Chapitre 10 : La mise à la porte
Ecrit par Verdo
****Chapitre 10 : La mise à la porte****
*« Tôt ou tard, nous rendrons des comptes alors agissez avec crainte et prudence.»*
*Verdo Lompiol…*
************************************
Ma vie devint un sacré calvaire depuis le jour où Jean avait abusé de moi. Psychologiquement, j’étais abattue et cela rejaillissait sur moi physiquement. Je n’arrivais plus à bien accomplir les tâches qui m’incombaient et Nina profitait pour me maltraiter comme elle voulait sans chercher à savoir et à comprendre ce qui n’allait pas bien avec moi. Si et seulement si elle pouvait savoir que c’était son fils le responsable de tout ce qui m’arrivait…
Je tombai complètement malade. Et pendant une semaine, Nina malgré que je lui aie notifié mon état de santé me forçait à travailler. Elle me rappelait souvent que c’était la seule chose qui me retenait chez elle. Des fois lorsque je perdais l’équilibre et que je trébuchais dû à mon faible système immunitaire, elle me pinçait la peau ou elle me tirait méchamment les oreilles jusqu'à ce qu'elles ne saignent. Je me sentais comme un animal, pas même comme un esclave parce qu’au moins ces derniers pouvaient se reposer ou se traiter lorsqu’ils ne se sentaient pas bien.
***************************************
Un matin à l’aube, Nina et Jean vinrent frapper à ma porte. Ils me firent savoir qu’une sacrée somme avait disparu de l’armoire de Jean et étant donné que j’étais la seule intruse parmi eux, ils devaient fouiller ma chambre pour dissiper les doutes à mon égard. Pour cela, ils commencèrent à trifouiller dans toutes mes affaires et quelques minutes plus tard, Jean trouva une enveloppe sous mon matelas. Il l’ouvrit et y compta une somme de cinq cent mille francs. Sincèrement, je n’avais aucune idée de comment cette enveloppe remplie de billets s’était retrouvée là. Ils n’avaient même pas pris le soin de me demander si je l’avais volé ou pas. Au contraire, Nina m’ordonna de faire mes valises immédiatement et de la rejoindre au salon. Une fois que ce fut fait, ils me trainèrent tous les deux avec mes affaires dehors et m’interdirent de remettre les pieds chez eux. Ils avaient même ordonné au gardien de ne pas me laisser squatter à la devanture sinon ils allaient le renvoyer lui aussi.
***************************************
Je repris ma vie de sans domicile fixe. Cette fois ci, j’étais fatiguée de vivre. Qu’avais-je fait moi pour ne jamais connaitre le bonheur ? Pourquoi autant d’acharnements à mon égard ? J’avais même perdu le sens du raisonnement. Si et seulement si j’avais le numéro d’Israël pour l’appeler. Hélas, sa sorcière de femme et son fils ne voulaient pas me laisser en contact avec lui.
***************************************
C’était aux alentours de dix neuf heures. J’entendis des cris aux alentours du hangar qui me servait de domicile. Je me levai puis commençai à farfouiller du regard dans tous les sens. J’aperçus de loin une jeune femme arriver en courant. Lorsqu’elle s’approcha de plus près, je remarquai qu’elle portait le même vêtement que moi et avait presque ma taille. Elle me dépassa sans mot dire et fondit dans le noir absolu. Quelques minutes plus tard, une foule de jeunes armés de bâtons débarqua. J’entendis l’un parmi eux crier et m’indexer du doigt. Les autres sans prendre la peine de me demander quoi que ce soit m’attrapèrent et me fouettèrent jusqu’à ce que je ne saigne abondamment. Je perdis connaissance.
Je me réveillai plus tard dans un appartement bien meublé avec à mes chevets une jeune dame d’une trentaine d’années. Elle s’appelait Anne. C’était elle qui m’avait secourue et m’avait soignée. Elle me demanda de me reposer et après lorsque j’irai mieux, nous allions discuter.
***************************************
Anne ne pouvait pas retenir ses larmes après que je lui narrai mes mésaventures. Mon histoire ressemblait partiellement à la tienne aussi. Elle avait perdu toute jeune son mari et la famille de ce dernier lui avait tout pris sans rien lui laisser. Elle s’était retrouvée à la rue tout comme moi pendant des années avant aussi de se reconstruire. Elle comprenait parfaitement tout ce que je ressentais.
⎯ A partir d’aujourd’hui, tu ne souffriras plus. M’avait-elle dit pour me consoler.
***************************************
Je passai les meilleurs moments de mon existence en compagnie d'Anne. Jamais je n’aurais imaginé retrouver le sourire un jour mais elle avait réussi à apaiser mes souffrances de toutes ces années avec son amour. Elle m'inscrivit de nouveau à l'école. J'avais également une chambre propre à moi. Je mangeais à ma faim, mes accoutrements avaient changé et le plus exaltant était que j'étais libre de faire tout ce que je voulais. Je ne pouvais pas rêver mieux. Anne est la meilleure chose qui me soit arrivée.
Je me rendis compte dans le deuxième mois que je prenais involontairement du poids et que mon ventre grossissait. J'avais des nausées et je crachais dans tous les sens. C'était en ce moment que je me rappelai avoir raté mes menstrues le mois précédent. J'en parlai à Anne. Elle m'accompagna à l'hôpital où l'on me fit un test de grossesse qui s'était avéré positif. Après maintes réflexions, je décidai de m'en débarrasser car cela me rappellerait souvent Jean qui en est l’auteur. Anne par contre me conseilla de la garder. Avec beaucoup d'arguments, elle parvint à me convaincre.
Des mois s'étaient écoulés et ma grossesse était à son terme. Anne avait déjà préparé une petite chambre qui accueillera le bébé. Je commençais à me sentir faible. Je ne pouvais plus rien faire pour cela j'arrêtai momentanément l'école…
***************************************
Je refermai le journal avec le cœur meurtri et des frissons dans tout le corps. J’avais la peine à me lever du lit. J’étais en quelque sorte tétanisée sur place. Je n’avais plus les mots quant à mon cerveau, il était encombré par d’innombrables questions sans réponses. Je commençai à couler les larmes comme un nouveau né au point où je n’avais même pas remarqué que mami Anne etait entrée dans ma chambre. Elle s’inquiétait parce qu’elle était rentrée depuis et elle ne m’avait pas vu pourtant le vigile lui avait assuré que je n’avais pas mis les pieds dehors. Dès qu’elle me vit avec le journal, elle sut immédiatement ce qui se passait. Elle vint s’asseoir à mes cotés et me serra très fort dans ses bras tout en pleurant avec moi…
À suivre...
Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).
Page facebook : Les chroniques de Verdo Lompiol
AMAZONE KINDLE : Koffi Olivier HONSOU
Youscribe : Koffi Olivier HONSOU
Muswada: Verdo
Whattpad : Les chroniques de Verdo Lompiol.
Muswada : Verdo
Whatsapp: 00228 90 50 98 82
Copyright décembre 2020
Tous droits réservés.