Chapitre 10: L'humilité
Ecrit par Plume Inspirée
- Maman je comprends tout ce que tu me dis mais ma décision est prise je préfère rentrer. Tu sais comme moi que la réussite est partout
- C’est vrai Ushy, mais là-bas tu as plus d’avantage je pense, mais je ne vais pas te forcer de rester. Tu m’as expliqué tout ce qui se passe là-bas et je me mets à ta place. Quant à Ben, j’ai parlé avec lui et il veut rester. Je vais voir avec Gloria comment nous battre pour te trouver ton billet de retour. J’ai parlé avec Martin hier et j’ai demandé à ce qu’il dise à sa femme de te rendre ton passeport parce que Ben m’a dit qu’elle aurait pris vos passeports à votre arrivée
- Oui maman c’est exact, elle a nos passeports
- Ah UShy ma fille on donne la vie à un enfant mais pas à son coeur oh ! depuis que j’ai appris tout ce qui se passe là-bas, je fais une hausse de tension. Comment Martin peut être aussi cruel avec ses propres frères vraiment
- Ah maman, je prie juste que Ben trouve un petit job très vite, puis il pourra prendre une chambre en collocation. Je sais qu’on ne réussit toujours pas en ayant des diplômes universitaires, il va s’en sortir maman
- Oui ma chérie, je prie aussi pour la même chose. Pour toi il n’est pas trop tard pour prendre une inscription à la fac ici ?
- Un de mes amis était censé aller se renseigner, il me tiendra au courant ce soir je pense
- D’accord Ushy. Gustave m’a dit qu’il te ferra un petit transfert aujourd’hui pour t’aider avec tes besoins en attendant qu’on t’envoie ton billet de bus
- D’accord maman, il m’avait même téléphoné tôt ce matin pour me dire ça aussi
- Et cette fille chez qui tu vis ?
- Elle est très gentille, c’est une amie à la femme de Ya Martin, je prie dans la même église qu’elle
- Ah que Dieu la bénisse vraiment, d’ici deux semaines tu pourras rentrer
- D’accord maman
Ushy n’avait pas changé d’avis, sa décision était prise, elle rentrait au pays. De son côté, Olivier prenait toutes les informations pour s’assurer qu’Ushy pouvait encore s’inscrire à la fac.
……………….
- Ushy tu es prête ? on risque de rater le train, si on rate celui qui passe dans 15 minutes là, il faudra attendre je crois trente minutes pour le prochain
S’écriait Belinda qui frappait devant la porte de la chambre. UShy dormait au salon mais ses affaires étaient dans la chambre de Belinda et son mari. Belinda avait une maison de deux chambres, une chambre était louée par un étudiant. Ce qui fait qu’Ushy se changeait soit dans la douche, soit dans la chambre de Belinda en l’absence de son mari.
Ushy venait de sortir de la chambre, en souriant
- Je suis prête Ya Belinda
- Hum toi vraiment on va juste au culte et toi tu fais toute cette beauté
- J’aime beaucoup me faire belle
- En effet j’ai remarqué depuis que tu es ici, tu as déjà pensé à te performer dans ça ? je veux dire faire une formation d’estheticienne par exemple, tu as déjà la main de façon naturelle, regarde comment ta mise en beauté simple est réussie. Moi je ne suis même pas capable de tracer mes sourcils comme ça
Belinda était très protectrice avec Ushy comme si c’était sa propre petite sœur, les deux parlaient en cheminant vers la station de train. Elles allaient au culte d’intercession. Le mari de Belinda allait passer directement après le boulot.
- Je n’ai jamais pensé à faire une formation mais dans mes projets je rêve d’ouvrir un salon de beauté plus tard en parallèle avec l’enseignement qui est aussi ma passion
- C’est sûr qu’ici la fac coute cher, mais tu sais que tu peux commencer avec tes projets petit à petit ? je sais que tu tiens tant à rentrer au pays mais tu peux faire une formation d’esthéticienne et te lancer à faire des prestations d’esthétique à la maison pour pouvoir par la grâce de Dieu payer tes études universitaires même dans trois ans
- Ya Belinda je vais rentrer j’ai déjà parlé avec maman et je reçois mon billet dans deux semaines. Tu sais tout ce que tu dis est très bien ; mais où devrais-je vivre pendant ce temps et où trouverais je l’argent pour la formation ?
- C’est comme je t’ai dit dernièrement je ne vais pas te convaincre de rester car si j’avais ton âge et étais confrontée à ce que tu vis je ne sais même pas quel aurait été ma réaction. C’est dur ce que tu vis et c’est encore plus dur de savoir que celui qui est à l’origine de ton affliction c’est ton propre frère
Belinda était restée silencieuse un moment, comme si elle réfléchissait à ce qu’elle allait ajouter, puis elle s’était lancée à continuer,
- Mais en tant qu’enfant de Dieu, tu dois apprendre à lire les signes qui t’obligent à te déplacer, je ne sais pas comment te le dire, mais tu n’es pas arrivée ici par hasard Ushy ! je pense que ton problème c’est que tu te poses trop de questions. Où vais-je vivre, comment vais-je payer ceci ou cela ? tu as un problème d’orgueil je pense
- Mais Ya Belinda je ne suis pas orgueilleuse
Belinda avait éclaté de rire avant d’ajouter
- Calme toi ma petite, tu es une fille si humble et simple mais en fait quand je dis que tu es orgueilleuse, je parle d’un autre orgueil, beaucoup de gens ne considèrent pas ce type d’orgueil dont je te parle. En fait tu es orgueilleuse devant Dieu
- Heiiiiiin ?
Ushy avait ouvert ses yeux comme pour dire de quoi tu parles ?
- Cours Ushy ! le train, on va le rater
Les deux s’étaient mises à courir pour ne pas manquer le train qui venait de s’arrêter à la station pour faire descendre et faire monter des passagers. Heureusement pour elles, le fils de Belinda n’était pas avec elle, il était à la crèche et son père devait passer le chercher avant de se rendre au culte. Elles avaient été rapides pour monter de justesse dans le train.
Belinda faisait l’effort de retrouver son souffle, elle avait la respiration haletante alors que cette petite partie de footing n’avait pas eu d’effet sur Ushy qui était en forme
- Donc Ya Belinda tu disais que je suis orgueilleuse devant Dieu comment ça ?
- UShy j’ai comme l’impression que mon cœur va céder et toi tu me relance notre fameuse conversation sur ton orgueil, tu es normale kiekiekiekiekiekie
- Kiekiekiekiekiekie, ah toi vraiment cette petite course là aussi tu es essoufflée comme ça !
- Je ne suis plus aussi jeune que toi hein. Donc je disais que beaucoup de gens sont orgueilleux devant Dieu et cet orgueil-là, les empêche de jouir totalement de la grâce de Dieu
- Je veux apprendre plus sur ça Ya Belinda
- D’accord, le soir avant de nous coucher je vais faire un partage sur ce thème avec toi, il y a quelques années quand jetais à Kinshasa, c’est une de mes mamans qui m’avait enseigné sur ça et cet enseignement avait changé ma vie. Apres avoir compris que jetais orgueilleuse devant Dieu, j’avais fini par me rabaisser et j’ai bénéficié abondamment de la grâce de Dieu
- D’accord Ya Belinda, j’ai hâte d’apprendre moi aussi
Le culte d’intercession c’était bien déroulé. Ushy était devenue assez proche des frères et sœurs de la chorale, alors après le culte pendant que le mari de Belinda trainait avec l’un des papas de l’église et que Belinda de son côté trainait avec la femme du pasteur et deux autres sœurs, Uhsy était dans un coin avec les choristes.
- Attends tu as déjà défaits tes tresses ? ça n’a même pas fait une semaine !
Venait de lancer l’une des sœurs à une autre,
- Pfff laisse tomber ne m’en parles plus, j’ai défait ça le même jour
- Hum décidément je bénis Dieu de m’avoir créé homme, parce que vous les sœurs je ne vous comprends jamais ; tu fais les tresses et tu les défais aussi le jour même
Avait lancé cette fois ci un frère en faisant une grimace avec ses mains, ce qui poussait tous les jeunes du groupe à éclater de rire
- Je plains celle qui t’a fait ces tresses ; elle a perdu son temps pour rien
- Mais je les payé hein donc c’est moi qu’il faut plaindre. Je ne comprends pas les gens ici à Cape Town quoi ! un modèle facile à répliquer, elles sont incapables de répliquer mais pourtant je lui ai montré la photo au départ et elle a dit oui je peux le faire tu te rends compte ?
- Mais tes tresses avaient l’air pas mal je trouve
- Hum tu parles ! t’avais pas bien vu c’était juste du n’importe quoi qu’elle m’avait fait
- En fait la majorité des coiffeuses congolaises ici, sont des apprenties. J’ai remarqué, généralement elles ne faisaient même pas les tresses au pays et quand elles arrivent ici elles deviennent coiffeuses soit disant pro. C’est même pour cette raison que j’ai opté pour des perruques, je ne me prends plus la tête avec nos coiffeuses congolaises
Venait cette fois ci de lancer la fille du pasteur
- Kiekiekiekiekiekiekie
- Bon à vous entendre torpiller les coiffeuses j’ai peur de vous dire que j’en suis une hein, bon disons qu’au pays je tressais et tissais des gens. Montre-moi la photo de ce que tu voulais je vais voir si je peux le faire
L’autre sœur s’était empressée de lui montrer la photo en lui passant son téléphone
- Regarde je veux le même que sur cette photo
- Bah je peux bien le faire, j’ai même déjà fait ça à quelqu’un au pays. Si tu as pu jeter de l’argent chez ta coiffeuse, alors ça veut dire que tu peux tenter le coup avec moi, de toutes les façons je te ferais ça gratuitement, donc si je fausse le modèle, t’aurais juste perdu ton temps
- Ahahahhahah et eu très mal à la tête à deux reprises pour rien
Avait lancé la fille du pasteur avec un ton moqueur, avant de rajouter
- Oui sœur Nouchka tente le coup et si ça réussit, je serais la prochaine
- Donc je suis votre rat de labo ? bon de toutes les façons ça me fera du bien de passer du temps entre filles, en cas où les tresses ne réussissaient pas, j’aurais gagné un bon après-midi à papoter hein sista Ushy ?
- C’est vrai en plus ! tu as mon numéro non ?
- Oui oui
- Cool on se tient au courant. Pour le moment je vais juste au centre Good Hope studies pour une heure entre 9h et 10h puis je passe le reste de mes journées à la maison. L’heure du rendez-vous dépendra de toi qui travaille
- Ça marche sista, on le fera la semaine prochaine comme je serai au shift du matin, je finis généralement vers 15h
… Dans la voiture en route pour la maison, Belinda et son mari étaient occupés à parler ensemble tandis qu’Ushy se posait la question de savoir si repartir au pays était une bonne idée.
Arrivée à la maison, ils avaient pris le repas tous ensemble, alors qu’ils étaient encore à table, le mari de Belinda avait lancé la conversation sur Martin
- Au fait Martin m’a téléphoné cet après-midi, dis-moi Ushy vous avez une tante et une grande sœur ici parait-il ?
- Oui c’est exact, la sœur de notre père vit ici à Cape Town, c’est même elle qui avait reçu Ya Martin à son arrivée. Sa fille qui est l’ainée de tous les enfants de notre famille paternelle est ici aussi, elle est mariée à un Sud-Africain et son petit frère est à Johannesburg
- Oh ok je vois, j’ai cru que Martin me mentait en fait
- Comment ça tu as cru qu’il te mentait, donc il t’a juste appelé pour te parler de leur famille ?
S’étonnait Belinda qui avait quitté la table pour changer leur fils sur le canapé
- En fait Martin m’a appelé me disant qu’il fallait qu’UShy rentre avant dimanche après-midi, parce que leur tante ainsi que leur grande sœur ont convoqué une réunion de famille pour sa situation. Ça m’a paru bizarre, je me suis dit qu’il cherchait une raison pour écourter le séjour d’Ushy ici
- Qu’est ce qui te fait dire que ce n’est pas le cas, il peut tout de même inventer ça. Dis-moi Ushy tu avais connaissance de cette réunion ?
- Non, pas du tout je l’apprends juste là
- Bah tu vois chéri, tu es sur qu’il y aurait une réunion et la personne au centre de cette réunion n’est même pas au courant? en plus ça fait bizarre tout de même, est ce qu’Ushy a eu à contacter cette tante ou cette sœur pour expliquer ce qui se passe ?
- Non hein je n’ai pas parlé avec elles, la dernière fois que j’ai parlé à la grande sœur c’est quand Ben est sorti de prison, elle m’avait appelé pour demander ce qui c’était passé car Ya Gloria notre sœur qui es à Kin l’avait tenu informé pour Ben
- Ecoute Belinda, toi et moi nous savons qu’Ushy ne pouvait pas rester ici plus longtemps, c’était juste pour calmer la situation, Martin et Sandra restent ses tuteurs. N’oublie surtout pas que ce sont nos amis. Nous ne pouvons pas nous mettre au milieu de leur histoire de famille. Ushy sait qu’elle peut compter sur notre soutient mais nous ne pouvons pas nous mêler des histoires de famille
- Oui je sais, mais je me disais qu’elle allait rester jusqu’à son retour pour le Congo. Cette petite ne mérite pas tout ce que Sandra lui fait vivre, eh Sandra cette fille est vraiment mauvaise quoi, parfois je ne doute pas de ce que les filles qui louaient avec nous disaient sur elle hein
La dernière remarque que venait de lancer Belinda avait clairement contrarié son mari, d’un ton autoritaire et strict il avait lancé en lingala,
- Belinda je ne veux pas de zizanie avec les x a dit ceci Y avait dit cela hein ! je ne veux pas dans ma maison, apprends à te tenir en dehors des scandales j’ai en horreur les femmes qui aiment créer des histoires et ça tu le sais, donc si tu ne veux pas me contrarier tu ne répètes plus ce genre de choses ici dans ma maison
Belinda n’avait plus ajouté quoi que ce soit, son mari compte à lui s’était levé pour rejoindre la chambre. Ushy se demandait de quoi parlait Belinda tout à l’heure. Qu’est-ce que les filles qui louaient avec Belinda et Sandra avaient bien pu raconter à propos de Sandra ? Mais Ushy s’était arrangée dans sa mine de ne pas paraitre curieuse de connaitre la suite.
D’un geste naturel, elle s’était levée pour débarrasser la table, puis elle s’était lancée à faire la vaisselle, Belinda avait soulevé leur fils qui s’était endormi pour se diriger vers la chambre
- Ushy je fais dormir l’enfant puis je reviens on ferra notre partage comme promis hein
- D’accord Ya Belinda
Près d’une heure depuis que Belinda avait rejoint la chambre, Ushy avait terminé de faire la vaisselle et elle écoutait les bruits de la chambre de Belinda et son mari ? Elle s’était rapprochée un peu du couloir, Belinda et son mari se disputaient. Ushy était certaine que c’était à propos de ce que Belinda avait dit tout à l’heure. - Et s’il y avait quelque chose à apprendre à propos de Sandra ?- c’était la question qui traversait la tête d’Ushy
Ushy avait rejoint le canapé qui lui servait de lit, elle venait de recevoir un message d’Olivier
- « Wangu ça va ? »
- « Oui et toi ? »
- « Idem je vais bien, surtout que j’ai des bonnes nouvelles pour toi »
- « Ah bon, c’est à propos de l’université ? »
- « Oui j’y étais cet après-midi, c’est encore possible que tu t’inscrive et je peux le faire en ton absence en attendant que tu arrives pour signer les formulaires toi-même »
- « Ok c’est une bonne nouvelle, maman m’a dit qu’elle m’envoie le billet dans deux semaines, elles vont se battre Ya Gloria et elle pour trouver le billet »
- « je suis ravi que tout s’arrange maintenant »
Alors qu’ils discutaient encore, le frère d’Ushy avait appelé
- Allo Ya Gustave
- Ushy désolé, j’avais fais le transfert depuis cet après-midi, mais je n’avais pas eu le temps de te donner le code. J’ai envoyé 50 dollars
- Merci Ya Gustave, j’espère que tu as mis au nom de Lielle comme je t’avais dit
- Oui je sais que tu n’as pas ton passeport avec toi, je viens aussi de t’envoyer un message avec le code
- Ah au fait dis-moi tu es au courant que la tante ainsi que Ya Cécile auraient convoqué une réunion chez Ya Martin ?
- Oui, c’est Gloria qui a jugé bon de les tenir informées de ce qui se passe là-bas, la famille de papa savait que Ben et toi êtes partis en Afrique du Sud et si tu dois rentrer il faut aussi les mettre au courant, nous ne sommes pas seulement les enfants de maman tu comprends ?
- Oui je comprends mais vraiment Ya Gustave j’espère qu’elles ne vont pas me convaincre de rester ici hein, je souffre et franchement je n’en peux plus de toute cette souffrance
- Ushy je me demande si tu penses aussi à ton avenir
- Ah mais Ya Gustave, c’est justement à ça que je pense en voulant rentrer, tu ne sais pas ce qui se passe ici, je n’ai pas voulu aller dans les détails à notre arrivée ici parce que je voulais conserver la paix entre nous. Mais chez Ya Martin là-bas c’est invivable
- Je suis d’accord, j’ai parlé avec Ben et il m’a dit que lui au moins pouvait respirer un peu mais toi tu vis un vrai calvaire là-bas. Mais ce que je ne comprends pas c’est le fait que tu t’obstines à rentrer sans même écouter ce que dira la tante, peut-être qu’elle va te proposer de vivre avec elle qui sait ?
- Dis-moi ça, si c’est ça alors on verra bien, mais rester chez Ya Martin je préfère rentrer
- D’accord Ushy, je t’avoue que je suis déçue de notre grand frère comment peut-il laisser sa femme te faire tout ça ?
- Ah c’est tout ça la vie oh
Apres son appel avec Gustave, quelques minutes s’étaient écoulées avant que Belinda ne la rejoigne enfin au salon. Ushy s’était comportée comme si elle ne savait pas que Belinda et son mari venaient de se disputer certainement à cause de l’histoire de Sandra. Belinda aussi avait fait pareil
- Bon je suis là et si on continuait notre conversation de tout à l’heure sur l’orgueil ?
- Kiekiekiekiekie je n’attends que ça. Euh mon grand frère qui est au pays vient de me dire que la réunion de famille dont parlait Ya Martin est bien réelle
- Ok ça veut dire que tu rentres samedi soir ou dimanche après le culte ?
- Dimanche après le culte je préfère
- D’accord je vais téléphoner Sandra pour lui dire que je vais te déposer dimanche
- Oh comme si j’étais un bébé, je pourrais aller moi-même
- Non c’est juste pour des raisons de respect tu vois, nous sommes venus te chercher c’est à nous aussi de te déposer
- Ah ok je vois.
- Bon reprenons notre conversation de tout à l’heure, comme je le disais ce soir alors que nous partions au culte, j’étais comme toi dans le passé, je venais de perdre mon père alors que jetais déjà orpheline de mère depuis toute petite. Je venais d’une famille pauvre, tout mon avenir était incertain. Quand je dis que j’étais comme toi je parle de ta façon de raisonner, j’aimais tout planifier, savoir la faisabilité de ceci ou de cela. Je me posais pleins de questions, je vivais avec la peur permanente de demain. Dieu m’avait béni Une maman que Dieu avait pris le soin de mettre sur mon chemin, la femme de mon pasteur à Kin, m’avait alors un jour dit que j’étais orgueilleuse j’avais trop de fierté
UShy écoutait Belinda très attentivement, Belinda avait souri avant de continuer
- De nature je suis très humble, sans faire mes propres éloges, crois moi je sais que si j’ai une qualité c’est mon humilité, alors je ne cessais de me dire que cette maman ne savait pas de quoi elle parlait. Comment moi Belinda une fille si humble et effacée, pouvait être traitée d’orgueilleuse ? et c’est la même réaction que tu as eu quand je t’ai dit que tu as trop de fierté n’est-ce pas Ushy ?
- Exactement Ya Belinda, je sais que je suis simple et humble mais si tu dis que j’ai de l’orgueil, alors il y a peut-être des raisons qui te poussent à le dire
- Tu es simple dans tes échanges avec les humains mais dans tes échanges avec Dieu tu as de l’orgueil Ushy, c’est comme ça que j’étais avant. Comme nous sommes deux sœurs chrétiennes, nous allons mettre la parole de Dieu au centre de notre échange, tu as la bible dans ton téléphone non ?
- Oui
- Vas-y ouvre ta bible dans 1 Pierre chapitre 5 du verset 6 à 7 et lis à haute voix
Ushy avait lancé sa bible, cela ne lui avait pas pris beaucoup de temps pour retrouver la référence
- Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu’il vous élève au temps convenable ; et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car lui-même prends soin de vous. -1 Pierre 5: 6-7 LSG
- Voilà, je ne suis pas une bonne enseignante de la bible, mais je vais juste te répéter tout ce que m’avait dit cette maman qui m’avait aidé à changer mon orgueil en humilité.
- D’accord Ya Belinda
- Ushy cette parole nous parle de l’humilité non pas cette humilité que nous devons avoir devant tous nos frères et sœurs ou même devant les humains qu’ils soient chrétiens ou pas, mais de l’humilité devant Dieu. Très souvent, nous manquons à cet acte sans nous rendre compte et nous nous présentons devant Dieu avec tant d’orgueil. Lorsque tu fais face à ta situation, tu aimes beaucoup te demander et demain est ce que j’irais à l’Université, et demain est ce que j’aurais un toit pour vivre, je dois rentrer au pays, je dois faire ceci. Je ne suis pas contre le fait que tu retournes au pays, la décision te revient mais même au pays si tu continues avec ton orgueil qui te met tout le temps au centre tu ne pourras pas vivre la gloire de Dieu dans ta vie car la bible dit aussi que l’humilité précède la gloire
- Amen
Avait répondu Ushy,
- Tu vois Ushy, c’est de l’orgueil que de penser que tu dois tout faire par toi-même, dans ton langage tu écartes Dieu, tu écartes sa puissante main. Cette parole que nous venons de lire dit que nous devons nous humilier sous la puissante main de Dieu ça veut dire se laisser dépendre que de sa main. Ton avenir est incertain à tes yeux, oui, mais pas aux yeux de Dieu. Toi tu te dois de t’humilier sous sa puissante main laisse lui être celui sur qui tu comptes. Sans lieu où vivre, sans assurance sur les frais académiques tu dois continuer à dépendre de Dieu. Arrête de te mettre au centre de tout comme si c’est toi qui a la solution à tout, Ushy tu n’es pas censée avoir la solution à tout, ma petite sœur.
Ushy écoutait attentivement, elle sentait son cœur se pencher vers tout ce qui sortait de la bouche de Belinda, elle était sûr que c’était le Saint-Esprit
- Le 7e verset de ce passage dit et déchargez-vous sur lui de tous vos soucis. Ce verset commence par une conjonction de coordination Ushy ! ce « Et » qui relie les deux versets, vient montrer la conséquence de la première action, c’est à dire que ceux qui s’humilient sous la puissante main de Dieu le montre en se déchargeant de tous leurs soucis. Si tu portes encore le poids de tes soucis ça veut dire que tu ne sais pas t’humilier devant la puissante main de Dieu. Le danger de garder sa fierté devant Dieu, c’est que tu fermes face à la grâce de Dieu. Ushy, la grâce est disponible sans condition mais pour la vivre pleinement il faut s’humilier devant Dieu et reconnaitre que c’est lui qui est tout puissant et non toi ou tes capacités ou même tes projets bien élaborés. Je réitère que je n’ai pas dit que tu dois rester ici encore moins que tu dois repartir au pays, mais où que tu sois, tu dois apprendre à t’humilier devant la puissante main de Dieu ma chérie
- Je ne sais pas quoi te dire Ya Belinda, merci beaucoup pour cette précieuse leçon, que j’emporterais avec moi partout où je serais
Les deux sœurs avaient clôturé leur conversation par un moment de prière où Belinda avait béni la suite du parcours d’Ushy. La nuit avant de trouver le sommeil, Ushy se remémorait encore les précieux conseils de Belinda, il est vrai qu’elle savait au fond d’elle qu’elle était décidée à retourner au pays, mais elle y retournait avec une leçon de plus à ajouter à sa marche avec le Seigneur.