Chapitre 10 : Luc KOUMBA
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 10 : Luc KOUMBA
_Huit mois plus tard
**Yasmine
Dès mon retour sur Libreville j'ai appris que Anne-Lily ne vivait plus ici
Et depuis, je vis avec ce sentiment en moi... La culpabilité
Cynthia me l'a dit, elle m'a raconté ce qui s'est passé quand je n'étais pas là
Et franchement, j'ai honte de moi.
Qu'est-ce que j'ai fait, comment ai-je tomber aussi bas ?
Honnêtement, je ne sais pas ce qui m'a pris.
À l'heure d'aujourd'hui, je ne suis pas fière de moi et j'aimerais bien me faire pardonner mais elle n'est même plus là.
La situation a tellement dégénéré. Je n'aurais jamais imaginé qu'elle tomberait enceinte, je n'aurais jamais imaginé que ceci se passerait d'ailleurs.
Malgré mon regret, je n'ai pas pu le dire à mes parents et encore moins les siens.
Je ne peux pas, j'ai honte, j'ai peur.
Avec Cynthia ce n'est plus ça, on ne s'entend même plus.
Dorénavant chacun pas sa route
Et je comprends bien sa décision d'ailleurs.
Elle me l'a violemment fait comprendre, en public et aux yeux de tous.
Je le regrette fortement, j'ai fait une erreur et ça m'a coûté des amitiés en or. J'ai surtout mal pour Anne-Lily, je ne sais pas comment elle vit actuellement.
Mon Dieu, qu'ai-je fait ?
Mes parents sont sorti et Chancia est venu me rendre visite.
Chancia : Tu pars quand ?
Moi : Dans quelques jours.
Chancia : C'est vous non, les enfants riches.
Moi : Pffff !!
Chancia : Tu as des nouvelles de l'autre qui est au village.
Moi : Je te rappelle qu'elle a un prénom.
Chancia ( s'asseyant ) : Qui n'apporte aucune saveur dans ma vie.
Moi ( la fixant ) : Alors ne cherche pas de ses nouvelles.
Chancia ( soutenant mon regard ) : C'est quoi ton problème ? Tu es devenue sa défense.
Moi : Cesse de parler d'elle, c'est tout.
Chancia : Si tu es devenue sa défense je pense que c'est trop tard.
Moi : Trop tard ou pas, cela m'importe peu. Cesse de parler d'elle ainsi. Tu en as déjà trop fait.
Chancia : J'ai ? Tu parles de moi uniquement ? Et toi dans tout ça ? Je te rappelle que tu étais là en spectatrice.
Moi : Et je le regrette fortement.
Chancia :Oh vas loin avec des regrets. Tu fais tellement bien semblant, Il faut croire que tu as eu un bon professeur.
Moi : C'est quoi ton problème exactement ? Elle n'est plus là, on a déjà gâché sa vie. Qu'est-ce que tu veux encore ? Quelles sont les informations que tu cherche à avoir sur elle ? Tu veux la détruire plus que maintenant ? C'est quoi cette animosité ? Tu veux savoir dans quelle misère elle se trouve pour en rire plus ?
Chancia : Tu es une bonne comédienne ma parole ! Tu es là à me parler des regrets mais jusque-là tu n'as pas dit à tes parents ce que tu as fait et encore moins au sien. Aujourd'hui comme tu veux laver ta conscience tu fais n'importe quoi, tu te payes une bonne conduite. Saches que ça ne marchera pas, tu l'as fait, tu étais bien là. Vous les humains vous êtes toujours comme ça, vous commettez un acte et après c'est pour mentir de demander pardon. Pardon de quoi ? Quand tu me regardais mettre ces comprimés dans son verre n'étais-tu pas consciente ? Pourquoi c'est maintenant que tu veux mentir ? Pourquoi c'est maintenant que tu viens parler de regret alors que ce soir là tu ne regrettais rien et tu n'as rien dit d'ailleurs. Qui m'a aidé à prendre cette vidéo ?
Moi : Ces ? Tu viens bien de dire ces ? Tu n'en as pas mis un Chancia ?
Chancia : Pffff !
Moi ( me levant ) : Mais tu es folle ? On s'était dit juste un seul histoire qu'elle quitte son fauteuil mais tu en as fait plus. Chancia ?!?
J'ai le frisson Seigneur.
J'ai fait quoi à Anne-Lily ?
Chancia : Je le répète, tu étais avec moi et tu t'es amusée comme moi pour les mêmes raisons donc arrête de faire semblant. Arrête de faire la sainte-nitouche et de t'acheter une conscience.
Moi : Je ne m'achète pas une conscience, je le regrette sincèrement. Oui j'étais là, oui je t'ai regardé faire mais je le regrette. Je regrette de t'avoir laissé mettre ces comprimés dans son verre, je regrette d'avoir gâché la vie à cette fille, je regrette d'ailleurs d'être ton amie. Tu m'as causé tellement de problèmes, ça c'est le pire. Je n'ai jamais réellement voulu ça et je ne sais même pas ce qui m'a poussé à être là à regarder sans rien faire. Je regrette, je regrette ma passivité. J'ai toujours été passive avec toi et regarde où ça m'a mené. Ça ne te dit rien ? Ça ne te fait rien ? On a gâché la vie à quelqu'un Chancia, est-ce tu te rends seulement compte ? Elle est enceinte de quelqu'un qu'elle ne connait pas à la suite d'une nuit qu'elle n'a d'ailleurs jamais voulu. Te rends tu seulement compte de l'ampleur et la tournure de la situation ? Seigneur qu'est-ce que j'ai fait ?
Chancia : Tu veux te lamenter ? Fais le mais je m'en vais, je n'ai pas le temps pour ça.
Elle s'est levée, a pris son sac et a quitté la maison.
Je l'ai regardé s'en aller avant de débarrasser et de retourner dans ma chambre ranger mes affaires.
Je voyage dans peu, les parents ne veulent plus que j'apprenne ici du fait que l'éducation a pris un sérieux coup dans ce pays.
**Chancia
Je suis sorti de chez elle en claquant la porte.
Façon je déteste les fausses personnes, c'est fringue.
J'ai horreur des gens qui cachent leur vrai nature pour les gens.
Yasmine, je comprends qu'elle regrette mais il y'a certains de ses propos que je ne supporte même pas un peu. C'est bien aujourd'hui de me dire '' tu en as deja trop fait '' quand elle était là rigoler avec moi en regardant Anne-Lily danser avec cet homme.
Elle était là et n'a rien dit donc qu'elle ne Vienne pas me blablater ici, je ne gère pas son ressenti.
Je me suis mise à la route pour attendre un taxi pour le boulevard quand une voiture s'est arrêté devant moi. Je n'ai même pas un peu bouger, la vitre s'est baissée.
... : Bonjour Mademoiselle.
Moi : On se connait d'où pour dire Mademoiselle ?
... : Veuillez m'excuser alors... madame... Je crois me souvenir de vous, c'est pour cela que j'ai demandé à ce qu'on s'arrête.
Moi : Ce n'est pas le cas pour moi.
... : Le no stress, votre soeur et mon frère.
La vitre arrière s'est baissée et j'ai reconnu le Mec derrière.
Moi : Oh... Vous.
... : Oui nous. On peut vous déposer quelque part ?
Moi : J'attends un taxi, vous l'avez vu.
... : Vous êtes trop belle et fraiche pour attendre un taxi. Marc tu ouvre pour elle ?
La portière arrière s'est ouverte, je suis monté.
... : Appelez moi Lucas... Mon frère au volant c'est Gatien et celui avec toi, Marc.
Eux : Bonjour.
Gatien : Où te dépose-t-on ?
Moi : Au boulevard, juste à l'hibiscus.
Il a démarré.
Lucas : Alors, dites-moi ? Vous allez bien ?
Moi ( sortant mon téléphone ) : Très bien.
Lucas : Et vos soeurs ?
Moi : Elles vont Tres bien.
Gatien : On peut avoir votre prénom au moins ?
Moi : Chancia.
Lucas : Hummm.
Moi : Pardon ?
Lucas : Non non, j'apprécie juste.
Marc : Je peux vous poser une question ?
Moi : Tant qu'on y est.
Marc : J'aimerais avoir des nouvelles de votre soeur, Anne-Lily.
Moi ( le regardant ) : ...
Marc ( soutenant mon regard ) : Si ce n'est pas déplacé bien sûr.
Moi : Ce n'est pas déplacé mais j'aimerais savoir ça vous intéresse.
Marc : On s'est quitté brusquement et je n'ai pas son contact. J'aimerais bien la revoir en fait.
Moi : Si elle ne vous a pas remis son contact c'est qu'elle n'en avait pas envie.
Marc : J'y tiens quand même, vous pouvez me le remettre ?
Moi : Malheureusement non et je ne pense même pas qu'elle veuille vous écouter.
Marc : Pourquoi ?
Je l'ai regardé attentivement afin de trouver LA RÉPONSE.
Moi : Écoutez... Euh.... Marc.. Peu importe ce que vous avez eu à faire ce jour, du temps que vous avez eu ensemble mais c'était juste pour une. Vous avez mis vos relations sur pause le temps d'une soirée mais c'est bon là. Maintenant, chacun est retourné à sa vie. Elle en a une et je ne ne pense pas que la personne avec qui elle la partage sera heureux de vous voir dans sa vie. Quant à vous, arrêtez de la chercher et concentrez vous sur votre vie. Il y'a certainement femmes et enfants qui vous attendent. Laissez-moi ici.
Il s'est garé.
C'est avec le sourire que je les ai remercié avant de descendre.
Vous pensez que mon problème avec Anne-Lily se base juste sur l'école et Gilbert ?
Non, c'est bien plus profond.
Elle a gâché la vie à quelqu'un aussi et elle paiera ça.
C'est très personnellement que je prends ça et tant qu'elle ne sera pas plus bas que terre, je ne trouverai pas satisfaction. Je n'ai aucune compassion pour elle.
**Marc
'' je ne ne pense pas que la personne avec qui elle la partage sera heureux de vous voir dans sa vie '' ?
Elle a quelqu'un dans sa vie ?
Lucas : Tu n'as pas dit qu'elle était vierge ?
Moi : Pardon ?
Lucas : Tu disais que la meuf était vierge quand tu l'as eu non ?
Moi : Oui.
Gatien : Apparemment non, tu viens de l'entendre.
Moi : ...
Lucas : On te l'a dit... Les femmes d'aujourd'hui elles ont déjà de techniques traditionnelles et médicales qui leur permettent de retrouver leur innocence... Une fausse innocence certes mais si on ne te le dit pas tu ne sauras pas. Certainement tu es tombé sur l'une d'elles.
Moi : Mouais.
Lucas : En plus tu avais déjà bu donc certainement aussi tes sens étaient obstrués.
Le raisonnement me dit que oui, je me suis trompé mais intérieurement j'ai vraiment l'impression que non.
Donc si je m'en tiens aux propos de sa soeur, elle était déjà en couple et voulait juste s'amuser ?
Ça fait quatre mois déjà que je descends ici dans l'espoir de la revoir et là, je crois que je peux Oublier.
Elle s'est amusée et moi aussi, je pense que c'est bon.
Nous sommes arrivés à Mbolo.
On se dirigeait vers le chaspleen quand on a été interpellé.
Anastasie : Bonjour.
Lucas : Hey, Anastasie.
Anastasie : Ah mon prénom on ne l'a pas oublié.
Lucas ( lui faisant les bises ) : Impossible que je l'oublie.
Anastasie ( souriant ) : Encore heureux.
Lucas : Tu te rappelle de mes frères ?
Anastasie ( me regardant ) : Bien que non.
Elle a embrassé Gatien avant de venir vers moi aussi.
Anastasie ( souriant ) : Tu vas Bien Marc ?
Moi ( répondant à son sourire ) : Très bien et toi, ça va voit.
Anastasie : Comment ça ?
Moi : Tu rayonne.
Anastasie : Ah oui ? Merci ! Bon bhein, je vais vous laisser.
Lucas : Tu es pressée ? On va casser la croûte juste là au Chaspleen, ça te dit ?
Anastasie : Je ne suis pas pressée mais je n'ai pas envie de vous derabverr.
Lucas : On t'invite, tu ne nous dérange pas.
Anastasie : D'accord, je vous suis alors.
Je sais ce que Lucas essaie de faire.
Il veut rattraper le coup avec Anastasie, ça ne m'emballe pas trop mais bon... Si ça me change les idées.
**Anne-Lily
Papa ( à table ) : Viens manger Lily.
Moi ( boudant dans mon coin ) : Si je n'ai pas d'atangas je ne mange pas.
Papa : Mais je vais aller t'en chercher après non.
Moi : Mais j'attends alors que tu ailles en prendre.
Papa : Tu pense que tu es seule là ?
Maman Jeanne : Laisse moi l'enfant.
Papa : Y'a que toi pour l'encourager.
Maman Jeanne : Mais elle te dit qu'elle veut manger ça, tu vas lutter contre les envies d'une femme enceinte ?
Elle a appelé Papou, un petit du quartier pour qu'il aille m'en prendre à la route.
Depuis que je suis enceinte c'est papa que subit tous mes caprices et toutes mes envies. Faut pas suivre, il boude là mais il aime ça. Quand je ne l'embête pas lui-même il me cherche donc qu'il supporte quand je prends la main.
Ce n'est pas tout de dire '' mon petit fils '' par-ci et là, il faut assumer.
Oui, j'ai bien dit petit fils. J'attends un petit garçon, mon petit Luc KOUMBA. Je l'aime déjà tellement que tous ses petits coups et toutes les douleurs que je peux ressentir ne sont rien façon à tout l'amour que je ressens pour lui. C'est mon petit prince, j'en suis follement amoureuse et j'ai tellement hâte de le voir.
Oui, ma vie a pris un sérieux coup après tout ça.
Mes études n'ont plus d'espoir, tout est encore trouble mais j'ai l'espoir d'une vie paisible et meilleure. Pour mon fils j'ai tellement d'ambitions , je veux le meilleur pour lui et je vais me battre pour cela.
Il ne ressentira jamais l'absence de son père. Je n'ai jamais imaginé ma vie ainsi. Pour moi, je me voyais mariée avec mes enfants et non enceinte d'un homme que je ne connais. J'ai grandi avec deux images paternelles mais mon enfant n'en aura même pas une. Quand j'y pense Parfois ça me fait mal mais très vite je me reprends et je remercie le ciel.
J'aurais pu tomber sur une personne de mauvaise fois, j'aurais pu avoir tous les maux du monde ce jour là mais il m'en a protégé et m'a fait le plus beau cadeau du monde. Alors oui, ma vie a pris un coup et rien ne s'arrange mais je suis heureuse de ne pas être seule. J'ai quelqu'un qui me tient compagnie partout où je vais.
Quand je dis que mes études n'ont plus d'espoir c'est parce que quand je regarde à l'horizon, rien ne se dessine. D'ailleurs, je ne me vois plus aller m'asseoir dans une salle de classe à attendre un diplôme pour travailler. Je vais me débrouiller à faire des bricoles histoire d'alléger papa aussi et préparer la vie de mon fils. J'ai la licence, je vais me débrouiller avec ça pour l'instant et si seulement les choses se rangent je verrai.
Quand j'ai appris que j'étais sensé aller au Canada j'ai pleuré, j'ai eu mal de réellement constater que ma vie avait totalement été chamboulée. J'ai envie de ne plus en vouloir aux filles mais je ne peux pas, la boule n'est pas passé. A cause d'elles je suis enfermée à Putu Neni avec des rêves brisés, les morceaux de ma vie éparpillés. Le rêve que je veux voir prendre forme maintenant porte sur la vie de mon enfant, la mienne a perdu une certaine saveur depuis longtemps.
Depuis que je suis ici c'est comme si je n'avais pas laissé de famille à Libreville.
Personne, personne ne prend de mes nouvelles.
Personne ne m'appelle, personne ne vient me voir.
Maman, papa, Mira... Ils m'ont totalement exclu de leur vie. Ça fait mal !
Ma propre famille qui m'abandonne.
Je pensais que ça leur passerait mais en huit mois, personne ne se manifeste et je ne comprends vraiment pas.
Maman, ça me fait très mal de sa part. Une mère est sensée être toujours là pour son enfant mais je viens de voir le contraire. La seule personne qui fait des tours c'est Cynthia. Elle ne vient jamais seule et ne vient jamais les bras ballants. Carl et elle ont presque totalement fait la layette de Luc. Franchement, ça m'aide parce que je n'ai pas d'argent et j'ai du arrêter la bricole que je faisais pour me reposer avant l'accouchement.
Je prends neuf mois dans une semaine, j'ai trop le stress et en même temps j'ai hâte.
Papa : Les atangas qu'il y avait en cuisine sont d'abord fini comment ( me regardant ) ?
Moi : Demande à Luc KOUMBA.
Papa : Tchuips, ne m'accuse pas l'enfant.
Dès que mes atangas sont arrivés je suis allé m'asseoir à table pour m'acharner sur mon bon plat.
Maman Jeanne s'occupe trop bien de moi, y'a rien à dire.
Après manger je suis allé me reposer mais je n'ai pas mis du temps parce mon fils n'avait apparemment pas sommeil. Sauf que ses petits coups se sont très vite transformés en une douleur que j'ai dû appeler papa.
C'est un réflexe, même s'il y'a quelqu'un à côté de moi je vais toujours appeler papa. Maman Jeanne je l'aime bien mais je n'ai désormais réellement confiance qu'en deux personnes à savoir papa et Cynthia.
Ça fait peut-être 30 minutes que je suis là à supporter la douleur.
Papa : Jeanne, elle a quoi exactement ? Regarde comment elle se tord de douleur.
Maman Jeanne : Les contractions Lilian.
Papa : Ça veut dire quoi ?
Maman Jeanne : Qu'elle va bientôt accoucher.
Moi : Emmenez moi à l'hôpital pardon.
Maman Jeanne : On ira mais pas tout de suite. Je te dirai.
On attend quoi Seigneur ?
Eeeeeh, la douleur.
Je pleure mais il n'y a aucune larmes.
J'ai chaud et froid en même temps.
Tout est mitigé et j'ai juste envie qu'il sorte pour que la douleur cesse. Quand maman Jeanne me dit que ce n'est que le début et qu'il y'a plus à faire j'ai envie de mourir même. Pourquoi Dieu n'a pas rendu ce moment facile ? J'en peux plus.