CHAPITRE 10: REGRETS.

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 10 : REGRETS.

**ARIANE MOUGOUELI**

Ça fait déjà plus de 2h de temps que Jérôme est parti de la maison avec les enfants et depuis lors, il ne m’a pas encore fait signe. Comme ce n’est pas dans ses habitudes, je décide de l’appeler pour prendre des nouvelles. Je lance l’appel et il décroche à la deuxième tonalité.

« Voix de femme : Allô ? »

« Moi : (Silence) »

« Elle : (Insistant) Allô ? »

« Moi : (Me reprenant) Allô. Euh excusez-moi, puis-je parler à Jérôme ? »

« Elle : Il est occupé pour le moment. »

«Moi : Je vois. Svp, pouvez-vous lui dire de me rappeler ? »

 «Elle : Ça dépend. C’est d’abord qui ? »

Je me suis faite la réflexion selon laquelle mon numéro de téléphone n’était apparemment pas enregistré dans ses contacts.

 «Moi : C’est Ariane, la mère des enfants. »

 « Elle : Ah d’accord. Vraiment désolée. C’est parce que c’est enregistré au nom de ‘’charge’’ du coup je ne pouvais pas savoir que c’était toi. »

«Moi : (Silence) »

 « Elle : En tout cas je vais lui dire que tu as appelé. »

« Moi : Ok. »

« Voix de fond : Que fais-tu avec mon téléphone chérie »

Clic ! J’ai raccroché et je suis restée longtemps avec le téléphone en main l’air ailleurs. J’ai fini par le poser sur le coussin en ramenant mes pieds vers ma poitrine pour poser ma tête dessus. Je sentais que mes larmes n'allaient pas tarder à arriver alors je me suis mise debout et j’ai relevé ma tête pour regarder le plafond.

Moi : (Me parlant à moi-même) Tu ne vas pas te remettre à pleurer encore sur cette histoire Ariane. Une bonne fois pour toute arrête de te faire de fausses idées sur lui et concentre toi sur l’essentiel. Tes enfants et ton travail, c’est tout ce qui compte.

J’ai essuyé les coins de mes yeux en reniflant avant d’aller me servir un verre de vin. Je suis allée à la chambre pour apprêter mes affaires de demain car j’ai cours à 7h30. C’est la dernière ligne droite avant les examens de fin d’année. Il reste tout juste 2 semaines puis ce sera bon, je serai en vacances. Pendant que je le fais, mon téléphone sonne et c’est Christabelle qui m’appelle, mon amie qui vit en France. C’est un appel vidéo que je décroche.

«Moi : Coucou »

 « Christabelle : (Souriante) Coucou ma belle. Comment vas-tu ? J’ai pensé à toi ce soir et je me suis dit que depuis hier, on n’avait pas parler. »

«Moi : C’est vrai. J’étais supposée te rappeler mais comme Jérôme est passé à la maison hier pour voir la petite qui faisait la fièvre comme je t’ai dit, je n’ai plus eu le temps. Il a passé tout l’aprèm avec nous et cette journée aussi. »

 « Christabelle : (Surprise) Donc il a passé la nuit chez toi ? »

« Moi : Non. Il est rentré hier soir et est revenu ce matin. Il est parti ce soir avec les enfants vu que c’est sa semaine demain. »

« Christabelle : Ah d’accord. J’ai cru que vous aviez passé la nuit ensemble et que les choses étaient réparties entre vous. »

« Moi : (M’asseyant sur le lit) Je ne vais pas te cacher que ce week-end j’ai eu cette pensée. Depuis que nous avons repris à parler normalement et notamment ce week-end j’ai cru que peut-être il était encore possible que quelque chose se passe. Mais ce matin, j’ai appris qu’il avait quelqu’un dans sa vie et même ce soir quand j’ai tenté de le joindre pour savoir s’il était bien rentré avec les enfants, c’est une femme qui a décroché. »

«Christabelle : Ah. C’est sérieux. »

 « Moi : Apparemment oui. Je me suis sentie bête d’un coup. Le truc c’est que cette journée on a discuté et ri comme au bon vieux temps. Je n’ai plus ressenti ce mur qu’il avait dressé entre nous et je me suis faite des idées. (Souriant tristement) ce fut une belle clac sur le visage pour me rappeler à l’ordre. Et tu n’imagines même pas la meilleure. »

« Christabelle : C’est quoi ? »

«Moi : Mon numéro de téléphone. Il l’a enregistré sous le nom de ‘’charge’’ »

 «Christabelle : (Écarquillant les yeux) Hein ? Comment ça charge.»

 « Moi : Bah comme tu l’entends. C’est sans aucun doute ce que je représente pour lui. »

«Christabelle : Vraiment je ne sais quoi dire. »

 « Moi : (Essuyant une larme qui a coulé) Il n’y a rien à dire dessus. Juste que je me fasse une raison et me concentre sur l’essentiel. Une fois la maison terminée, je verrai comment m’organiser de sorte à ce que je sois moins une charge pour qui que ce soit. »

« Christabelle : Mais bon après, tu ne peux pas l’empêcher de dépenser pour ses enfants et il faut garder en tête que s’il le fait, ce n’est pas pour toi mais pour eux. »

«Moi : Oui mais si j’avais moi-même la possibilité de le leur offrir, on n’en serait pas là. Par exemple pour la maison, les enfants se sont plaints qu’ils étaient serrés chez ma mère et il est venu louer celle-ci. Le mois dernier quand Chloé a dit que quelqu’un l’avait bousculée quand on attendait le taxi pour rentrer, il est venue déposer la voiture. »

«Christabelle : Dis aux enfants de se plaindre que la maison que tu construis n’est pas bien située et il va t’acheter un nouveau terrain maman. »

 «Moi : (La regardant) Tu es sérieuse ? »

 «Christabelle : Ah. N’est-ce pas dès que ses enfants se plaignent, il fait. Seigneur, les choses des gens qui mangent 3 repas par jour avec les goûters de 10 et 16h . »

 Malgré moi, j’ai éclaté de rire et elle l’a fait avec moi.

 «Moi : (Essuyant mes larmes en riant) Tu n’es vraiment pas sérieuse toi. »

 «Christabelle : (Riant) Ah. Je dis la vérité pourtant hein. Tu peux te servir des enfants pour avoir tout ce que tu veux. »

 «Moi : Pour après être plus qu’une charge ? Non merci. »

 «Christabelle : Que tu le veuilles ou non, tu seras sa charge alors mieux vaut en profiter ou bien. »

 «Moi : Je ne préfère pas. J’essaie autant que possible de me détacher de lui pour mon propre bien.»

 «Christabelle : En tout cas, c’est toi qui voit. Au moins tu as eu une voiture gratuite et ce n’est pas rien. »

 « Moi : C’est la voiture de ses enfants. »

« Christabelle : Qui est à ton nom et que tu roules dans toute la ville quand tu te déplaces. »

« Moi : (Silence) »

« Christabelle : Voilà. »

«Moi : Hum. Peut-être que je la lui rendrai quand j’achèterai la mienne. »

 « Christabelle : (Roulant des yeux) Femme forte, femme indépendante, c’est vous non ? En tout cas fait comme tu veux. »

«Moi : Mais tu te fâches pourquoi ? »

 «Christabelle : (Souriant) Fâchée ? Qui est fâchée ? Non oh. Je vais me fâcher que j’ai d’abord fini de discuter le métro ? Aujourd’hui même un fou m’a collée derrière. »

J’éclate de rire.

 «Christabelle : Je ne sais pas si on lui a dit que c’était moi sur qui il devait se frotter pour jouir avec son gros sexe là. (Riant) J’ai dit ah Dieu, c’est la part d’homme que tu m’envoies seulement ? Quand ils ne sont pas irresponsables, nient les grossesses c’est bander dans les métros maintenant ? Je me suis dit que les parents des autres lavent même leurs enfants comment et ma part est sortie un genre.»

 «Moi : (Pleurant de rire) Pardon Christabelle, je vais pisser dans le slip. »

On est restées à rire de ses histoires jusqu’à ce qu’on se laisse. Elle a réussi à me faire changer le moral. J’ai regardé mon téléphone et j’ai vu qu’Ogoulinguendé m’avait laissé un message.

-Le père de mes enfants : Désolé d’avoir manqué ton appel. Que voulais-tu ?

-Moi : (Répondant) Juste savoir si vous étiez bien rentrés.

-Le père de mes enfants : Ah oui. J’ai oublié de te faire signe. On a fait un tour chez mes parents puis nous sommes rentrés à la maison. J’ai eu un petit souci à régler et malheureusement je n’ai plus pu te faire signe. Mais sinon nous sommes bien rentrés.

-Moi : D’accord. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Bonne soirée et embrasse les enfants pour moi.

-Le père de mes enfants : Ok. Bonne soirée à toi aussi.

J’ai soupiré avant de poser mon téléphone puis je me suis levée pour aller ranger la longue robe que j’avais aujourd’hui. Ce n’est pas le genre d’habit que j’affectionne le plus mais c’est ce que j’ai décidé de porter en présence de Jérôme depuis le jour où il m’avait dit que mes tentatives de séduction sur lui avec mes vêtements qui moulaient mon corps étaient vaines car la vue de mon corps lui donnait la nausée. C’était à l’époque où il sortait avec la petite sœur de Bhernie. Bien vrai qu’il n’était pas lui-même quand il me disait ça mais n'empêche que ses paroles m’étaient restées dans la tête et depuis lors, je ne me présente plus devant lui avec des vêtements moulants ou qui dévoilent mon corps lorsqu’il vient à la maison. Ma relation avec lui a connu plusieurs phases au cours de ces 4 dernières années quand j’y repense je me dis que si je ne suis pas morte, c’est Dieu qui m’a préservée car ce qu’Ogoulinguendé m’a montré, je ne pensais pas qu’on pouvait faire ça à quelqu’un. Mon infidélité, il me l’a faite payer dans ma chair et dans mon âme. Le manque de respect, il m’a montré la signification en me traitant comme un chien. Je crois que même le chien, on le traitait mieux.

Après cette fois où j’étais partie chez ma mère après avoir parlé avec Lucrèce. J’étais arrivée et ma mère m’avait demandé où étaient les enfants ? Pourquoi je n’avais pas de bagages et surtout pourquoi j’avais une grosse marque sur le visage ? J’avais dit que j’étais descendue chez les parents de Jérôme et que tout était resté là-bas. Là j’étais venue juste pour la soirée et j’allais rentrer le lendemain. J’avais à l’esprit que je devais retourner voir Jérôme une fois sobre et nous aurions eu une discussion pendant laquelle j’allais lui demander pardon. Je savais qu’il était en colère par rapport à ma liaison mais j’étais tout de même optimiste car je savais qu’il m’aimait et qu’on avait quand même construit quelque chose de solide tous les deux. En plus, tard dans la soirée, son père m’avait appelée pour me demander de passer chez eux alors j’avais toutes les chances de mon côté. Seulement le lendemain, la raclée qu’il m’avait mise devant ses parents m’avait plus ou moins fait réaliser que cela n’allait pas être aussi simple que je le pensais. J’avais fini à l’hôpital avec une partie du visage grattée, la lèvre fendue et l’épaule déboitée. J’avais fait 3 jours à l’hôpital puis j’étais ressortie sans porter plainte. Il avait décidé de m’empêcher de voir les enfants et passait chez ma mère tous les soirs pour m’insulter en me disant qu’il devait me tuer. Ma mère n’arrêtait pas de me demander ce que j’avais fait à l’enfant d’autrui pour que l’enfant qu’elle avait toujours connu calme et respectueux devienne autant agressif et irrespectueux. Je ne voulais rien lui dire et j’avais dit que c’était juste un petit souci que notre couple traversait. Cette histoire a duré près de 2 mois puis il était venu voir ma mère pour s’excuser de son attitude et m’avait demandé si on pouvait parler en privé chez lui pour voir comment répartir à zéro. J’avais accepté en pensant que oui, il avait laissé tomber mais là nous étions passés à une autre phase, celle de la tromperie à la maison. Il ramenait des filles qu’il couchait à la chambre en me mettant à la porte puis je devais ranger derrière eux.

Au début c’était ça mais après, il m’obligeait à le regarder coucher d’autres filles. Je devais m’asseoir sur le lit et regarder et quand je voulais bouder, il me battait. Il y avait des jours où il venait me chercher au lycée et se mettait à me tripoter devant mes collègues et mes élèves, si je m’opposais, il me battait une fois dans la voiture ou à la maison. Il y avait des jours il venait chez ma mère et bien que la sachant endormie dans sa chambre, il disait qu’il voulait coucher au salon, à la cuisine ou à la terrasse et quand je m’y opposais, c’était les coups. Il était allé jusqu’à coucher avec une de mes sœurs chez lui et lorsque je les avais surpris, c’était moi qui avais reçu des coups pour m’être fâchée. Je supportais tout ça parce que je savais que c’était moi qui avais merdé et qu’il faisait ça parce qu’il était en colère, je pensais qu’à un moment ou un autre il allait finir par se calmer et que toute la colère que je voyais dans son regard de temps à autre à mon égard allait finir par partir. J’avais connu le vrai Jérôme et je savais qu’il n’avait rien à voir avec le personnage violent et impulsif qu’il était devenu, j’avais espoir que cela devait s’arrêter à un moment ou un autre. Puis j’avais découvert un jour que j’avais un retard et après écho, le médecin m’avait dit que j’étais enceinte d’un peu plus de deux mois. Les conditions n’étaient pas favorables à cause de l’atmosphère dans laquelle nous étions mais j’étais tout de même contente à l’idée d’être enceinte et je m’étais dit que cela aurait été peut-être une sorte de coup de pouce pour nous permettre d’aller de l’avant. 

Un soir que je l’attendais pour lui annoncer la nouvelle, il était rentré une fois de plus avec une fille à la maison et avait souhaité que nous fassions un truc à trois. Non seulement j’avais refusé mais j’avais également mis cette fille à la porte. En représailles, il m’avait frappée, m’avait ligotée les pieds et les mains avant de me violer et me sodomiser. Il m’avait quasiment laissée pour morte avant de partir de la maison pour aller je ne sais où. C’est sa sœur qui m’avait trouvée là le lendemain parce qu’on devait se voir pour que je lui fasse des tresses. Elle m’avait emmenée à l’hôpital et bien-sûr j’avais perdu le bébé. Personne d’autre qu’elle et moi n’est au courant de cette histoire mais en sortant de là ce jour, j’avais décidé d’arrêter. Il était revenu me demander pardon comme il avait pris l’habitude de le faire mais j’étais restée dans mon coin en acceptant le fait que nous deux c’était véritablement terminé. Quand je m’étais remise de mes blessures, j’étais allée chez ses parents pour récupérer les enfants qui avaient vécu presqu’un an avec eux à cause de l’instabilité dans laquelle Jérôme et moi vivions.

J’étais restée dans mon coin jusqu’à ce qu’il débarque un matin me dire qu’il réclamait la garde exclusive des enfants et qu’il me traînait devant les tribunaux en mettant en avant ce qui s’était passé en France preuve à l’appui. J’avais essayé de m’opposer à ça en faisant ressortir son instabilité et tout mais dans un pays où l’argent et la notoriété font loi, il a eu la garde des enfants et est allé jusqu’à m’interdire de les approcher. Je n’avais pas encore fini de pleurer sur cette affaire que j’apprenais qu’il avait chassé les enfants qu’il m’avait arraché en disant qu’ils n’étaient pas de lui et que je les lui avais attribué. Cette affaire avait fait un tel tollé dans nos 2 familles que son père avait dû recourir à un test ADN car on me traitait maintenant de tous les noms. Malgré la forte ressemblance entre les enfants et lui personne ne me croyait au point où même ma mère m’avait fait asseoir pour me demander si les enfants étaient réellement de lui. Quand les résultats étaient sortis et que c’était le cas, il avait dit que c’était des faux papiers et que c’était pour l’escroquer.

 Alors que je pleurais un jour dans ma chambre, maman m’avait dit qu’elle avait croisé Jérôme plus tôt en ville mais elle avait l’impression qu’il n’était pas normal et était sous l’influence de quelqu’un ou de quelque chose. Cette phrase avait fait un tilt dans ma tête et je m’étais mise à réfléchir sur ses actions. Alors oui ça faisait plus d’un an qu’il était instable et violent mais j’étais sa cible, il ne s’en prenait pas à autrui et la seule chose mauvaise qu’il avait faite aux enfants jusqu’à présent était de les empêcher de me voir, jamais il n’avait négligé, battu ou encore refusé de s’occuper de ses enfants alors là il était allé jusqu’à les renier, renier sa famille et même Lucrèce qui arrivait plus ou moins à le canaliser, il ne lui parlait plus. De plus il parlait de se marier avec Stella qui honnêtement n’était pas son genre de femme, pas parce qu’elle n’était pas belle mais elle n’entrait pas dans ses critères. Maintenant elle le commandait presque et il voulait l’épouser. Il était évident que quelque chose n’allait pas. L’évidence m’avait sauté aux yeux, forcément la petite là lui avait fait quelque chose. J’en avais parlé avec sa mère pour lui faire réaliser ça et ensemble nous étions allées consulter un monsieur sur la route qui nous avait dit qu’effectivement son esprit était attaché quelque part. Il nous avait dit de l’emmener chez lui et qu’il allait rompre le sort. Mais Jérôme avait refusé de suivre sa mère et une autre fois que nous avions voulu emmener le monsieur alors qu’il était au boulot, c’est Stella qui nous avait chassées avec sa mère qui était également présente ce jour. Alors qu’on se demandait comment faire, le monsieur nous avait dit d’aller voir le grand frère de Stella, que lui il pouvait nous aider et était notre seule solution. Je ne savais pas ce que Bhernie aurait pu faire face à un envoûtement mais je l’avais quand-même appelé et j’avais demandé à le voir. Il revenait même d’un site à l’intérieur du pays et m’avait donné rendez-vous dans un restaurant. Vu la délicatesse du sujet et le fait que je ne savais pas s’il devait me croire ou non, je l’avais dit de venir chez ma mère et à ma grande surprise, il m’avait cru sans insistance et m’avait dit qu’il règlerait le problème. Je n’étais pas confiante vu son calme apparent mais deux jours plus tard, il m’avait rappelée et dit de passer chez Jérôme avec ses parents. Quel ne fut pas notre surprise de voir avec les yeux après que Bhernie nous ait donné une plante à mâcher, Jérôme minuscule enfermé dans une bouteille en plus des choses que cette petite avait attaché dans un pagne noir. Bhernie avait dit à sa sœur de briser ça et quand elle l’avait fait Jérôme avait perdu connaissance.

Sa mère : Qu’est-ce qui se passe ?

Bhernie : Ne vous inquiétez pas, il n’est pas mort. Juste le temps que son esprit regagne son corps.

Nous : (Regardant Bhernie) Hein ?

Bhernie : Il va se réveiller, aujourd’hui ou demain. Mais emmenez le à l’hôpital car il aura de violents maux de tête. Quand il va se réveiller, il aura tout oublié parce qu’il n’était pas conscient de ce qu’il faisait.

Papa : Tu es sûr de toi mon fils ?

Bhernie : Oui papa. Faites ce que je vous dis. Je reviendrai vers vous dans 2 ou 3 jours. Et

Il n’avait même pas encore fini de parler que Stella s’était mise à crier comme une folle en voulant retirer ses vêtements, leur oncle l’avait attrapée.

Lui : Bhernie il faut rapidement qu’on la sorte d’ici avant qu’elle ne devienne violente.

Maman : Qu’est-ce qui se passe encore ?

 Bhernie : (Soupirant) Les conséquences de l’acte qu’elle a posé. Je vous prie de m’excuser mais il faut que j’y aille. Vous emmenez le à l’hôpital.

Il était parti avec sa sœur qui s’agitait dans tous les sens et son oncle et nous étions partis avec Jérôme à l’hôpital qui avait réagi exactement comme Bhernie nous l’avait dit. Il était à nouveau lui-même mais ses sentiments pour moi n’avaient pas changé alors je m’étais à nouveau retirée dans mon coin jusqu’à son retour de Belgique où il avait demandé à me voir pour me parler. Il avait souhaité que ce soit devant ma mère et il était venu s’excuser pour le comportement qu’il avait affiché les deux années antérieures envers nous et les enfants. Ma mère lui avait dit qu’elle avait compris et qu’elle lui pardonnait. Elle savait que c’était un bon garçon qui traversait juste une mauvaise passe. Je lui avais aussi pardonné tout en lui demandant aussi de me pardonner car s’il s’était retrouvé en train d’agir ainsi c’était d’abord parce que j’étais celle qui lui avait porté le premier coup. Il n’était pas question pour nous de nous remettre ensemble mais essayer d’avancer ensemble pour le bien des enfants. Il était certes revenu à la raison mais son regard sur moi était toujours froid alors on était resté dessus. Un arrangement pour les enfants qui avait fini par me faire reparler normalement avec lui nous avait mis d’accord sur la façon dont on devait les gérer.

À mon retour de la France, c’était chez ma mère que j’étais descendue et même après avoir récupéré mes affaires chez les parents de Jérôme, je n’étais pas allée louer car ce n’était pas bénéfique pour moi. À la base, comme je pensais vivre avec Jérôme dans la maison dans laquelle il vivait, je ne m’étais jamais attardée sur l’idée d’avoir des possessions bien à moi. Outre la maison de ma mère et les trois studios qui lui rapportaient des revenus constants que j’avais construit avant mon départ pour la France et qui étaient tous à son nom, moi je n’avais rien, alors l’année où j’ai pris la décision de mettre fin à la relation avec Jérôme qui dans le fond n’en était plus une, j’avais décidé de repartir à zéro et recommencer ma vie avec mes enfants car j’avais compris que les biens de Jérôme ne m’appartenaient pas. J’avais acheté mon terrain et j’avais commencé à construire un peu un peu dessus jusqu’à ce que les enfants se plaignent de l’étroitesse de la maison de ma mère comparée à celle de leur père ou de leurs grand parents. Je leur ai bien expliqué que je n’avais pas les moyens des parents de leur père et qu’il fallait qu’ils soient patients. Je les avais emmenés sur mon terrain pour leur montrer que j’étais en train de construire une maison où chacun de nous aurait son espace et bien qu’ils aient compris, ils étaient quand même allés se plaindre chez leur père qui après avoir parlé avec moi était allé louer la maison dans laquelle nous sommes de 3 chambres avec sanitaires, salon, cuisine et garde manger à l’intérieur d’un portail. J’ai voulu m’y opposer mais je n’ai pas pu. Il m’a dit qu’il allait supporter toutes les charges et tout ce qu’il me demandait était que j’y vive avec les enfants. Bien que cela m’occasionnait des dépenses en termes d’ameublement que je n’avais pas prévu pour le moment, j’avais pris sur moi de le faire moi-même sauf ce qui concernait les chambres de ses enfants. J’ai acheté moi-même mon mobilier et ma vaisselle pour ne pas qu’un jour on me jette seulement mes vêtements dehors en disant que je n’avais rien acheté en venant vivre ici.  Il y a deux mois, il est venu ici avec une voiture neuve à mon nom, en disant que c’était pour les enfants par rapport à leur transport et également pour me faciliter la tâche avec les courses car ils s’étaient plaints que c’était compliqué de prendre les taxis. Depuis lors on vit comme ça.

Est-ce que j’ai toujours des sentiments pour lui, oui et cela n’a jamais changé. Même à l’époque où je l’avais trompé avec Jean et que je pensais ne plus l’aimer, ce n’était pas le cas et je l’avais réalisé quand il s’était mis à ramener d’autres filles à la maison. La douleur que je ressentais de le voir avec d’autres femmes était même pire que les coups qu’il me donnait et j’avais regretté mes actes. J’avais tout pour moi, un homme pas parfait mais qui m’aimait et avec qui j’avais formé ma petite famille mais j’avais tout gâché pour une raison que moi-même j’ignorais. Quand je repensais à tout ce que j’avais dû braver comme interdit par amour pour Jérôme, j’étais incapable d’expliquer ce qui m’avait poussée à le tromper jusqu’à envisager de le quitter. Pourtant j’avais laissé une telle chose se faire et emporter mon bonheur ailleurs. J’ai espéré et ce jusqu’à aujourd’hui qu’il me pardonne véritablement et nous donne une autre chance mais je n’ai jamais relancé le sujet même après que son regard sur moi ait changé et qu’il n’y ait plus toute la colère qu’il y avait à l’intérieur. Il a trouvé quelqu’un d’autre apparemment et cela semble être quelque chose de sérieux étant donné qu’il l’a présentée aux enfants et ce qui s’est passé ce soir. Ai-je mal au cœur de le savoir avec une autre ? Oui. Je suis également triste pour ce rappel de conscience, j’avais ma petite famille et je l’ai brisée pour une illusion, un bonheur éphémère. Si seulement je pouvais revenir en arrière mais hélas…

 

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