Chapitre 9 : Le départ

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 9 : Le depart




**Lilian




Mon enfant pleure ? 

Ses larmes m'ont déchiré l'âme. 

Ce que je ressens actuellement c'est un mélange de douleur et de colère. 

Comment tout ça  se passe et personne ne daigne m'informer  ?

C'est quelle histoire ça  ? 

Droguée ? Enceinte ? C'est quoi cette affaire ?

Dans tout ça, ils sont là sans la  régler ? 

Je vais le faire moi-même. 


Je prends la main de Anne-Lily et nous dirige vers la porte. 


Annabelle  : Où l'emmène tu ?


Moi  ( m'arrêtant  )  : Porter plainte. 


Charles : Porter plainte, comment ça  ?


Moi ( me retournant )  : Comment ça  ? Tu me demande comment ça ? N'as-tu pas entendu ce qu'elle vient de dire ?


Charles  : Si mais il faut que tu t'asseye d'abord, je t'ai appelé pour te parler de quelque chose d'important. 


Moi : Qu'elle est cette chose qui est si important et qui ne peut pas attendre  ? Tu veux que je m'asseye et laisse passer le temps comme vous le faites ?


Charles : Je veux qu'on parle de Anne-Lily. 


Moi ( lâchant la main de Anne-Lily )  : Tant qu'on y est, allons-y. Expliquez moi, expliquez moi comment Anne-Lily peut vivre ça sans que personne ne m'appelle. Expliquez moi comment et pourquoi elle est dans ce genre de situation sans que je ne sois informé. Ne suis-je pas son père  ? 


Annabelle : Bien sûr que si. 


Moi : Alors c'est quoi votre problème  ? 


Charles : Écoute Lilian, si je t'ai appelé c'est pour parler d'elle, de cette situation... De ce qu'elle a fait. 


Moi : De ce qu'elle a fait ? Parce que vous pensez qu'elle est responsable de cette situation  ?


Ginette : Bien sûr, c'est une grande fille. 


Moi : Une grande fille qui s'est faite droguée voyons. Comment vous pouvez parler ainsi ? Regardez la bien,  elle aurait pu faire cela ?


Ginette : Qui sait ? Elle fait tellement trop la Sainte que personne ne peut connaitre ses bassesses.  C'est pour cela que c'est facile de la croire pour certains mais nous, on connait son visage maintenant ( s'asseyant ) . 


On connait son visage ?

Ça veut dire quoi exactement ?

C'est quels propos ça ? C'est aberrant !

Ils ne croient donc pas en ce qu'elle dit ?

Seigneur !


Moi : C'est mon enfant et je croirai toujours en ce qu'elle dit. C'est donc ce que vous pensez  ? Qu'elle a menti ? Elle n'a jamais été dans ce genre de bêtises et n'a pas connu d'hommes jusqu'à cette histoire parce qu'elle voulait faire plaisir à ses parents mais aujourd'hui que cette sale histoire est dehors personne ne croit  ? Seigneur  !! Elle est folle de l'inventer   cette histoire  ? ( haussant le ton )  Comment pouvez-vous être aussi durs avec votre propre enfant au point de ne pas croire en ce qu'elle vous dit sur une chose aussi lourde de conséquences ?


Charles  : Je t'interdis de lever le ton dans ma maison. 


Moi : J'en ai rien à foutre de ta maison tu comprends ?


Anne-Lily : Papa  ?


Moi : Non Anne-Lily ! Quel genre de parent êtes vous ? L'enfant vous dit qu'elle a été droguée par ses amies et s'est retrouvée des heures plus tard dans le lit avec un inconnu et vous croyez qu'elle invente cela ? Elle est folle ? Elle s'est faite droguée bon sens, droguée  et personne n'a pris la peine d'aller porter plainte ? Personne n'a pris le temps de régler cette histoire  ? Non, elle n'est pas folle... C'est vous qui êtes fous  ! Quelle est cette façon de se comporter avec son propre enfant  ? Annabelle ? Lui je peux comprendre mais toi, je ne comprends pas.  Ton propre enfant ? Ton sang  ? A quel moment as-tu perdu cet amour que tu avais pour ton enfant  ? A quel moment as-tu oublié qui est Anne-Lily ? A quel moment dis-moi ? Elle vous aurait dit qu'elle a été violée, c'est donc ainsi que vous auriez réagi  ? Mon Dieu, mon enfant  ! Enceinte, vous la rejeter parce qu'elle est enceinte  ?


Charles  : D'un homme qu'on ne connait. 


Moi ( craquant )  : Et alors  ? Tu es aussi con pour oublier qui est la fille que tu as élevé  ? Tu perds la mémoire ? ( la voix tremblante )  Mon enfant  ? C'est ce que vous faites subir à mon enfant  ? Elle est enceinte et alors ? Vous voulez la tuer pour cela ? Comment pourriez vous le connaitre si elle-même ne le connait pas du fait qu'elle n'était pas dans son état quand elle l'a connu ? Elle ne boit ni ne fume, vous avez oublié cela ? Il s'agit de Anne-Lily bon sang ! Vous m'auriez parler d'une autre personne j'aurais douté on parle de Anne-Lily., c'est à ton enfant que tu fais ça  ? Vous la traitez comme une exclue, vous la traitez comme la coupable or c'est elle la victime dans tout ça.  Il vous faut quoi pour croire en ce qu'elle dit ? Dites-moi et je vous donnerai cette chose. Indirectement vous l'avez blessé, regardez la un peu et dites moi si réellement vous avez oublié qui elle est. 


Silence ... 


Ginette : Dans tous les cas, il faut la ramener avec toi. Allez gérer cette histoire ailleurs, on ne garde pas les enfants frivoles. 


Moi  ( choqué )  : Pardon ? ( regardant Annabelle et Charles à tour de rôle )  C'est pour cela que vous m'avez appelé  ? Pour que je la récupère ?


Charles : Lilian... Il est préférable qu'elle soit avec toi pour le moment. 


Anne-Lily : Maman ?


Je n'ai pas pu empêcher une larme de couler. 


Moi ( me calmant )  : Je suis déçu ! Tu gonflais ton coeur parce que tu gardais l'enfant d'un autre mais aujourd'hui tu la chasse  ? Annabelle, c'est de ton enfant dont on parle. Tu laisse cette famille lui faire ça ? Regardez la, elle ne vous a jamais déçu mais vous la chassez quand même.  Pour une chose qu'elle n'a pas voulu, vous la chassez. Annabelle ? Annabelle ? Annabelle ? Tu vas regretter cela. Charles je ne le gère pas, c'est ton mari et non le mien mais je te dis aujourd'hui que si je prie le vrai Dieu... Tu vas regretter ce que tu permets aujourd'hui. Cette femme insulte ton enfant, cet homme chasse ton enfant mais tu es là... Stoïque. Tu ne dis rien et tu regarde faire. Tu ne dis rien et tu laisse ton enfant verser des larmes, tu la laisse dans la douleur et la peine. Elle a pourtant besoin de toi aujourd'hui plus que jamais mais tu la rejette, tu l'abandonne.  Dieu existe, tu regretteras ce moment.  Anne-Lily va faire ton sac. 


Comment on peut ainsi traiter quelqu'un ?

Charles je m'en fou mais Annabelle, ça me brise le coeur. 

Il mange son coeur à ce point ? 


Mon enfant ?

Maltraitée émotionnellement ? 

Non,  je refuse. 

Physiquement ou autre je refuse toute sorte de maltraitance. Je suis encore vivant et je peux encore m'occuper d'elle. 


Anne-Lily ( en larmes )  : Maman s'il te plaît ( se jetant à ses pieds ) ... Papa ( regardant Charles) ...  Ce n'est pas de ma faute, pitié. 


Seigneur que cette image me déchire le coeur. 

Elle est là au sol à pleurer et aucun d'eux ne bouge, personne ne vient la consoler. 


Je vais vers elle et la relève. 


Moi : Allons, allons faire ton sac. 


Anne-Lily : Je n'ai rien fait papa. Pourquoi ils ne me croient pas ? S'ils veulent j'irai me faire avorter pour qu'ils comprennent... 


Moi : Jamais de la vie tu ne prendra le risque de détruire ton avenir pour des personnes sans coeur. Cet enfant dont vous faisiez les éloges il y'a peu est ce même enfant que vous chassez aujourd'hui. Je verse mes larmes dans cette maison parce que j'ai mal de ce que vous lui faites, de cette torture que vous lui faites. Mon enfant Charles, c'est mon enfant que ta famille et toi prenez comme coupable aujourd'hui.  Ses larmes ne vous font rien, sa douleur ne vous fait rien ? Vous la ressentez au moins ? Moi, oui.  Je ressens sa peine au plus profond de moi comme si j'étais elle, je ressens la douleur et la sincérité que vous refusez de voir. La douleur et la sincérité qu'une mère refuse de voir. J'ai mal Annabelle, je ne t'ai jamais imaginé faire une chose aussi horrible. Condamner ton enfant, mon coeur pleure. 





**Marc 




Je n'en peux plus. 

Déjà que je ressens cette envie de la revoir depuis que je suis revenu sur Port-Gentil, cette vidéo vient conforter mon envie. 

Qui a pris cette vidéo ?

Comment peut-elle se retrouver sur le net  ? 

C'est seulement maintenant que je la vois parce que je ne suis pas très facebook. Qui a fait ça  ?


Lucas  : Ouais  ?


Moi  : Bonjour Lucas. 


Lucas  : Ouais. 


Moi  : Tu as vu la vidéo qui traîne là  ?


Lucas  : Il y'en a tellement. 


Moi : Celle dans laquelle je suis. 


Lucas : Oh, ça ... 


Moi  : Comment ça  ?


Lucas : Cette vidéo est sur le net depuis longtemps. 


Moi : Comment ça depuis longtemps  ?


Lucas : Comme  tu comprends,  depuis longtemps. Ça fait un ou deux mois,  je ne sais même plus. 


Moi  : Un ou deux mois ? Et personne ne me le dit ?


Lucas : Je pensais que tu le savais. 


Moi : Je ne suis pas sur les réseaux sociaux et tu le sais. 


Lucas : Raison de plus. Bref, qu'est-ce qu'il y'a ?


Moi : C'est vous qui l'avez faite et posté ?


Lucas : Tu travaille mec, aucun de nous ne peut se permettre de t'afficher ainsi.  C'est la soeur de la vierge qui filmait. 


Moi : Je t'ai dit de ne pas l'appeler ainsi ainsi. 


Lucas : Tu connais son prénom ? 


Moi : Non. 


Lucas : Ne me dérange pas alors. 


Moi : Bref...  On s'appelle plus tard. 


Lucas : Ouais ! 


J'ai raccroché. 


Ce n'est même pas par rapport à mon travail que ça me dérange, personnellement et par rapport elle-même ça me dérange. 

A quel moment a-t-elle pris cette vidéo et je n'ai rien vu  ?  


Moi : Tous les commentaires qui suivent sont pour la vidéo  ?


Nelly : Oui Ya Marc ( posant les couverts ). 


Je regarde le plat qu'elle me pose sur la table puis reporte mon regard sur mon téléphone, je prends le temps le temps de lire attentivement les commentaires dans l'espoir de trouver quelque chose sur elle. 

Dieu faisant, il y'a des gens qui la connaissent et qui ont mis son prénom : Anne-Lily 

Rien de plus sur elle si ce n'est le caractère outrageux des commentaires de ces même personnes. 

J'ai donné à Nelly mon téléphone lui demandant de me rechercher toutes les personne qui ont ce prénom sur facebook. Ce n'est pas un réseau que j'utilise donc elle le fera pour moi. 

Elle me l'a rendu dès que les résultats ont été affichés. 

Son visage n'est pas du  genre de ce qu'on oublie donc facilement je l'a retrouvé, heureusement même d'ailleurs. Anne-Lily KOUMBA, c'est cela son nom mais il n'y a pas ses informations. C'est un début mais je Libreville est grand,  je ne vois pas comment je vais la retrouver. 

De toutes les façons, je vais voir comment contacter les personnes qui semblent la connaitre. 

Je ne sais pas d'où me vient cette envie incessante de la revoir, c'est une envie ardente. 


Nelly : Ton plat est certainement froid déjà. 


Moi : Désolé  ( posant mon téléphone ). 


Maman : Tu es ici pour faire quoi même  ? Tu n'as pas ta maison ?


Moi  ( souriant )  : Tu me chasse  ?


Maman  : Tchuips  !


Nelly  : Tu as trop d'amour pour ton fils. 


Moi  : Je t'assure. 


Maman : N'importe quoi. 


Moi  : Je te rappelle tant  AMBONGUILAT père  ? 


Maman  : Mange et tu quitte ma maison. 


Moi  : Je vais manger mais après je vais même bien aller me reposer dans ta chambre et dans ton lit. 


Maman : Essaies, je vais te taper le balais sur ta tête pour que tu la baisse un peu. 


Moi : Impossible ! Ton mari était comme ça, c'est le charisme tout ça  


Maman : Tu fatigue ( s'en allant ). 


Nelly a éclaté de rire. 

Maman et moi,  c'est spécial. 

C'est spécial aussi avec  Nelly  d'ailleurs. 

Elle a une relation particulière avec chacun de nous. 


J'ai fini de manger et je suis allé squatter son lit. 

Elle a boudé jusqu'à mais dès que Nelly est venu nous rejoindre elle a capitulé.  Nous voici à  trois maintenant dans un lit.  

Maman nous racontait sa jeunesse avec papa, à nouveau, mais très vite le sommeil m'a pris. 


Anne-Lily ( excitée )  : C'est l'endroit que tu as trouvé  ? 


Je la regarde et regarde autour de nous, il n'y a rien de confortable. 

Je prends sa main et on se met à  chercher un endroit jusqu'à ce qu'on a trouvé un motel. 


Moi : Une chambre s'il vous plaît. 


Le réceptionniste  : Pour quelques heures ou pour la nuit directement ?


Moi  : Pour la nuit. 


Le réceptionniste : 25.000


Je sors les sous et lui remets. 

Il nous remet la clé et nous conduit jusque devant la chambre. 

On le remercie et j'ouvre la porte. 

Je n'ai pas le temps de fermer la porte de suite que l'on s'est jeté l'un sur l'autre.  

On a envie l'un de l'autre c'est visible et c'est brûlant d'ailleurs. 


Mes mains sont très baladeuses. 

Elle par contre, elle est un peu timide. 

Cette timidité est encore plus excitante. 


A une vitesse indescriptible, nos vêtements se retrouvent loin de nous. Je la porte jusque dans le lit,  je l'allonge sur le dos et la regarde. 

Je n'ai pas l'habitude de prendre ce temps mais j'en ressens l'envie avec elle. 

Je la regarde attentivement, mais vraiment attentivement. 

Son corps, sa poitrine, son ventre, son sourire, sa peau, son regard... Tout va de paire sur elle, tout est attirant et parfait même. Et ce qu'elle a autour des reins, un sikida comme le disent les gens. Les femmes ne savent pas mais ce simple objet peut provoquer tellement d'émotions rien qu'à la vu, surtout ceux en or. 


Je passe ma main sur son corps sans la quitter des yeux puis-je m'allonge sur elle pour l'embrasser et pour qu'elle ressente l'érection qu'elle me donne. 

Elle frissonne et sa bouche s'ouvre légèrement, elle n'en peut plus certainement et moi non plus. 

Je me relève, cherche mon pantalon et prends le préservatif qui se trouve dans la poche puis l'enfile. Je reviens vers elle, embrasse son corps depuis ses jambes en remontant. Arrivé à sa hauteur, je l'embrasse et envoie ma main en excursion. 

Au départ, j'avais envie de de la sauter comme toutes les autres mais j'ai une envie particulièrement autre aujourd'hui : prendre mon temps. 

J'approche ma main de son intimité et ... 


[ Sonnerie de téléphone ]  


Je me suis réveillé en sueur. 

Je regarde les deux femmes qui dorment à côté de moi puis je prends mon téléphone et regarde qui m'appelle, C'est le boulot. 

Je le prends et sors. 


Pffff  !

Moi qui avait pour projet d'aller sur Libreville c'est raté parce que je dois repartir sur site. 





**Anne-Lily 





Je n'arrive pas à y croire. 

Non,  il ne s'agit pas de mes parents. 

Ils ne peuvent pas me faire ça,  non. 

Ce n'est pas que je refuse d'aller chez mon père, c'est juste que je suis choquée. 

Comment maman peut me faire ça  ?

Pourquoi papa écoute sa mère ? 

Pourquoi ça m'arrive à moi  ? 

Ma vie était bien jusqu'à ce que j'aille à cette foutue soirée. 

Mais pourquoi ils ne me croient pas ?  

Je leur dis la vérité pourtant  ? 

J'ai le coeur en larmes,  je n'ai même plus de force pour pleurer tellement je suis physiquement faible et je n'ai rien manger Jusque là. 


Papa m'a emmené dans la chambre pour que je range quelques affaire,  j'ai appelé Cynthia pour qu'elle vienne m'aider. 

Je tremble, je suis fatiguée et j'ai le vertige. 


Cynthia : Ça va  ( me regardant )  ?


Moi : Non,  j'ai le vertige. 


Papa  ( fermant le premier sac )  : As-tu mangé  ? 


Comment aurai-je pu avec tout ça ? 


Moi  : Non. 


Cynthia : Je reviens. 


Elle est sorti de la chambre. 


J'ai pris ma tête entre mes mains,  je n'arrive pas à croire à  ce qui m'arrive. 


Papa  : Hey Lily  ?


Moi ( relevant la tête )  : Papa ? 


Papa ( venant vers moi )  : Ça va aller tu comprends ? 


Moi  : Comment papa ? J'ai l'impression que toute ma vie est gâchée. Maman ne me croit même pas. 


Papa : Moi je te crois,  je sais que tu n'aurais jamais fait ça et je te promets que ça va aller.  Tu n'as pas voulu ce qui t'arrive mais on n'y peut rien.  Tu viendras avec moi,  je sais que ce n'est pas ce que tu as prévu mais ce sera juste pour mieux voir comment on fera.  Cette grossesse tu vas la mener à terme et on va s'en occuper,  tu comprends  ?


Moi  ( soutenant son regard )  : Pourquoi toi tu me crois  ? 


Papa : Parce que je suis ton père...  Parce que je te connais,  je sais ce dont tu es capable de faire et vice versa. Parce que je ressens ta peine.  Tu es mon sang bébé Lily, je t'aime et que ne serai-je pas prêt à faire pour toi  ? Je te croirai toujours et je vais m'occuper de toi.  De toi et mon petit enfant.  On s'en fout  de qui est son père, on s'en fout de ce que ton entourage pense de toi désormais... Personne ne sait ce qui s'est réellement passé et tu n'as pas besoin de t'expliquer.  Tu vas vivre ta grossesse, tu vas vivre ta vie fièrement sans honte.  Ta vie n'est pas gâchée, on va s'en sortir. Viens là  ( me prenant dans ses bras ). 


Ces mots m'apaisent. 

Être dans ses bras me coupe de mes problèmes. 

J'ai envie d'y croire mais j'ai peur, j'ai peur de ne pas m'en sortir et de détester mon bébé parce que... Non,  je ne pourrai même pas le faire. 

Ce n'est pas de sa faute, il n'a pas demandé à être dans ma vie. 

Mon école, mes projets, j'ai l'impression que tout s'arrête et que je fais face à un cul-de-sac. 


Quelqu'un a toussé, j'ai levé ma tête et j'ai vu Cynthia ainsi que Maman à côté d'elle. 


Maman ( plateau en main )  : Tu n'as pas mangé depuis le matin je t'ai apporté ça. 


Moi  : ... 


Elle a regardé les sacs. 


Maman : Tu le prends s'il te plaît  ?...  Anne-Lily  ( la voix tremblante )  ?


J'ai pris le plateau en regardant ce qu'il y avait à  l'intérieur puis je l'ai regardé. 

Je la sens triste mais pourquoi elle ne parle pas ?

Pourquoi elle ne dit  rien ?

Pourquoi elle laisse faire ?

Pourquoi elle me laisse partir sans rien dire  ? 


Moi  : Maman ... 


Maman  ( me coupant )  : Je suis désolée mon bébé,  excuse moi  ( venant vers moi ). Il faut que tu parte avec ton père, c'est mieux.  C'est pour ton bien aussi, ne vois pas les choses  autrement  ( en larmes ). Ne m'en veux pas s'il te plaît, pardonne moi. 


Moi  : Maman tu me crois au moins ? 


Maman : Ne m'en veux pas, je t'en prie. 


C'est à cette phrase qu'elle a quitté la chambre. 


Une fois mes  affaires faites, Dylan est venu nous chercher. Je suis sorti de la maison le coeur meurtri. Ni Mira, ni papa ne sont venu vers moi. Il n'y a que Maman qui était devant la porte de la  maison en larmes me regardant partir. 

J'ai eu l'impression de mourir intérieurement. 


Mira ? 

Ma propre soeur  ?

Papa ? Ce n'est pas mon père géniteur mais je le considère, pourquoi il est celui qui me met hors de chez moi  ? 


J'ai mal et je ressens de la haine. 

La haine envers Yasmine et Chancia et la haine envers cet homme, il fallait vraiment qu'il me laisse un enfant  ? 

Et pire, j'ai de la haine envers moi-même. 


Nous sommes allés porter plainte comme disait papa mais rien,  aucun résultat. 

'' vous êtes venu trop tard, on ne peut plus rien pour vous ''. 

'' qu'est-ce qui nous dit que c'est vrai aussi  ? '' 

Trop tard ? Qu'est-ce qu'ils appellent trop tard  ? 

C'est quel pays ? 


Papa a haussé le ton, on l'a même menacé de l'enfermer si on ne quittait pas les lieux. 

On a quitté les lieux comme demandé, c'est avec Dylan qu'on va à Moabi. 

Quitter Cynthia tout aussi horrible. 


C'est définitif, j'ai  tout perdu. 


Un début de conséque...