Chapitre 11

Ecrit par La Vie d'Ielle

Chapitre 11 : Welcome to Mainland


( J'aime avant de lire )


** Ogbonna **


Je vous assure c'est fatiguant de chercher quelqu'un sans savoir exactement où se trouve la personne. Je ne comprends pas, comment a-t-elle fait pour disparaître ainsi. Elle ne peut se permettre de fuir avec son frère sur les bras parce qu'elle n'a rien pour s'en occuper. 

A la confrérie on m'a donné trois jours de plus mais je ressens déjà les conséquences de l'absence de Favor sur mes affaires parce que je viens de perdre un gros contrats. C'est une façon pour eux de me mettre la pression et ça va peser lourd pour moi j'en suis sûre. 

Favor, Favor, que me fais-tu ainsi ? 

Où es-tu ?

Ça me dépasse tout ça.


Olaedo ( en face de moi ) : Papa, où en sont les recherches ?


Moi ( me massant le nez ) : Nulle part chérie, toujours au point zéro parce qu'on ne la retrouve nulle part.


Olaedo ( réfléchissant ) : Mais où a-t-elle bien pu aller avec Ikena ? J'ai l'impression qu'on l'a enlevé papa parce qu'elle ne peut pas se permettre d'enlever Ikena de l'hôpital sachant qu'elle n'a rien avec elle.


Chisom : N'est-ce pas toi qui l'aidais à vendre pour qu'elle ait son propre argent ?


Olaedo ( la regardant ) : Parce que tu pense que c'est avec l'argent là qu'elle peut se permettre de disparaitre en emmenant Ike avec elle ? L'hôpital a coûté très cher à papa, pourtant il a de l'argent donc dis toi bien que petits naira qu'elle avait ou a ne permettent en rien une telle folie ? 


Moi : Mais où est-elle donc ?


Olaedo : Si seulement je pouvais répondre à cette question.


Au final, cette histoire m'énerve plus qu'autre chose.

Je me retrouve dans une situation très embarrassante et je suis dans de beaux draps. 

Je me Lève et vais dans ma chambre, je veux me reposer parce que je ne dors même plus. Mais comment dormir même ? Je suis en quelque sorte hanté et ça n'arrange rien.

Chisom est venu m retrouver, le bruit encore.


Moi ( m'allongeant ) : Si tu es venu pour faire du bruit, tu peux sortir et revenir plus tard. 


Chisom : Je t'avais averti Ogbonna, je t'avais averti mais comme tu es têtu tu n'as pas écouté.


Moi ( soupirant ) : Okafor, je veux me reposer s'il te plaît.


Chisom : Non, tu vas m'écouter. Quand tu as emmené cette fille ici, je t'ai demandé si tu étais sur de ce que tu voulais faire et tu m'as dit oui. Tes confrères t'ont demandé la même chose et tu as encore répondu par l'affirmatif et regarde, regarde où nous en sommes. Elle est je ne sais où et on n'est même pas sûr de la retrouver pire, de la retrouver avant le délai qu'on t'a donné. Te rends tu compte que tu risque l'exclusion ou encore la remise à niveau? Tu fais l'homme qui gère tout et au final, tu ne gère rien. Les conséquences commencent par se faire ressentir et je ne sais même pas ce qui nous attend d'autres. Je te préviens déjà de régler la situation.


Moi ( rire nerveux ) : Je suis sûr que tu es folle quelque part. Tu viens hurler tout ça devant moi dis-moi, tu as fait quelque chose dans tout ça ? Pourquoi ça te fait autant mal?


Chisom : Oui, j'ai fait quelque chose dans tout ça. C'est moi qui supporte et accepte toutes les choses occultes que tu fais et c'est bien normal que je sois touchée.


Moi : Mais si tu assume c'est parce que c'est le choix que tu as décidé de faire. Tu le savais et tu as tout de même voulu rester et te marier avec moi donc ne me parle pas d'assumer comme si je t'obligeais. Ce n'est nullement toi qui fais des sacrifices et autres, c'est moi et uniquement moi donc tu te tais et me laisse me reposer. 


Chisom ( en larmes ) : Qu'est-ce qu'on va devenir? Tu as pensé à tes enfants ? Notre argent va-t-il disparaître comme je l'ai vu avec les autres ? Tout ça c'est de ta faute.


Moi ( en colère ) : Sors d'ici ( me levant ) , sors d'ici. Il existe des confréries pour les femmes et d'autres mixtes, qu'attends-tu pour aller et nous rapporter aussi de l'argent maintenant que ma situation devient incertaine ? Tu me jeté la pierre sans trouver de solutions, penses-tu que c'est ainsi que va se régler la situation ? Ils sont tous à me pointer du doigt ( allant vers elle ) et même toi ma femme, tu me pointe du doigt. Vous êtes fous ? Vous avez fouillé et on vous a dit que Ogbonna Okafor avait planifié tout ceci ? Au lieu de pleurer et m'accuser, réfléchis à trouver une solution ou encore à comment on vivra si tous mes privilèges me sont retirés. Maintenant, tu sors de cette chambre parce que je veux me reposer.


Elle a essuyé ses larmes puis est sorti de la chambre. J'ai horreur des gens qui ne passent leur temps qu'à se plaindre, pleurer et accuser au lieu de trouver une solution quand survient le problème.

Je n'ai pas prévu que Favor disparaisse alors pourquoi tout le monde me pointe du doigt? Pfff ( passant nerveusement une main sur mon visage ) !

Je suis inquiet, je suis inquiet pour mes filles parce que généralement l'argent qui vient des sacrifices de la confrérie disparaissent toujours quand on manque à nos obligations. Tout chute, vraiment tout et parfois même nos constructions ne deviennent que ruines. J'ai beaucoup apporté par ce groupe donc je vais quand quand même demander clémence si je ne parviens pas à trouver de solution.

Bref, je veux me reposer d'abord.


** Favor **


Le bus vient de marquer l'arrêt, tout le monde descend. On a payé le transport avant de monter donc on descend simplement et comme je n'ai pas de bagages, pas besoin de m'arrêter. Je ne sais pas où je suis, je m'arrête et regarde autour de moi mais je ne vois pas de pancarte, je crois que je l'ai manqué.

J'arrête alors un passant pour demander.


Moi : Gbaghara m, olee ebe anyị nọ? Kedu obodo m pụtara ( Excusez-moi, nous sommes où ici ? Je veux dire quelle ville ) ? 


Elle ( me regardant ) : Anyị nọ Mainland, Ikeja ( Nous sommes à Mainland, Ikeja précisément ). 


Moi : Ọ dị mma, na-ekele gị ( D'accord, merci ).


Je la remercie et elle continue sa route.

Mainland, le Mainland est l'endroit où vivent les classes moyennes plus précisément à Ikeja. Les immigrants et les plus pauvres habitent dans des maisons sur pilotis. La ville est connue pour son développement urbain incontrôlable, avec un taux de croissance démographique parmi les plus forts au monde donc imaginez la population et la circulation ? 

Je me mets à marcher pour aller je ne sais où, je suis simplement la route sans prendre les entrées, je fais tout droit.


Ikeja est vaste et a en son sein les classes moyennes et les laissés-pour-compte et je dois déjà savoir dans laquelle me placet. ( Rire ) Est-ce à réfléchir même, je ne suis pas nanti donc forcément je suis de la seconde catégorie : laissés-pour-compte. Par conséquent, je dois me trouver un endroit pas cher pour dormir et il faut que je mette quelque chose dans mon ventre parce que j'ai tellement faim là. 


Je continue ma route et le jour disparaît de plus en plus, le bus a quand même tardé en route donc c'est normal que la nuit me trouve dehors mais j'ai quand même peur parce que qui dit quartier malfamés dit brigands. J'essaie de me renseigner mais c'est difficile, ce n'est pas comme à l'arrivée où on me répondait. J'arrête des gens mais personne ne s'arrête ou ne me répond et quand je veux demander à des enfants, les parents viennent immédiatement interdire qu'ils me parlent. Je peux comprendre, le monde est devenu si dangereux avec ses disparitions par-ci et là, des corps mutilés retrouvés, les sectes et compagnies. Il y'a trop de choses et on ne peut même plus faire confiance donc je pense que c'est tout ça surtout dans ce genre de quartier.


Enfin un coin, je m'arrête et commande à manger, j'ai tellement faim.

Je trouve un homme je dirai un peu plus grand que moins, peut-être 24 ans, qui est aussi en train de manger donc en attendant qu'on me donne mon plat je me renseigne.


Moi ( le regardant ) : Ezigbo mgbede, gbaghara m, ị nwere ike ịgwa m ma ọ bụrụ na ụlọ nkwari akụ dị ala dị n'ógbè ahụ dị ( Bonsoir,, pardonnez-moi, pouvez-vous me dire s'il y a un petit hôtel pas cher dans la région ) ? 


Il me regarde avec méfiance.


Lui : Onụ ala, nke ahụ bụ ikwu ( Pas cher c'est-à-dire ) ? 


Moi : N'ezie n'ezie ọnụ ala ( Vraiment vraiment pas cher ).


Lui : E nwere otu ma ọ bụ ntakịrị ntakịrị na ebe ahụ adịghị adabere n'ezie ma ọ bụrụ na ịgaghị eso gị. karịsịa ma ọ bụrụ na ị bụ onye ọhụrụ ( Il y en a un mais il est un peu loin et le coin n'est pas fiable pour une fille la nuit, surtout si tu n'es pas accompagnée).


Ai-je le choix ?


Moi : Aga m elekọta, biko gwa m biko ( Je vais me débrouiller, dis-moi s'il te plait ).


Il me donne l'adresse puis me dit qu'il va m'accompagner pour plus de sécurité. Je le remercie, au moins quelqu'un qui me répond depuis que je marche.

Je mange avec appétit et pendant ce temps, il va s'acheter du maïs à côté et m'en apporte même un que je prends en le remerciant.

Dès que je finis, je paie et digère un peu avant de m'en aller avec lui.


Lui : I na-asụ french ( Tu parles français ) ?


Moi ( le regardant ) : Oui !


Lui : Nouvelle dans la ville ?


Moi : …


Lui : Je comprends.


Je suis nouvelle donc même s'il m'aide, je dois quand même être méfiante. 

On continue le chemin en silence, nous sommes dans un coin sombre. 

Je vois des enfants encore en train de jouer, d'autres en train de se laver et malgré la nuit qui est bien tombée ainsi que je sois dans un quartier vraiment pauvre je peux profiter de la vue de ces belles petites maisons.

On s'enfonce encore plus dans le quartier et à un moment il s'arrête disant qu'il arrange son lacet, je profite pour souffler un peu mais je n'ai pas le temps parce que immédiatement deux hommes apparaissent avec l'un une bouteille cassée et l'autre un petit couteau.


Homme au couteau ( tonnant ) : Donne moi ton sac !


Je tremble je n'ai jamais vécu ce genre de chose.


Homme à la bouteille : Tu n'as pas entendu ?


Je suis tellement choquée que je ne bouge pas et là, celui qui a le couteau me tient et me met le couteau sur le cou. Chineke me !!!!!

Il me prend le sac et le lance à l'autre qui fouille et vide l'intérieur. Il retire argent et téléphone puis me jette le sac et je ne bouge toujours pas mais je cherche celui qui m'accompagnait des yeux. 

Je ne cherche pas longtemps quand je le vois arrivé, je soupire d'aise et m'apprête à crier à l'aide quand l'autre lui dit…


Homme à la bouteille : Elle n'a rien de bien grand sur elle, juste un téléphone et un peu d'argent. Même pas assez mais on a déjà tout pris, il ne reste rien dans son sac.


Je ne comprends pas, il est complice ?

Il s'avance et parle avec lui à l'oreille puis vient vers moi et me regarde. La peur se décuple, il me regarde comme s'il voulait me lire puis il fait signe à son ami et dès cet instant je ne sais pas ce qui se passe parce que je suis immédiatement tirée vers un endroit où on m'allonge et là, je commence à crier parce que je sais ce qu'il veut faire.


Lui : Si elle n'a rien, elle paiera autrement.


Moi ( en larmes ) : S'il vous plait, je n'ai que ce que vous avez pris? S'il vous plaît !? 


Lui : tu n'as pas peur du couteau qui est sur ton cou? Shut !!!


Moi ( Hurlant ) : S'il vous plaît !! Pitié, ne me faites pas ça, s'il vous pla…


La gifle que je viens de recevoir, juste pour me demander de me taire et c'est réussi. 

Je me tais et me replonge dans mes pensées, je revois tonton Ogbonna la première fois qu'il m'a violé. Je m'entends le supplier et les même mots me reviennent, la même scène et comme toujours il n'entend pas. Je ne vois que son visage d'ailleurs sur les trois hommes et rien de plus. 

Tonton Ogbonna ne me laissera jamais, qu'il fasse alors ce qu'il a toujours su faire. Me débattre ne sert apparemment à rien, je baisse les bras et je sens mon pantalon descendre quand j'entends une voix féminine…


Elle : Alika, laisse la tranquille ! 


** Diamond **


Je rentrais tranquille avec Uche qui me raccompagne quand on a entendu crié, hé suis sûre qu'il s'agit encore de la bande à Alika. On se précipite vers leur endroit et en courant, je remarque un sac sur le sol ouvert. Je le prends et regarde l'intérieur et je vois  pièce d'identité, la lumière est faible par ici mais je suis sûre que c'est le visage de la fille qui m'a demandé sa route à l'arrêt de bus.


On va alors plus vite et quand j'arrive, je les vois s'acharner sur elle.


Moi ( Hurlant ) : Alika, laisse la tranquille !


Il s'arrête immédiatement …


Uche : Laissez la, et dégagez.


Je vais vers elle pour l'aider à se relever et la rhabiller mais entre temps, Uche est en train de crier sur eux.


Uche : On vous a maintes fois dit de ne pas faire de mal et d'arrêter de faire ce que vous faites mais rien.


Moi ( hurlant ) : Si vous voulez, prenez ses affaires mais laissez la tranquille.


J'ai subi ça quand je suis arrivée dans ce quartier et il n'y avait personne pour m'aider donc je refuse qu'un autre fille vive ça.

Ils ne répondent pas et s'en vont.

Nous, on va se mettre un peu à la lumière.

Moi : Ça va ?


Elle : …


Moi : Tu es sous le choc et je comprends.


Elle : Merci, vraiment merci pour votre aide.


Uche : Mais pas de quoi.


Moi : C'est toi qui m'a abordé à l'arrêt de bus n'est-ce pas ?


Elle me regarde attentivement.


Moi : Tu as demandé ton chemin.


Elle : Oui, c'est moi.


Moi : Finalement, tu t'es perdu pour te retrouver ici ? 


Elle me dit ce qui s'est passé.


Moi : On ne fait pas confiance ici, c'est dangereux tu devrais le mettre dans ta tête.


Elle : Merci encore.


Moi : Tu reste où, on va te raccompagner.


Elle ( baissant la tête ) : …


Moi : Suis-je bête, tu es nouvelle ici.


Elle : Oui et je venais ici pour me prendre une chambre mais ils ont pris tout mon argent et mon téléphone.


Moi : Bon, ( Regardant Uche ) je la aramène à la maison et on verra plus claires demain.


Uche : C'est une bonne chose.


Moi : Tu nous suis alors ...


Elle me regarde craintive.


Moi : Je sais que je t'ai dit d'être mais avec moi je crois que tu peux baisser la garde, je viens de te sauver la vie quand même.


Elle ( faiblement ) : Ok.


On avance et elle nous suit en silence.

Uche et moi sommes les seuls à parler, elle marche silencieusement et regarde simplement autour d'elle jusqu'à ce qu'on arrive à la maison. Je cogne et Saphir vient ouvrir.


Saphir ( devant la porte ) : Enfin, je pensais ne plus te revoir.


Moi : Tu veux déjà te débarrasser de nous ? 


Saphir : Non mais tu as duré.


Moi : J'ai pris un peu plus de temps sur ce coup, toi-même tu connais.


Elle sourit et regarde la fille.


Saphir : C'est qui elle ?


Moi : Je ne sais pas, je l'ai trouvé se faisant agresser par la bande.


Saphir ( sortant pour mieux la regarder ) : Mon Dieu, la pauvre. Il t'ont …


Moi :  Non, nous sommes arrivés à temps et là ils ont tout pris et elle n'a nulle part où aller donc j'ai proposé de l'emmener ici.


Saphir : Oui oui, elle ne peut pas rester dehors avec tous les brigands. Imagine si c'était l'autre bande là.


Moi : Vraiment, fais la entrer je dis aurevoir à Uche.


Elles rentrent toutes les deux.

Je sors de l'argent de ma sacoche et remets à Uche.


Moi : Merci de m'avoir raccompagné.


Uche ( souriant ) : Pas de quoi, on se voir demain..


Il s'en va et me regarde entrer avant d'ouvrir sa porte, nous sommes voisins.

Je rentre et enlève ma babouche puis je retrouve les filles assises.


Moi : Bon, on a qu'une chambre et on va donc se gérer à trois.


Saphir : Ça me va, je peux dormir avec elle sur le lit et toi sur le deuxième matelas.


Moi : Ça me va et demain on verra tout ça mais avant, ( la regardant ) tu nous dis ton prénom s'il te plaît ? 


Elle regarde autour d'elle, je crois qu'elle n'a pas entendu.


Moi : Eh oh ( elle me regarde ), ton prénom ?


Elle : Euh, Favor.


Moi ( me levant ) : Enchantée Favor ! Je suis Diamond et mon amie ici s'appelle Saphir. Que dire ? Tu ferais mieux d'aller prendre une douche… et euh welcome to Mainland.


La mal aimée & l'enf...