Chapitre 113

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 113⚜️


Après s’être longuement amusée dans sa voiture avec un petit voyou du coin, Imelda lui donne rendez-vous pour plus tard dans la nuit. Elle retourne au motel et en entrant dans la chambre, elle est accueillie par l’odeur fétide des selles et des urines, celle métallique du sang et de celle nauséabonde des vomissures.


 Simone est dans un piteux état, le visage baignée de larmes, elle est bâillonnée donc on entend juste des petits bruits qui s'échappent de sa gorge comme un animal en pleine agonie et sa respiration qui est de plus en plus rude. Imelda se pince le nez, s’approche d’elle et lui retire ce qu’elle a devant la bouche. Elle a le sang qui lui sort par les oreilles, le nez, la bouche. 


Imelda : Tu as vraiment foutu cette chambre en l’air hein, impossible pour de dormir encore ici. J’avais l’intention de te laisser bien souffrir jusqu’à demain mais l’odeur est insupportable. 


Simone essaye de parler mais aucun son ne sort de sa bouche, elle ne peut faire le moindre mouvement, elle a le cœur qui bat très lentement. Imelda sort le raticide, le met dans un gobelet en plastique avec de l’eau du robinet. 


Simone : Bon Tata, voilà ton dernier nectaaaar. Là j’ai bien dosé, ton cœur va s’arrêter. On va mettre ton corps dans la voiture et après on ira te jeter quelque part comme le déchet que tu es.


Elle se courbe pour lui faire boire puis tout à coup, elle se redresse. 


Imelda : Tu pèses même combien de kilos toi ? Si on traverse le petit couloir du motel là avec ton corps dans les bras, le gérant là… hummm… Il va forcément trouver ça bizarre. Et s’il appelle la police, ça va me créer plus de soucis que je n’en ai déjà. 

J’ai déjà la police à les trousses, il ne faut pas que j’attire l’attention. Mais donc je sors d’ici comment avec toi maméé ? À moins que ce soit le gérant qui m’aide. Mais je n’ai plus d’argent à dépenser comme avant sur les gens qui doivent m’aider à faire le boulot. 


Imelda renverse le poison qui est dans le gobelet, elle range les sachet de poison dans son sac. Elle détache Simone, elle affiche une mine dépitée et sort de la chambre en flèche. Dès qu’elle arrive à la réception, elle trouve le jeune homme qui gère. 


Imelda(affolée) : Monsieur venez m’aider ma tante est en train de mourir s’il vous plaît ! 


Le gérant(confus) : Comment ça elle est en train de mourir ? 


Imelda : Cet après-midi, quand je partais, elle se plaignait du mal d’estomac. On s’est dit que c’est sûrement le poisson braisé qu’on a mangé hier au carrefour qu’elle n’a pas bien digéré ou que c’était une petite intoxication alimentaire à cause du manque d’hygiène. Mais là je l’ai retrouvé au sol, le sang lui sort de partout. 


Imelda finit par réussir à faire couler des larmes. Le gérant prend pitié. 


Imelda : Venez m’aider à la mettre dans la voiture s’il vous plait, c’est comme ma mère. 


Le gérant et Imelda arrivent dans la chambre. 


Le gérant(choqué) : Ça c’est peut être un empoisonnement. 


Imelda(poussant un cri) : Quoi ? Comment ça ? Les empoisonnements sont courants dans le coin ? 


Le gérant : Ah vous savez que dans un petit coin comme ici, on remarque vite quand vous êtes étranger ou pas. Vous conduisez une jolie petite caisse et vu vos vêtements on sent que vous avez les moyens. Peut être que les gens se sont… 


Imelda(éclate en sanglots) : Oh Seigneur ça quel problème ? Elle ne peut pas mourir, c’est comme ma mère. Aidez moi à la mettre dans la voiture, je vais rouler jusqu’à l’hôpital le plus proche. 


Simone n'a pas la possibilité de sortir le moindre mot, elle regarde la petite scène magistrale que sa nièce déballe sous ses yeux, elle n’en croit pas ses yeux. 


Le gérant : Calmez vous, si elle arrive à temps à l’hôpital, ils pourront peut-être encore faire quelque chose. 


Imelda : Oh Seigneur aide-moi. 


Ils soulèvent Simone et traverse le couloir puis débouchent sur la cour où ils installent Simone dans le véhicule. 


Le gérant : Je vous aurais bien accompagné mais je ne peux pas laisser le motel seul. Si mon père remarque mon absence, il ne va pas apprécier. 


Imelda :Ne vous inquiétez pas, vous avez déjà beaucoup fait jamais je n’aurai pas la transporter toute seule. 


Elle retourne dans la chambre en courant et ressort avec son sac à main et ses clés de voiture. Elle démarre en trombe puis après quelques kilomètres, elle se gare. Il est 2h 30, elle téléphone au gars avec qui elle a passé l’après-midi, elle lui parle pendant 5minutes et raccroche. 

Elle sort la petite bouteille d’eau qu’elle a dans le sac, elle met le reste du raticide et se tourne pour le faire boire à sa tante. Elle se redresse dans son siège et reste un moment dans le silence. Puis prend la parole. 


Imelda : Je sais que je n’ai jamais été une fille bien, j’ai toujours été une incomprise mais c’est pas grave. Avec ma mère, on n'a jamais eu de relation parce qu’elle voulait que je sois d’une certaine manière et moi j’ai toujours voulu être d’une autre manière. Voilà pourquoi j’ai jamais été proche d’elle et que j’ai toujours préféré mon père. Il était celui qui me comprenait quand tout le monde ne le faisait pas, il me soutenait toujours, me protégeait. Quand tu m’as montré un certain intérêt, que tu as tendu ton oreille pour écouter mes plaintes, que tu m’as soutenu dans mes plans, j’ai eu l’impression de vivre cette relation d’une maman et sa fille. J’ai vraiment cru que tu m’aimais, que comme tu avais perdu Daniel, que tu m’avais en quelque sorte fait une place dans ton cœur vu que ton fils n’était plus là. 

C’est la raison pour laquelle, depuis tout ce temps où tu me parlais un peu d’une certaine façon, je faisais un effort de passer l’éponge. Grande a été ma déception quand j’ai su ce que tu pensais réellement de moi. Ce que tu as fait de moi et ce que tu étais sur le point de me faire. Je n’ai pas hésité à t’empoisonner parce que de ton côté, l’hésitation n’a pas traversé ton esprit.

 Si j’ai fait payer très cher à mes ennemis à cause des injures, du mépris et du rejet, c’était évident que je n’allais pas passer par quatre chemin pour toi. Tu as déclaré la guerre à Angèle pour ton fils, tu pourras enfin le rejoindre. 


Ne supportant plus l’odeur, elle descend du véhicule et allume une cigarette après avoir fermé les portières. Elle tire plusieurs bouffées en regardant régulièrement sa montre. 


Simone est subitement prise de spasmes violents, elle a les yeux qui se révulsent. La mousse mêlée à du sang sort de sa bouche et sa respiration devient encore plus laborieuse. Son corps se raidit et le sang coule à flot de tous les orifices de son corps. Son cœur qui s’était mis à battre extrêmement vite, s’arrête au bout de deux minutes. 


Le type d'Imelda, se pointe une quinzaine de minutes plus tard. 


Le type : Alors je suis là. En quoi puis je t’aider ? 


Imelda : Tu m’as dit que tu n’as pas froid aux yeux ? 


Le type : Vraiment pas… 


Imelda : Ma tante et moi, on est venu dans la région pour voir un féticheur à cause de ses problèmes de santé. Ça fait quelques jours qu’elle a commencé le traitement chez lui mais ce matin son état de santé s’est très vite dégradé et à l’heure actuelle, elle a rendu l’âme. Je ne veux pas me trouver dans des problèmes quand on va me demander de justifier ce qu’il s’est passé dans le temple de cet homme. Si encore elle était morte là bas, mais elle est morte avec moi. Comment je vais expliquer que ce sont des substances que le Monsieur lui a donné à boire qui ont donné un tel résultat? 


Le type : Je vois. Tu veux donc que je t’aide à te débarrasser du corps ? 


Imelda : C’est ça. 


Le type : Je t’aide à la jeter dans la Louetsi (fleuve) et tu me donnes 50.000 FCFA et une bonne partie de Ken (sexe). 


Imelda : D’accord.


Le gars termine de tirer de grosses bouffées sur son bâtonnet de chanvre puis l’écrase avec sa chaussure. Ils montent tous les deux dans le véhicule et roule jusqu’à arriver pas loin du fleuve. Il est pratiquement 3h du matin, tout les alentours sont endormis. Ils sortent le corps de Simone et le jettent dans le fleuve. 


Le type :Tu sais quand même qu’elle ne va pas couler j’espère. Son corps va flotter et être emporté par le courant et il va certainement s’échouer un peu plus loin d’ici. Donc on va la retrouver. Les poissons auront peut-être déjà fait leur boulot. 


Imelda :C’est pas un problème. Je serai parti d’ici. Et d’ailleurs elle n’a aucun papier sur elle pour l’identifier.


Le type : Ok… 


♤~~~~~~~♤

La journée du lendemain serait très longue et extrêmement chargée en émotions. Dans la matinée se tiendrait l’enterrement de Michelle à Libreville, puis celui de Brian en après-midi dans son village à Mitzic. Les enfants n'ont pas le droit d'assister aux enterrements, et le soucis c’est qu’il n’y a personne pour les garder vu que Marina est en congé.


Justine ne sait donc pas à qui laisser la garde des petites. Puis finalement elle téléphone à Jules pour savoir s’il peut prendre Hope et Farrell pour la journée ce dernier accepte sans hésiter. 

Le lendemain à 07h, Joyce gare devant le domicile de Jules, elle descend du véhicule et appuie sur la sonnerie. 2 minutes plus tard, Taïssa ouvre le portail. 


Taïssa : Bonjour Joyce. 


Joyce : Bonjour Taïssa. Comment vas-tu ? 


Taïssa : Ça va et toi ?


Joyce : Ça essaye d’aller, merci. Je suis venue pour…


Taïssa : Oui je sais pourquoi tu es là, Jules m’a informé hier. 


Joyce : Ah d’accord, j’espère que ça ne te dérange pas.


Taïssa : Pourquoi ça va me déranger ? C’est sans souci. 


Joyce : Ok merci beaucoup. 


Joyce ouvre la portière et fait descendre les petites, elle leur fait de gros bisous et Taïssa les emmène à l’intérieur. Pendant que Joyce sort les affaires de la voiture, à ce moment Jules se pointe accompagné de Dan et Vanessa. 


Jules : Bonjour Joyce. 


Joyce : Bonjour Jules. Salut Dan. 


Dan : Ça va Joyce ? 


Joyce : Euh oui, ça va merci. 


Vanessa(la voix douce) : Juju je vais déposer ça à la cuisine, je vais préparer un vrai festin.


Vanessa entre dans la maison en compagnie de Dan en les laissant là. 


Joyce : Merci de garder les petites pour nous. 


Jules : Pas besoin de me remercier. Farrell c’est ma fille et j’aime beaucoup Hope. Elle est adorable cette petite, donc ça ne me dérange en rien. Et c’est une épreuve difficile pour vous, si je peux aider pour vous soulager, n’hésitez pas. 


Joyce : Ok merci…bon voilà les affaires des petites, on passera les récupérer ce soir ou demain. 


Jules : Ça marche.


Joyce : Euh Jules ça fait plus de 3 jours que je t'appelle, tu ne décroches. Mes messages, tu les as ignorés. Je pensais que c’est parce que tu étais fâché contre moi à cause de l’histoire avec Giscard mais à ce que je vois ce n'est pas forcément ça la raison. 


Jules : À ce que tu vois… Et qu'est-ce que tu vois ? 


Joyce : À ce que je vois tu es très occupé avec autre chose ou je dirais plutôt avec quelqu’un d’autre et…


Jules : Joyce tu es en deuil, ce n’est clairement pas le moment adéquat pour des reproches à deux balles. Tu as une lourde journée qui t’attend aujourd’hui, concentre toi sur ça et laisse les futilités de côté pour le moment. 


Joyce : Si tu savais que tu étais engagé dans autre chose, pourquoi tu… Enfin bref ! Je ne sais même pas à quoi je pensais, bon j'y vais. Prends bien soin des petites.


Joyce monte dans son véhicule et observe Jules pendant quelques secondes avant de démarrer. Jules porte les sacs jusqu’à la maison il trouve Dan en train de jouer au salon avec les enfants. 


Jules : Où sont Vanessa et Taïssa ? 


Dan : Taïssa est dans sa chambre et Vanessa à la cuisine. 


Jules se rend dans la cuisine où il trouve Vanessa qui écaille du poisson.


Vanessa(souriante) : Oh tu es là Juju !


Jules : Premièrement mon prénom c’est Jules pas Juju. Deuxièmement, je ne sais pas en quelle langue il faut que je te parle. J’ai beau te répéter les mêmes choses mais tu n’as pas l’air de comprendre. C’est vraiment pas avec n’importe qui qu’il faut sortir dans cette vie, parce que pour s’en débarrasser c’est pire qu'un chewing-gum sous la semelle. 


Vanessa : Mais Jules pourquoi tu me parles comme ça ? 


Jules : Vanessa toi et moi c’est fini depuis des lustres et je n’ai pas l’intention de me remettre avec toi. Il faudra bien qu’à un moment donné ça rentre dans ta cervelle. On a gardé une relation courtoise, on peut se dire bonjour, prendre des nouvelles en passant mais ça s’arrête là. Tu nous as trouvé en train de faire de petites courses Dan et moi, tu as trouvé le moyen de t’incruster pour choisir les articles. J’ai eu envie de te dire qu’on avait pas besoin de ton aide pour choisir le poisson.

 C’est Dan qui a demandé que je te laisse faire pour ne pas te frustrer mais je savais déjà que c’était une mauvaise idée parce que tu en profiterais pour me coller. Et j’avais raison, tu as joué l’intéressante devant Joyce et là je te trouve en train d’écailler le poisson. Vanessa je ne suis pas le seul homme sur Terre, c’est quoi cette obsession que tu as ? Je n’ai vraiment pas besoin d’une ex pour me coller aux basques. 


Vanessa : Je sais que c’est à cause d’elle. Et si c’est parce qu’elle t’a donné un enfant, sache que moi aussi je peux te… 


Jules : Sors d’ici pardon ! Rince tes mains et tu t’en vas. Je n’ai pas envie d’être sérieusement désagréable avec toi. Je ne vois pas pourquoi tu es toujours en train de tout ramener à Joyce. 


Vanessa : Tu l’aimes ? 


Jules : Je t’ai dit de t’en aller s’il te plaît. 


Vanessa se lave les mains et s'essuie avec un torchon. 


Vanessa : Toi et moi, on faisait un beau couple. Je suis sûre que si elle n’était pas dans le tableau, tu m’aurais redonné ma chance. 


Jules : Mais comme tu vois, elle occupe une grande place dans ce tableau. Maintenant rentre chez toi. 


Elle regarde Jules un moment, la douleur dans le regard puis elle sort de la cuisine. Elle récupère son téléphone au salon et sort de la maison. Jules retrouve Dan et Taïssa au salon. 


Jules : Taïssa, pourquoi tu l’as laissé entrer dans ma cuisine ? 


Taïssa : Tu as déjà dit que je suis sauvage un genre, que c’est ta maison ici. Je te vois arriver avec elle et c’est moi qui vais la chasser ?  


Jules : Dan, tu connais ma position vis-à-vis d’elle, arrête de l’encourager à s’accrocher… Je m’en fou qu’elle se sente frustrée ou pas. 


Dan : Oh mais… bon bref. J’ai compris. Et quelle est ta position vis-à-vis de Joyce ? 


Jules(surpris) : Comment ça ma position vis-à-vis de Joyce ? 


Taïssa : On a entendu la question que Vanessa t’a posé, « tu l’aimes ?». Tu as éludé la question ? Pourquoi ? 


Jules : Parce-que je n’ai pas à répondre à cette question si je n’en ai pas envie. Maintenant, va préparer. Fais le Mbongo et que ça saute ! 


Taïssa(amusée) :Tu ne réponds pas, nous quoi ? Vu qu’on a déjà la réponse. 


Dan et Taïssa éclatent de rire avant que cette dernière ne parte à la cuisine. 


Jules : Je ne veux aucun commentaire Dan. 


Dan(sourire) : Je t’ai dit que j’avais l’intention de parler ? Si vos cœurs battent à l’unisson, nous quoi dedans ? 


Jules(chuchotant en souriant) : Enf*oiré ! 


Les deux éclatent de rire avant que Jules ne prennent place à côtés des deux princesses qui sont plongées dans les dessins animés. 


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Vu les conditions de la mort de Michelle, Alexis avait demandé à ce que le cercueil de Michelle soit scellé depuis la morgue. Il avait passé une très mauvaise nuit en sachant qu’il s’apprêtait à mettre celle qu’il avait tant aimé dans la terre. Cette fille avait qui il s’était bien senti, avec qui il avait eu beaucoup des projets, avec qui il avait voulu construire une famille.


Aujourd’hui elle n’était plus, elle n’avait laissé que les souvenirs, les regrets et deux filles dont il avait promis prendre soin. 

Personne n’avait passé une bonne nuit en pensant à deux personnes chères à leurs cœurs à qui il fallait faire les adieux. C’est le cœur lourd que le cortège a pris la route du cimetière.



Notre amour face aux...