Chapitre 12

Ecrit par Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Chapitre 12 : Les bruits


**** Amir ****


C'était prévu que je ne fasse que deux, trois jours au pays pour régler le problème avec Oumou mais me voilà qui fait carrément une bonne semaine. Jusqu'ici je n'arrive toujours pas à digérer mon mariage avec elle. Ce n'est un secret pour personne que je ne l'aime pas et même dans mes plus fous rêves, je ne la voyais pas devenir mon épouse. Je suis en colère contre moi même pour avoir approché cette fille et surtout en colère contre mon père qui a accepté de satisfaire les caprices des oncles de Oumou juste parce que j'ai un peu merdé. Le comble dans tout ça est le fait que nous partageons la même chambre. Mon lit est un trois places alors chacun se couche de son côté, dos tourné pour dormir. Le mariage n'a même pas été consommé alors que je suis un lapin. Moi qui ne peux pas me passer de sexe pendant trois jours, me voici qui n'a rien fait depuis une semaine. J'ai les bourses pleines mais je me suis promis de ne rien tenter avec Oumou. Je ne veux pas qu'elle prenne la confiance en croyant que je ressens quelque chose pour elle. Je compte la supporter juste le temps de sa grossesse et profiter d'une petite erreur de sa part pour la répudier et la renvoyer chez ses parents. C'est aujourd'hui je prends mon vol de retour pour New-York et je suis très heureux. Au moins je n'aurais plus à supporter le supplice de me coucher dans un lit avec une femme sans la toucher.  Oumou a déjà lavé mes habits depuis hier, repassé et rangé dans mon trolley alors je n'ai pas trop à m'en faire. Au moins elle me sert à quelque chose. Je me lève, prends ma douche et rejoins la famille au salon.


 Papa : On t'attendait depuis ! Viens t'asseoir.


Humm, j'espère que ce vieux ne veux pas créer un autre palabre. Ma mère était à ses côtés entrain de boire du jus de pomme, Maï était entrain de naviguer sur son téléphone tandis que Oumou était sagement assise en se triturant les doigts. Hum. Je m'assis en face de mon père avec appréhension. Depuis que le vieux m'a mis des baffes et a essayé de m'étranger je l'évite comme la peste. Je pense être plus en sécurité loin de lui que proche.


 Papa : Bon, comme tout le monde est là, je peux commencer. C'est aujourd'hui tu retournes à New-York n'est-ce pas, Amir ?


 Moi : Oui papa.


 Papa : Bien. Je ne vais pas beaucoup parler. Oumou qui est assise là est ton épouse et elle attend votre premier enfant si je ne trompe pas.


Ce n'est pas une question mais connaissant mon père, je sais que si je ne lui réponds pas il va sûrement péter un plomb. 


 Moi : Oui papa.


 Papa : J'ai déjà fait le transfert de son collège à Montaigne. Elle va commencer le lundi. Avec la grossesse ce serait certes difficile pour elle car elle est en classe d'examen mais si elle se donne à fond elle va s'en sortir. Je lui ai également ouvert un compte bancaire.


 Maman ( visiblement mécontente): Un compte bancaire ? Pourquoi faire Youssef ?


 Papa : Que fait-on habituellement avec ?  ( se tournant à nouveau vers moi ) À partir d'aujourd'hui, tes virements mensuels vont diminuer. Au lieu d'un million cinq cents par moi, je ramène ça à 1million par moi. Les cinq cents milles restant seront transférés chaque mois dans le compte de ton épouse.


 Moi : Mais papa !!!


 Papa: Tu la boucles immédiatement, imbécile ! À partir de maintenant c'est comme ça ! Tu as des responsabilités à présent donc je t'aide à les assumer. Si tu n'es pas content, les un million restant seront également transféré chaque mois dans le compte de ta femme et c'est lorsqu'elle sera servie convenablement qu'elle te donnera le reste.


 Maman : Je n'aime pas cette manière dont tu te comportes avec l'enfant, Youssef ?


 Papa : Un enfant fait un enfant ? Toi ne m'énerve même pas. Si tu n'es pas contente, va travailler ton propre argent pour lui donner.


Je n'arrivais pas à croire ce qui m'arrivait. J'allais devoir partager mon argent de poche qui ne me suffisait même pas avec ma supposée " femme ". Je regarde avec irritation Oumou qui garde la tête baissée depuis le début. Mince ! 

 

Pourquoi mon père a-t-il autant changé envers moi ? Pourquoi prenait-il une décision aussi radicale ? Oui j'ai mise enceinte une fille mais ce n'est pas la fin du monde si ? J'ai quand même 25 ans bordel !

Dès que nous sommes derrière la porte de notre chambre, j'attrape violemment Oumou par le bras. Elle grimace de douleur mais n'ose pas crier.


 Moi : Tu es contente de toi non ? Grâce à ce maudit truc que tu as dans le ventre tu pourras te faire de l'argent sur mon dos n'est-ce pas ? Je me suis toujours dis que tu m'avais piégé avec cette grossesse et voilà déjà les retombées que je subis.


 Oumou (d'une petite voix): S'il te plaît Amir, tu me fais mal.


Je serre encore plus son bras, de sorte à y laisser des bleus. Je me suis toujours promis de ne jamais battre une femme, mais n'empêche pas que je peux lui donner de petites punitions.


 Moi : Garde en tête dès maintenant que je vais te répudier le jour où tu mettras l'enfant au monde.


 Oumou ( reniflant): O.. okay.


Je relâche brutalement son bras. Elle chancèle et faillit tomber avant de s'agripper au battant du dressing.


C'est avec le cœur lourd que je monte dans l'avion quelques heures plus tard


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**** Kamila ****


C'est aujourd'hui le premier grand jour. Sourire... Tout le monde est aux petits soins pour moi. Mon petit-déjeuner m’est servi au lit, un plateau garni de viennoiseries et de yaourt. 

Après mon petit déjeuner, je pars prendre mon bain avec l'aide d'une spécialiste qui en profite pour m'épiler et me masser. Soins de corps et bain pris, la coiffeuse et la maquilleuse arrivent. Depuis la programmation de ma dot et de mariage, je n'avais jamais eu une petite seconde de stress mais ce matin bizarrement, je ne vous dis pas le stress qui m’anime. Pour ne pas que ma mère le remarque je fais l’effort de rester sereine.

  J’opte pour un make-up flashy, j'aime les choses qui tape à l'œil donc je ne peux pas me permettre de faire un maquillage nude ou léger pour mon mariage traditionnel. Quant à mes cheveux, on m'a mis une pose indienne de 600 mille. Mon futur mari a de l'argent donc il ne faut pas lésiner. L'argent c'est quoi ? C'est la poussière oooh. Si tu en as tu peux te permettre toutes les folies, mais dans le cas contraire, je suis désolée pour toi chérie coco.


 Maman : Ça va, mon bébé ? 


 Moi : Je vais bien maman. Et les autres ? 


 Maman : Elles se préparent également. Tu es belle comme une rose ma puce.


 Moi (émue): Merci maman.


 Maman : Je sens que tu stresses un peu mais n'ai pas peur bébé. Tout se passera bien. C'est la dot de la gloire glorieuse ne l'oublie pas. Allez, fais-moi un grand sourire.


Je lui souris en me sentant un peu mieux. Ma mère a les mots pour m'apaiser. Roooorh je l'adore. Le photographe arrive ensuite pour ma séance photo, quelques clichés uniquement avec ma mère, Tata Charlène et mes filles d'honneur. Maintenant que ma mère m'a soufflé du courage, j’attends impatiemment l’heure de ma sortie. J'imagine d'ici la tête de Liam quand il me verra. Mince, je confirme que je suis toute belle et élégante.


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**** Salewa ****


Je me regarde plusieurs fois dans le miroir et ne peux m'empêcher de me trouver magnifique. C'est aujourd'hui la cérémonie de dot de Kamila, l'amie de ma cousine Jessica et la robe de dentelle rouge qu'on m'a cousue pour l'occasion me sied comme un gant. C'est une robe de guipure à dentelle rouge et longue avec une légère fente derrière. Je ne saurai vous d'écrire le modèle mais c'est juste Waouh ! Je ne porte pas de bijoux particulier à part des boucles d'oreilles scintillantes et comme coiffure, on nous a tous attaché des grands foulards. Une maquilleuse est venue nous faire des make-up léger. Comme je n'ai jamais porté des talons, on m'a remis des compensés. Jessica ainsi que les autres filles sont également vêtues comme des princesses. On croirait presque que c'est nous qui allons-nous faire doter. De ce que j'ai pu voir, cette cérémonie de dot est de grande envergure. Je n'ai jamais assisté à une dot de ce genre et j'ai hâte de voir comment les choses se passeront pour le raconter plus tard à Oumou et aux jumeaux quand je les reverrai.

LA SECONDE ÉPOUSE