Chapitre 12
Ecrit par EdnaYamba
Tia JACKSON
Madame SIMA est une femme charmante. Elle est toute pleine d’attention.
- Tia c’est le diminutif de Tatiana ? me demande-t-elle
- Non ! c’est juste Tia, mon père dit que ça signifie Princesse en Égyptien et fée en slave.
- Il vous va à ravir. Me complimente-t-elle, j’espère que nous aurons l’occasion mon époux et moi de dîner avec vos parents.
Je ne doute pas qu’elle s’entende bien avec ma mère. Elles formeraient un parfait duo de mères un peu pointues mais adorable quand même. Peter discute avec son père. Je sais d’où Peter tient son charme vu le sourire de son père qui n’est pas très loin du sien. Si Armande ressemble à la mère, Peter lui c’est carrément son père qui devait être un séduisant monsieur dans le temps. Il est surtout très chaleureux. Quand on nous a présenté tout à l’heure il m’a prise dans ses bras et me soufflant :
«Bienvenue dans ma famille, j’espère que vous ne partirez plus ! »
Ça m’a fait chaud au cœur.
Puis je l’ai vu faire un sourire entendu à son fils. Puis Armande vient me tirer pour me ramener auprès des cousines. J’apprends qu’ils sont fangs de l’Estuaire. Ils sont plutôt chaleureux. Je n’ai pas l’impression d’être une étrangère. J’ai pourtant lu en faisant des recherches, qu’ils aimaient parler leur langue sans se soucier de ceux qui ne comprenaient pas. Oui j’ai fait des recherches, il fallait bien que je sache à quoi m’attendre après son : « je suis un homme fang »
Mais quand Armande m’a dit :
- Maman nous as interdit de prononcer un seul mot en fang ce soir, elle ne veut pas que tu aies l’impression qu’on te critique ! »
J’ai été touchée de l’attention.
J’ai rencontré Fred, le mari d’Armande. Si la femme est un peu extrovertie, il est plutôt calme.
- Elle est belle ta bague de fiançailles, apprécie Armande alors que toutes les filles se précipitent pour regarder, il a bien fait les choses dis donc !
- Waouh, font-elles toutes admiratives.
C’est vrai qu’elle est belle.
Je me sens coupable de n’avoir pas pris le temps de remercier Peter pour la bague. C’est vrai qu’elle est magnifique. Elle si belle, que j’aurais voulu la porter vraiment en étant sa fiancée mais je dois m’y faire, cette affaire n’est que temporaire. On n’est pas vraiment fiancés ! Je devrais quand même lui dire merci. C’est la moindre des choses
- C’est quelle pierre ? demande-t-elle à son frère
- Rubis. Répondit-il le plus simplement du monde.
Nos regards se croisent. Rubis ? Je porte là du Rubis. Mais ça doit valoir les yeux de la tête mon Dieu. Ils sont donc autant riches ? Pour payer une bague de fiançailles de cette valeur ! C’est Linda et maman qui n’en reviendront pas !
Je le regarde à nouveau. C’est moi où il me semble fâché. Son expression est dure. Il ne m’accorde aucun sourire. Il n’exagère pas un peu là ? J’ai toutes les raisons de ne pas m’être extasiée sur le bijou aussi magnifique est-il. Il va devoir apprendre qu’on ne fait pas tous, toujours ce à quoi il s’attend.
Nous sommes invités à passer à table. Peter me tire une chaise à côté de lui. Le repas est joyeux. Quand vient l’heure de partir, Madame SIMA me prend en aparté.
- Mon fils peut paraître parfois borné, il a le caractère assez difficile des gens de chez nous
- Les fangs, souris-je
- Exactement….mais quand ils aiment c’est avec le cœur
Avec le cœur ? comme j’aimerais que ça soit vrai.
***
J’arrive au niveau des entreprises MAGANGA. Nous avons
une réunion pour confirmer le lancement du produit. Tous les tests faits, ont
montrés qu’on pouvait effectivement le mettre déjà sur le marché. Voilà qui va
ravir papa !
Je suis en avance. C’est dans le bureau de Raïssa que je
vais attendre le lancement de la réunion. En attendant, je regarde mon
téléphone pour lire un SMS de Tia. On a pris le petit déjeuner ensemble ce
matin et j’avoue que c’était agréable, tellement agréable que j’aimerais
répéter l’expérience tous les jours. C’est également moi qui l’ai déposée au
travail. Quand je lui ai demandé à quelle heure, je passais la récupérer. Elle
m’a dit qu’elle rentrerait seule. J’attendais qu’elle me dise qu’elle devait voir
quelqu’un mais elle n’a pas jugé utile de me le dire. Ce qui me paraissait
encore plus suspect, alors je lui ai dit :
« Je ne veux pas que tu voies Aaron ! »
Elle est passée de l’étonnement à la colère avant de
descendre sans dire un mot.
C’est fou comme l’idée me dérange, hier je me suis retenu
de lui dire que j’avais écouté sa conversation téléphonique et que je ne
voulais pas qu’elle voit Aaron. Je n’ai pas eu le temps de lui en toucher un
mot parce que la nuit me semblait trop belle pour la gâcher.
« Je verrais Aaron aujourd’hui Peter ! Je ne
vois pas pourquoi ce ne serait pas possible »
« J’ai dit non ! »
« Mais tu ne m’interdis rien, je te l’ai déjà
dit ! Je fais ce que je veux !
Je verrais comment tu m’en empêcheras ! »
Ah elle me lance un défi ! Elle apprendra à ses
dépens que je gagne toujours.
-
Qu’est-ce qui occupe toute ton attention sur
ton téléphone ? demande Raïssa.
Je serre les dents et arrête mon téléphone
-
C’est rien !
-
Rien qui te met en colère, dit-elle en se
levant, tu as besoin d’un massage ?
-
Non ! lui dis-je sec. On commence cette
réunion à quelle heure ?
Vexée, elle retourne s’asseoir et prend le téléphone.
-
Oui Madame KAKOU, prévenez qu’on commence
dans 5 minutes !
Mireille
KAKOU
Je me retrouve là au milieu d’eux en tant que secrétaire
du D.G.
J’écoute leur Speech vantant les mérites du produit, les
réussites des essais cliniques. Ils ont élaboré tout un plan pour la mise en
vente. Madame MAVOUNGOU maitrise avec subtilité, l’usage de la langue
française, l’art de convaincre, elle doit l’avoir hérité. Ils l’écoutent tous
avec attention et Innocent assis sur son gros fauteuil étirent ses lèvres d’un
sourire victorieux. Victorieux de mener tous ces gens dans l’eau, ou victorieux
des victimes que feront ce produit ?
Dieu du ciel. Voilà que je me fais une complice
involontaire de tout ceci.
C’est trop me demander ! il va falloir que Sylvain
trouve des preuves de ce qu’il sait, pour empêcher ce désastre. On ne peut pas être
des spectateurs quand les gens vont perdre la vie. C’est mal. C’est méchant.
Quand elle finit. Tout le monde applaudit.
-
Nous devons la réussite de ce projet à notre
association avec les SIMA, dit Innocent alors que je vois qu’il présente un
jeune homme, son complice surement.
Raïssa MAVOUNGOU s’avance vers moi.
-
Faites un rapport de tout ceci que je veux
sur mon bureau dans la journée.
-
D’accord Madame.
-
Vous pouvez disposer !
Sorcière,
pensé-je
Tia
Jackson
-
Je serais brève, dis-je à l’avocat de la
partie adverse. Nous demandons 1.000000fcfa de dommages et intérêts.
-
C’est un peu abusé non, se plaint-il, je te
rappelle …
-
Ce sera vous, je ne vous ai pas permis de me
tutoyer ! coupé-je
Harry me tape du pied sous la table, pour que je calme le
jeu. Mais je suis bien trop énervée ce matin pour être gentille ou conciliante.
Il regarde son client.
-
Vu comment c’est parti, un procès vous
couterait plus cher, je vous conseille d’accepter !
Le client cède, mon client est satisfait, le cabinet sera
satisfait mais je demeure autant énervée et l’autre avocat rancunier à ce que
je vois, il refuse de me serrer la main en partant. Tant pis. Il ne fallait pas
tomber sur un de mes mauvais jours.
-
Viens je t’invite ! me dit Harry en me
faisant un sourire compatissant.
Il m’emmène dans mon restaurant préféré. Celui dans
lequel on va toujours après une bonne affaire. Il n’est pas mon meilleur ami
pour rien il réussit même à me tirer les vers du nez. C’est Peter SIMA qui me
met de mauvaise humeur.
-
Donc tu comptes faire quoi ?
-
Je vais voir Aaron !
-
Tu es d’un entêtement Tia !
-
Mais pourquoi ne devrais-je pas le voir,
c’est la moindre des choses ! c’est vraiment quelqu’un que j’aime bien, je
lui ai fait de la peine, il vaut mieux remettre les choses à plat.
-
Mais alors explique-le-lui !
-
S’il me le demandait gentiment oui ! je
ne vais pas voir Aaron pour autre chose que de l’amitié, et puis j’ai 27 ans,
ce n’est pas à cet age qu’on va me surveiller !
Harry se moque.
Quand il me dépose à la maison. On trouve Peter debout contre sa voiture garée. Dans une autre circonstance j’aurais trouvé ça
sexy et charmant. Harry rigole.
-
Je serais bien descendu pour que tu me
présentes mais je crois bien que ce n’est pas le bon moment. Je veux le compte
rendu demain !
-
Un homme ne doit pas aimer le KONGOSSA, lui
dis-je en lui tirant la langue.
-
C’est un dur, ton fiancé !
-
Va-t-en Harry ! le chassé-je
Le gardien ouvre le portail pour laisser Harry sortir
quand je descends de la voiture…
-
Bonjour, fais-je en dépassant l’autre.
J’ouvre la maison et me dirige vers la chambre alors
qu’il me suit derrière. Il s’assoit au salon, c’est encore mieux parce que je
n’ai pas envie qu’il me suive.
Peter SIMA
Je suis allé tranquillement retirer la clé de la serrure
après avoir fermé à double tours. J’entends l’eau couler, je suppose qu’elle
prend sa douche. Elle sort quelques minutes plus tard, la serviette nouée
autour de la taille, les cheveux
mouillés. Si ce n’est pas de la provocation.
-
Je vais sortir, me dit-elle.
-
Tu me congédies, souris-je attendant qu’elle
se rende compte que la porte est fermée. Ok.
Je fais mine de me lever et sortir et quand je veux
ouvrir la porte. C’est fermé.
-
La porte est fermée, il me semble !
Elle s’avance pour vérifier et quand elle pose sa main
sur le poignet. Elle se rend compte que c’est fermé. Ses yeux lancent des
éclairs.
-
J’avais laissé la clé sur la porte, donne-la,
moi !
-
Tu pourrais venir la chercher !
Elle me toise.
-
Je vais me changer, quand je reviens laisse
la porte ouverte.
Elle se retourne dans la chambre. Quand je la suis, je
l’entends devant son armoire répéter :
-
Peter SIMA est un homme prétentieux,
autoritaire, brute, sauvage…
Je m’avance derrière elle.
-
C’est tout ?
Elle se retourne.
Je suis dangereusement proche d’elle…
-
Je pourrais compléter, dis-je en la plaquant
contre l’armoire, Peter SIMA est possessif, très possessif, jaloux aussi , on
ne peut pas m’en vouloir vu comment tu es belle…
Je capture ses lèvres, elle passe ses bras autour de mon
cou. Je la soulève pour la déposer sur ce lit, témoin déjà la veille de notre
passion.
***
Elle prend son téléphone.
-
Il est 19h, je dois aller rejoindre Aaron.
Dans le genre têtue et butée. Elle a le trophée.
-
J’ai besoin de m’excuser auprès de lui, c’est
important pour moi !
-
T’excuser de quoi ?
-
Avant que toute cette histoire ne nous tombe
sur le dos, Aaron également me faisait la cour, c’est un type bien. Ça me gêne
qu’il pense que je me suis amusée avec lui.
-
Tu tiens vraiment à lui ? demandé-je
résigné,
-
En ami. Je ne comprends pas pourquoi tu
refuses
-
Parce que je suis jaloux ! avoué-je
Surtout que le gars dont il est question, est plutôt bel
homme. Je l’ai vu !
Un sourire éclaire son visage. Elle revient poser sa tête
sur mon torse.
-
Ça signifie quoi, qu’on est un vrai couple
maintenant ?
Je la renverse sur le lit en me plaçant au-dessus d’elle.
-
La question ne devrait plus se poser. C’est
toi qui a peur de l’engagement pas moi….
-
Il va falloir qu’on redéfinisse tout ça
encore, sourit-elle ; mais pour l’heure laisse-moi aller voir Aaron !
-
D’accord, me résigné-je en retombant sur le
lit alors qu’elle descend pour s’habiller. Une tenue pas trop sexy quand même !
Elle rigole en enfilant une robe qui lui va comme un
gant. Peu importe la tenue, elle sera parfaite…
-
Tu es sur qu’il ne voudra pas plus que de l’amitié !
- Je suis fiancée tu oublies, fait-elle en me montrant son doigt ce qui m’amuse J’y vais ! à tout à l’heure, attends-moi!