Chapitre 11
Ecrit par EdnaYamba
Tia Jackson
Quand j’ouvre les yeux, réveillée par les rayons de soleil qui pénètrent dans la chambre, je louche sur la plastique de rêve de Peter que je vois enfiler un jeans. Cet homme est trop sexy. Sentant mon regard, il se retourne, souriant. Il s’approche et s’assoit sur le bord du lit avant de me donner un smack.
- Bonjour toi ! me dit-il ! même si c’est agréable de te voir endormie, j’avoue que te voir éveillée au réveil est encore meilleur.
- Bonjour toi ! lui dis-je alors que je peux sentir le parfum qui émane de lui.
Délicieuse senteur.
Je ne sais pas si hier j’ai fait une bêtise, mais le fait est qu’une sensation chaleureuse me prend ce matin, je me sens bien. Il se lève à nouveau alors que j’admire son torse nu, où ses abdos sont bien visibles. Ce qui rappelle à mon souvenir les images de la veille. Je me mords machinalement les lèvres. Il enfile un tee-shirt.
- Tu préfères prendre ta douche avant de manger ou manger d’abord ? me demande-t-il
- Je crois que je vais prendre la douche en premier ! dis-je en me levant le drap noué sur moi. tu me permets de t’emprunter un tee-shirt après ?
- Fais comme chez toi chérie, me sourit-il
Je saisis le premier tee-shirt que je vois et file à la douche. Je balaye mon regard dans cette salle de bain d’homme impeccablement soignée.
Quand je sors quelques minutes plus tard, vêtue de son tee-shirt et d’une de ses culottes, une lueur amusée se peint sur son visage alors que je le trouve dans la cuisine.
Propre et ordonné. Tout est bien disposé, bien rangé.
- Je me suis débrouillé comme j’ai pu, voilà, dit-il en me présentant une assiette d’omelette posée sur la table.
Je le remercie de sa délicate attention alors que nous nous asseyons.
- C’est sexy de te voir dans mes vêtements, m’avoue-t-il.
- Je pourrais en porter souvent alors, rigolé-je
- Ce ne serait pas pour me déplaire ! surtout s’il faut te les enlever ensuite…
Je toussote alors qu’il éclate de rire. Il prend ma main. Ce qui me fait tressaillir.
- Tu sais ce qui s’est passé…commencé-je
- C’est une preuve qu’au-delà de tout ça, il y a quelque chose qui se passe entre nous. C’est indéniable Tia et après ce qui s’est passé hier, crois-moi je ne compte pas faire comme si ça n’avait jamais eu lieu...
Je passe ma main dans mes cheveux avec sourire. Suis –je vraiment prête à me lancer dans quelque chose ?
- Je ne suis pas quelqu’un de très romantique, faut déjà que tu le saches… prévins-je, je ne me…
- On aura le temps de revenir sur tout et sur les raisons Mlle Jackson, pour l’instant il faut que tu prennes des forces, me dit-il de manière suggestive avec un de ses sourires auxquels on ne dit point non.
Et je n’ai pas envie de dire non !
***
Je ne sais pas depuis combien de temps, je n’ai pas ressenti ça, pensé-je alors qu’allongés, Peter a les yeux fermés et moi ma tête nichée dans le creux de son aisselle et ma main sur son torse à tracer des cercles. Ce sentiment de proximité comme si c’était naturel….
Mireille KAKOU
Les médecins ont donné l’accord pour la sortie de Sylvain ce soir. Nous allons rentrer, je vais pouvoir m’occuper de lui à la maison. Je ne sais même pas comment on va faire, j’ai fait changer les serrures, je ne sais pas si c’est suffisant mais on n’a pas d’autres choix. On ne peut pas abuser de la générosité de Prisca. Elle m’a bien proposée que Sylvain et moi partons chez elle en attendant mais j’ai refusé. Non, ce n’est pas correct. Elle a déjà tellement fait. Je suis allée regarder s’il me restait un peu d’argent dans mon compte pour au moins nous prendre un lit. Dès demain, je reprends le travail, même si je me demande comment je ferais après ce que je sais.
Je suis moi aussi d’une certaine façon concernée par tout ceci, vu que je travaille pour Innocent MAGANGA, même si ce n’est pas à Pharmaco et Co. Je suis dans son siège en ville. Et dire que cet homme…
- Mireille ! me dit Sylvain, en me faisant sursauter.
- Oui chéri
- Arrête de penser à cette histoire s’il te plait, tu es enceinte… promets que tu n’en parleras à personne !
- Sylvain, je ne sais pas mais je me disais qu’on pourrait le dire à mon avocate, elle est très efficace, elle saura nous conseiller…
- C’est Non, Mireille. Ces types sont dangereux !
- Je vais reprendre le travail Sylvain comment je vais faire ?
- Tu vas faire comme si tout était normal ! c’est tout, Mireille ne te mets pas en danger !
Je me le suis répétée comme un mantra tout le long de la route me menant jusqu’au travail le lendemain, « ne te mets pas en danger Mireille ». Surtout que je m’étais suffisamment déjà mise dans le pétrin comme ça. J’ai essayé de paraître naturelle quand mes collègues m’ont demandée si l’état de santé de mon mari, s’était amélioré. J’ai repris mon poste. Et quelques minutes plus tard, je suis appelée dans le bureau du chef.
- Assieds-toi, Mireille !
Je m’exécute. Il se lève et vient passer ses bras autour de mes épaules.
- Ton mari va mieux ?
- Oui, grâce à Dieu.
- Il a eu de la chance, il sait qui lui a fait ça ?
- Non, les médecins ont dit qu’il souffre d’un trouble amnésique, mentis-je, il ne se rappelle de rien de ce qui lui est arrivé !
- C’est bien dommage !
Il fait descendre ses mains le long de mes bras.
- Monsieur, je vais retourner à mon poste ! dis-je gênée
- Tu ne crois pas que ce serait bien qu’on reste là, toi et moi comme ….
Je me suis levée prestement.
- Je vais y aller monsieur….
Je sors mais je peux sentir son ricanement derrière moi…
Peter SIMA
Je regarde à travers la vitre du comptoir de la joaillerie où sont exposés une myriade de bijoux parmi lesquelles les différentes bagues qu’elle propose. Ça fait plusieurs jours que j’y pense. Offrir à Tia une bague.
On est fiancés après tout. Quoi de plus normal qu’elle porte une bague. C’est un vrai casse-tête. Le propriétaire un homme blanc à l’accent turque s’évertue à m’expliquer la signification de chaque pierre précieuse avec des termes on ne peut plus techniques, en venant ici je pensais qu’il s’agirait juste de prendre un bijou en guise de symbole et c’est tout. Mais l’exercice s’avère bien plus complexe que ce que je pensais.
Il a suffi qu’il me dise : la plupart des femmes attendent ce moment depuis longtemps.
Pour que je veuille offrir à Mlle Jackson, une bague à sa hauteur.
Son père me l’a bien dit : ma fille Tia est une perle j’attends de vous que vous la traitez comme telle.
Et à une princesse on offre un bijou de qualité.
J’imagine ses jolis longs doigts portant une de ses magnifiques merveilles sous mes yeux. Ces fiançailles ne sont peut-être qu’un moyen de distraire nos mères pour l’instant mais n’empêche qu’avec ce qu’on a partagé, j’ai envie de bien faire les choses. Et pourquoi pas si cette bague montre à tous ceux qui voudront s’approcher en l’occurrence cet Aaron qu’elle est bel et bien occupée.
- Qu’est-ce que vous disiez sur cette pierre ?
- Le saphir ? me dit-il avec sourire, il évoque la fidélité. C’est une des pierres les plus commercialisées au monde.
- Et celle-là ? dis-je
- Le rubis ? symbole de bonheur et de passion. C’est l’une des plus chères, ajoute-t-il comme pour me dissuader
La passion
Ça me rappelle automatiquement notre débat sur la passion. Et notre nuit passionnée.
- Et c’est celle-là que je veux ! lui dis-je en le fixant
- Vous êtes sûr ?
- Oui !
- Vous la voulez en solitaire ou en trilogie ?
- Vous savez quoi, je veux juste que ce soit la plus jolie bague qui soit ! est-ce que je peux vous faire confiance ?
- Si vous y mettez le prix monsieur !
- Faites donc !
Je veux juste qu’elle orne le doigt de ma ravissante fiancée.
C’est Mitch qui n’en revient pas quand assis au bar du Radisson Blu sirotant nos verres, je lui raconte. Je crois qu’il doit me prendre pour un fou, et c’est sûr que je le suis vu le prix que j’y ai mis.
- Récapitulons, me dit-il ; tu as rencontré sa famille et maintenant tu lui offres une bague de plus de …
- Chut ! ne dis pas le prix ! l’interromps-je, je ne savais pas que ces choses coûtaient autant d’argent, j’en ai encore des céphalées !
Mitch éclate de rire. Pour lui qui est déjà passé par là, il sait de quoi je parle.
- Mais si ce n’est qu’un jeu type pourquoi avoir dépensé autant d’argent ?
- Quand je suis arrivé dans cette bijouterie, je ne sais pas comment je me suis laissé tromper par ce type tout ce que je voyais c’était Tia portant un magnifique bijou au doigt !
- Humm ! elle commence à hanter tes pensées c’est ça !
Elle y danse plutôt oui, ai- je envie d’avouer
Son visage fin et son sourire éclatant me reviennent à l’esprit. Je revois nos corps qui ne font qu’un, son regard brillant, la relation a pris certes une autre tournure même si elle ne veut toujours pas perdre le contrôle.
Je me demande de quoi elle a peur. Mais ça il va bien falloir qu’elle finisse par me le dire mais pour l’instant je ne veux pas la brusquer. Je ne sais déjà pas comment elle va réagir en voyant la bague mais je ne compte pas lui laisser le choix. Demain au dîner de mes parents elle la portera. Je la lui donnerais ce soir.
- C’est une fille bien, me dit Mitch, j’espère juste que vous n’allez pas vous brûler !
- Ne t’inquiète surtout pas si on se brûle ce sera certainement de passion. Souris-je en portant mon verre à mes lèvres.
- Je serais aux premières loges pour voir ça ! attends c’est quoi ce sourire ?
- Lequel ? fais-je innocent !
- La passion a été consommée, éclate-t-il, après tout vu comment tu bavais sur elle à la soirée chez les MAGANGA, pourquoi ne suis-je pas étonné.
Quand je quitte Mitch, je me rends immédiatement chez mes parents.
Ma mère est à son club et ma sœur l’y accompagne. Je trouve mon père seul dans son bureau prenant un verre de cognac. Je croyais que l’alcool lui était formellement interdit. Je fronce les sourcils.
Mon père est encore un homme fort du haut de ses 70 ans et de ses cheveux grisonnants. On lui en donnerait 50. Il m’accueille avec un sourire coupable quand je m’approche. C’est le seul moment où il peut se permettre de boire quand maman n’est pas là, parce que depuis son AVC, elle veille comme au grain.
- Je profite en l’absence de ta mère, se justifie-t-il.
- Juste un verre papa, lui dis-je
- Oh lala ça me fatigue que vous me preniez comme un enfant.
- C’est pour ta santé ! lui dis-je en enlevant la carafe à côté de lui.
Il lève les yeux au ciel d’exaspération.
- Si même entre hommes on ne se serre plus les coudes, maugre-t-il
- Tu sais comment ta femme peut-être redoutable, lui dis-je en souriant
- Je sais et bientôt tu le sauras aussi, alors c’est demain qu’on rencontre ta jolie fiancée ?
- Oui, acquiescé-je,
- Ta mère est toute excitée, c’est un festin qu’elle prépare !
- Qu’elle n’en fasse pas trop, Tia est plutôt du genre réservée.
- Où l’as-tu rencontré ?
- J’ai cogné sa voiture, souris-je.
Mon père semble réfléchir.
- on parle bien de cet incident qu’on a du cacher à ta mère, se souvient-il
- oui ! avoué-je
De toutes les façons, je ne compte pas mentir à mon père. De lui, je n’ai rien à craindre.
- C’est tout récent alors…mais pourquoi avoir parlé de fiançailles si tôt ? à moins que ?...oui ça ne peut être que ça, c’est la bonne n’est-ce pas ?
- Tu comprendras quand tu la verras demain ! souris-je.
- Mais dis donc j’ai hâte !
****
- Tu n’aurais pas dû ! me répète Tia pour la énième fois alors que nous nous rendons chez mes parents.
Elle tourne et retourne la bague que je lui ai offerte sur son doigt.
- Ça a dû te coûter beaucoup d’argent ! pour une affaire qui n’est pas sé…
Avant qu’elle ne revienne sur le fait que tout ça, ce n’est qu’une mascarade je l’arrête par un baiser. Je n’ai certainement pas envie d’entendre ça ce soir. Et je pensais qu’on avait dépassé ce cap.
- Tu devrais arrêter de m’embrasser pour m’empêcher de parler, se plaint-elle en faisant la moue
- Tu devrais arrêter de dire certaines choses, répliqué-je. Ça te coûte quoi de juste dire Merci Peter, elle est vraiment jolie cette bague ! on m’avait pourtant dit que toutes les femmes rêvaient de ce moment !
- Peter en d’autres circonstances…
- Bref, la coupé-je contrarié, j’ai compris, n’en dis pas plus !
Nous arrivons dans la demeure des SIMA. Maman vient cueillir Tia sur le pas de la porte et l’entraine avec elle, en la présentant aux personnes présentes, moi qui pensais que ce n’était qu’un repas entre nous. Des oncles, des cousins et des cousines. Tia me lance un regard S.OS. Mais ce soir rien ne la sauvera de Madame SIMA. Et puis je n’ai pas envie de la sauver, je suis assez contrarié qu’elle ne soit pas contente de sa bague. Je voulais qu’elle l’accueille avec sourire. Je veux qu’elle oublie un peu que tout ça c’est un jeu, c’est bien réel ce qu’on vit.
Je discute avec mes cousins mais je garde un œil sur Tia espérant qu’elle ne fasse pas trop avaler par mes cousines, mais je vois que ça se passe plutôt bien. Bientôt son téléphone sonne et l’oblige à se lever, je la vois se déplacer vers la terrasse.
Je la suis.
- Ah merci Aaron de m’avoir rappelé. D’accord on se voit demain pour en parler de vive voix ! ça me fait vraiment plaisir de t’entendre.
Encore cet Aaron !
Ils se voyent demain ? Qu’elle n’y compte pas !