3 jours plus tard

******Orlane******

Je me suis réfugiée chez mon père depuis ma dernière visite chez mes cousines. Mon cerveau n’arrive plus à réfléchir correctement. Je ne cesse de me poser des questions. Je n’ai pas voulu rentrer chez elle car je ne sais pas lui mentir. Elle aurait remarqué mes questions et cela lui mettrait la puce à l’oreille. Pour moi, ma père est présumée innocente. Je sais qu’elle n’est pas une sainte mais de là à dire que c’est une meurtrière c’est autre chose. Je refuse de croire qu’elle ait p faire une chose pareille. Il est vrai que je suis dans le doute mais il s’agit de ma maman. Peu importe qui elle est, tant qu’on ne m’apportera pas une preuve, je refuserai qu’on l’accuse ainsi.

Je me souviens que cette nuit j’ai quitté le domicile de mes cousines en colère. Elles ont dit des choses sur maman mais Nancy a été la plus virulente de toutes. Je sais qu’elles n’ont pas une bonne relation avec elle mais quand même elles peuvent lui accorder le bénéfice du doute. Adanna m’envoie des messages pour prendre de mes nouvelles mais je préfère me cacher pour l’instant. Je ne sais plus comment réfléchir. J’ai dit à maman que je voulais passer du temps avec papa et elle n’a pas trop rechigné.

Assise à la terrasse avec mon père qui lit son journal, j’ai envie de le questionner.

- Je peux te poser une question papa ?
- Vas-y.
- Pourquoi maman et toi avez divorcé ?
- C’est un problème d’adulte et c’est entre ta mère et moi.
- Je veux juste comprendre papa.
- …….
- Votre divorce m’a profondément perturbé car jamais je n’aurai pensé que je vivrai ainsi entre vous deux.
- …..
- Je loue vos efforts afin que je ne remarque rien mais il est tellement évident que vous vous aimez encore.
- Où veux-tu en venir ? dit-il en pliant le journal sur la table.
- Je suppose que tu me prends encore pour un enfant papa mais cette période m’a marquée. Trois semaines avant, vous avez fêté vos douze ans de mariage et soudainement vous décidez de divorcer. Que s’est-il passé ?
- Je te le répète une dernière fois jeune fille que c’est entre ta mère et moi.
- Pourquoi divorcer si vous vous aimez encore ?
- Qui t’a raconté cela ?
- Je le vois papa à travers vos regards. 
- ……
- Je sais qu’il y a Viviane aujourd’hui dans ta vie mais tu ne la regardes pas comme maman.
- C’est bizarre mais c’est durant cette même période que Caroline aussi est décédée.
- Pourquoi parles-tu de ce drame ?
Le ton de sa voix a subitement changé comme s’il avait peur de quelque chose.

- Comme ça tout simplement. J’ai pensé à elle subitement.
- Ok.
- Cette histoire remonte à très longtemps. Je ne pense pas que tu en aies même un vague souvenir. 
- Je m’en souviens ne t’inquiète pas.
- Ok. Bon je suis dans mon bureau. Et je ne veux plus que tu reparles de ta mère et moi avec tes suspicions étranges. Ta mère et moi sommes divorcés et aujourd’hui je suis heureux auprès d’une autre femme.
- Si tu le dis je te crois.
- Ok.

Il prend son journal et rentre dans la maison. Son attitude m’interpelle. Aurai-je dit quelque chose que je n’aurai pas dû ? Il est devenu soudainement étrange. Je termine de boire mon chocolat chaud avant de débarrasser la table. Il est vrai qu’il y a une servante dans cette maison mais j’aime bien faire ce genre de choses que je trouve normal. Après avoir tout déposé à la cuisine dans l’évier et après avoir discuté avec Mélanie la dame de ménage, je décide de me rendre dans ma chambre. En passant devant le bureau de mn père, je l’ai entendu prononcer mon prénom. Je m’apprêtais à lui répondre quand je me suis rendue compte qu’il était en ligne. Je me suis calée contre le mur et derrière la porte mi entrouverte pour tenter de savoir de quoi il parle et pourquoi mon nom est sorti de sa bouche.

- Tu trouves une solution Ruth mais je ne pourrai pas mentir plus longtemps à Orlane.
- …….
- Tu sais très bien de quoi je parle Ruth.
- ……
- Je n’ai jamais rien dit pour protéger notre fille de ta folie.
- …..
- Il paraît si évident que tu aurais tout fait pour épargner ton frère mais tu as oublié que tu avais une famille.
- ……
- Non tu m’écoutes Ruth. Je vais faire comme si je n’ai rien entendu. Mais sache que la fin est proche et que bientôt tout le monde saura qui tu es réellement et surtout ton frère.
- …..
- Tu as toujours qui il était mais tu as préféré te taire.
- ……
- Comment arrives-tu à regarder dans une glace Ruth ? Comment arrives-tu à vivre avec cela ?
- ………
- Il est temps de dire la vérité Ruth. Je ne dirai rien à Orlane car c’est toi qui doit le faire.
- ……..
- J’espère que tu arrives vraiment à dormir.
- …….
- Je ne suis complice de rien car j’ai appris la vérité bien après et par pur hasard. C’est pour cela que j’ai préféré m’éloigner de toi et ne pas te dénoncer pour ne pas causer du tard à notre fille.
- …..
- Je suis déçue de voir que le temps n’a pas eu raison sur ta conscience. Tu as toujours su qu’il était un pédophile mais tu n’as jamais rien dit. Il a adopté des filles et tu ne t’es jamais soucié de ce qui pouvait bien se passer dans cette maison alors que tu es bien passée par là. Je te laisse mais sache que la vérité éclatera bientôt et j’ai peur qu’Orlane te déteste en voyant ton vrai visage.

Il s’est rapproché de la porte et j’en ai profité pour me camoufler dans le salon rapidement. Ma mère a fait quelque chose de vraiment grave poussant mon père a demandé le divorce. Il faut que je découvre rapidement de quoi il s’agit. Je monte dans ma chambre et décide de me rendre chez ma mère. Je veux savoir ce qu’on me cache et pourquoi on me le cache. Je sais juste que mon oncle y est lié mais à quel degré ? Je sors de la chambre après avoir pris mon sac et mon téléphone et tombe sur Nael qui est assis au salon avec mon père.

-Ah tu es là Orlane. Je m’apprêtais même à t’appeler pour t’informer de la visite de Nael.
-Je vois cela.
-Tu sors ?
-Oui je vais prendre des affaires chez maman.
-Ok. Bon je vous laisse les jeunes.

Mon père se lève et s’éclipse vers l’arrière de la maison.

-Je peux savoir ce que tu fais ici.
-Tu ne réponds pas à mes appels ni à mes messages. J’ai besoin de te parler.
-Que ne comprends-tu pas dans : je ne veux pas te parler ? 
-Je sais que tu ne veux pas me voir mais j’essaie d’arranger les choses.
-Va te faire voir Nael. Je ne veux plus te voir. 
-Accepte juste de me rencontrer ce soir si tu veux.
-Je n’en ai pas envie Nael. Arrête ce que tu fais.
-Je reconnais mes torts Orlane ok ? J’ai le droit d’avoir une deuxième chance.
-Tchip. 
-Je passe te chercher à 20 heures ici.
-Tu m’énerves Nael.
-……
-Bon tu connais la sortie. J’ai des choses à faire.

Mais il se prend pour qui à débarquer ainsi chez mon père pour me raconter ses inepties. Je vais embrasser mon père et l’informe que je lui emprunte une voiture. Il me demande juste d’être prudent sur la route. En un quart d’heure, je suis chez maman. Apparemment, elle n’est pas là. Je monte dans ma chambre, tire une chaise contre l’une des portes de mon dressing et monte là-dessus. Je fais descendre tout ce qui s’y trouve au-dessus. Je cherche quelque chose en particulier : un bout de papier avec un numéro de téléphone. J’ai réussi à le trouver après près d’une heure de recherche. Je garde précieusement mon sésame et tente de composer le numéro de téléphone qui apparemment ne passe plus. Ce n’est pas grave puisque je me souviens de la route à peu près, je m’y rendrai dès demain. 
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******Adanna******

Je suis toute seule à la maison et je me documente sur internet. Je n’ai pas grand chose à faire en ce moment. J’ai envie de rentrer aux Etats-Unis. Je ne me sens pas prête à affronter certaines choses en ce moment. Je me sens extrêmement seule en plus. La mort de Mawa m’a trop chamboulée et en replongeant dans mon passé, je me rends compte que je n’ai jamais fait le deuil non plus du départ de ma sœur. Caroline. Je me pose de plus en plus de questions et tout ce qui en ressort est qu’il y a un gros mystère autour de cette maudite soirée. En parlant avec mes sœurs il y a quelques jours, n a essayé de regrouper les informations qu’on détenait. Je n’étais pas à la maison ce week-end là. J’étais invitée à une pyjama party pour l’anniversaire d’une condisciple de classe. Ce jour-là, il n’y avait personne à la maison. Je me souviens que Caroline m’avait serrée fort dans ses bras ce jour-là en me demandant de m’amuser et qu’on se reverrait le lendemain. Je n’ai plus jamais revu ma sœur. Je me souviens que mon père m’a juste dit que le Seigneur l’avait rappelée à lui. C’est deux ans plus tard que j’ai su qu’elle s’était donnée la mort. Il ne voulait pas me perturber disait-il avec ce genre de nouvelles. Je sais juste que le gardien a retrouvé son corps le lendemain en matinée en faisant la ronde.

J’essaye vraiment de ne pas penser à cette histoire mais je n’y arrive pas. Tout est si confus dans ma tête. Et comme si cela ne suffisait pas, mes sœurs me charrient sur ma relation extrêmement étrange avec Khaleb. J’envoie un message à Orlane pour prendre de ses nouvelles et elle m’informe qu’elle passera me vor demain en matinée. Je suis entrain de lui répondre lorsque le gardien m’informe de la visite de Khaleb. Je me dirige d’abord vers la cuisine prendre une bouteille d’eau avant de revenir à la terrasse où il a pris place avec Thomas, le frère de Mawa.

- Bonjour tout le monde.
- Bonjour Adanna. Ca va ?
- Je ne pète pas trop la forme amis ça va. Ca va Thomas ?
- Oui Ya Adanna.
- Bien. Je vous sers quelque chose à boire ?
- Non merci.
- Ok. Comment vas-tu Thomas ?

Il lance un regard à Khaleb qui me regarde à mon tour.

-Quoi ?
-Je suis passé voir mon oncle et ma tante tout à l’heure et je suis tombé sur une dispute entre Thomas et sa mère.
-Une dispute ? Comment ça ? Qu’est-ce qui se passe ?
-Thomas peux-tu lui dire ce que tu m’as dit tout à l’heure sur ta sœur s’il te plaît.
-Oui.
-……
-Je sais que ma sœur t’a toujours dit qu’elle travaillait comme assistante dans une société de la place.
-Je ne comprends pas vraiment où tu veux en venir.
-Mawa n’a jamais été assistante.
-Quoi ?
-C’est ce qu’elle a dit à papa pour ne pas qu’il continue de fouiller dans sa vie.
-Mais que faisait-elle alors si elle n’était pas assistante ?
-Elle était une escort-girl.
-Mawa ? Une escort-girl ? C’est impossible. Elle me l’aurait dit.
-Cela expliquerait beaucoup de choses Adanna si on réfléchit bien.
-C’est-à-dire ?
-Tu sais très bien de quoi je parle.
-MMmh. Ok. On en reparlera tous les deux. Essaye de ne plus te disputer avec ta mère Thomas s’il te plaît.
-Ce n’est pas facile. Je n’arrive plus à cacher certaines choses à mon père. Il a le droit de savoir cela.
-Thomas je comprends vraiment ton initiative mais n’oublie pas que ton père a un cœur très fragile en ce moment. Ce n’est pas maintenant qu’il faut lui annoncer cela car il pourrait faire une autre crise. Khaleb va te ramener et je veux que tu oublies cette histoire de ta tête. Au moins pour ton père. Pour l’instant.
-Ok.

La sonnerie de mon téléphone a retentit au même instant. Il s’agit d’un numéro masqué.

-Allo.
Bonjour Adanna. C’est Maurice.
-Ca va ?
-Je ne sais pas trop quoi te répondre.
-Pourquoi ? 
-C’est assez délicat. Cela concerne ce que tu m’as demandé.
-Tu as trouvé quelque chose ?
-Tu es chez toi ?
-Euh oui.
-Je suis là dans une heure. Attend-moi.
-Ok.
-A plus tard.
-Bisous.

Je commence à me poser beaucoup de questions sur Mawa. Je crois qu’elle ne me considérait pas comme moi je la considère. J’ai peur de ce que Maurice va me dévoiler car cela semble grave par le ton de sa voix.