Chapitre 10 : Secrets
Ecrit par kaynaliah
2 jours plus tard
*****Adanna****
- Bonjour Maurice. Excuse-moi vraiment du retard mais j’ai eu un petit souci à régler avant. Dis-je en lui faisant des bises.
- Rien de grave je l’espère ?
- Non ne t’inquiète pas. Dis-je en prenant place.
- C’est le plus important alors.
- Je ne t’ai pas fait trop attendre je l’espère.
- Oh cela m’a permis d’observer les gazelles qui entrent et sortent de ce lieu.
- Tu ne changeras jamais toi.
- Jusqu’à ce que je trouve celle pour qui je voudrais changer.
- Maurice change un peu toi aussi.
- Je ne vois pas de bague à ton doigt donc je suppose que nous sommes dans le même bateau.
- Tchip.
- Oui continue d’allonger ta bouche là.
- Sinon je meurs de faim tu sais. Dis-je en prenant la carte.
- Belle technique pour changer de sujet mais je te pardonne ne t’inquiète même pas.
- J’ai faim Maurice.
- Je dépose les armes. Pour l’instant.
- Merci
Le serveur passe prendre nos commandes. J’attends qu’il s’éloigne avant de rentrer dans le vif du sujet.
- J’ai besoin que tu me rendes un service Maurice.
- Je t’écoute.
- C’est au sujet de Mawa.
- ……
- Je sais que tu es son ex mais tu es le seul à pouvoir m’aider.
- C’est délicat ce que tu me demandes là Adanna.
- Je sais mais tu es le seul à pouvoir m’aider.
- …..
- J’ai confiance en toi et je sais que tu es une personne intègre.
- J’ai appris sa mort dans les journaux. C’est vraiment dommage.
- Je sais Maurice. J’essaye de comprendre ce qui s’est passé.
- C’est-à-dire ?
- Que sais-tu des circonstances de son décès ?
- Rien du tout. Depuis que nous avons rompu et qu’elle a décidé d’épouser son « papi » là, je ne me suis plus intéressé à sa vie. Même en apprenant sa mort, je n’ai pas cherché à savoir ce qui s’est passé.
- …….
- Personne ne m’en voudra pour cela.
- Je sais Maurice.
- Que veux-tu savoir ?
- Mawa a été assassinée.
- Quoi ? dit-il en renversant son verre d’eau sur la table.
Je sens les regards inquisiteurs sur notre table.
- On terminera cette conversation dans ma voiture Adanna.
- ….Ok.
L’ambiance s’est cassée d’un coup et on a finalement décidé de faire emporter nos plats. Nous nous sommes retrouvés sur le parking et il m’a demandé de le suivre en voiture. Nous nous sommes retrouvés chez lui. Il a pris les plats dans ses mains et nous sommes entrés dans l’immeuble ensemble. Il a ouvert la porte de son appartement et m’a invitée à y entrer. Je me suis dirigée vers la salle de séjour et ai enlevé mes chaussures pour ne pas salir le tapis.
- Je t’écoute Adanna.
- Mawa a été assassinée.
- Comment sais-tu cela ?
- Elle a recruté un détective privé quelques temps après sa mort. TU as tout dans ce dossier et cette clé USB qu’il m’a remis avant de prendre la fuite.
- Mais c’est quoi cette histoire de fou ?
- Il a assisté en direct à son meurtre. Même s’il l’avait secourue, il se serait fait tué également.
- C’est grave ce que tu me racontes là Adanna.
- Je le sais Maurice. Je me pose également des questions.
- ……..
- Le plus étrange est que j’ai été contactée il y a quelques jours par un notaire. J’apprends que MAwa me lègue une somme de trente millions. Tu as tous les papiers dans ce fichier.
- Qu’est-ce qui est étrange là-dedans si elle te laisse un héritage ?
- Je n’ai pas fini Maurice. Mawa a reçu une somme de quatre-vingt-dix millions avant son mariage.
- Quoi ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Et d’où vient cet argent ?
- C’est ce que j’essaye de trouver. En épluchant les relevés j’ai constaté qu’elle a reçu cette somme e trois versements distincts et provenant tous du même compte.
- …..
- Tu as tout ici. Je ne peux plus faire quelque chose davantage.
- En fait c’est trop étrange ce que tu me dis là. Elle n’aurai jamais pu obtenir cette somme dans le cadre de son boulot.
- C’est un mystère que j’essaye d’élucider.
- Je préfère te prévenir Adanna. Je ne sais pas si Mawa te confiait tout mais tu risques d’être désagréablement surprise.
- Pourquoi tu dis cela ?
- Mawa t’a dit pourquoi nous avions rompu ?
- Euh elle m’a dit qu’elle ne t’aimait plus assez pour continuer cette relation.
- Archi-faux.
- Ton amie que tu aimais et estimais tant n’a même pas eu le cran de te dire la vérité.
- Quelle vérité ?
- J’étais sur une affaire et en allant arrêter mon suspect dans sa chambre d’hôtel, qui j’y trouve ?
- Oh Mon Dieu !
- Alors ça tu peux bien le dire. MAwa était en petite tenue sur cet homme. Heureusement que je ne l’ai jamais présentée à qui que ce soit. J’aurai juste eu la honte de ma vie.
- Tu veux me dire qu’elle se prostituait ?
- Elle était une escort-girl mais vraiment de luxe.
- …..
- Elle a essayé de m’expliquer mais je n’ai rien voulu savoir car depuis le début elle me ment tout simplement.
- Mawa était une escort-girl ? J’ai du mal à y croire.
- Tu n’es pas la seule ne t’inquiète pas. Je vais faire ce que je peux. Je t’appelle dans deux jours.
- Merci Maurice. Merci beaucoup. Mais ne te mets pas en danger. Je ne sais pas ce qu’on va découvrir mais fais attention à toi.
……………………………………………………………………
Quelques heures plus tard
Je suis dans la cuisine avec Claire. Je l’aide à préparer le dîner. Ces moments-là me manquent lorsque je suis aux Etats-Unis. Pouvoir passer du temps ainsi avec mes sœurs et neveux. Claire est la maman de la famille en gros. Elle s’occupe toujours de tout le monde. Souvent je me demande si elle pense à elle également des fois. Elle se sacrifie trop pour nous.
- Claire ?
- Oui ?
- Dis-moi cela t’arrive de sortir pour profiter de la vie et faire des rencontres ?
- Qu’entends-tu par rencontre ?
- Rencontrer un homme par exemple.
- Pouvoir faire ma vie avec une personne c’est cela ?
- Oui.
- Tu sais je n’ai vraiment pas le temps de chercher. Et en plus avec notre passé, je ne sais pas quel homme nous accepterait.
- Celui que Dieu a prévu pour toi viendra bientôt.
- Mmmh. Cela fait des années que je l’attends ma chère petite sœur.
- Il viendra. Tu mérites d’être heureuse. Tu t’es trop sacrifiée pour nous. Il est temps que tu penses aussi à toi.
- Toi tu es vraiment ma petite sœur adorée.
- Toi aussi tu es ma petite sœur adorée. Dit Nancy en venant nous rejoindre et en me serrant fort dans ses bras.
- Oh tu m’étouffes Nancy.
- C’est un excès d’amour pour ta petite tête.
- Mmmh. Tu ne m’en veux plus ?
- Je ne t’en ai jamais voulu.
- …….
- C’est toi qui a certainement raison.
- C’est-à-dire ?
- On devrait peut-être songer à vendre cette maison ? Dit Claire.
- Tu es sérieuse ?
- Plus que sérieuse.
- ……
- Chacune a son lot de mauvais souvenirs dans cet endroit mais je pense que ce qui commence à me peser le plus est la disparition de Caroline.
- C’est vrai.
- Pour toi Adanna il est évident que c’est le fait de l’avoir tué. Chacune a son lot de mauvais souvenirs ici. Il faudrait certainement penser à repartir à zéro là pour apprendre à mieux vivre. Cela commence à être malsain pour nous toutes et on ne peut même pas le nier car ce serait se mentir.
- Je vais contacter le notaire dans les prochains jours pour lui en parler avant de me mette en relation avec une agence immobilière.
- Merci Claire.
- Non merci à toi Adanna d’être cette femme forte que tu es aujourd’hui. Je sais que tu ne te confies pas totalement à nous mais nous sommes là. Jamais nous ne te jugerons. Arrête de t’en vouloir pour ce qui s’est passé. Tu t’es juste défendue. Tu n’étais qu’une enfant. Je suis fière de la femme que tu es devenue aujourd’hui. A chaque fois que je te regarde, j’ai l’impression de voir Caroline. Je sais qu’elle veille sur nous. Je sais qu’elle est là même si on ne la voit pas.
Mes sœurs. La seule famille que j’aie. Je les aime tellement. Nous étions en train de rigoler tout en sirotant un verre de vin blanc lorsque le gardien est venu nous prévenir qu’Orlane était devant le portail. Elle est rentrée quelques instants plus tard mais accompagnée de Khaleb.
- Bonsoir tout le monde.
- Bonsoir Orlane.
- Regardez qui j’ai trouvé devant le portail. Dit-elle en me fixant.
- Bonsoir tout le monde. Dit Khaleb.
- Mais ne restez pas debout. Prenez place. Adanna tu vas chercher des couverts s’il te plaît. Dit Claire.
- Oui bien sûr.
Je me suis levée pour aller chercher les ouverts et en revenant je vois que Khaleb a pris la place de Nancy qui était assise en face de moi avant qu’ils n’arrivent. Elle l’a fait exprès. C’est à cause de cela qu’elle m’a envoyée. Je pose tout sur la table avant de reprendre place.
- Orlane je suppose que je vais encore t’héberger dans ma chambre ce soir ?
- Tu supposes bien mon amour Adanna.
- Qui est ton amour Orlane ? Je ne suis pas lesbienne hein.
- Lol. Tu me parles fort parce que l’homme que tu aimes là est en face de toi hein. Au moins les autres.
- Orlane !
- Quoi ? Je n’ai rien dit. Au moins les autres. Moi avec qui ?
- Nael.
- Tchip. Adanna je n’aime pas cela.
Je lui tire la langue mais mon regard reste figé sur son cou. Plutôt sur la chaine qu’elle porte au point que je lâche ma fourchette qui tombe avec fracas dans mon assiette.
- Qu’est-ce qui se passe Adanna ? demande Nancy.
- Orlane ?
- Oui.
- Où as-tu eu la bague que tu as autour du cou.
- Ca ? C’est un cadeau de maman quand j’étais plus jeune. Pourquoi ?
- Je peux la voir s’il te plaît
- Oui si tu veux.
Elle détache la chaîne et je regarde la bague de plus près.
- Oh Mon Dieu !
- QU’est-ce qu’il y a ? demande Khaleb
- Ta mère te l’as remise quand exactement Orlane ?
- Euh j’étais une enfant encore. Mais pourquoi cette bague t’intéresse tant ?
- Elle appartenait à Caroline
- Ne me dis pas que c’est la bague qu’on a cherché partout ! Dit Nancy.
- Si. Ces initiales sont à l’intérieur.
- Mais comment la sœur de papa a pu avoir cette bague ? dit Claire.
Nous nous sommes toutes regardées et j’ai poussé un cri d’horreur avant de sortir de table et de me réfugier dans la chambre de Caroline. JE me suis affaissée à côté de son lit en larmes. Khaleb est venu m’y rejoindre avant de me serrer dans ses bras.
- Qu’est-ce qui se passe Adanna ?
- Elle a tué ma sœur. C’est la seule explication.
- Il faut des preuves pour l’accuser.
- J’en trouverai.