Chapitre 13 :

Ecrit par Maya my'a


Paula…


 Mon cœur me parle sans cesse : "Patrick est en danger." Cependant, je laisse mon instinct me diriger. Ainsi, je me rends à la prison centrale. 


*


Je patiente dans une salle pendant un bon moment avant d’être conduit vers une autre salle.


J’ai très peur ! Au fond du couloir, je l’aperçois, mal en point, dans une autre salle. Je m’avance lentement les larmes aux yeux. Je ne le reconnais plus. Il ressemble à un anorexique. Comment a-t-il fait pour passer de quatre-vingts, et peut-être un peu plus de kilos, à presque cinquante kilos ou moins ?

Patrick est très affaibli. Je le tiens en appelant les gardiens.


- Vite, il doit être emmener à l'hôpital, dis-je en criant.


- Il y a une infirmerie ici, madame, réplique un agent.


-L'infirmière n'a pas la compétence d'un médecin pour déceler la pathologie...


-Madame, ce criminel n'a rien de grave ! Il ne veut juste pas manger, dit-il nerveusement.


-Ah oui ! Et ce bras, qui soudainement a rétréci, est aussi dû à son alimentation ? Je gronde en tenant Patrick dans mes bras.


Grâce à la portée de mes cris, il est immédiatement emmené à l’infirmerie.


- Où est le médecin ? Dis-je en blâmant !


- Laissez-le ici, quand il se réveillera. Il rejoindra sa cellule, parle un autre agent.


-Pardon, monsieur ? Vous ne voyez pas qu’il se meurt à petit feu ? Je me rapproche de cet argent la tête levée, voulant l’influencer.


Il me défit, alors je crie, comme une folle.


- Madame, calmez-vous ! Sinon, on vous arrête pour trouble à l'ordre public...


- Hein ? Pardon ? Je ne te saisis pas ! Redis-le ! Allez !


-Je vais vous enfermer madame...


Je bondis sur lui, lui donnant une gifle. Il tente de se défendre et appelle du renfort.


- Je veux voir le responsable immédiatement ! Je hurle de colère.


Il essaie de maîtriser mes mouvements, mais, impossible une force surnaturelle agit en moi.


Je tire mon sac ; je sors de là en catastrophe, sans chaussures. Hors de l'affreuse concession, j'appelle mon avocat. 

Dieu merci ! Elle décroche aussi vite. Entendant mon souffle, elle imagine qu'il y a un souci.


- Où êtes-vous, madame ? Réponds mon avocat, tacitement.


- À la prison centrale !


- J'arrive ! Réplique-t-elle.


Je continue ma course vers la direction générale de la prison. Je m'introduis toute tremblante. À l'accueil, un agent farfelu m'interpelle. 


- Le bureau du responsable de la prison...


- Oh ! Calmez-vous ! Ici, vous n'êtes pas au marché, me crie-t-elle dessus.


-Vous vous adressez à qui sur ce ton ? Je me rapproche d'elle, le visage fermé.


Un autre agent me retient par le bras.


-Suivez-moi, madame ! Me conduit-il dans le bureau d'une dame. Je pense, la Directrice.


Il n'a pas le temps de lui expliquer quoi que ce soit, je m'invite toute seule, prenant la parole en relatant les faits à l'origine de ma visite.


Méprisante, elle refuse de m'écouter. Sur ce, j'insiste.


- Combien des personnes incarcérées laissez-vous mourir ici ? C'est de cette manière dont vous éliminez plusieurs d'entre eux ? Patrick RAEVIERA ne mourra pas dans votre abattoir, croyez-moi, dis-je sans retenue.


-Vous devriez vous en prendre qu'à vous ! 


Je suis sincèrement touchée par ses propos. Néanmoins, je précise qu'il risque de mourir si personne n'agit rapidement, s'il n'est pas déjà mort.


- Vous oubliez très vite, il me semble. Votre protégé est ici par votre manifeste volonté...Riposte-t-elle, avec dédain.


-Vous voulez me dire qu'il doit mourir ? Je l'interroge très dégoûté.


-Madame ! Vous vouliez qu'il paie son l'acte criminel ? Ben, votre vœu se réalise. Me fait-elle la morale. Vous êtes exaucé !


Je sèche mes larmes en baissant la garde. Je prends place face à elle, silencieusement. Elle s'arrête deux minutes, puis :



-Vous aimez cet homme ? Si, non ! Vous vous faites du mal, toute seule ! Si, oui ! Vous ne pourriez le cacher à personne ! Parce qu'une femme qui vient faire autant de vacarme dans une administration, pour un criminel... Hum, on n'en voit que très peu. Hum...(Ricanant) Maintenant la victime défend son bourreau, qu'elle a, elle-même, activement jeté dans l'abîme ? Pourquoi voulez-vous nous faire porter le poids de votre œuvre ? 


-Je n'ai jamais demandé sa mort.


-Hum! Jeune femme...Ce prisonnier est traité comme tous les autres, sans discrimination.


Levant la tête, les larmes aux yeux.


- Vous savez bien que non! Snif... Si personne n'agit, il mourra.


-Oui, il mourra ! Où est ton intérêt ? Elle soupir... S'il meurt, c'est sera son heure.


- Son heure ? (Agitant la tête) Vous êtes sans cœur ?


-Il ne sera pas le premier à mourir...


Je me lève furieusement, en même temps mon téléphone sonne. Je sors de son bureau en décrochant. C'est mon avocat. Elle est devant la prison.

Je reprends le parcours inverse pour la rejoindre.


- Il va mourir maître...SNIF, il est très affaibli.


- Je contacte son avocat !


-Oui, maître!


Pendant ce petit moment, je m'impatiente. "Patrick ne part pas s'il te plaît..."


Elle me signale que son avocat a fait appel. Bonne nouvelle. Mais en attendant, il doit, en toute urgence, être conduit dans une structure hospitalière.


Nous n'avons pas de temps à perdre, son état de santé est critique. Mon téléphone sonne, mais je ne décroche pas. Je suis occupée à regarder curieusement l'ambulance d'une maison de pompes funèbres, qui entre dans la prison.


Je serre la main de mon avocat.

La bouche ouverte, je laisse les larmes coulées. Elle tient fermement ma main. Je m'en veux. Je la fixe avec tristesse :


- Pourquoi moi ?


Elle avale de travers.


-SNIF... Pourquoi moi, maître ?


Elle descend du véhicule ; elle n'ose dire aucun mot. À cet instant, je perds tous mes moyens. Après, trois minutes, je reviens à la réalité par le bruit des sirènes de l'ambulance.


-Tu me suis ? Dis, maître Linda.


-Hum ; hum. Snif...


À l'entrée, nous rencontrons des responsables de la prison y compris la Directrice avec qui, j'ai échangé des heures en arrière.


Maître Linda mène un entretien avec le petit groupe. En attendant, j'en profite pour décrocher.


- Allô ! Snif...


- Paula ! Que se passe-t-il ? Où es-tu ? S'inquiète Sophie.


- À la prison !


- Je me dépêche...



Kathy...


Je suis contente de la réussite d'une petite affaire au Gabon, que je gère à distance. Mon collaborateur a bien travaillé. Les résultats feront mon plus grand bonheur, et celui de Paula.


En parlant de ma fille : je n'ai aucune nouvelle. Elle est coincée dans son nuage. Je n'ai pas eu de temps pour penser à cette petite écervelée. J'espère qu'elle comprend, que je suis la seule personne qui pense à son bonheur. Heureusement que Sophie existe.


Je lance un autre appel toujours en direction du Gabon.


-Oui, madame.


-Je ne veux aucune bavure, dis-je, sévèrement.


-À vos ordres madame !


-Finissez-en ! Ma fille mérite mieux.


-Oui madame.


Je raccroche pour me reposer.


Au cours de ma sieste, l'appel de Sophie me dérange. Je décroche contre mon gré.



Sophie...



Je rejoins Paula à la prison. Je me demande pourquoi elle s'y trouve... En chemin, je fais un détour.


Après mon rendez-vous improvisé, j'informe Kathy de la position de sa fille. Nous passons près de deux heures au téléphone.


Au volant, je lance un autre appel afin de me renseigner sur la raison exacte de la présence de Paula à la prison. Elle peut me cacher ce dont elle mijote ; je serai toujours informé.


Je ricane à l'annonce de la nouvelle. Hum. Cette fille me donne des fous rires. Hum, tôt ou tard, Paula comprendra que je suis indispensable dans sa vie de merde.


J'ai envie de lui dire d'aller se faire voir, mais je suis bien trop curieuse pour retrousser chemin à mis parcours.


Aujourd'hui, elle me veut à ses côtés parce qu'elle sait que je suis incontournable.


Je donne ma position à mon mari et je fonce à la Prison.


À une bonne poignée de mettre du véhicule du prédateur, j'aperçois Paula, faisant la cartésienne, la clé de celui-ci en main.


Je l'appelle, elle ne décroche pas ! Je n'insiste pas. Je rentre chez moi. Paula, mérite-t-elle mon soutien après sa trahison ?


Quelques heures après...


Je descends de mon véhicule ; fait des câlins à mes enfants, avant de prendre ma douche. Des minutes plus tard, je l'appelle, seconde après, seconde. Elle ne décroche toujours pas. J'abandonne, puis, je fais une sieste. Au réveil, je tente plusieurs autres appels :


-Je t'appelle depuis presque trois heures !


-Désolée !


-Où es-tu Paula ?


-À l'hôpital militaire, à Angondje !


-Je te rejoins.


Entre-temps, je reçois un autre appel, m'éternisant au bout du fil. Cette fois encore, je décide de faire un autre détour avant de la rejoindre.


Sur la plage, je patiente pendant des heures pour apercevoir mon collaborateur, traverser la route en catastrophe. Les secondes d'attente me mettant hors de moi :


-Cela fait trente minutes que je t'attends ici !


-Désolé, Madame !


-Ton dû ! Lui dis-je en lui tendant une enveloppe.


Je le fixe dans les yeux !


-Tu sais ce qu'il faut ! Je ne veux pas de bruit. Mon mari reste en dehors de ça.


-Oui madame !


-Je fais un énorme sacrifice, alors que tout soit propre. Je travaille cette argent, je ne le ramasse pas. 


-Compter sur moi madame ! 


-Bonne journée.


Je laisse mon véhicule sur le parking de l'hôtel Radisson, et j'emprete une couse pour l'hopital.




(Aucun droit sur image)



EMBARQUE D'UN DESTIN...