Chapitre 12 :
Ecrit par Maya my'a
Patrick…
Ces derniers mois, ma vie est un chaos. Entre tortures et brimades, je souffre d'une immense douleur que je n'assume pas, malgré le tort que je m'implique. Je vis trois fois plus le supplice que j'ai infligé à Paula.
Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'elle savoure sa revanche. Depuis mon séjour officiel dans cette prison, les différents visages du démon me sont véritablement dévoilés. Je suis matraqué nuit et jour par des hommes dont les visages sont cachés. Paula m'en veut à ce point, pour m’orchestrer un tel calvaire ?
Je perds du poids chaque jour : je ne me nourris pas convenablement. Je suis isolé dans une pièce sombre, où je dors sur le sol, sans vêtement. Depuis quelques jours le bras gauche semble être paralysé : j’ai une douleur atroce.
Toutes les deux heures, je suis torturé par un petit groupe d’asseyant. Il me reproche ma générosité.
Malheureusement, je n’ai pas plus de détails. J’ai vu l’un des hommes écrasés mes lunettes expressément, me promettant une lourde sanction. De force, ils m’ingurgitent une potion, qui lorsque je l’avale, la gorge s’enflamme de chaleur. Je perds connaissance pour être réanimé de la manière la plus cruelle.
Mon état me laisse penser que, bientôt j’irai rejoindre ma famille.
*
J’ai perdu mes parents étant très jeunes (14 ans) : mon père, ma mère, mon grand frère ainsi que ma petite sœur. Ils ont tous été empoisonnés par le voisinage en complicité avec les familles de papa et maman.
Le drame s’était produit à Lambaréné. Où mon père s’y était installé avec sa petite famille pour des raisons professionnelles. En effet, il exerçait dans une multinationale agricole.
Ce jour, j’ai échappé ayant traîné au lycée.
Depuis, j’ai été rejeté des deux familles. J’ai grandi dans la rue. Je me suis nourri en travaillant dans des bancs de sable. C’est ainsi que j’ai pu épargner des sommes dérisoires, jusqu’à l’obtention du bac série A1, avec une moyenne de quinze sur vingt, à dix sept ans.
Mes petites économies m’avaient permis de constituer un dossier pour la bourse. J’ai été surpris de voir mon nom parmi les élèves boursiers envoyés en Suisse.
*
Aujourd’hui, pour une stupidité, j’ai mis ma vie et ma carrière en péril. Je ne peux compter sur personne pour sortir de ce lieux. Je n’ai pas les contacts de mes partenaires de là où je me trouve, pour espérer faire appel pour une liberté conditionnelle. Je me conforte dans la prière nuit et jour. Je prie aussi pour Paula. Je ne cesse de penser à cette femme : je crois que je l’aime.
La cellule s’ouvre. J’ai du mal à me lever ; je suis toujours au sol.
- Lève-toi ! Dépêche-toi. Quand tu baisais sauvagement la pauvre femme, tu étais un homme viril... Maintenant, tu deviens subitement un homme faible. Sale fils de pute.
Il me matraque sur les jambes. J’ai mal ! Je retiens mes larmes.
"Pourquoi ai-je détruit ma vie à trente-neuf ans pour du sexe ? Alors qu’il me suffisait de la séduire."
Derrière le gardien de cellules, je peine à mâcher. J’ai faim ; mon ventre très aplati se confond avec mon dos. Je respire avec beaucoup de difficultés. Il me conduit dans une pièce propre, aérée et dont les lueurs de soleil jaillissant, pénètrent par la fenêtre.
Je pense à mon avocat. Je n’arrive plus à le joindre depuis deux semaines.
Je vais devant la fenêtre prendre un peu de soleil. Torse-nu, sans chaussures, je ne porte qu’une petite culotte.
Un grincement de dents me sort des pensées. Je ne me retourne pas. Je me tiens attentif. Ainsi,Une voix douce me parle :
Silence.
-Snif... Patrick, je... Snif... Je...
Je comprends qu’il s’agit d’une femme. À-travers ses pas, je pressens son rapprochement.
Je n'ai plus de mères, ni de sœurs, une petite amie encore moins. J'ai passé une longue période de ma vie, solitaire. Alors, je ne vois pas qui peut être cette personne. Pourquoi pleure-t-elle ? Je n'ose pas la questionner.
Elle pose sa main chaude sur mon dos. La température de son corps me parait plus élever que 36,6°C. Cette sensation, je la reconnais. Je pense l'avoir déjà ressenti.
J'inspire et expire grandement, puis je me tourne avec mollesse. Je n'ai aucune réaction, elle non plus. J'ai du mal à reconnaître son visage. Je suis un peu perdu. Elle me fixe avec un regard triste, et je fais de même avec un regard curieux.
- (Surpris) Hein !
Elle m'entraîne sur une chaise, en criant :
- Gardien ! Gardien !
Sophie...
Je ne parle plus à Paula depuis presque que deux mois. Cette fin de mâtiné, je l’aperçois au volant du véhicule du criminel. Je ne réagis pas, étant au côté de mon mari, dans notre véhicule.
Au fond de moi, j’ai une haine démesurée. Comment peut-elle se permettre à accepter cette voiture ? Elle m’a trahi. Après tant d’effort pour la soutenir, elle oublie tout. J’observe encore afin de me rassurer qu’il s’agisse bien de Paula.
-C’est, Paula ! ton amie, n’est-ce pas ? Observe mon mari.
-Aucune idée !
-Aucune idée ? Tu as eu le temps de bien la zyeuter pourtant !
-Euh ! Non ! Non !
-Hum ! Elle a remporté la loterie ?
-Paula ne peut pas s’acheter un véhicule comme celui-ci. Face à toi, tu as son sosie. Dis-je irrité.
-Appelle là pour voir !
-Je ne peux pas me mettre à crier en pleine ville...
-Mon cœur ! Utilise ton téléphone, c’est simple.
-Non !
-Un "non" radical, madame !
C’est bien Paula qui conduit ce véhicule. Cette fille ne vaut vraiment pas chèr. Elle est sans aucune dignité pour sauter sur cette occasion. Après tout le mal qu’elle a subi. Je deviens nerveuse d’un coup.
*
À la maison, je vais vite appeler sa mère.
-Comment aller vous mes filles ?Décroche Kathy, toute joyeuse.
-Les nouvelles sont très mauvaises !
-Paula a un problème ?
-Maman ! Paula a perdu la raison !
-Comment ça ? Panique-t-elle, mon bébé, ma seule fille ?
-Elle a décidé de conduire la voiture du criminel...
-Quoi ? Elle ne peut pas se permettre ! Je n’ai pas été derrière elle; je ne l'ai pas soutenu pour subir une telle trahison...
-J’ai pensé comme toi, maman !
-Ma fille ne peut pas accepter sa voiture, pour rien au monde ! Il lui a acheté son corps ? Le juge a prononcé une amande de 15 millions, et non une voiture.
-Maman ! Je n’y crois pas 15 millions ? J’ai pensé qu’il lui a versé cinq millions.
-Non, il doit lui donner 15millions, ma fille.
- J’ai mal pensé, alors.
-Oui, ma fille...
-Hum, donc Paula veut partir du néant à la sommité de cette manière ?
-Elle n’ira nulle part dans l’impureté, de la manière dont elle veut le faire. Il lui a versé de l’argent qu’elle n’a pas encore touché. Il ne lui a pas donné une voiture.
-Hum ! Pourtant si maman, le violeur lui a donné une voiture. De plus Paula a déjà touché son argent ! Hum, tu dois être ici et vivre le changement de Paula.
-Comment est-ce possible ? Elle m’a dit qu’elle n’a encore rien touché. Les transactions bancaires sont longues, et sous contrôles de leurs avocats !
-Voilà ce que je ne comprends pas avec ma sœur, pourquoi se sent-elle obliger de te mentir, à toi sa mère ? Hum ! Elle ne te dit pas tout, maman. Paula a acheté un terrain avec cet argent...
-Hein ?? Ma propre fille me cache ce genre d’information pour quelle raison ? Seigneur ! Que lui ai-je fait ?
-Rien! maman, rassure-toi ! Paula est cachottière. Je ne comprends pas ce comportement. Elle l’est de plus en plus depuis cette histoire avec ce violeur.
-Elle ne conduira plus dans ce véhicule ! Elle peut très bien s’en acheter un. Pas besoin de rouler dans le fruit du péché.
Enfin, j’y arrive ! Paula ne peut pas conduire un VX. Chaque matin, elle se rend au travail grâce à moi. C’est dans mon véhicule qu’elle embarque. Aujourd’hui, elle veut profiter de la fortune de ce violeur pour me rivaliser.
-Maman ! La voiture ne doit pas être une urgence pour elle, maintenant. Elle n’a même pas encore construit...
-Vraiment, ma fille ! Il faut lui faire entendre cet aspect. La vie ne cadre pas avec "regardez-moi, je "pertes" (vis) plus haut que mes moyens".
-Je m’évertue à lui dire. Maman, demande-lui de t’envoyer les 15 millions, sinon elle ne fera rien avec cet argent.
-Mais, tu viens pourtant de dire qu' elle a acheté un terrain...
-Oui, c'est vrai. Mais demande lui le reste. Sinon elle se livrera à une pure folie.
- Tu as raison ! Mon mari pourra l’investir afin de le multiplier...
J’aime cette femme ! Elle voit la vie du même sens que moi. Je raccroche rapidement lorsque j’entends mon mari se rapprocher.
-Mon cœur, avec qui parles-tu ?
-Avec la mère de Paula ! Figure-toi qu’elle ne veut plus sentir sa propre mère, depuis qu’elle a perçu les sous du violeur.
-Ah oui! elle a perdu la tête ?
-Je pense bien !
- À propos. Paraît-il, cet homme est un incontournable des affaires dans le monde arabe. Raison pour laquelle, il a payé à Paula son amende cache...
-Pardon ? Mais, elle a laissé sa mère entendre qu'elle n'a pas encore perçu cet argent.
-Tu ne devrais pas trop t'en mêler ! Souviens-toi, l'argent sépare les amitiés.
-Hum ! Tu as raison !
Les Propos de mon mari me mettent hors de moi. Ce prédateur est vraiment aisé. Je sors de la chambre, répondre rapidement à un coup de fil.
-Tu en es sûr ?
-Oui, madame !
-Termine avec cette histoire.
-Comptez sur moi, madame.
Clic.
Je reviens m'occuper de mes enfants et de mon mari.
(Aucun droit sur image)
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