temps.
Mon téléphone se mit à sonner. Je m’excusais auprès de mon ami et décrochais.
Moi : allo ?
Voix féminine : je souhaiterais parler à Vianney Akoun.
Moi : c’est lui-même ! A qui ai-je l’honneur ?
Voix féminine : Mélaine Fadiga.
Moi (réfléchissant) : ça ne me dit absolument rien.
Voix féminine : merde ! Vous me saoulez à la fin. Avez-vousréfléchi à mon offre ? 72 millions et vous me filez la voiture.
Moi (retenant mon rire) : ah je m’en souviens tout à coup. Vous avez un beau prénom qui ne colle pas du tout aux gros mots sur vous sortez la plupart du temps.
Mélaine : c’est à votre niveau. Vous me cédez la voiture ou pas ?
Moi : disons que je n’ai pas fini de cogiter. Mais un dîner tousles deux m’aidera à prendre une décision beaucoup plus vite.
Mélaine : vous savez quoi ? Foutez vous cette voiture dans le trou du cul si ça vous dit. N’importe quoi !
Clic
J’éclatais de rire ! Ça se voyait que cette dame n’avait pas pour habitude qu’on lui dise non. Malheureusement elle était tombée sur moi et j’adorais dire non à tout bout de champ. Mon ami qui ne savait rien de ce qui se passait me regardait comme si je délirais. Je pris un verre d’eau pour apaiser cette toux qui suivit mon fou rire.
Aubin : je vois que tu t’es trouvé une petite. C’est pour quand le rendez-vous ?
Moi : oh ce n’est pas une petite. Juste une dame que j’aime mettre hors d’elle. Tu me connais. Tu sais qu’il n’y a que les blanches qui puissent me supporter. Elles n’ont pas l’esprit aussi fermé que nos sœurs.
Aubin : tu n’as pas encore cessé ? L’enfant de quelqu’un risque de mourir un jour entre tes mains.
Moi : jusqu’à présent ce n’est pas encore arrivé. Et ta parole est vaincue ça n’arrivera pas. En parlant de ça ! Tu n’aurais pas certaines adresses où je pourrais faire la rencontre de filles blanches là ?
Et oui ! Je ne sortais qu’avec des blanches. Je sais que ça fait cliché. Je sais que d’autre crieront au scandale. Comment un africain comme moi ne choisit que de sortir avec des blanches. J’ai eu droit à toutes sortes de remontrances venant de mes amis ou de mon entourage mais seul aubin sachant ce qui se passait ne me jugeait. Nos sœurs africaines avaient trop l’esprit carré. Elles n’étaient jamais prêtes pour une nouvelle expérience. Tu n’avais même pas encore fini de faire la proposition qu’elle criait déjà au scandale. J’avais essayé d’avoir des relations avec des filles de ma race mais ces dernières m’envoyaient bouler avec mes envies. Seules les européennes que j’avais rencontréesdans mes voyages réussissaient à m’apporter satisfaction. Depuis lors, j’avais tiré un trait sur mes sœurs. C’est la vie !
Aubin et moi avions fini de prendre notre pot et chacun rentra chez lui.
Je passais tout le reste de la journée à travailler sur mes projets. J’ai fait le maximum jusqu’à ce qu’on vienne me livrer la fameuse voiture. Je n’en revenais pas de l’avoir dans mon garage. Elle était tellement belle. En y jetant un dernier coup d’œil, je pensais à Mélaine Fadiga. Qu’est-ce qu’elle était drôle. Devant mon ordinateur, je me connectais à LinkedIn et recherchais son nom. On ne sait jamais. La photo que je vis à ce profil était bel et bien celle de la dame d’hier. Je parcourus son profil et découvris qu’elle était concessionnaire. Ah ça ! Elle m’épatait. Je comprenais maintenant sa présence dans ce lieu. Sûrement quelle savait plus sur les voitures que moi. Et si nous explorions tout ça ?
...Désirée Fadiga...
Demain ça fera tout juste une semaine qu’il y a eu cette histoire avec le mariage de Daryl. Je n’ai pas osé échanger avec mes parents tant je me sentais coupable. J’avais reçu des coups de fil de mes employés à l’atelier. Ils s’inquiétaient. Je me fis passer pour malade et leur demandais d’assurer les différentes commandes à livrer cette semaine. Je restais dans mon coin à broyer du noir. Je n’aimais pas être montrée du doigt...être le vilain petit canard de la famille. Il n’y avait pas pire sentiments. Je voyais comment Christiane avait cet air de triomphe. Elle pouvait fièrement se taper la poitrine et dire aux autres « je vous avais dit ». Je m’en voulais à moi même d’avoir permis cela. J’avais apprécié que Mélaine passe chez moi et essaie de me remonter le moral. C’était la seule qui avait fait le déplacement. Missiba également avait appelé pour prendre de mes nouvelles et me faire sourire un peu.
J’étais dans mon fauteuil, les pieds sous la couverture à manger du chocolat et à suivre mon émission préférée du moment. Mais on sonna à la porte et je dus me lever pour ouvrir. Et là se tenait devant moi Daryl ! Sur son 31 et les lunettes noires aux yeux. Qu’est-ce qu’il foutait la ?
Moi : je peux savoir ce que tu fais la Daryl ?
Daryl : n’es-tu pas contente de me voir ?
Moi : pas du tout. Je te repose la question qu’est-ce que tu fais la ?
Daryl (me tendant une feuille de papier) : tiens j’ai trouvé ça sur le pas de ta porte. Apparemment ton propriétaire a décidé d’augmenter le loyer.
Je lui arrachais presque la feuille des mains. Il y avait toujours une nouveauté avec ce propriétaire. Si ce n’était pas les cotisations pour embellir d’immeuble c’était aujourd’hui une augmentation de loyer. Et dire que je pensais renouveler mon bail qui finissait en décembre. Je vais devoir y réfléchir encore puisque ce niveau coût du loyer ne m’arrangeait pas. Je fais selon mon portefeuille. Je ne vais pas vivre au-dessus de mes moyens. Je pourrais claquer des doigts et vivre dans l’un des appartements de mon père mais j’avais décidé de me débrouiller toute seule.
Daryl : sinon tu peux aussi vivre avec moi !
Moi : tu es encore là toi ? Sors de chez moi s’il te plaît. Je ne veux pas de soucis. Déjà que j’en ai assez fait.
Daryl : tu n’as rien fait du tout Fadiga. Un homme sait ce qu’il veut. Au fond il sait de qui il est amoureux. (Me regardant dansles yeux) c’est toi qui tourne, moi je sais que c’est de toi dont je suis amoureux.
Moi : pourtant tu étais prêt à te marier.
Daryl : Désirée ! Souvent j’ai l’impression que tu fais exprès. Pourtant tu as grandi dans le même univers que moi. L’univers de la politique. Cite-moi des politiciens que tu connais qui sont célibataires ? Combien sont-ils ? A un moment l’homme a besoin d’une femme à ses côtés. La société se sent mieux ainsi. C’est toi qui tourne Désirée. Mais sache que je suis sincèrement désolé que tu aies été exposée comme ça. Ne t’inquiète pas on a su trouver les mots pour que Leila se calme et qu’elle ne fasse aucun autre scandale. Tu n’entendras pas parler d’elle je te promets.
Moi : hummm !
Daryl : mais s’il te plaît considère ma proposition. Je sais que nous sommes faits l’un pour l’autre.
Moi : reviens me voir lorsque tu ne seras plus un fils à maman.
Daryl (riant) : tu n’en as pas marre de toujours me sortir ça ?
Moi : ... ...
Daryl : vient sur mes pieds Fadiga.
J’ai longtemps hésité. Je suis restée à réfléchir...à peser le pour et le contre dans ma tête. Un gros non clignotait dans mon cerveau mais mon cœur et mon corps me poussaient à prendre place sur ses jambes. Je n’avais qu’une petite culotte. On ne parlait plus. Seules les voix provenant de la télévision se faisaient entendre. Il passa ses mains sous mon t-shirt et dégrafa mon soutien. Il me caressa le dos et y posa de petits baisers qui me firent frémir. Il passa ses mains sur mes seins et les malaxa. Il se releva, m’obligeant à me lever également.
Daryl (me tendant la main) : on part dans ta chambre ?
Il connaissait le chemin de toutes les façons. Il me tira jusque dans la chambre et retira tout ce que j’avais sur le corps comme vêtements. Mes mains ne restèrent pas spectatrice non plus. Nous étions tous les deux nus. Je me mis à genoux et pris son sexe dans ma bouche. Sa tête alla légèrement en arrière pendant qu’il soupirait d’aise. Je glissais ma langue sur son gland que j’avais enduis de ma salive.
Daryl : mouille bien bébé ! Comme j’aime
Je ne me fis pas prier et mouillais son bâton comme il me le demandais. Je lui taillais la pipe de sa vie, si je m’en tenais à ses gémissements roques. Pendant que ma langue s’activait sur son gland, mes mains se chargeaient de la tige. Il frémissait entre mes mains...il tremblait surtout lorsque je passais mes lèvres sur ses testicules avant de souffler légèrement sur le chemin du bonheur » il ne tarda pas à jouir sur les seins sans pour autant perdre de sa superbe. Sans pause, il me souleva et me jeta sur le lit. Il écarta mes jambes de part et d’autre et me massa le sexe délicatement. C’était une torture qu’il m’infligeait. Je ne tenais plus. C’est en criant presque que je lui demandais de me baiser dans le sens littéral du terme. C’était tout ce qu’il attendait.
Daryl passa toute la journée...la nuit aussi avec moi. Nous nous étions envoyés en l'air dans toutes les pièces de mon appartement. Quand je vous dis qu’il a tant d’effet sur moi ! Voilà ce qu’il me faisait faire. La semaine passée, je me faisais gronder par mon père à cause de lui et aujourd’hui je me retrouvais dans ses bras à commettre la même erreur. Il m’avait marquée au fer rouge. Il suffisait qu’il glisse son petit doigt sur ma peau pour que tous mes sens se mettent en éveil. Il me fallait suivre une thérapie pour me débarrasser de cette relation toxique mais pour le moment j’en profitais tout simplement. Ce fut dans ses bras que je m’endormie et encore dans ses bras que je me réveillais.
Moi : rentre chez toi Daryl ! J’ai mon brunch familial !
Daryl : tu ne veux pas que je t’y accompagne ?
Moi : si tu veux qu’on m’enterre vivante aujourd’hui même, essaie seulement de m’accompagner.
Daryl (tirant le drap sur sa tête) : dans ce cas je reste dormir ici.
Moi : non Daryl ! J’ai dit que tu rentres chez toi. Qu’est-ce que tu ne comprends pas ?
Daryl : Fadiga j’ai eu une nuit compliquée (voix sexy) comme tu le sais très bien. Alors ne me fatigue pas avec ton bruit. Comme tu me caches la...je salue seulement tes parents.
Je me suis précipitée dans la douche pour prendre mon bain. Inutile d’insister Daryl ne voulait pas bouger d’ici. Au fond, moi non plus je n’avais pas envie qu’il s’en aille. Je me sentais bien avec lui dans ma maison. Ma voiture étant encore en panne, je dus prendre le taxi. J’avais pensé un moment à prendre le véhicule de Daryl mais l’explication qu’on allait me demander à la maison allait me dépasser moi-même. En arrivant, je trouvais Mélaine déjà sur la Terrace avec les lunettes de soleil qui dépassaient même son visage. Sans le vouloir je partis dans un fou rire, rien qu’en la voyant.
Moi (pliée de rire) : c’est comment et tu as barre ton visage comme ça ? on dirait les femmes bété dans les funérailles.
Melaine : mon problème est comme des funérailles je t’assure. Si j’enlève les lunettes là on risque de m’accuser de vouloir tuer quelqu’un avec mes yeux. Je ne veux pas aussi que maman Christiane vienne dire que j’ai vendu mes yeux au diable.
Là c’était trop pour moi ! j’ai ris à gorge déployée ! comme ça faisait du bien de rire après toute la semaine enfermée chez moi à me morfondre.
...Mélaine Fadiga...
Maman : tu ne vas pas retirer les lunettes même pour manger ?
Moi : maman j’ai assez mal !
Papa : c’est pourtant la vie tu sais ! il y a soit un oui soit un non et on ne peut pas tous les jours de dire oui.
Philippe : tout comme tu peux accepter son invitation ! on ne sait jamais.
Moi : je sais bien que vous voulez tous me caser mais ce ne sera pas avec un connard de la sorte. Il prend un malin plaisir à voir ma détresse.
Christiane : j’ai l’impression que tu te décries toi-même !
Moi : toujours je te répète que je ne suis pas désirée. Je risque de te sortir une phrase tellement salée que tu vas me tirer jusque devant ton pasteur.
Maman : c’est bon ! tais-toi et mange maintenant.
C’est parce que la nourriture était bonne que je me tue pour manger sinon j’en avais toujours gros sur le cœur. J’avais fini par dire à papa que je n’avais pas pu avoir sa voiture. Ce n’était rien de bien grave pour lui mais pour moi si ! surtout que cet Akoun ou je ne sais quoi s’était payé ma tête. S’il pensait que j’allais accepter cette offre à diner…il allait bien patienter. De toutes les manières, il y aura bien une autre vente et je prie Dieu qu’il y assiste. Je vais me faire un plaisir de l’envoyer paitre.
Axelle : Désirée, ton verre est vide ! je te le remplis ?
Désirée : oui s’il te plait !
C’est maintenant que je me rappelais de la présence de cette fille tant elle n’avait dit mot depuis que nous étions à table. Elle se faisait toute petite pour ne pas attirer l’attention sur elle. Je jetais un coup d’œil dans la direction de mon père. Nos regards se croisèrent et je su qu’il avait compris ce que je voulais dire à travers mes yeux. Papa et moi étions tout de même complice au point de se dire des choses sans avoir à parler.
Papa : Desy ! pourquoi es-tu si silencieuse ?
Désirée (surprise) : je ne veux pas gêner.
Papa : et qui a dit que tu gênes ? Ce n’est pas parce que je t’ai grondée que tu vas me gêner ma puce. C’est parce que je t’aime que je te gronde. C’est lorsque je vais t’ignorer que tu pourras dire qu’il y a quelque chose. L’essentiel est que tu aies compris.
Désirée (petite voix) : je peux te faire un câlin
Papa : mais bien sur vient la !
Nous avons tous ris de la façon dont elle se leva d’un coup pour se jeter sur papa. Milhane et son cousin ne sachant pas trop ce qui se passait vinrent se jeter eux aussi sur leur papi. Christiane a murmuré quelque chose que je n’ai pas voulu entendre. Armel l’avait dévisagée et lui parla tout bas. Ça c’était entre eux là-bas. Du moment où tout le monde est de retour en mode normale, c’était l’essentiel. Désirée allait reprendre du poil de la bête. J’ai enfin retiré mes lunettes pour souffler un peu. Ça commençait à m’étouffer lol. Je n’ai pas relevé les piques de désirée qui se moquait. Comme son père n’était plus fâché, on pouvait entendre sa voix à nouveau. Quand ce fut l’heure de rentrer je suivis maman dans sa cuisine.
Maman : qu’est-ce que tu veux ?
Moi : pourquoi tu fais tant le malin ? Tu sais comment ça se passe mais toujours du poses les questions.
Maman : Mélaine prend ce que tu as à prendre et quitte ma maison.
Moi (souriant) : où est l’aluminium ?
Maman : viens ! Prend mon visage tchrrrr
Elle aimait bien les histoires. Je me suis débrouillée dans la cuisine pour trouver l’aluminium et les remplir comme d’habitude. Ça pouvait me faire tenir deux jours. Le reste jusqu’à dimanche prochain j’allais me débrouiller. J’ai embrassé tout le monde puis Désirée m’a suppliée pour rentrer avec moi. Mieux elle demande juste dix millions dans les soixante-dix que son père voulait utiliser. Elle pourra se prendre une petite voiture avec moi qui ne la lâchera pas à tout bout de champ. Je l’ai déposée chez elle et j’ai filé chez moi. J’aimais le calme qui y régnait. J’aimais ma tranquillité et pour rien au monde étais-je prête à la sacrifier. Des amis je n’en avais pas car je n’étais pas assez hypocrite lol. De toutes les manières j’aimais plus l’amitié avec des hommes qu’avec les femmes. Trop de chichi que je n’étais pas à même de supporter. De toutes les manières j’avais mes frères et sœurs et à eux seuls...ils comblaient le vide.
{... ...}
Je ne sais pas pour vous mais je déteste tellement le mardi. Pour moi le lundi était encore plus soutenable que le mardi. Ce jour était juste inutile. Je sais j’adore me plaindre mais j’ai quand même raison. Le mardi était comme une prolongation de lundi. La semaine n’avançait guerre. Je n’avais envie de rien de toutes les façons en ce matin. Je me suis enfermée dans mon bureau et ignorais volontairement toutes les personnes qui venaient frapper à ma porte. Je tournais dans mon fauteuil. Sûrement que l’après-midi j’allais être plus productive. C’était sans compter sur la personne qui frappait depuis à cette porte. J’ai dû me lever, grincheuse pour ouvrir.
Moi : c’est quoi le problème Clémence ?
Clémence : euh...madame...en fait...
Moi : viens en au fait clémence ! Je n’ai pas que ça à faire.
Clémence : vous avez de la visite madame !
Moi : et c’est qui ?
Clémence : j’ai insisté pour qu’il me dise son nom mais il n’a pas voulu. Il a juste dit que si je le faisais attendre vous alliez sans doute me mettre à la porte.
Moi (retournant dans mon bureau) : c’est si tu ne viens pas avec ce nom que je vais vraiment te mettre à la porte.
A peine je posais les fesses dans le fauteuil que la porte s’ouvrait encore. Avant que je ne réalise, Monsieur Akoun se tenait fièrement dans mon bureau. Il prit carrément ses aises en retirant ses lunettes de soleil et en s’asseyant dans le siège en face du mien. Je me demandais si ça allait bien chez lui. Débarquer dans le bureau de quelqu’un alors que tu n’y as pas été invite ?
Moi (calmement) : je vais fermer les yeux ok ! lorsque je les ouvrirai de nouveau, vous serez hors de mon bureau.
Je fermais donc les yeux en espérant vraiment qu’il prenne en compte ce que je venais de dire. Non seulement nous étions mardi mais en plus de ça, il voulait me tenter ? s’il ne disparaissait pas, je vous assure qu’il va prendre les pots casses de toute la sauvagerie qui habite en moi. Lorsque j’ouvris les yeux, il était encore là, à me regarder comme si j’étais une idiote. J’allais ouvrir la bouche quand il jeta une clé sur ma table.
Moi : qu’est-ce que c’est ?
Vianney : je me suis dit que tu souhaiterais faire un tour…en C1
Nous nous jaugions mutuellement. Il venait de faire perdre tous les mots dans ma bouche. Comment refuser de faire un tour avec cette voiture. De plus il me jetait la clé…j’allais la conduire à défaut de ne pas la posséder. De plus, cela allait égayer ma journée. Je tournais cette idée dans ma tête alors que le monsieur devant moi affichait un sourire en coin.
Vianney : elle est garée juste devant.
Moi (me levant) : puis merde ! suis-moi !
Je vis son sourire s’élargir ! comme j’avais envie de lui arracher les yeux de la tête ! mais bon j’allais attendre de finir ce tour en voiture avant de le faire. Effectivement, ce bijou était la ! juste devant l’entrée. Il n’avait pas repris ses clés. Il me laissait effectivement la conduire. Je me suis confortablement installée sur le siège tandis que Vianney s’asseyait à cote. Il mit sa ceinture. De mon côté je relâchais mes cheveux.
Vianney : je vois que ce n’est pas du jeu.
Moi : passe-moi tes lunettes !
Vianney : à vos ordres madame !
Je passais les lunettes et d’un coup, démarrais la voiture ! en pleine vitesse, ce qui surprit Vianney. Je l’entendis lâcher un « merde » avant de bien prendre place de nouveau. C’était tellement beau ce que je vivais en ce moment. Je criais comme une petite fille à qui on venait d’acheter un nouveau jouet. C’était tellement jouissif de passer les vitesses et d’appuyer à fond sur l’accélérateur. J’étais consciente que nous étions en pleine ville et qu’il fallait faire attention mais c’était le dernier de mes soucis…enfin jusqu’à ce que la police nous arrête.
Vianney : je savais que ça arriverais ! tu conduis comme si la route est à toi seule.
Moi : joue le jeu !
Vianney : quoi ?
Moi : je dis joue…
(Bruits de coups contre la vitre)
Le policier : madame vous avez sérieusement dépassé la limite de vitesse autorisée. Je peux avoir votre permis de conduire et les pièces du véhicule ?
Moi : pardon chef ! c’est mon mari qui est malade (voix brisée) c’est à l’hôpital qu’on se rend comme ça. Pardonnez pensez à mes enfants…si mon mari n’est pas vite traité qu’il lui arrive quelque chose, je fais comment ? je deviens quoi ?
Le policier, tira la tête pour mieux voir Vianney qui avait compris et jouait le jeu. Il restait les yeux fermés et donnait l’impression de vraiment être malade. Le policier prit pitié et nous laissa nous en aller.
Vianney (applaudissant) : tu es épatante !
Moi : pardon, si tu as l’argent à lui donner tu me dis et on y retourne tout de suite.
Vianney : je n’ai rien dit !
Moi : bien !
Pour rejoindre mon boulot, j’avais conduis cette fois-ci de façon plus rangée et calme. Je venais de vivre une belle expérience et ça restera à jamais un très beau souvenir. Je me suis garée tout doucement, et ai attendu un moment avant de stopper le moteur.
Moi : merci pour ce moment !
Vianney : content que ça t’ait plu ! c’était une offre de paix et qui sait…
Moi (le coupant) : non ! je n’ai pas le temps pour ça ! pas de diners, pas de relation.
Vianney (reprenant ça phrase) : et qui sait on pourrait être amis. Je viens d’arriver au pays et tu m’as l’air plutôt sympa. On pourrait se faire des plans. Ne t’inquiète surtout pas, ça n’ira pas loin. Je ne sors qu’avec des blanches de toutes les façons.
Moi (vexée) : Alors tu es l’un de ces complexés ?
Vianney : pas du tout ! ça n’a rien à avoir. Juste que chacun ses gouts. (Tendant la main) amis ?
Moi : ok ! amis ! mais ne m’énerve surtout pas !
Il m’avait tout de même vexée en n’offrant que l’amitié ! même si je ne voulais pas de relation en ce moment quelle femme n’aime pas se faire courtiser et envoyer le courtisant se faire paitre ? il voulait être mon ami n’est pas ? je l’obligeais à me prendre en photo devant la voiture pour immortaliser ce moment. J’allais agrandir la photo, l’encadrer et la mettre dans mon bureau. Mais d’abord, il fallait narguer papa. Je l’ai conduite moi, cette voiture.