Chapitre 13

Ecrit par Kaylee

LA SECONDE ÉPOUSE


Épisode 13 : Safou et Gareth


**** Safou BANKOLE ****


Je me lève aujourd'hui le sourire aux lèvres. Je dois accompagner mon chéri à la cérémonie de dot de son meilleur ami Liam. Je prends mon bain en me faisant un soin de corps bien complet : gommage, gel de douche, épilation des aisselles et etc. Après ça je me vêts du modèle que j'avais prévu pour l'occasion avant de me poser devant mon grand miroir qui se trouve en face de mon lit pour me faire un make-up nude. J'ai tous les accessoires de maquillage de grands qualité chez moi et même si je n'ai pas fait une formation dans le domaine, je suis des vidéos sur YouTube et sur TikTok pour maîtriser. Je n'aime pas aller me maquiller ou faire mes ongles dans un centre. J'apprends vite et j'aime faire ce genre de choses alors dépenser une petite fortune dans un centre pour une tâche que je peux faire moi-même, c'est très peu pour moi. Quand je me place mes ongles et me maquille, si on ne te dit pas que c'est mon œuvre personnelle, tu ne vas jamais le savoir. Je suis douée. Ah ça oui. Après mon maquillage, je mets ensuite ma greffe blonde qui m'aurait coûté la peau des fesses avant de le peigner. Gareth n'aime pas les femmes qui se négligent et comme moi-même j'aime bien les chichis, je ne me gêne pas. Ce qui est sûr, ce n'est pas mon argent qui payent les choses. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je m'appelle Safou BANKOLE, une belle nordiste béninoise de 33 ans. Je n'ai ni mari, ni enfants et aucun boulot en vue. Je n'ai pas eu la chance de faire de longues études. J'ai déserté involontairement les bancs en classe de cinquième quand... pfffffff, je préfère ne pas en parler. Cela me rappelle des souvenirs que je veux bien garder au loin dans mon cerveau. À mes 13 ans, je travaillais déjà comme fille de ménage chez un couple à Nati ( Natitingou) et le salaire que je percevais en fin de mois se faisait directement envoyer chez mon oncle. J'ai travaillé chez ce couple pendant deux ans avant que mon oncle ne vienne me reprendre chez eux car ces derniers prévoyaient quitter le pays pour rejoindre leur fils au Gabon. Ensuite je n'ai plus travaillé pendant les trois prochaines années qui ont suivi. Ces trois années ont été les pires de ma vie. Trois années pendant lesquelles j'ai essayé de me suicider plusieurs fois. Je me coupais fréquemment les veines. Mais le bon Dieu ne voulait pas encore de moi dans l'autre monde. Je vous raconterai peut-être mon histoire un jour. 

J'entends des pas depuis le salon mais je ne m'inquiète pas. Qui d'autre ce serait si ce n'est pas Gareth ? Comme c'est lui qui me paie l'appartement, monsieur en possède également une clé et peut me surprendre à n'importe quelle heure ici alors que depuis deux ans que nous sommes ensemble, je ne connais même pas le portail de sa maison.


 Gareth ( entrant dans la chambre dans un beau ensemble cousu avec le même pagne de ma robe): J'étais sûr que tu ne serais pas encore prête.


 Moi : Tu vois bien que j'ai déjà fini. Je peigne juste ma greffe. Tu es beau bébé.


 Gareth : Hum, merci.


 Moi : Tu ne me complimente pas aussi, chéri ?


 Gareth ( le regard froid): Ne m'énerve pas, BANKOLE.


 Moi (petite voix): Désolée.


 Gareth : Je t'attends dans le salon. Et ne me fais pas encore plus attendre sinon je te laisse et pars seul.


 Moi : Okay.


Dès qu'il est hors de ma vue, je me permets enfin de bien respirer. Oufff. Vous êtes sans doute étonné de la manière dont Gareth se comporte avec moi. Moi-même parfois son caractère froid me dépasse. Si c'était l'ancienne Safou que j'étais, j'allais déjà l'envoyer paître car je ne permettais jamais à aucun homme de me manquer de respect mais avec lui, je me sens impuissante. Nous ne sommes pas en couple. Non non. D'ailleurs je n'ai jamais été en couple avec qui que ce soit. J'ai toujours été la maîtresse des hommes mariés ou le plan cul de telle ou telle personne. Quand j'ai vu Gareth pour la première fois, c'était il y a trois ans dans un restaurant à Sacré cœur. Il était entrain de dîner et discutait gaiement avec ses deux compagnons de tous les jours : Drake et Liam.

Ils étaient tous beaux et charismatiques mais c'était pour Gareth que mon cœur s'était mis à danser le coupé décalé. S'il me traite comme de la merde c'est parce que c'est moi qui l'avait courtisé. À l'époque je n'avais pas froid aux yeux. Je vivais au jour le jour et saisissais chaque opportunité que j'avais sans remords. Je m'étais approché de leur table, les avais tous salué poliment avant de lui demander si je pouvais lui parler un moment. Il m'avait dévisagé de la tête aux pieds avec dégoût ( je portais une mini robe moulante qui ne cachait pas grand-chose de mon corps) avant de décliner ma demande. J'avais essayé d'insister mais il m'a lancé un de ces regards qui m'a refroidi sur le champ.

J'étais retourné à ma table avec toute la honte en me promettant de ne pas lâcher l'affaire. Je n'avais pas l'habitude de me faire repousser par les hommes et la façon dont celui-là me plaisait, il allait succomber qu'il le veuille ou non, parole de Safou.

Quelques minutes après, je l'avais vu se lever et se diriger vers les toilettes. J'ai attendu qu'il disparaisse dans le couloir avant de prendre la même route. Je regarde bien dans les alentours avant de vite entrer dans les toilettes pour homme et bloquer la porte. Chance pour moi, il s'y trouvait seul. Dès que nos regards se sont croisés dans le miroir, j'avais automatiquement mouillé mon string.


 Gareth : Que me voulez-vous au juste mademoiselle ?


 Moi ( sourire aux lèvres): On peut se tutoyer tu sais ?


 Gareth : Je ne préfère pas. Je tutoie ceux que je connais et je veux que vous en fassiez autant. Et vous ne répondez toujours pas à ma question. Que me voulez-vous ?


 Moi : C'est toi que je veux.


 Gareth : Je ne traine pas avec les prostituées.


Koum ! Ayaya le gars est trop tranchant.


 Moi (touchée): Je n'en suis pas une.


 Gareth : Alors pourquoi me suivez-vous ainsi ?


 Moi : Parce que tu me plais tout simplement. Et j'ai envie que tu me bai*e.


Il n'avait rien dit et s'était contenté de me fixer pendant un bon moment au point de me mettre mal à l'aise avant de secouer la tête comme si je lui faisais pitié. Il s'était nettoyé la main et s'est dirigé vers la porte de sortie mais j'ai rapidement couru pour me mettre devant.


 Gareth : Je vous prierai de bien vouloir quitter devant cette porte pour que je puisse sortir, mademoiselle.


 Moi (obstiné): Non. Tu ne sors pas sans m'avoir baisé.


Il essaie de me brutaliser pour me dégager mais j'en profite pour l'enlacer et envoyer ma main dans son jean pour attraper son membre. C'est un homme ooh et la chair est faible. Il n'a pas pu faire le bras de fer plus longtemps. Les minutes qui ont suivi, je me suis retrouvée plaqué contre le lavabo, la robe relevé sur le ventre avec lui qui me culbutait avec ardeur. J'ai pleuré de plaisir dans les toilettes là. Le gars connait la chose. Il m'a fait ça tellement bien que je crû que j'allais m'évanouir. Bien que le rapport avait été un truc vite fait, ça été le meilleur coup de ma vie.

Quand nous avons fini, il avait fouillé sa poche et m'avait jeté quelques billets de banque à la figure avant de sortir comme si de rien n'était. Je suis restée dans un état de béatitude pendant une dizaine de minutes avant de me reprendre et ramasser les billets de dix mille qui faisaient en tout 70 milles francs. Quand j'étais retourné dans le restaurant, il ne s'y trouvait plus et ses amis non plus. Les jours qui ont suivi je revenais tout le temps dans ce restaurant avec l'espoir de le revoir mais non, il n'y était plus revenu. Puis mes bizz que je gérais ont commencé par me dégoûter. Moi qui aimait le sexe je n'en avais plus envie. Ma libido s'était éteinte. Quand j'essayais de coucher avec un homme, je me rétractais à la dernière minute. J'étais devenue comme frigide. Puis trois mois après cette petite folie dans les toilettes, je me suis rendu compte que j'étais enceinte. Ça avait été un coup de grâce. Je prenais toujours mes précautions. Je ne me faisais jamais coucher sans protection et après chaque rapport sexuel je prenais toujours la pilule pour ne pas avoir de mauvaise surprise car nous savons tous que les préservatifs ne sont pas fiables à 100%. J'ai fait tout ça mais j'étais quand même tombé enceinte. Je me suis rendu à l'hôpital pour me faire avorter mais le docteur avait dit que c'était à risque et je pouvais perdre mon utérus après ça. J'avais décidé de garder la grossesse malgré moi. J'avais fini par avoir honte de moi car j'étais enceinte mais n'étais pas capable de dire même le prénom de l'auteur. Avec le temps j'avais fini par aimer le fait d'être enceinte. J'avais hâte d'accoucher et de tenir mon bébé dans les bras et le combler de tout l'amour dont je n'avais pas pu bénéficier. Je caressais tout le temps mon ventre et racontais mes déboires à mon embryon. Je n'avais pas voulu connaître le sexe du bébé et voulais avoir la surprise. J'ai eu mes premiers contractions en pleine nuit aux environs de 2h du matin. J'habitais seule et n'avais aucune famille ni amie qui pouvait me secourir. C'est ma voisine et son mari qui m'ont conduit à l'hôpital en entendant mes cris. Évoquer ces souvenirs me fait toujours mal car ce soir-là j'ai perdu mon bébé. En salle d'accouchement, j'avais perdu connaissance sur la table mais j'avais eu le temps d'entendre les pleurs de mon bébé. Mais à mon réveil, on m'a présenté un bébé mort. C'était une fille. Le docteur avait dit que juste après son premier cri, son cœur avait cessé de battre. J'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Jusqu'à maintenant je n'arrive toujours pas à accepter l'idée d'avoir perdu mon bébé. J'ai fait des mois de dépression. J'avais considérablement maigri et ne ressemblais plus à rien. Puis un jour, j'ai revu Gareth entrain de faire le plein d'essence dans une station puis mon monde s'est remis à tourner. Le soleil s'est mis à briller un peu plus dans ma vie. Quand il m'a vu, il m'a tout de suite reconnu mais était surpris de me voir dans mon état. J'étais négligée, les cheveux en bataille avec une robe informe. Je l'ai supplié de me donner une chance et c'est là qu'il m'a proposé de devenir son plan cul. Je devrais être toujours présentable et disponible pour le satisfaire à n'importe quel moment où il aura envie de moi et en retour il prendrait en charge mes besoins financiers. Je n'avais pas le droit de coucher avec un autre homme sinon il mettrait automatiquement fin à notre liaison. J'ai accepté et nous avions commencé. Il m'a pris cet appartement luxueux à Jéricho et me donne des sommes faramineuses chaque semaine.  Je ne manque de rien. Si ses amis et sa famille me connaissent aujourd'hui c'est parce que sa mère nous avait surpris au restaurant et vous connaissez les mamans. Apparemment c'était la première fois qu'il voyait son fils avec une femme et a interprété les choses autrement. Elle a commencé par mettre la pression à son fils et il a fini par s'afficher avec moi mais me menace toujours en privé de ne pas me faire des idées. Il n'a jamais su pour ma grossesse et mon accouchement passé et je n'ai jamais trouvé l'utilité de lui en parler. Malgré son mauvais caractère, je l'aime et si je dois passer le reste de ma vie à être son " plan cul ", je supporterai.


 Gareth (revenant dans la chambre): Tu cherches à me rendre nerveux le jour du mariage traditionnel de mon frère, Safou ?


Je sursaute en le voyant et émerge de mes souvenirs.


 Moi : Excuse-moi bébé.


Je prends mon sac à main chanel blanc et le suis docilement dans sa voiture. Je ne suis pas vraiment amie amie avec Kamila, la fiancée de Liam. Elle m'a toujours regardé de haut comme si j'étais de la merde. Au début j'ai voulu être son amie mais quand j'ai remarqué son attitude et sa réserve envers moi, je suis restée dans mon coin. Si ce n'était pas à cause de Liam que j'estime beaucoup, je ne perdrai même pas mon temps pour me rendre à sa dot.

LA SECONDE ÉPOUSE