CHAPITRE 10: REGRETS.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 10 : REGRETS.
**ARIANE MOUGOUELI**
Ça fait déjà plus de 2h de temps que Jérôme est parti de la
maison avec les enfants et depuis lors, il ne m’a pas encore fait signe. Comme
ce n’est pas dans ses habitudes, je décide de l’appeler pour prendre des
nouvelles. Je lance l’appel et il décroche à la deuxième tonalité.
« Voix de femme : Allô ? »
« Moi : (Silence) »
« Elle : (Insistant) Allô ? »
« Moi : (Me reprenant) Allô. Euh excusez-moi,
puis-je parler à Jérôme ? »
« Elle : Il est occupé pour le moment. »
«Moi : Je vois. Svp, pouvez-vous lui dire de me
rappeler ? »
«Elle : Ça dépend. C’est d’abord
qui ? »
Je me suis faite la réflexion selon laquelle mon numéro de
téléphone n’était apparemment pas enregistré dans ses contacts.
«Moi : C’est Ariane, la mère des enfants. »
« Elle : Ah d’accord. Vraiment désolée. C’est
parce que c’est enregistré au nom de ‘’charge’’ du coup je ne pouvais pas
savoir que c’était toi. »
«Moi : (Silence) »
« Elle : En tout cas je vais lui dire que tu
as appelé. »
« Moi : Ok. »
« Voix de fond : Que fais-tu avec mon téléphone
chérie »
Clic ! J’ai raccroché et je suis restée longtemps avec
le téléphone en main l’air ailleurs. J’ai fini par le poser sur le coussin en
ramenant mes pieds vers ma poitrine pour poser ma tête dessus. Je sentais que
mes larmes n'allaient pas tarder à arriver alors je me suis mise debout et j’ai
relevé ma tête pour regarder le plafond.
Moi : (Me parlant à moi-même) Tu ne vas pas te remettre
à pleurer encore sur cette histoire Ariane. Une bonne fois pour toute arrête de
te faire de fausses idées sur lui et concentre toi sur l’essentiel. Tes enfants
et ton travail, c’est tout ce qui compte.
J’ai essuyé les coins de mes yeux en reniflant avant d’aller
me servir un verre de vin. Je suis allée à la chambre pour apprêter mes
affaires de demain car j’ai cours à 7h30. C’est la dernière ligne droite avant
les examens de fin d’année. Il reste tout juste 2 semaines puis ce sera bon, je
serai en vacances. Pendant que je le fais, mon téléphone sonne et c’est Christabelle
qui m’appelle, mon amie qui vit en France. C’est un appel vidéo que je
décroche.
«Moi : Coucou »
« Christabelle : (Souriante) Coucou ma
belle. Comment vas-tu ? J’ai pensé à toi ce soir et je me suis dit que
depuis hier, on n’avait pas parler. »
«Moi : C’est vrai. J’étais supposée te rappeler mais
comme Jérôme est passé à la maison hier pour voir la petite qui faisait la
fièvre comme je t’ai dit, je n’ai plus eu le temps. Il a passé tout l’aprèm
avec nous et cette journée aussi. »
« Christabelle : (Surprise) Donc il a passé
la nuit chez toi ? »
« Moi : Non. Il est rentré hier soir et est revenu
ce matin. Il est parti ce soir avec les enfants vu que c’est sa semaine demain. »
« Christabelle : Ah d’accord. J’ai cru que vous
aviez passé la nuit ensemble et que les choses étaient réparties entre vous. »
« Moi : (M’asseyant sur le lit) Je ne vais pas te
cacher que ce week-end j’ai eu cette pensée. Depuis que nous avons repris à
parler normalement et notamment ce week-end j’ai cru que peut-être il était
encore possible que quelque chose se passe. Mais ce matin, j’ai appris qu’il
avait quelqu’un dans sa vie et même ce soir quand j’ai tenté de le joindre pour
savoir s’il était bien rentré avec les enfants, c’est une femme qui a décroché. »
«Christabelle : Ah. C’est sérieux. »
« Moi : Apparemment oui. Je me suis sentie
bête d’un coup. Le truc c’est que cette journée on a discuté et ri comme au bon
vieux temps. Je n’ai plus ressenti ce mur qu’il avait dressé entre nous et je
me suis faite des idées. (Souriant tristement) ce fut une belle clac sur le
visage pour me rappeler à l’ordre. Et tu n’imagines même pas la
meilleure. »
« Christabelle : C’est quoi ? »
«Moi : Mon numéro de téléphone. Il l’a enregistré sous
le nom de ‘’charge’’ »
«Christabelle : (Écarquillant les yeux)
Hein ? Comment ça charge.»
« Moi : Bah comme tu l’entends. C’est sans
aucun doute ce que je représente pour lui. »
«Christabelle : Vraiment je ne sais quoi dire. »
« Moi : (Essuyant une larme qui a coulé) Il
n’y a rien à dire dessus. Juste que je me fasse une raison et me concentre sur
l’essentiel. Une fois la maison terminée, je verrai comment m’organiser de
sorte à ce que je sois moins une charge pour qui que ce soit. »
« Christabelle : Mais bon après, tu ne peux pas
l’empêcher de dépenser pour ses enfants et il faut garder en tête que s’il le
fait, ce n’est pas pour toi mais pour eux. »
«Moi : Oui mais si j’avais moi-même la possibilité de
le leur offrir, on n’en serait pas là. Par exemple pour la maison, les enfants
se sont plaints qu’ils étaient serrés chez ma mère et il est venu louer celle-ci.
Le mois dernier quand Chloé a dit que quelqu’un l’avait bousculée quand on
attendait le taxi pour rentrer, il est venue déposer la voiture. »
«Christabelle : Dis aux enfants de se plaindre que la
maison que tu construis n’est pas bien située et il va t’acheter un nouveau
terrain maman. »
«Moi : (La regardant) Tu es
sérieuse ? »
«Christabelle : Ah. N’est-ce pas dès que ses
enfants se plaignent, il fait. Seigneur, les choses des gens qui mangent 3
repas par jour avec les goûters de 10 et 16h . »
Malgré moi, j’ai
éclaté de rire et elle l’a fait avec moi.
«Moi : (Essuyant mes larmes en riant) Tu n’es
vraiment pas sérieuse toi. »
«Christabelle : (Riant) Ah. Je dis la vérité
pourtant hein. Tu peux te servir des enfants pour avoir tout ce que tu
veux. »
«Moi : Pour après être plus qu’une charge ?
Non merci. »
«Christabelle : Que tu le veuilles ou non, tu
seras sa charge alors mieux vaut en profiter ou bien. »
«Moi : Je ne préfère pas. J’essaie autant
que possible de me détacher de lui pour mon propre bien.»
«Christabelle : En tout cas, c’est toi qui voit. Au
moins tu as eu une voiture gratuite et ce n’est pas rien. »
« Moi : C’est la voiture de ses
enfants. »
« Christabelle : Qui est à ton nom et que tu
roules dans toute la ville quand tu te déplaces. »
« Moi : (Silence) »
« Christabelle : Voilà. »
«Moi : Hum. Peut-être que je la lui rendrai quand
j’achèterai la mienne. »
« Christabelle : (Roulant des yeux) Femme
forte, femme indépendante, c’est vous non ? En tout cas fait comme tu
veux. »
«Moi : Mais tu te fâches pourquoi ? »
«Christabelle : (Souriant) Fâchée ? Qui est
fâchée ? Non oh. Je vais me fâcher que j’ai d’abord fini de discuter le
métro ? Aujourd’hui même un fou m’a collée derrière. »
J’éclate de rire.
«Christabelle : Je ne sais pas si on lui a dit
que c’était moi sur qui il devait se frotter pour jouir avec son gros sexe
là. (Riant) J’ai dit ah Dieu, c’est la part d’homme que tu m’envoies
seulement ? Quand ils ne sont pas irresponsables, nient les grossesses
c’est bander dans les métros maintenant ? Je me suis dit que les parents
des autres lavent même leurs enfants comment et ma part est sortie un genre.»
«Moi : (Pleurant de rire) Pardon Christabelle, je
vais pisser dans le slip. »
On est restées à rire de ses histoires jusqu’à ce qu’on
se laisse. Elle a réussi à me faire changer le moral. J’ai regardé mon
téléphone et j’ai vu qu’Ogoulinguendé m’avait laissé un message.
-Le père de mes enfants : Désolé d’avoir manqué ton
appel. Que voulais-tu ?
-Moi : (Répondant) Juste savoir si vous étiez bien
rentrés.
-Le père de mes enfants : Ah oui. J’ai oublié de te
faire signe. On a fait un tour chez mes parents puis nous sommes rentrés à la
maison. J’ai eu un petit souci à régler et malheureusement je n’ai plus pu te
faire signe. Mais sinon nous sommes bien rentrés.
-Moi : D’accord. Je ne vais pas te déranger plus
longtemps. Bonne soirée et embrasse les enfants pour moi.
-Le père de mes enfants : Ok. Bonne soirée à toi aussi.
J’ai soupiré avant de poser mon téléphone puis je me
suis levée pour aller ranger la longue robe que j’avais aujourd’hui. Ce n’est
pas le genre d’habit que j’affectionne le plus mais c’est ce que j’ai décidé de
porter en présence de Jérôme depuis le jour où il m’avait dit que mes
tentatives de séduction sur lui avec mes vêtements qui moulaient mon corps
étaient vaines car la vue de mon corps lui donnait la nausée. C’était à
l’époque où il sortait avec la petite sœur de Bhernie. Bien vrai qu’il n’était
pas lui-même quand il me disait ça mais n'empêche que ses paroles m’étaient
restées dans la tête et depuis lors, je ne me présente plus devant lui avec des
vêtements moulants ou qui dévoilent mon corps lorsqu’il vient à la maison. Ma
relation avec lui a connu plusieurs phases au cours de ces 4 dernières années quand
j’y repense je me dis que si je ne suis pas morte, c’est Dieu qui m’a préservée
car ce qu’Ogoulinguendé m’a montré, je ne pensais pas qu’on pouvait faire ça à
quelqu’un. Mon infidélité, il me l’a faite payer dans ma chair et dans mon âme.
Le manque de respect, il m’a montré la signification en me traitant comme un
chien. Je crois que même le chien, on le traitait mieux.
Après cette fois où j’étais partie chez ma mère après avoir
parlé avec Lucrèce. J’étais arrivée et ma mère m’avait demandé où étaient les
enfants ? Pourquoi je n’avais pas de bagages et surtout pourquoi j’avais
une grosse marque sur le visage ? J’avais dit que j’étais descendue chez
les parents de Jérôme et que tout était resté là-bas. Là j’étais venue juste
pour la soirée et j’allais rentrer le lendemain. J’avais à l’esprit que je
devais retourner voir Jérôme une fois sobre et nous aurions eu une discussion
pendant laquelle j’allais lui demander pardon. Je savais qu’il était en colère par
rapport à ma liaison mais j’étais tout de même optimiste car je savais qu’il
m’aimait et qu’on avait quand même construit quelque chose de solide tous les
deux. En plus, tard dans la soirée, son père m’avait appelée pour me demander
de passer chez eux alors j’avais toutes les chances de mon côté. Seulement le
lendemain, la raclée qu’il m’avait mise devant ses parents m’avait plus ou
moins fait réaliser que cela n’allait pas être aussi simple que je le pensais. J’avais
fini à l’hôpital avec une partie du visage grattée, la lèvre fendue et l’épaule
déboitée. J’avais fait 3 jours à l’hôpital puis j’étais ressortie sans porter
plainte. Il avait décidé de m’empêcher de voir les enfants et passait chez ma
mère tous les soirs pour m’insulter en me disant qu’il devait me tuer. Ma mère
n’arrêtait pas de me demander ce que j’avais fait à l’enfant d’autrui pour que
l’enfant qu’elle avait toujours connu calme et respectueux devienne autant
agressif et irrespectueux. Je ne voulais rien lui dire et j’avais dit que c’était
juste un petit souci que notre couple traversait. Cette histoire a duré près de
2 mois puis il était venu voir ma mère pour s’excuser de son attitude et
m’avait demandé si on pouvait parler en privé chez lui pour voir comment
répartir à zéro. J’avais accepté en pensant que oui, il avait laissé tomber
mais là nous étions passés à une autre phase, celle de la tromperie à la
maison. Il ramenait des filles qu’il couchait à la chambre en me mettant à la
porte puis je devais ranger derrière eux.
Au début c’était ça mais après, il m’obligeait à le regarder
coucher d’autres filles. Je devais m’asseoir sur le lit et regarder et quand je
voulais bouder, il me battait. Il y avait des jours où il venait me chercher au
lycée et se mettait à me tripoter devant mes collègues et mes élèves, si je
m’opposais, il me battait une fois dans la voiture ou à la maison. Il y avait des
jours il venait chez ma mère et bien que la sachant endormie dans sa chambre,
il disait qu’il voulait coucher au salon, à la cuisine ou à la terrasse et
quand je m’y opposais, c’était les coups. Il était allé jusqu’à coucher avec
une de mes sœurs chez lui et lorsque je les avais surpris, c’était moi qui
avais reçu des coups pour m’être fâchée. Je supportais tout ça parce que je
savais que c’était moi qui avais merdé et qu’il faisait ça parce qu’il était en
colère, je pensais qu’à un moment ou un autre il allait finir par se calmer et
que toute la colère que je voyais dans son regard de temps à autre à mon égard
allait finir par partir. J’avais connu le vrai Jérôme et je savais qu’il
n’avait rien à voir avec le personnage violent et impulsif qu’il était devenu,
j’avais espoir que cela devait s’arrêter à un moment ou un autre. Puis j’avais
découvert un jour que j’avais un retard et après écho, le médecin m’avait dit
que j’étais enceinte d’un peu plus de deux mois. Les conditions n’étaient pas
favorables à cause de l’atmosphère dans laquelle nous étions mais j’étais tout
de même contente à l’idée d’être enceinte et je m’étais dit que cela aurait été
peut-être une sorte de coup de pouce pour nous permettre d’aller de l’avant.
Un soir que je l’attendais pour lui annoncer la nouvelle, il
était rentré une fois de plus avec une fille à la maison et avait souhaité que
nous fassions un truc à trois. Non seulement j’avais refusé mais j’avais
également mis cette fille à la porte. En représailles, il m’avait frappée,
m’avait ligotée les pieds et les mains avant de me violer et me sodomiser. Il
m’avait quasiment laissée pour morte avant de partir de la maison pour aller je
ne sais où. C’est sa sœur qui m’avait trouvée là le lendemain parce qu’on
devait se voir pour que je lui fasse des tresses. Elle m’avait emmenée à
l’hôpital et bien-sûr j’avais perdu le bébé. Personne d’autre qu’elle et moi
n’est au courant de cette histoire mais en sortant de là ce jour, j’avais décidé
d’arrêter. Il était revenu me demander pardon comme il avait pris l’habitude de
le faire mais j’étais restée dans mon coin en acceptant le fait que nous deux
c’était véritablement terminé. Quand je m’étais remise de mes blessures, j’étais
allée chez ses parents pour récupérer les enfants qui avaient vécu presqu’un an
avec eux à cause de l’instabilité dans laquelle Jérôme et moi vivions.
J’étais restée dans mon coin jusqu’à ce qu’il débarque un
matin me dire qu’il réclamait la garde exclusive des enfants et qu’il me
traînait devant les tribunaux en mettant en avant ce qui s’était passé en
France preuve à l’appui. J’avais essayé de m’opposer à ça en faisant ressortir
son instabilité et tout mais dans un pays où l’argent et la notoriété font loi,
il a eu la garde des enfants et est allé jusqu’à m’interdire de les approcher.
Je n’avais pas encore fini de pleurer sur cette affaire que j’apprenais qu’il
avait chassé les enfants qu’il m’avait arraché en disant qu’ils n’étaient pas
de lui et que je les lui avais attribué. Cette affaire avait fait un tel tollé
dans nos 2 familles que son père avait dû recourir à un test ADN car on me
traitait maintenant de tous les noms. Malgré la forte ressemblance entre les
enfants et lui personne ne me croyait au point où même ma mère m’avait fait asseoir
pour me demander si les enfants étaient réellement de lui. Quand les résultats
étaient sortis et que c’était le cas, il avait dit que c’était des faux papiers
et que c’était pour l’escroquer.
Alors que je pleurais
un jour dans ma chambre, maman m’avait dit qu’elle avait croisé Jérôme
plus tôt en ville mais elle avait l’impression qu’il n’était pas normal et
était sous l’influence de quelqu’un ou de quelque chose. Cette phrase avait
fait un tilt dans ma tête et je m’étais mise à réfléchir sur ses actions. Alors
oui ça faisait plus d’un an qu’il était instable et violent mais j’étais sa
cible, il ne s’en prenait pas à autrui et la seule chose mauvaise qu’il avait
faite aux enfants jusqu’à présent était de les empêcher de me voir, jamais il
n’avait négligé, battu ou encore refusé de s’occuper de ses enfants alors là il
était allé jusqu’à les renier, renier sa famille et même Lucrèce qui arrivait
plus ou moins à le canaliser, il ne lui parlait plus. De plus il parlait de se
marier avec Stella qui honnêtement n’était pas son genre de femme, pas parce
qu’elle n’était pas belle mais elle n’entrait pas dans ses critères. Maintenant
elle le commandait presque et il voulait l’épouser. Il était évident que quelque
chose n’allait pas. L’évidence m’avait sauté aux yeux, forcément la petite là
lui avait fait quelque chose. J’en avais parlé avec sa mère pour lui faire
réaliser ça et ensemble nous étions allées consulter un monsieur sur la route qui
nous avait dit qu’effectivement son esprit était attaché quelque part. Il nous
avait dit de l’emmener chez lui et qu’il allait rompre le sort. Mais Jérôme
avait refusé de suivre sa mère et une autre fois que nous avions voulu emmener
le monsieur alors qu’il était au boulot, c’est Stella qui nous avait chassées avec
sa mère qui était également présente ce jour. Alors qu’on se demandait comment
faire, le monsieur nous avait dit d’aller voir le grand frère de Stella, que
lui il pouvait nous aider et était notre seule solution. Je ne savais pas ce
que Bhernie aurait pu faire face à un envoûtement mais je l’avais quand-même
appelé et j’avais demandé à le voir. Il revenait même d’un site à l’intérieur
du pays et m’avait donné rendez-vous dans un restaurant. Vu la délicatesse du
sujet et le fait que je ne savais pas s’il devait me croire ou non, je l’avais
dit de venir chez ma mère et à ma grande surprise, il m’avait cru sans
insistance et m’avait dit qu’il règlerait le problème. Je n’étais pas confiante
vu son calme apparent mais deux jours plus tard, il m’avait rappelée et dit de
passer chez Jérôme avec ses parents. Quel ne fut pas notre surprise de voir avec
les yeux après que Bhernie nous ait donné une plante à mâcher, Jérôme minuscule
enfermé dans une bouteille en plus des choses que cette petite avait attaché
dans un pagne noir. Bhernie avait dit à sa sœur de briser ça et quand elle
l’avait fait Jérôme avait perdu connaissance.
Sa mère : Qu’est-ce qui se passe ?
Bhernie : Ne vous inquiétez pas, il n’est pas mort. Juste
le temps que son esprit regagne son corps.
Nous : (Regardant Bhernie) Hein ?
Bhernie : Il va se réveiller, aujourd’hui ou demain.
Mais emmenez le à l’hôpital car il aura de violents maux de tête. Quand il va
se réveiller, il aura tout oublié parce qu’il n’était pas conscient de ce qu’il
faisait.
Papa : Tu es sûr de toi mon fils ?
Bhernie : Oui papa. Faites ce que je vous dis. Je
reviendrai vers vous dans 2 ou 3 jours. Et
Il n’avait même pas encore fini de parler que Stella s’était
mise à crier comme une folle en voulant retirer ses vêtements, leur oncle l’avait
attrapée.
Lui : Bhernie il faut rapidement qu’on la sorte d’ici
avant qu’elle ne devienne violente.
Maman : Qu’est-ce qui se passe encore ?
Bhernie :
(Soupirant) Les conséquences de l’acte qu’elle a posé. Je vous prie de
m’excuser mais il faut que j’y aille. Vous emmenez le à l’hôpital.
Il était parti avec sa sœur qui s’agitait dans tous les sens
et son oncle et nous étions partis avec Jérôme à l’hôpital qui avait réagi
exactement comme Bhernie nous l’avait dit. Il était à nouveau lui-même mais ses
sentiments pour moi n’avaient pas changé alors je m’étais à nouveau retirée
dans mon coin jusqu’à son retour de Belgique où il avait demandé à me voir pour
me parler. Il avait souhaité que ce soit devant ma mère et il était venu
s’excuser pour le comportement qu’il avait affiché les deux années antérieures envers
nous et les enfants. Ma mère lui avait dit qu’elle avait compris et qu’elle lui
pardonnait. Elle savait que c’était un bon garçon qui traversait juste une
mauvaise passe. Je lui avais aussi pardonné tout en lui demandant aussi de me
pardonner car s’il s’était retrouvé en train d’agir ainsi c’était d’abord parce
que j’étais celle qui lui avait porté le premier coup. Il n’était pas question
pour nous de nous remettre ensemble mais essayer d’avancer ensemble pour le
bien des enfants. Il était certes revenu à la raison mais son regard sur moi
était toujours froid alors on était resté dessus. Un arrangement pour les
enfants qui avait fini par me faire reparler normalement avec lui nous avait
mis d’accord sur la façon dont on devait les gérer.
À mon retour de la France, c’était chez ma mère que j’étais
descendue et même après avoir récupéré mes affaires chez les parents de Jérôme,
je n’étais pas allée louer car ce n’était pas bénéfique pour moi. À la base,
comme je pensais vivre avec Jérôme dans la maison dans laquelle il vivait, je
ne m’étais jamais attardée sur l’idée d’avoir des possessions bien à moi. Outre
la maison de ma mère et les trois studios qui lui rapportaient des revenus
constants que j’avais construit avant mon départ pour la France et qui étaient
tous à son nom, moi je n’avais rien, alors l’année où j’ai pris la décision de
mettre fin à la relation avec Jérôme qui dans le fond n’en était plus une,
j’avais décidé de repartir à zéro et recommencer ma vie avec mes enfants car
j’avais compris que les biens de Jérôme ne m’appartenaient pas. J’avais acheté
mon terrain et j’avais commencé à construire un peu un peu dessus jusqu’à ce
que les enfants se plaignent de l’étroitesse de la maison de ma mère comparée à
celle de leur père ou de leurs grand parents. Je leur ai bien expliqué que je
n’avais pas les moyens des parents de leur père et qu’il fallait qu’ils soient
patients. Je les avais emmenés sur mon terrain pour leur montrer que j’étais en
train de construire une maison où chacun de nous aurait son espace et bien
qu’ils aient compris, ils étaient quand même allés se plaindre chez leur père
qui après avoir parlé avec moi était allé louer la maison dans laquelle nous
sommes de 3 chambres avec sanitaires, salon, cuisine et garde manger à l’intérieur
d’un portail. J’ai voulu m’y opposer mais je n’ai pas pu. Il m’a dit qu’il
allait supporter toutes les charges et tout ce qu’il me demandait était que j’y
vive avec les enfants. Bien que cela m’occasionnait des dépenses en termes d’ameublement
que je n’avais pas prévu pour le moment, j’avais pris sur moi de le faire
moi-même sauf ce qui concernait les chambres de ses enfants. J’ai acheté
moi-même mon mobilier et ma vaisselle pour ne pas qu’un jour on me jette
seulement mes vêtements dehors en disant que je n’avais rien acheté en venant
vivre ici. Il y a deux mois, il est venu
ici avec une voiture neuve à mon nom, en disant que c’était pour les enfants
par rapport à leur transport et également pour me faciliter la tâche avec les
courses car ils s’étaient plaints que c’était compliqué de prendre les taxis.
Depuis lors on vit comme ça.
Est-ce que j’ai toujours des sentiments pour lui, oui et
cela n’a jamais changé. Même à l’époque où je l’avais trompé avec Jean et que
je pensais ne plus l’aimer, ce n’était pas le cas et je l’avais réalisé quand il
s’était mis à ramener d’autres filles à la maison. La douleur que je ressentais
de le voir avec d’autres femmes était même pire que les coups qu’il me donnait et
j’avais regretté mes actes. J’avais tout pour moi, un homme pas parfait mais
qui m’aimait et avec qui j’avais formé ma petite famille mais j’avais tout
gâché pour une raison que moi-même j’ignorais. Quand je repensais à tout ce que
j’avais dû braver comme interdit par amour pour Jérôme, j’étais incapable
d’expliquer ce qui m’avait poussée à le tromper jusqu’à envisager de le quitter.
Pourtant j’avais laissé une telle chose se faire et emporter mon bonheur
ailleurs. J’ai espéré et ce jusqu’à aujourd’hui qu’il me pardonne véritablement
et nous donne une autre chance mais je n’ai jamais relancé le sujet même après
que son regard sur moi ait changé et qu’il n’y ait plus toute la colère qu’il y
avait à l’intérieur. Il a trouvé quelqu’un d’autre apparemment et cela semble
être quelque chose de sérieux étant donné qu’il l’a présentée aux enfants et ce
qui s’est passé ce soir. Ai-je mal au cœur de le savoir avec une autre ? Oui.
Je suis également triste pour ce rappel de conscience, j’avais ma petite
famille et je l’ai brisée pour une illusion, un bonheur éphémère. Si seulement
je pouvais revenir en arrière mais hélas…
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