Chapitre 119

Ecrit par Jennie390

⚜️Chapitre 119⚜️


Un silence de quelques minutes s’abat dans la pièce avant que le gars au couteau ne reprenne la parole après avoir pris une bouffée du chanvre qu’il a en main. 


Le gars : Vous êtes quand même audacieux, non seulement vous entrez sans avoir été invité. Mais en plus, vous frappez l'un des nôtres et vous voulez partir comme si de rien n'était. Ou bien vous voulez mourir ? 


Irène(suppliant) : Je vous en prie ne lui faites pas de mal, on n’a pas besoin d’en arriver à de tels extrêmes. 


Régis : Nous ne sommes pas venus chercher les ennuis, nous sommes ici pour Ludovic enfin Aurel. Maintenant s’il ne veut pas nous suivre, il n'y a pas de soucis, nous nous en irons. 


Le gars : Vous voulez emmener Aurel où ? (regardant Ludovic) : Man, tu les connais ? 


Ludovic se lève et les regarde à tour de rôle en plissant les yeux avant d’enfiler un short et un tee-shirt, il allume une cigarette et tire une bouffée. Il a les yeux rouges presque rétrécis,ça se voit qu'il est complètement "stone ".


Ludovic : Non je ne les ai jamais vus…


Irène(triste) : Je suis ta mère Ludo et c’est Redji ton frère, tu…


Après un bref instant dans le silence, tous les gars éclatent de rire à gorge déployée jusqu’aux larmes.


Ludovic(ricanant) : Ma mère et qui ? Mon frère ? Ma chérie si c’est un petit Ken(se*xe) bien rapide que tu veux, peux te l’offrir sans soucis mais ne…


Il s’avance vers elle en la regardant de haut en bas. 


Régis(le visage fermé) : Ta dose de drogue a intérêt à descendre tout de suite. Ludovic le chemin que tu veux prendre là va très mal se terminer. Tu ne veux pas nous suivre ? On peut te laisser ici dans toute cette mer*de, si c'est ça ton souhait. Mais ne t'approches pas d'elle de cette manière avec ce regard de clébard affamé, parce qu’avant que je n’ai là gorge totalement tranchée, je serai déjà devant toi en train de t'évis*cérer.


Ludovic s’approche de Régis et le fixe dans les yeux. 


Ludovic(la voix nonchalante): Toi depuis que tu es arrivé, je n’aime ni ton regard, ni ton attitude. Tu devrais moins te faire remarquer et moins raconter n’importe quoi si tu ne veux pas te faire ég*orger comme un poulet.


Irène(en larmes) : Ludo s’il te plaît, tu ne peux pas être aussi drogué au point de ne pas reconnaître ta famille. Mais tu as consommé quoi mon Dieu ? 


Ludovic(à Régis) : Tu me menaces comme si tu peux me faire quelque chose.


Régis : C'est parce que j’ai un couteau à ma gorge que tu peux t’adresser à moi comme ça. 


Ludovic(sourire, les yeux rouges) : Avec ou sans couteau moi je te casse la gueule.


Régis : Je ne demande qu’à voir…


Irène(paniquée) : Redji, la solution n’est clairement pas de le provoquer. On doit trouver une solution pour partir d’ici sans que personne ne soit blessé.


Régis : Ton fils me sort par les pores, il a besoin d’une correction pour retirer l’esprit de la drogue de son corps. 


Ludovic : Mano, laisse le couteau. Il ne sait pas qui est Aurel alias Lil Scorpio je vais lui donner une bonne Bastille. Après ça je vais damer celle qui l’accompagne.


Le gars : Ok, fais toi plaisir. 


Le gars s’éloigne de Régis avec son couteau, avant même que Ludovic ne s’en rende compte il reçoit deux violents coups de poing en plein visage, ce qui l'envoie tomber à la renverse.


Irène(poussant un cri) : Redji, il saigne du nez. Ce n’est pas…


Les deux autres gars :

- Scorpio lève-toi ! 


-Mais 2 coups de poing déjà et tu ne dis plus rien ? 


Ludovic se passe la main sur le nez en sang, il sue abondamment. Il a la vue brouillée par le choc des coups, ajouté à ça, toutes les substances consommées. Il a dû mal à se mettre debout. 


Régis : Lève-toi que je te corrige petit c*on ! ça fait un moment que j’ai envie de te bastiller comme ça ! 


Irène : Régis, s’il te…


Irène ne termine pas sa phrase que Régis envoie un coup de pied à Ludovic qui voulait se relever et retombe finalement encore. 


Ludovic(se tordant de douleur) : Si je mets ma main sur toi, je vais te tu*er vrai vrai ! 


Régis s’apprête à donner un autre coup de pied lorsqu’une voix retentit dans la pièce.


-Qu’est-ce qui se passe ici ? 


L’un des gars(amusé) : Comme tu vois, Scorpio se prend une petite raclée. 


- Donc on vient taper votre frère devant vous et vous êtes assis, vous observez à distance, ça vous amuse. 


-L’un des gars : Toi même tu connais Scorpio, avec la grande gueule. Fort seulement pour bavarder. J’ai voulu m’en mêler mais il a préféré s’en occuper seul et voilà le résultat. 


Ludovic : Je vais te t*uer et après je vais bai*ser….


Régis veut encore donner un coup de pied quand le gars qui vient d’arriver l’interrompt. 


-Il ne vaut mieux pas. Je ne sais pas sur quoi vous comptez mais on est plus nombreux. On vous tu*erait sans trop de tracas.


Irène :Ayez pitié d’une mère s’il vous plaît…


Régis se retourne pour regarder le type qui est près de la porte. 


Régis : Je vous reconnais, vous êtes Marc celui avec qui on a parlé hier en appel vidéo et qui nous a indiqué la maison ce matin au téléphone.


Marc : Honnêtement je ne pensais pas que vous alliez venir. Aurel se drogue depuis des années, jamais je n’ai vu ses parents venir se plaindre ou pour le chercher.


Irène : On n’est pas fière de nous mais là, on ne peut plus le laisser gâcher sa vie éternellement. On veut l’emmener s’il vous plaît. 


Marc : Vous pouvez l’emmener mais vous devez nous donner quelque chose en échange. 


Ludovic : Ils emmènent qui ? 


-Régis : Quelque chose comme quoi? On n'a rien avec nous. 


Marc : Peu importe ce que c'est, de l'argent, les bijoux que vous portez, etc.


Régis : Mais ce n’est pas…


Marc : Personne ne sait que vous êtes ici, on peut s'amuser avec la mère et après on vous ég*orge et on jette vos corps quelque part.


Ludovic : C’est une bonne idée …


Marc(le fixant) : Donne ton portefeuille. 


Après une mince hésitation et ne voulant pas mettre sa mère davantage en danger, Régis sort son portefeuille qu’il tend à Marc. Ce dernier récupère les 70.000 francs qui sont à l’intérieur.


Marc : Ta montre, la chaîne que tu portes au cou, la gourmette, ton téléphone, ta chemise et tes baskets. 


Régis : Jusqu’à mes vêtements, c’est une blague ou…


Marc sort de sa poche, un petit couteau Suisse, ce qui éteint toute velléités de contestation de la part de Régis qui remet tout ce qu’on lui a demandé. Marc se tourne vers Irène à qui il fait le geste de tout donner à son tour. Elle lui donne ses bijoux, son téléphone et 40.000francs de son portefeuille. 


L’un des gars : La daronne(la mère) là porte une chemise en soie, je la veux. 


Régis : Que moi je me déshabille d’accord, mais pas elle. Vous avez des mères vous aussi… 


Marc : Elle peut garder sa chemise, vous pouvez l’emmener.


Ludovic : Je ne vais nulle part hein je ne sais pas à quoi tu joues Marco. 


L’un des gars : Ils ont tout donné, on peut les t*uer maintenant. Pourquoi tu veux les laisser emmener scorpio, d’abord qui te dit que c’est vraiment sa famille. Il ne les connaît même pas. 


Marc a toujours le portefeuille de Régis, il regarde la pièce d’identité avant de le lui rendre. 


Marc : Régis Moungengui… c’est sa famille. Et de toutes les façons, il y a longtemps que je veux qu’il parte d’ici. Quand son père avait l’argent ,il nous était utile, il dépensait pour tout ce dont on avait besoin. Maintenant, il n’est qu’une charge, il est devenu plus pauvre que nous. Il finit la nourriture, la boisson, le Mbanga et tout ça sans rien acheter. Ce n’est plus qu’un boulet qui ne rapporte rien. 


Ludo : Mais… 


Marc : Vous pouvez l’emmener.


Régis : Je ne vais quand même pas sortir d’ici pieds nus.. 


Marc lui balance de vieilles babouches qu’il s’empresse de porter. 


Régis : Lève toi qu’on s’en aille. 


Irène : Ludo, tu ne peux pas rester ici, ta place est avec ta famille. 


Ludo : Je ne vais nulle part, Marc… 


Régis est déjà suffisamment énervé comme ça, il se courbe et saisit Ludovic par le col du tee-shirt et le tire de force vers la sortie. Ludovic veut se débattre, son frère lui assène deux coups de poing qui stoppent net toute sa rébellion. Irène est en larmes mais vu l’état irritable de Régis, elle n’a plus l’intention de le contredire. 


Regis sort de la maison en tirant Ludovic de force qui lui, se tient le nez en sang suivi d’Irène. 


Ludovic : Tu m’as pété le nez ! 


Ils traversent le quartier, sur le chemin les gens les regardent bizarrement. 


Irène : On n’a plus de sous sur nous, on sera obligé de prendre un taxi, qu’on va payer dès qu’on va arriver à l’hôtel.


Régis : On va faire comme ça.


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Quand Maud avait appris l'arrestation de sa mère, elle s’était rendue à la prison de Libreville pour dire à Giscard ses quatre vérités. Ce dernier avait donc fini par avouer que Valentine n’était pas au courant pour le vol de Farrell, ajouté, à ça le témoignage de Vivien. 


Valentine a donc été libérée, elle aurait pu tout simplement rentrer dans son village et continuer sa vie mais elle avait le cœur lourd. Il fallait qu'elle regarde son frère dans les yeux quand il lui expliquerait pourquoi il s'était comporté de la sorte. Arrivées à Libreville, Maud l’accompagne à la Prison Centrale. Giscard est emmené dans le parloir, menotté, il s’assoit en face d’elles.


Giscard : Bonjour Ya Val. Salut Maud.. 


Valentine :Bonjour.


Maud(le regard plein de mépris) :… 


Giscard : Ya Val, comment vas-tu ? 


Maud(haussant le ton) : À ton avis, comment elle se sent ? Comment elle va se sentir quand son frère c’est un salo*pard, ingrat et… 


Valentine : Maud, c’est à moi de parler avec lui, laisse. 


Giscard : N’oublies pas que je suis le frère de ta mère et je suis plus âgée que toi. Donc tu me parles autrement. 


Maud : Tout le respect que j’avais pour toi est dans les ordures à présent. Tu ne… 


Valentine : Maud, laisse moi parler et on s’en va. (à son frère) : Physiquement ça va. Mais mon moral est à terre, je n'arrive pas à comprendre que tu aies pu agir de cette façon. Me mettre moi ta propre grande sœur, ton sang, dans des problèmes aussi graves. 

Venir me déposer un enfant volé et comme si ce n’était pas suffisant, quand on t’attrape tu as la cruauté nécessaire pour dire que moi Valentine j’étais ta complice. Qu'est-ce que j'ai bien pu te faire pour mériter ça ? Moi qui t'ai tant aimé, malgré ma condition modeste j'ai toujours été là quand tu me sollicitais, j’ai gardé ton fils pendant 2 ans ou alors lui aussi ce n'était pas ton fils ? 

Après ça, tu viens me déposer une petite fille, que j'ai gardée en pensant que c'était ton enfant. Est-ce que tu imagines même l'énergie que ça demande de prendre soin d'un petit enfant ? Surtout à mon âge, avec mes problèmes de rhumatisme et personne pour m'aider ? Je la mettais au dos quand j'allais à mon champ, à la rivière, pour certains travaux où je ne pouvais pas la laisser seule, c’est-à-dire tout le temps. Je restais parfois éveillée jusqu'à des heures impossibles quand elle avait la fièvre parce que je prenais soin de « la fille de mon frère ». Je m’en suis bien occupé malgré mes modestes moyens, je me suis même facilement attachée à elle. 

Donc ton plan c'était de la laisser chez moi et après tu aurais demandé de l'argent à ses parents et au finish c'est moi qui allais passer de longues années en prison pour une histoire que j'ignore. 


Giscard :…


Valentine : Tu n'as rien à dire ? Même faire semblant de te trouver une raison ?


Giscard : Je n’ai rien à dire Ya Val, que pourrais je dire de plus ? 


Maud : Franchement tu n’es qu’un enfo*iré, j’espère que tu vas prendre au moins 10 ans ici. Être prêt à envoyer ton unique sœur aînée en prison pour de l’argent, tu ne vaux vraiment rien. (Se tournant pour regarder sa mère) : et j'espère que jamais tu ne penseras à lui rendre une visite ou à lui apporter à manger. Le jour où tu tentes ça, je vais sérieusement me fâcher avec toi maman. 


Valentine : Je ne viendrai pas…


Maud : Non mais je te préviens maman, parce que te connaissant tu serais capable après tout ce qu’il t’a fait de venir souvent pour le voir et lui apporter à manger. « Oh je vais encore faire comment ? c’est mon frère » 

Ça ressemble à une phrase que tu pourrais dire. À partir de maintenant, ta seule famille c’est moi. Ton frère est mort et enterré. 


Maud ramasse son téléphone et sort du parloir.


Valentine : J'espère que les années que tu passeras ici, vont te faire réaliser la lourdeur et la gravité de tes actes. Aujourd'hui je vais me concentrer sur moi et comme Maud a dit, j'estime ne plus avoir de frère c'est la dernière fois que tu me vois ici. Quand tu sortiras de prison dans quelques années, je ne veux pas que tu mettes tes pieds chez moi. 


Giscard : C’est vrai que j’ai mal agi, mais j’avais l’intention de te prendre les meilleurs avocats pour te sortir de prison. Je n’ai pas fait tout ça juste par cupidité pour moi. Ya Val, si j’ai de l’argent, c’est toute la famille qui a de l’argent. Avec cet argent, j’aurai pu te sortir de ce bled pouilleux et t’emmener vivre à nouveau en ville. Ou alors je t’aurai installé dans un autre pays. Si j’étais venu vers toi en te parlant du plan, jamais tu n'aurais accepté de m’aider avec la petite. Mais tu… 


Valentine : Tu devrais avoir honte, d’avoir encore le culot pour raconter n’importe quoi. Tu me crois stupide pour croire ce que tu racontes ? Tu penses que je ne sais pas ce que tu as dit pendant ton interrogatoire ? 


Giscard : Ya Val, je suis désolé… 


Valentine : Sois désolé pour toi-même, adieu !!!


Valentine se lève et sort sans se retourner.


Giscard(la regardant partir) : Ya Val tu ne pourras pas m’en vouloir éternellement, je suis ton seul petit frère. Même père, même mère, je suis ton seul parent vivant. 


Valentine ne s’arrête pas pour l’écouter. Giscard la regarde partir sans plus rien ajouter puis le gardien la ramène dans sa cellule. Valentine trouve Maud à l’extérieur, debout en train de manipuler son téléphone. 


Maud : C'est bon ? on peut y aller ? 


Valentine : Oui mais il y a quelqu’un que j’aimerais voir avant de rentrer au village.


Maud : Qui ça ?


Valentine : Joyce Mebale, la mère de bébé Dora, enfin Farrell. 


Maud : Maman tu veux la voir pourquoi ?


Valentine : J’aimerais d’abord m’excuser et…


Maud : Tu n’as rien fait de mal pour t’excuser. C’est à Giscard de le faire. 


Valentine : Quand tu seras mère, tu comprendras pourquoi je tiens à voir cette fille. J’imagine la douleur qu’elle a dû ressentir lorsqu’elle pensait son enfant mort. 


Maud(soupir) : De toutes les façons quand tu as une idée en tête, personne ne peut te l'enlever. Comment tu comptes la trouver ? Ou alors tu comptes frapper à tous les domiciles de Libreville pour la trouver ? D’ailleurs, comment tu as obtenu son nom ? 


Valentine : En quittant le commissariat où j’étais retenue, j’avais demandé à une des gardiennes de me trouver juste le nom complet de la mère de la petite. Après s’être renseignée, ellle m’a trouvé son nom. Et j’avais pensé qu’avec vos réseaux sociaux, internet, tu aurais peut-être trouvé quelque chose sur elle. Tu pourrais essayer pour moi s’il te plaît ? Je veux rentrer chez moi le cœur léger. 


Maud(soupir): Bon d’accord… On va s’asseoir dans un petit resto et pendant qu’on mange un bout, je ferai les recherches sur le net. 


Valentine : Merci mon bébé.


Elles prennent place dans un restaurant où elles commandent à manger et à boire. En cherchant sur Facebook, Maud tombe sur le compte professionnel de Joyce Mebale. Dans les publications, elle trouve des publicités des peintures de Joyce, accompagnées d’un numéro professionnel. 


Maud : J’ai un numéro de Téléphone, je vais appeler pour voir sur qui je tombe. 

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Justine trouve Alexis à la terrasse plongé dans ses pensées elle s’approche et s’assoit près de lui. 


Justine(lui touchant le dos) : Al…


Alexis(la regardant) : Oui désolé, tu me disais quelque chose ?


Justine : Tu es très pensif depuis tout à l’heure, c’est quoi le problème ? 


Alexis : Il n’y a aucun problème maman, je pense aux petites, à ce que je vais faire avec elles.


Justine(perdue) : À ce que tu vas faire avec elles ? Quoi tu regrettes ta décision de les avoir prises ? Tu trouves que la responsabilité est trop lourde ? 


Alexis(froissant la mine) : Regretter de les avoir prises ? Ah non pas du tout. Je me suis plutôt mal exprimé, en fait je suis en train de chercher comment bien faire les choses avec elles. Aujourd’hui Michelle n’est plus là, il faut que j’ai aussi toute l’autorité légale pour prendre les décisions dans leurs vies, pour leurs avenirs. 


Justine : Le seul moyen pour toi d’avoir une autorité légale sur elles, serait de les adopter. 


Alexis : Exactement.Je vais appeler Félix pour qu’il me recommande un bon juge de la famille. Pour que je sache quelles sont les étapes pour les adopter, leur donner mon nom et tous les avantages liés à ça. 


Justine : Michelle t’a laissé ses deux princesses, fait ce qu’il faut pour que la loi te désigne comme leur papa. Je serai leur grand-mère, d’ailleurs je les adore déjà. 


Alexis : Merci maman. Au fait, en parlant d’autre chose : j'aimerais souvent envoyer à manger à mes compagnons en prison. Peut-être pas tous les jours mais même 2 ou 3 jours dans la semaine. 

J’ai pensé que je pourrais souvent donner de l’argent à Marina pour qu’elle fasse les courses et prépare une grosse marmite comme ce que vous faisiez, et j’irai déposer ça ou faire livrer. Et pour ce boulot, je pourrais lui ajouter quelque chose sur son salaire mensuel, même 100.000Fcfa pour sa main d’œuvre.


Justine : C’est une bonne idée. Tu me disais que ces gars étaient bienveillants avec toi. C'est une bonne chose de leur montrer que tu ne les as pas oubliés de temps en temps comme ça, fais des petits gestes. Dieu et la vie te rendront toujours le bien que tu fais à quelqu’un. Même si ce n’est pas toi qui est récompensé, tes enfants ou tes petits enfants en bénéficieront un jour. 


Alexis : J’ai compris maman. 


Justine : Tu sais, je suis tellement fière de toi chérie. Michelle a été comme un ange dans ta vie, elle t'a rendu encore meilleure que tu ne l’étais déjà. Pendant le peu de temps qu’elle a passé près de toi, tu as commencé à être moins désinvolte dans ton attitude. Tu penses moins à la distraction, tu es plus responsable. Tu penses à l’avenir, tu poses des actes réfléchis. Je serai toujours reconnaissante envers elle, pour le bien qu'elle t'a apporté. Ton père serait tellement fier de l'homme que tu es devenu.


Alexis : Merci maman…


Justine : Bon je retourne à la cuisine pour regarder ma marmite. 


Justine : À tout à l’heure.


Justine retourne dans la cuisine et Alexis en profite pour appeler Félix avec qui il discute un moment au sujet de l'adoption. 


♤~~~~~~~♤


Maud a eu la secrétaire de Joyce à la galerie d’art, celle-ci lui a donné l’adresse en précisant que Joyce y serait dans la soirée. Elles arrivent à 20h et sont reçues par la secrétaire.


La secrétaire : Veuillez patienter, elle est actuellement occupée. Elle vous recevra certainement juste après. 


Maud/Valentine : Merci.


Au bout de 20 minutes, un couple sort du Bureau de Joyce. La Secrétaire se glisse à l'intérieur et ressort quelques minutes plus tard. 


La Secrétaire : Vous pouvez y aller..


Elles se lèvent et remercient la Secrétaire avant d’entrer dans le bureau et refermer la porte. Joyce les invite à s’asseoir sans ôter ses yeux de l’écran d’ordinateur.


Joyce : Bonsoir, que puis-je faire pour vous ? Vous avez besoin d'un portrait ou…(les regardant) :d'un tableau de…


Les mots meurent dans sa gorge quand elle pose ses yeux sur Valentine qu’elle reconnaît automatiquement. Un léger silence s'abat dans la salle, puis Joyce reprend de la contenance avant de continuer.


Joyce : Qu’est-ce que vous faites ici ?


Valentine : Bonsoir ma fille. 


Joyce: Bonsoir...


Valentine : Je sais que ma présence doit beaucoup vous étonner, mais j’ai une bonne raison d’être ici.


Joyce : Justement je ne vous ai pas encore mis dehors parce que j’attends justement de connaître la raison de cette visite. 


Maud : Vous n'avez pas besoin d’employer un tel ton avec elle. Vous pouvez rester courtoise.


Joyce : J’ai été discourtoise ? Le fait que vous soyez encore assises ici montre mon niveau de courtoisie Mademoiselle. 


Maud : Mais… 


Valentine : S'il te plaît, tu n’es pas censée parler à ma place. Si tu ne peux pas te retenir, va m’attendre dehors. 


Maude croise les bras en faisant la moue, Valentine reporte son regard sur Joyce. 


Valentine : Ne faites pas attention à elle. Vous savez, je n'étais pas au courant qu’il s’agissait d'une enfant volée. Je pensais que c'était la fille de mon frère donc ma nièce. 


Joyce : Ça je le sais déjà, j'ai été informée qu'il a tout avoué et qu’il passera de longues années en prison pour ce qu'il a fait. Maintenant je ne comprends pas pourquoi vous êtes là ou alors vous voulez demander pardon pour votre frère ? Vous voulez intercéder en sa faveur ? 


Valentine : Non pas du tout, ce qu’il a fait est totalement impardonnable. Surtout que j’ai failli finir en prison par sa faute, jamais je ne lui pardonnerai et j’espère qu’il restera là-bas très longtemps. J'ai coupé les ponts avec lui, j'estime aujourd'hui ne plus avoir de frère. 


Les larmes montent aux yeux de Valentine et sa voix se brise pendant qu’elle parle. 


Valentine : Je suis venue pour vous demander pardon pour la douleur que vous avez ressentie. Je suis une mère moi aussi, je sais ce que ça fait de porter un enfant pendant 9 mois et de le mettre au monde dans la douleur. Donc j'imagine ce que vous avez pu endurer mentalement, physiquement. Le fait de devoir vivre en pensant son enfant mort, c'est une douleur que je ne souhaiterais à aucune femme, même pas une ennemie. 


Joyce a la gorge nouée en voyant cette femme pleurer en faisant un mea culpa qui ne lui revient pas en réalité mais à Giscard. 


Valentine : Vous avez du passer des moments atroces pendant que votre fille était avec moi. J’ai pu profiter de sa compagnie, de sa chaleur, pendant que vous sa mère, vous étiez seule. Je vous demande pardon parce qu’inconsciemment je vous ai fait mal. J’espère que vous n'allez garder aucune rancœur envers moi.


Un silence s'abat pendant un moment, Joyce lève la tête pour refouler au maximum les larmes qui menacent de couler. 


Joyce : Vous savez, ces excuses là, ce n’est pas à vous de les présenter. Je ne suis pas fâchée contre vous, sinon je vous aurais mis dehors à l'instant même où mes yeux se sont posés sur vous. 

Je me suis mise en mode défensif parce que j'ai cru que peut être vous veniez plaider pour votre petit frère. Je sais que vous êtes quelqu’un de bien, vu la façon dont vous avez pris soin de mon enfant. 

Le lendemain de son retour à la maison on l'a emmené à l'hôpital pour un check-up intégral, tout allait parfaitement bien. Le jour même, quand on est arrivé à la maison, je lui ai donné fait prendre une douche. Je voulais voir si mon bébé avait une égratignure, une blessure ou la moindre trace d’un mauvais traitement. Mais en l’observant des pieds à la tête, je n’ai rien trouvé. Au contraire, elle avait les cheveux propres et tressés. Sa peau nette comme quand elle partait, les ongles taillés. Les oreilles et les dents propres également. 

Elle avait même plus de joues, de cuisses, j'ai compris que mon bébé mangeait à sa faim, qu'on ne la maltraitait pas. Ce jour-là j'ai remercié le seigneur d'avoir fait atterrir ma fille chez une femme qui a pris soin d'elle comme d'un œuf. Maintenant que vous êtes devant moi je veux vous dire merci du fond du cœur, que Dieu vous bénisse. 

On me dira, oui c’est normal qu’elle ait bien pris soin de l’enfant, vu qu’elle pensait que c’était la fille de son frère. Mais je sais qu’il y a des tantes, qui ne s’occupent pas bien de leur neveux et nièces, il y a des femmes méchantes qui traitent mal les enfants. Donc merci mille fois pour ça. Et le fait que vous veniez demander pardon pour une faute qui n’est pas la vôtre, montre le genre de personne honorable que vous êtes.


Valentine(en larmes) : C’était un plaisir de prendre soin de ce petit Trésor. Merci à vous de le prendre de cette manière.


Maud : Bon maman ne pleure plus s’il te plaît. 


Valentine : Oui c’est bon j’arrête.


Joyce(à Maud) : Désolé pour tout à l’heure.


Maud : Non ça va, je comprends. Si j’étais à votre place et je pensais qu’elle était venue défendre son voleur de frère, je me serais comportée très mal. 


Valentine : Bon on va y aller. 


Joyce : Vous êtes venues spécialement d'Oyem pour me voir ?


Valentine : Oui et je voulais complètement couper les ponts avec Giscard, lui dire en face que notre relation s’arrêtait là. Je peux rentrer chez moi en paix.


Joyce : Vous rentrez ce soir ? Vous n’allez quand même pas voyager de nuit.


Valentine : Non je reste avec ma fille pour ce soir, je vais rentrer demain matin. 


Joyce : Ah d’accord, bon voyage. 


Valentine : Merci beaucoup ma fille.


Valentine et Maud se lèvent pour partir, au moment de passer là porte, Joyce les retient. 


Joyce : Euh…Vous aimeriez la revoir avant de partir ? Farrell…


Valentine : Ah je…


Joyce : Je me rappelle comment elle était accrochée à vous ce jour là où je l’ai récupéré, elle était apparemment déjà habituée à vous, ce qui est normal. Vous pourrez lui dire au revoir. 


Le visage de Valentine s’illumine avec un sourire qui lui arrive aux oreilles. 


Valentine : Oui je veux bien revoir ce petit bout de chou. Merci. 


Joyce : Très bien… 


Joyce se lève et éteint son ordinateur, récupère ses affaires. Elle donne par la suite des instructions à la secrétaire avant qu'elles n'embarquent pour la maison. En chemin, Joyce appelle sa mère pour lui dire qu’elles auront des invités au dîner. 


Bonne lecture.

Notre amour face aux...