Chapitre 114

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 114⚜️


Quand ils reviennent de l’aéroport, ils s'asseyent tous dans le salon chez Justine . Angèle et Joyce apportent des boissons rafraîchissantes pour tout le monde.


Justine : On a raccompagné deux de nos êtres chers à leurs dernières demeures. Que la terre leur soit légère et qu’ils puissent enfin reposer en paix. 


Tous : Amen ! 


Angèle : Jo, tu es très silencieuse depuis qu'on a pris l'avion. 


Joyce : Je...j'ai un mot à dire et depuis un moment c’est en travers de ma gorge, il faut que ça sorte. 


Lionel : Qu’est-ce que c’est ? 


Joyce : Depuis que papa est décédé, vous avez fait un très gros effort pour essayer de combler le vide de son absence. Maman tu t’es saignée, à sa mort tu entretenais 2-3 boulots pour qu’on ait toujours à manger. Pour qu’on ait un toit sur nos têtes, pour l’électricité, l’eau et pour qu’on aille toujours à l’école. J’ai toujours été la petite princesse de la famille et je me souviens Alexis et Lionel, que vous preniez des boulots de vacances pour que je puisse avoir des cadeaux à Noël. Je n'ai jamais ressenti le manque du matériel, vous vous êtes toujours assuré de vous priver dans l'ombre pour que je puisse tout avoir. 

Je n'ai jamais ressenti le manque sur le plan affectif parce que vous m'avez couverte d'amour tous les 3. Lionel tu as financé nos études à l’étranger. Quand j’ai arrêté les études en licence, et que j’ai voulu me mettre à la peinture, tu as financé ma formation. 


J’ai voulu avoir ma boîte de nuit, Alexis et toi avez mis les moyens pour ça. Si aujourd’hui je gagne mon propre argent c’est à vous que je le dois.

Je pouvais me lever un matin et dire que je veux aller à Paris, Alexis tu sortais l’argent. C’est une nouvelle voiture que je veux, Lionel tu achètes. Malgré mon mauvais comportement, mes lacunes, mes écarts de conduite, à chaque fois que j’ai eu besoin d’une oreille pour m’écouter, une épaule où pleurer, tous les trois, vous avez toujours été là. Je sais que vous avez toujours pensé que c'est parce que j'ai été choyée que suis devenue la mauvaise fille que j'étais, mais ce n'est pas totalement vrai. Il y a des enfants qui sont choyés par leurs parents et qui deviennent de bonnes personnes, ce n'est pas tous qui deviennent arrogants ou hautains.  


Imelda est dans ma vie depuis que j’ai 17 ans, vous ne la connaissiez pas juste parce que je ne l’avais jamais emmené à la maison. 

Je savais que si maman la voyait, elle ne l’apprécierait pas principalement à cause de la façon dont elle s’habillait, sa façon de se comporter. Et quand elle m’a fait savoir bien plus tard que Lionel l’intéressait, j’ai essayé de l’en dissuader. 


Ce n’était pas ton style de femme et maman n’allait jamais accepter de l’avoir pour belle fille. Mais elle m’avait dit qu’elle se débrouillerait pour t’avoir.

Quand je suis arrivée en Afrique du Sud et que j’ai vu le changement vestimentaire de « Madame Akan », je me suis dit Angèle que tu avais profité de la convalescence de Lionel pour te rapprocher de lui et l’éloigner de nous. Je me suis donc dit que je ne vois pas Imelda en belle sœur mais encore moins Angèle. 

Je me suis dit que c’est mon amie, elle allait toujours préserver mes intérêts et ne pas chercher à l’éloigner. Je l’ai donc fait venir et jusqu’à Libreville, elle a continué à te suivre partout. Quand il y a eu l’histoire de la drogue, je me suis éloignée, j’étais déçue et furieuse. On ne se parlait plus jusqu’à ce qu’elle débarque avec son histoire de bébé. 


J’ai défendu cette grossesse ici, envers et contre tous. Je me disais que l’enfant n’était pas coupable d’avoir une mère aussi écervelée. Mais je lui disais sans cesse de t’oublier parce qu’elle-même avait tout gâché. 

Il y a eu plein de truc entre temps mais je l’ai beaucoup aimé donc je me disais que notre amitié pouvais continuer, que quand on aime quelqu’un on l’accepte avec ses manquements. C’est là où a été mon erreur parce que je l’ai beaucoup sous estimée. Je la savait capricieuse, lunatique, peste mais pas psychopathe, criminelle. J'ai trahi ma famille pour une étrangère


Pendant que Joyce parle, elle a le visage baigné de larmes. Les autres l’écoutent en silence. 


Joyce : Vous m’avez tout dit sur elle. Maman a essayé de m’ouvrir les yeux, m’éloigner de cette amitié. Mais je n’ai pas écouté. Mon monde parfait s’est écroulé quand j’ai vu cette fille sur le point de tuer mon enfant, Dieu seul sait la douleur que j’ai ressenti à ce moment. Je venais de découvrir que j’alimentais un serpent sans le savoir. Angèle malgré la façon trash dont je t’ai traité, quand j’étais sur le point de mourir, tu es venue à mon secours. Tu étais à mes côtés quand j’étais enceinte, tu me massais les pieds le soir. 


Tu m’as donné une grande leçon de vie. Je sais que notre rapprochement n’a pas plu à Imelda, elle me le faisait savoir subtilement et je sais que c’est l’une des raisons pour lesquelles elle a introduit mon nom dans sa liste des personnes à abattre. 

Je ne vais plus rappeler ici, tout ce qu'Imelda a fait. Tous les malheurs qui se sont abattus sur cette famille, les pertes en vie humaine, les traumatismes, tout est de ma faute. 


Elle s’est mise à genoux devant tous, elle pleurait. 


Joyce : Trouvez la force dans vos cœurs pour me pardonner. Vous avez tous eu des chocs irréversibles et toute une vie à m’excuser ne suffirait pas pour réparer ce qui a été cassé. J’ai l’impression d’avoir le sang d'Aida, de Michelle, de Brian sur mes mains. Je vous demande pardon à tous, vous êtes ma famille, je vous aime tellement. 

Trouvez en vous la force de me pardonner je vous en prie. Cette amitié m’a explosé en pleine face en brûlant ma famille par la même occasion. 


Sa voix se brise davantage et elle éclats encore plus en sanglots. Elle a les yeux rougis, les mains tremblantes. Justine ouvre ses bras et Joyce vient se mettre à genoux devant elle. 


Joyce : Maman j’aurais dû t’écouter, je… 


Justine(en larmes) : Te voir pleurer me brise le cœur Joyce. Mon cœur de mère ne le supporte pas s’il te plaît. Tu n’as pas écouté oui mais tu ne peux pas prendre sur ton dos les fautes de cette fille. Il faut que tu te pardonnes. 


Justine a pris son pagne pour lui essuyer le visage. 


Joyce se lève ensuite et au moment où elle veut se mettre à genoux devant Lionel et Angèle qui sont assis côte à côte, ce dernier la stoppe. 


Lionel : Ne fais pas ça Joyce, tu n’as pas à t’agenouiller devant nous. Nous ne sommes ni Dieu ni ta mère pour que tu le fasses. Je ne t’en veux pas et je sais que c’est pareil pour tout le monde ici. Oui tu as encouragé Imelda au début, tu l’as fait entrer dans nos vies. Oui, mais tu ne peux pas prendre la responsabilité des actes d’une personne adulte, majeure et vaccinée. Et te concernant personnellement,on aurait peut-être dû être moins laxistes avec toi,surtout moi. Aujourd'hui,ce qui est fait est fait,on ne peut pas remonter le temps pour corriger nos erreurs passées mais on peut s'en inspirer pour mieux faire les choses demain. 


Joyce regarde Angèle… 


Angèle : Jo ce n’est clairement pas moi qui peut t’en vouloir chouchou. Oui tu t’es comportée comme une vraie peste mais quand tu as réalisé que je n’étais pas ton ennemie, tu t’es rapprochée de moi. J’ai découvert un bijou en dessous de cette petite fille pourrie gâtée. Gentille, attentionnée, sensible. 

Je ne le dis pas pour te faire plaisir, je le pense vraiment. Imelda est la pire des choses qui ait pu nous arriver à tous, à toi également. C’est à nous tous de guérir ensemble et je sais que devant tout ira bien. On sourira à nouveau. 


Joyce est restée environs plusieurs minutes aux côtés de Lionel et Angèle. Alexis essuie les larmes qui coulent sur ses joues lorsque Joyce vient se poster devant lui. 


Joyce(doucement) :Al je… 


Alexis : Sèche tes larmes Joyce. Tu n’as pas à me demander pardon. T’excuser pour tout ce qui s’est passé, c’est quelque part comme si tu retirais à Imelda ses péchés pour les porter à sa place. 

Quand tu as un adulte, majeur et vacciné en pleine possession de ses capacités physiques et mentales. Cette personne porte la responsabilité de ses actes.

Je suis content que tous ces derniers mois et les épreuves, t’ont fait changer. La femme que tu es aujourd’hui est très différente de celle d’avant et pour ça je suis fier de toi. 


Joyce s’est blottie dans les bras de son frère. 


Justine(sourire) : Vous m’avez encore fait pleurer, avec toutes les larmes que j’ai déjà versées. Mais au fait, demain Sophie va à l’école, il faut aller la chercher chez Jules. 


Lionel : Quand on a fini avec l’enterrement de Michelle et qu’on l’a déposé chez Jules avant d’aller à l’aéroport, on aurait dû la laisser avec ses affaires de l’école. De cette façon demain matin elle serait allée au lycée de chez Jules. 


Alexis : Je peux aller les chercher. 


Joyce : Je viens avec toi. 

♤~~~~~~~♤


Alexis gare devant le domicile de Jules à 18h00, il descend suivi de Joyce. Il sonne et Jules ouvre quelques minutes plus tard. 


Jules : Oh Bonsoir à vous. 


Alexis/Joyce : Bonsoir Jules


Jules : Entrez. 


Ils prennent place au salon…


Alexis : Comment vas-tu Jules ? 


Jules : Moi ça va. C'est plutôt à moi de te demander comment tu vas. Après tous ces mois difficiles privé de ta liberté et le fait d’enterrer des êtres chers le même jour.


Alexis : Ah c’est pas facile, c’est même très dur mais je me dois d'être fort. Aujourd'hui j'ai 2 vies qui dépendent de moi, je ne peux pas me permettre de flancher. L'épreuve qu’on traverse actuellement est difficile mais tout ira bien .


Jules : Oui tout ira bien, Dieu fera grâce. (il regarde Joyce) : Et toi tu tiens le coup ? 


Joyce : Pas trop le choix mais je tiens. Où sont les enfants ?


Jules : Hope et Farrell sont dans la chambre devant les dessins animés, vu que je regardais le match ici avec Dan. Sophie est allée au fast-food avec Taïssa, elles ne vont plus tarder.


Joyce : Je peux aller voir les petites ? 


Jules : Oui bien sûr. Au fond du couloir, la porte de gauche. 


Joyce : Ok merci. 


Joyce se lève et va retrouver les petites, dès qu’elle entre dans la chambre le visage des petites s’illuminent.


Farrell :Mama ! 


Hope : Tata Jojo, tu es là…


Joyce(sourire) : Salut mes bébés, vous allez bien ? 


Elle s’assoit sur le lit près d’elles et les couvre de bisous, puis se met à les chatouiller. Les petites se tordent de rire, ce qui fait du bien à Joyce après les larmes de ces derniers jours. 

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Jules : Tu prends une bière ? ou tu veux boire autre chose ?


Alexis : Je veux bien de l'eau, je n’en n’ai pas bu depuis hier, je me suis gavé de café depuis ce matin. 


Jules : Aïe ! doucement avec la caféine, je vais te chercher de l’eau.


Alexis : Jules vraiment merci beaucoup pour…


Jules : Ah non, tu n’as pas à me remercier c’est avec plaisir que je les ai gardées ici.


Jules entre dans la cuisine et à ce moment, Taïssa fait son entrée avec Sophie, les bras chargés de paquets. 


Sophie(sourire) :Ya Al, tu es là ? J’ai reconnu la voiture de Ya Joyce, je pensais que c’est elle qui était venue nous chercher. 


Alexis :Elle n’avait pas la force de conduire, on est donc venu ensemble. 


Taïssa et Alexis se dévisagent un court instant. 


Alexis :Bonsoir…


Taïssa le regarde et continue à la cuisine…


Sophie : Je vais rapidement manger et ranger nos sacs. 


Alexis : Mange tranquillement. On vous aurait même laissé encore ce soir et on serait passé vous prendre demain dans la journée. Mais étant donnée que demain tu as école et que tes affaires ne sont pas ici, voilà pourquoi on est passé vous chercher. 


Sophie :D’accord… 


Jules revient avec une bouteille d’eau et un verre qu’il tend à Alexis. Il se rassoit et discute un moment avec Alexis pendant que Sophie déguste son cheeseburger frite. 


Jules : Tu ne veux pas manger un bout ? 


Alexis : Ah non merci, j’ai l’estomac dans les chaussettes. Je n’ai pas faim, j’ai le cœur comprimé à tel point que l’appétit a foutu le camp. 


Jules : Ouais j’imagine. Mais il te faudra faire un effort à un moment donné. 


Alexis : Oui je sais… 

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La veille Imelda avait donné de l’argent au gérant pour qu’il prenne quelqu’un pour bien nettoyer la chambre où il y avait le sang, les urines, les vomissures et les selles de Simone. Elle ne pouvait plus y dormir donc elle s’est prise une nouvelle chambre. Elle est alors profondément endormie lorsqu'elle se met à faire un énième rêve.

Elle est assise dans un restaurant où elle commande un véritable festin et pendant qu'elle attend sa commande, elle sirote du bon vin. Elle est plongée sur son téléphone quand on lui pose une magnifique assiette pleine de fruits de mer qui sent divinement bon. Elle commence à manger avec appétit. 


Imelda(en extase) : C'est délicieux ! J'avais fait un mauvais rêve où je mangeais du poisson braisé dans un bled « mitueux » avec Tata Simone, mais ce n'était qu'un cauchemar. Voilà ma vraie vie et le repas royal que je mérite. Trop bon ! 


-Contente que ça vous plaise Mademoiselle…


Imelda lève la tête pour regarder la serveuse qui est toujours devant elle, ses yeux tombent sur Michelle Reteno qui la regarde avec un large sourire. Le cœur d’Imelda fait un bond dans sa poitrine, elle baisse automatiquement les yeux sur son assiette. Ce n'est plus des fruits de mer qu’il y a à l’intérieur mais plusieurs souris mortes pleines d’asticots.


Imelda est prise d'un haut-le-cœur, elle pousse un cri strident et se lève prestement de la table. Elle quitte le restaurant comme quelqu'un qui a le feu aux fe*sses, en arrivant dans la rue elle se retrouve automatiquement dans un lac plein de sang. Elle s’agite dans tous les sens pour sortir de là mais elle a la sensation que des mains l’attirent vers le fond. Elle finit par s'y noyer.


Imelda(criant) : Non !


Elle se réveille en sursaut et s'assoit sur le lit, elle est en sueur le cœur battant à tout rompre. 


Imelda : Quelqu'un ne peut pas souffrir comme ça, c'est quelle vie ?!!


Quand elle baisse les yeux, elle se rend compte que les draps sont couverts de sang. Elle se lève rapidement du lit et court s'enfermer dans la salle de bain où elle s'assoit par terre contre la porte. Elle pleure pendant un bon moment, tremblant comme une feuille.


Imelda se déshabille et prend une bonne douche pendant 30 min. En sortant de la salle de bain, les draps qu’elle avait vu couverts de sang sont à nouveau propres, plus aucune tâche. 


Imelda : Mais donc on ne s’arrête plus seulement dans les rêves ? Je vois déjà des choses qui n’existent pas en étant éveillée ? Cauchemars, Ok mais hallucinations, ça c’est la porte vers la folie. Michelle Reteno, tu es une menteuse. Je dois régler ça ! 


Elle s'habille et décide d'aller prendre un verre dans le bar du motel vu qu'elle ne peut pas dormir en paix.

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20 min plus tard, Sophie va déposer les sacs dans la voiture. Jules et Joyce ont installé les petites à l’arrière du véhicule. Jules leur fait de gros bisous avant de refermer les portières. 


Sophie : Ya Jules, euh merci beaucoup. 


Jules(clin d’œil) : De rien ma puce, tu reviens quand tu veux. 


Elle monte à son tour dans le véhicule. 


Joyce : Euh tu sais où est Alexis ? 


Jules : Il est allé se soulager. 


Joyce : Ah ok… 


     ~~~~~~

Quand Alexis termine de se soulager, il se lave les mains et à ce moment Taïssa entre dans les toilettes. 


Taïssa : Oh ! Je ne savais pas qu’il y avait quelqu’un.


Alexis : C’est pas grave. 


Taïssa : Quoi tu crois que j’étais en train de m’excuser comme ça ? 


Alexis : Tu vas commencer à t’excuser par où ? Je vois bien que la folie n’est pas descendue, et que tu es toujours aussi mentalement instable et surtout très impolie. 


Taïssa : Voit moi quelqu’un! Toi qui a trop de bonnes manières, tu ne sais pas que quand on rentre dans les toilettes, on verrouille la porte ? 

 

Alexis : Et comme tu es trop aveugle et sourde, tu n’as pas entendu l’eau couler ni vu la lumière allumée depuis le bas de la porte pour déduire logiquement qu’il y a quelqu’un dans les toilettes ? Donc soit tu n'es pas très intelligente ou alors tu es tout simplement perverse. Tu cherchais à poser tes yeux sur quelque chose qui n’est pas de ton âge ? 


Taïssa(choquée): Que quoi? Mon cher si ce sont les techniques d’approche comme ça, mieux tu stoppes ça direct.


Alexis : Ne t’inquiète pas, ça ne m’a même pas traversé l’esprit. Ce n’est pas tout le monde qu'on drague. 


Taïssa : Là au moins on est d’accord, ce n’est pas avec n’importe qui qu’on fricote. Il y a une qualité de personne là qui t’apporte seulement la malchance. 


Depuis qu’elle était entrée dans la douche, Alexis n’avait pas levé la tête. Il lève finalement les yeux. Taïssa et lui se jaugent du regard un court instant dans le miroir avant qu’il ne se sèche les mains, se retourne, la dépasse et sort de la pièce. 


Taïssa : N’importe quoi. 


Au même moment… 


Jules : Vu tes yeux, tu as apparemment beaucoup pleuré et pas beaucoup dormi. 


Joyce : Je n’ai pas fermé l’œil, c’était trop dur. Perdre des personnes aussi précieuses à nos vies et tout ça à cause de moi. 


Jules : Comment ça à cause de toi ? 


Joyce : Le jour où j’ai fait entrer cette femme dans nos vies, j’ai signé l’arrêt de mort des miens et si… 


Jules : Arrête ça. Tu ne peux pas porter une telle charge sur tes épaules Joyce. Pourquoi tu vas prendre la responsabilité de ce qu’elle a fait ?  


Joyce(les larmes aux yeux) : Mais je… 


Jules : Ne t’inflige pas ça s’il te plaît. 


Les larmes de Joyce perlent sur ses joues, Jules a le cœur compressé de la voir pleurer. 


Joyce(pleurant) : J’ai demandé pardon à tous. Ils m’aiment donc ils m’ont forcément dit que ce n’était pas de ma faute. Ils ont essuyé mes larmes mais je n’arrive pas à me sentir moins coupable. Je… 


Jules(chuchotant) :Chuuut… arrête ça s’il te plaît. 


Jules la prend dans ses bras et la console en lui caressant les cheveux, Joyce en profite pour le serrer très fort pendant que ses larmes coulent à flot. Quand Alexis arrive dans la cours, il les trouve l’un dans les bras de l’autre, il les dépasse et s’installe derrière le volant. 


Joyce se détache de Jules qui lui passe le pouce doucement sur les joues pour essuyer ses larmes. 


Jules(chuchotant) : Ça va aller ? 


Joyce(doucement): Oui, merci. Bon, c’est moi qu’on attend. Bye. 


Jules : Bye. 


Elle monte dans le véhicule et ferme la portière. 


Alexis : Tu veux rester ? 


Joyce(surprise) : Rester ? Comment ça ? 


Alexis : Tu n’es pas obligée de rentrer avec nous. Si tu veux rester, il n’y a aucun soucis. Et ça te fera du bien. Quand il y a autant de tristesse, ça aide beaucoup d’être auprès des êtres aimés. 


Joyce : Mais justement, je vais rentrer auprès de ma famille. Pourquoi je vais rester ?


Alexis : Descend. 


Joyce : Al je veux me reposer, je ne vois pas dans quoi tu veux m’embarquer.


Alexis se penche vers elle et ouvre la portière. 


Alexis : Tu n’imagines pas ce que je donnerais pour remonter le temps et avoir Michelle encore à mes côtés aujourd’hui. Même pour une minute. Mais malheureusement pour moi ce ne sera plus jamais possible parce que Dieu et la vie en ont décidé autrement. Je vais devoir vivre avec, faire un effort de guérir et passer à autre chose, tout simplement parce que je n’ai pas le choix. Je veux par là te faire comprendre que lorsque tu as l’être aimé à portée de main, saisi l’opportunité et profite de tous les instants possibles pour ne pas vivre dans le regret quand la personne sera partie. Laisse les enfantillages et les vieilles rancunes de côté, ça n’en vaut pas la peine. La vie est beaucoup trop courte Joyce. 


Joyce : Oui mais rien ne dit qu’il va accepter que je reste, depuis quelques jours il ne décroche pas quand j’appelle, donc… 


Alexis(sourire) : Tu sais cette nouvelle version de Joyce Mebale, me surprend beaucoup. Celle d’avant était tellement capricieuse qu’elle faisait tout pour avoir ce qu’elle veut. (Sérieux) :Tu l’aimes, ça se voit, pourquoi tu ne te bats pas pour l’obtenir ? Surtout que tu n’auras pas vraiment besoin de lutter vu que je suis pratiquement sûr qu’il ne va opposer aucune résistance. Vous êtes tous les deux dedans ma petite. 


Joyce : Mais les enfants ? 


Alexis : Joyce descend, on va s’en occuper à la maison. 


Jules était toujours là debout à attendre que la voiture démarre. Il n’a pas compris pourquoi Joyce est descendue du véhicule avec son sac à main et s’est approchée de lui. 


Jules : Il y a un problème ? Ou alors les petites ont oublié quelque chose ? 


Joyce : Je- je veux rester Jules. 


Jules(froissant la mine, confus) : Tu veux rester ? Comment ça ? 


Joyce : Pour ce soir ou pour deux jours mais ce qui est sûr c’est que je ne veux pas rentrer chez moi maintenant. Sauf si tu veux que je parte, je ne vais pas t’imposer ma présence. 


Jules regarde Joyce dans les yeux sans rien dire, il se décale sur le côté pour regarder Alexis qui les observe assis derrière le volant. Alexis lui fait un salut de la main avant de démarrer. 


Joyce : S-si tu ne veux pas que je reste, dis le moi, je prendrai un taxi. 


Jules : Joyce, je n’ai jamais dit que je voulais que tu partes. 


Joyce(doucement) : Ok…on y va ? 


Jules : Je te suis… 


Ils sont entrés dans la maison… 



Notre amour face aux...