Chapitre 11 : Demain est un autre jour.
Ecrit par Néfi
*****Une
heure plus tôt, dans la tête d’Alex*****
J’étais
assis sur le sable, à la plage, près de la maison. Le souffle du vent qui
venait s’éteindre sur mon visage me rappelait combien nous étions petits face à
la nature. J’adorais venir ici, prendre du temps pour moi, réfléchir et
méditer. Et Dieu sait que j’avais besoin de réfléchir. Ce bout de femme de
Dona, du haut de ses 16 ans, m’avait encore une fois totalement bouleversé.
J’avoue avoir été surpris de sa visite hier. Je m’attendais à tout sauf à ça.
Elle était toute belle dans sa robe jaune. Ses yeux, son sourire, ses lèvres
m’avaient rappelé l’effet qu’elle m’avait fait lors de notre rencontre à
Parakou. Dieu sait, qu’elle ne me laissait pas insensible. De toutes les femmes
que j’avais connues, aucune ne m’avait autant touché. J’aimais son côté à la
fois naif et mature, naturel et sensuel. Elle était d’une telle simplicité. Un
rien l’a faisait rigoler. J’avais l’impression d’être Jamel Debouzze avec elle,
tellement mes blagues que je trouvais nulles l’a faisait rire. Elle était
parfaite pour moi. Mais, elle ne me connaissait pas entièrement. J’avais peur
qu’elle découvre, ce qui me faisait vibrer, ce que j’étais vraiment. Et je suis
sûr, qu’une fois qu’elle le saura, elle s’enfuirait. Toutes les autres filles l’avaient
fait, pourquoi pas elle ? J’avais pourtant essayé de m’éloigner d’elle.
Ces quelques mois avaient été une réelle torture pour moi. Mais je ne voulais
pas prendre le risque qu’elle tombe encore plus amoureuse de moi, la rupture n’en
serait que douloureuse. Sa venue hier à la maison m’avait totalement surpris.
Dona chez moi ? Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais
imaginé ça. Ce petit bout de femme m’avait rendu KO. Il fallait que je l’oublie.
Non il ne fallait pas. Mon cœur saigne, rien que d’y penser ? Oh mon Dieu,
que-faire ? Que-faire ?
Il me
restait encore 1 mois à passer à Cotonou. Et si on en profitait simplement tous
les 2 ? Après, ces 1 mois, il
faudrait que je fasse une croix définitivement sur Dona.
********Retour
chez Dona***************
……Nous
étions ensuite au salon, en train de regarder la télévision, quand mon
téléphone sonna. C’était lui, et je devais prendre une décision.
Après quelques secondes d’hésitation, je craquai.
Je décrochai, tout en retenant mon souffle et en m’éloignant du salon. Il parla
en premier :
-
Salut Dona.
-
Salut Alex.
-
Eux, alors est-ce que ça te dit toujours ce
diner ?
-
Est-ce que tu le mérites Alex ?Tu mérites
que je perde encore du temps avec toi ?
-
Dis-pas ça Dona. Ecoute, notre conversation a
été interrompue hier. Je te propose qu’on se revoit ce soir, tu auras tout le
loisir de l’engueuler.
Je pouffai de rire. Ah ce garçon
savait me faire passer par des émotions contradictoires en une fraction de
secondes.
-
Passe me chercher à 20h.
-
C’est noté Dona.
-
Et sois à l’heure, sinon tu ne me reverras plus
jamais.
-
Je serai là bb. A ce soir.
Je lançai un
tchip retentissant.
« Et
bah bravo, tu t’es bien fait avoir ma cocotte » lança ma J.A. dégouttée.
Oui bon j’avoue,
j’aurais pas dû accepter. Mais je devais absolument savoir si cet homme tenait
à moi ou pas.
A 20h
tapantes, Alex m’appela. Il était là. Je finissais de me maquiller. Je portais
une robe Zara près du corps noir. J’avais mis autour de mon cou, un grand
collier à motifs couleur or, agrémenté de boucles d’oreilles et de bracelets
couleur or. Des escarpins noir se trouvaient à mes pieds. J’avais savamment
relevé mes braids en une queue de cheval. Mon maquillage était léger et j’avais
passé quelques gouttes de Trésor de Lancôme un peu partout sur moi. Je me
sentais coquette, mais pas en mode allumeuse. Je ne voulais pas laisser Alex
penser que j’étais encore à ses pieds.
Lui, m’attendait
debout, près de la portière côté passager. Il était mal beau avec sa chemise
blanche et son pantalon noir. Il sentait une odeur à la fois masculine et
sensuel. Je crus défaillir en lui faisant la bise.
-
Salut bb.
-
Salut Alex.
Ce furent
les seuls mots que nous échangeâmes jusqu’au restaurant. Chacun restait
silencieux et enfoui dans ses pensées.
Nous nous
installâmes à une belle table. L’ambiance était tamisée. Le restaurant
paraissait très chaleureux. Des bougies posées au centre de la table
convenaient parfaitement pour un diner romantique. Nous passâmes commande. Au
début du repas, j’étais un peu tendue. Je m’efforçais de ne pas lui montrer que
j’avais oublié. Mais je me dis que ça ne ferait que rendre l’ambiance terne. A
quoi bon lutter ? Autant passer un bon moment non ?
Nous
passâmes commande. Je pris un onglet de bœuf accompagné de frites et alloco,
tandis qu’Alex prit un dos de cabillaud avec son risotto aux champignons.
Il n’arrêtait
pas de me faire rire avec ses histoires, et ce jusqu’à la fin de la dégustation
du plat. Soudain, il s’arrêta :
-
Je t’aime Dona tu sais, ne fais pas attention
aux apparences.
-
Je t’aime aussi Alex, mais c’est vraiment
difficile de te suivre.
-
Je sais Dona, je n’ai pas été forcément présent.
Mais crois-moi, ma vie est tellement compliqué. Ce n’est pas facile d’être l’aîné
de la famille.
Oui effectivement, c’était lui le
grand-frère, il avait un petit-frère et une petite-sœur. Mais pourquoi me parlait-t-il
de sa famille soudainement.
-
Que se passe-t-il avec ta famille ? Rien de
grave j’espère, lui demandai-je soucieuse.
-
Non rien de grave, mais juste beaucoup de choses
à gérer en même temps.
-
Je peux comprendre cela, mais tout est une
histoire de priorité dans la vie. Organise-toi.
-
Je fais de mon mieux, rassure toi.
Il me touchait. Il devait avoir des problèmes. De
quoi pouvait-il s’agir ? Il me paraissait tout d’un coup mystérieux.
-
Tu peux tout me dire Alex. Confie-toi à moi s’il
te plaît.
-
Ne t’inquiète pas Dona.Ca va aller.
La soirée se termina dans une bonne
ambiance. Alex ne m’en dit pas plus. OK, j’allais faire avec. Avais-je
réellement le choix ?
Nous sortîmes du restaurant, main
dans la main. Il était environ 23h. L’air frais de Cotonou me fit du bien. Alex me ramena à la maison. Dans la voiture,
il y avait un CD d’Aretha Franklin. Il tenait le volant avec sa main gauche car
sa main droite se trouvait dans la mienne. Devant ma maison, il sortit de la
voiture, m’ouvrit la porte et me fit un bisou sur le front :
-
Bonne nuit bb. Merci pour cette merveilleuse
soirée me dit-il.
Je ne répondis pas. Je me blottis
très fort contre son torse.
-
Merci Alex. Bonne nuit.
Je rentrai chez moi, et m’endormis,
le sourire aux lèvres. Demain est un autre jour.