Chapitre 12
Ecrit par Jennie390
⚜️Chapitre 12⚜️
????Emile Biyoghe????
C'est tellement fatigant de faire semblant, de porter un masque au quotidien pour jouer le rôle d'une personne qu'on n'est pas en réalité.
Mais c'est ça la réalité de ma vie, pour pouvoir vivre tranquille je passe mon temps à me faire passer pour celui que je ne suis pas. Gentleman, gentil, généreux, poli, etc.
Mais j'ai finalement pu tout raconter à Yolande, ça m'enlève un poids. Ça commençait sérieusement à m'ennuyer de jouer l'amoureux transit. De ne pas pouvoir lui tordre le coup lorsqu'elle veut jouer la femme de caractère devant moi. Maintenant, elle va pouvoir réellement me connaitre.
Quand je sors de la chambre, je m'arrête à la réception.
—Bonjour, excusez moi, où puis je trouver le manager de l'hôtel ?
—Bonjour Monsieur, me répond la réceptionniste. Y a t-il un problème ?
—Non, du tout. Je veux juste le voir, es mi amigo (C'est mon ami), lui dis-je.
—Il est juste derrière vous.
Je me retourne et j'apercois Edouardo le manager, discutant avec le vigile de l'entrée, je m'approche de lui.
—Edouardo, dis-je ne souriant.
—Oh Emilio, mi amigo ! Me répond t-il avec le sourire. Tu es en lune de miel et tu es déjà loin de ta femme ?
— Elle est dans la chambre. Je vais siroter quelques cocktails au bord de la piscine en trempant les pieds dans l'eau. J'ai besoin qu'un oeil soit gardé sur ma femme.
—Tu veux qu'on la surveille? No entiendo (je ne comprends pas), me dit-il.
—On va en parler de long en large un peu plus tard. Pour l'instant, elle ne doit pas quitter cet hôtel, fais passer le mot à ton staff. Et si jamais, elle sort de la chambre, appelle-moi.
—Ok, j'ai compris.
Je lui serre la main et me dirige vers la piscine. Edouardo est un ami de l'Université, on a fait tout notre cursus universitaire ensemble. Quand il avait du mal à payer ses frais de scolarité, je prenais de l'argent dans ma carte et réglais ses factures. J'ai par exemple payé tout son cursus du master , nous etions très proches et nous avons garder le contact jusqu'à présent.
C'est vraiment un bon ami et il connaît même mes penchants sexuels. Voilà pourquoi j'ai emmené Yolande dans cet hôtel, je sais qu'elle sera correctement surveillée en mon absence.
Je déguste un bon plat de fruits de mer avec du vin blanc, puis une heure trente plus tard je retourne dans la chambre. Yolande dort, je place ses affaires dans son sac ainsi que les comprimés que j'ai achetés il y a une semaine au Gabon. Je ressors en ne verouillant pas la porte. Je retourne à la piscine.
Je vais m'amuser avec Yolande...
2h plus tard....
Je sirote mes cocktails en pensant à mon prochain plan d'attaque lorsque je reçois un appel d'Edouardo qui me fait savoir que mon épouse est à la réception et qu'elle demande à ce qu'on appelle son Ambassade. Je fais un petit résumé à Edouardo au téléphone sur la situation et sur l'ordonnance que je vais sortir et je lui dis exactement comment je veux qu'il se comporte.
Il y a 1 mois que j'ai fait préparer une ordonnance au nom de Yolande par un un médecin de la Polyclinique Chambrier au Gabon, je vais la sortir aujourd'hui.
La fille là va apprendre à me connaître...
Quelques minutes plus tard j'arrive à la réception où il y a beaucoup de gens, c'est parfait ! En me voyant Yolande tape sa crise et elle crie comme une vraie forcenée mais je garde évidemment l'air triste et abattu du mari dévoué. Elle ne fait que s'enfoncer aux yeux de tous et moi je m'en délecte...
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????Yolande Otando épouse Biyoghe????
On est tous debout dans le hall, plusieurs personnes nous observent, ceux qui comprenent le français traduisent aux autres. Je ne supporte plus toute cette mascarade qui se joue devant mes yeux, Emile manipule tout à sa guise.
—Ce n’est pas du tout ce que vous pensez, cet homme est un manipulateur sociopathe, dis-je en rangeant mes affaires dans mon sac, les mains tremblantes. Je vous assure qu’il me garde prisonnière.
—Mais Madame si vous étiez vraiment retenue prisonnière, comment avez-vous fait pour sortir et être ici avec nous?me demande le manager.
—Il a laissé la porte ouverte exprès en repartant, commencé-je en begayant. Non il est plutôt revenu quand je dormais pour replacer les affaires qu’il avait prises dans mon sac et il a aussi ajouté ces comprimés là, je vous assure que ça ne m’appartient pas. Je ne suis aucun traitement contre les troubles mentaux.
—Comme je vous ai dit ce n’est pas la première fois qu’elle me fait ça, dit Emile en soupirant. À chaque fois elle créé des scandales en inventant des chimères, dès qu’elle oublie de prendre ses comprimés.
Je tiens le flacons de comprimés dans mes mains en l'entendant raconter des mensonges. J'ai une envie de lui sauter à la gorge pour qu'il la ferme. Il sort un papier de l'arrière de son jean et le tend au manager. Ce dernier le déplie et se met à lire.
—Voilà pourquoi je me balade toujours avec ceci, dit Emile, parce qu’on ne sait jamais. Un jour elle va raconter son délire là et on va vraiment croire que je lui veux du mal et je pourrai avoir des problèmes qui sait ? avec la police peut être...
Le manager lit le bout de papier et regarde le flacon de comprimés que je tiens en mains.
—C'est apparemment une ordonnance pour le médicament que vous tenez Madame.
—C'est n'importe quoi!
—Pourtant c’est écrit Yolande Otando, c'est bien votre nom, n’est ce pas ?
Je ne le laisse même pas terminer que je lui arrache le papier des mains.Je n'en reviens pas, Emile avait vraiment tout preparé. C'est vraiment une ordonnance que j'ai dans les mains, prescrite à mon nom avec la signature et le cachet d’un médecin du Gabon, je suis sans voix.
Je suis tétanisée, je ne sais pas quoi dire ou faire d’autres, je viens de me donner en spectacle et là à cet instant, rien ne peut prouver que je dis vraiment la vérité, pas avec une telle preuve.
—Ma chérie, viens on va aller dans notre chambre tu vas prendre tes médicaments avec un bon repas. Puis tu vas te reposer et tout ira bien.
—Tout ira bien Madame, me dit le manager.
Emile m'a prise de cours avec cette ordonnance. Je ne peux rien faire à cet instant, il vient de me décrédibiliser aux yeux de tous. Il me faudra attendre une autre opportunité pour m'echapper d'ici.
Peut être que de retour dans mon pays je pourrai trouver une solution même à l’aéroport, mais ici dans un pays étranger où pratiquement personne ne comprend ce que je dis, je n’ai pas vraiment de chance.
—Ma chérie je pense que tu en as suffisamment fait pour aujourd’hui, me dit Emile en s'approchant de moi. On y va ma belle.
Il se tourne vers le manager.
—Pardon encore pour cet esclandre, lui dit-il.
—Ne vous inquiétez pas, je comprends. Ça ne doit pas être chose facile à gérer pour vous. Prenez bien besoin d'elle.
Emile me tient la main et nous traversons le hall jusqu'à ce que nous arrivions devant l'ascenseur. Les gens nous observent comme des phénomènes de foire. En partant j'ai le temps de remarquer le regard appuyé de la réceptionniste sur moi.
Qui sait, peut-être qu'elle m'a cru. Si c'est le cas, elle pourra certainement en venir en aide plus tard.
On prend l’ascenseur dans le silence vu qu’il y a des gens à l’intérieur, nous sortons ensuite et marchons le long du couloir jusqu’à entrer dans notre chambre.
Je m'assois sur le lit avec les genoux repliés, je repense à comment Emile vient de me faire passer pour une personne atteinte du cerveau, il m'a encore eu en beauté. Finalement je me rend compte qu'il a toujours une longueur d'avance sur moi. Mais peut être que si je ne m’étais pas endormie, il n’aurait pas eu la possibilité de replacer mes affaires dans mon sac à main ni d'y placer ces médicaments.
—Tu as apprécié ma petite mise en scène ?
Je le regarde du coin de l'oeil sans lui répondre.
—Tu dois certainement te dire que les choses se seraient certainement passées autrement si tu avais agi différemment, n’est ce pas? Ajoute t-il en souriant.
Si je pouvais effacer ce sourire âcre de ce visage...
—C’est vrai que si tu ne t’étais pas endormie je n’aurais pas pu placer ces choses dans ton sac à main. Mais quand tu es descendue dans le hall je serais revenu ici les placer dans ta valise. Donc quand tu aurais fait ton scandale en bas, j’aurai suggéré que tu as oublié que tes affaires étaient dans ta valise depuis le début, on serait tous monté ici avec le manager et le résultat aurait été le même que tout à l’heure chérie.
—Tu n'es qu'un sale psychopathe!
—Je t'ai tellement étudié pendant ces derniers mois que je te maîtrise Yolande.Je sais comment tu penses, je peux anticiper tes prochains mouvements tellement tu es facile à lire, tellement prévisible. Et je peux même te dire que je sais que pendant que nous sommes ici au Mexique tu vas encore essayer de t’échapper, malgré ce qui s’est passé en bas. Mais il n’y a pas de problèmes, je sais qu’au final, quand j’en aurai fini avec toi, tu n’auras plus la force de t’opposer à moi.
—Jamais !Je ne vais jamais me laisser faire, crié-je.
—Ok, c’est ce qu’on va voir! Mais s'il y a un truc qui est sûr, quand j’en aurai marre de ta rébellion, je vais te tuer et faire passer ça pour un suicide vu que tu es « mentalement instable » mon amour. Si tu meurs je serai la seule personne qu’il restera à Mélissa, elle viendra donc vivre avec moi,toute seule...
Il a vraiment un plan d'avenir bien ficelé, et je me rend compte qu'il a un esprit diaboliquement fertile. Comment je vais m'en sortir mon Dieu? Comment je protège Mélissa de tout ça ? Ce n'est pas juste qu'elle paye pour ma stupidité et ma naïveté, je me dois de tout faire pour nous sortir de là.
—Bon ça a été une longue journée, je suis épuisé, fait Emile en se deshabillant. Tu devrais dormir un peu, demain on a une journée chargée.
—Il est hors de question que je dorme sur le même lit que toi, dis je en le toisant.
Il plie ses vêtements minutieusement et les poses sur une chaise. Il ne garde que son caleçon sur lui et il s'approche du lit.
— Tu peux dormir par terre, rien à foutre !!! En y pensant bien, c’est moi qui devrait même avoir peur de dormir avec toi vu que tu es une « chaudasse » Yolande !!! Malgré que tu saches que c’est moi le Diable, tu peux avoir envie en pleine nuit de t’asseoir sur ma queue on ne sait jamais, ajoute t-il amusé.
Donc ça c'est vraiment l'homme que j'avais choisi pour passer le restant de mes jours?
—Allez dégage de là, dit-il en s'allongeant sur le lit. Tu peux même dormir dans la baignoire, ça c'est ton problème. Et ce n’est même pas nécessaire de chercher à t’échapper ou tenter de faire quelque chose de stupide comme m’attaquer par exemple,ça n’en vaut vraiment pas la peine ma chère.
Je m'assois sur le sol, dos au mur à l'observer. Il manipule son téléphone un moment puis le dépose sur la table de chevet avant de fermer les yeux. Je tourne dans ma tête mon problème, pendant de longues minutes, aucune solution à l'horizon.
Un peu plus tard dans la nuit j’entends la respiration lourde d’Emile, signe qu’il s’est endormi.
Je pense à mes petits ciseaux de manucure mais il ne sont pas assez pointus pour poignarder quelqu’un. Puis sur un coup de tête je me lève et je me rapproche du lit sur la pointe des pieds. Dieu merci il y a un tapis donc je ne fais aucun bruit. Je recupère un oreiller de l'autre côté et je viens me poster devant Emile. Je ne suis pas une criminelle mais malheureusement peut être que c'est la seule solution, il faut qu'il meure.
Au moment où je veux placer l’oreiller sur son visage...
—Assure-toi de bien réussir ton coup, dit-il doucement avec les yeux fermés.
Il vaut mieux que tu réussisses parce que si tu me rates Yolande, je vais te montrer le diable qui sommeille en moi. Tu vas regretter le jour où nos chemins se sont croisés, je te promets.
Je suis debout avec l'oreiller en mains , tétanisée. Il ouvre les yeux et les plonge dans les miens.
—Si tu sais ce qui est bon pour toi, mieux dépose cet oreiller, retourne t’allonger par terre et endors-toi tranquillement. Yolande,ne me cherche pas. Sinon tu vas me trouver et tu ne vas pas apprécier ce que tu vas voir.
Je recule en silence, je dépose l'oreiller et je m'allonge au sol en position foetale. C'est le coeur lourd que le sommeil m'emporte.
Je passe une nuit difficile et agitée,pleine de cauchemars.Quand j’ouvre enfin les yeux ce matin, Emile est assis à m’observer.
—Tu devrais te lever et rapidement prendre ta douche.On a une journée chargée aujourd’hui, il faut que…
—Je ne veux pas sortir d’ici,je ne veux pas être en ta compagnie. Tu me dégoutes, tu...
—Je disais donc qu'on a une journée chargée, répond-il me coupant la parole.
Tu devras présenter tes excuses au manager de l’hôtel et même à la réceptionniste pour ton comportement d’hier. Tu leur diras que tu as oublié de prendre tes cachets voilà pourquoi tu as agi de la sorte hier.
Je ne répond pas, je me lève en prenant ma serviette dans ma valise. En le regardant je me rend compte qu'il s'est déjà douché, habillé et parfumé pendant que je dormais. Quand je termine de me laver, je reviens dans la chambre où je trouve qu'il a déposé sur le lit, une robe, des sous-vêtements et des talons.
—Je ne vais pas m'habiller devant toi, tu devrais sortir et revenir quand j'aurai fini.
—Dépêche toi de t'habiller, je ne vois pas ce que tu as que n'ai pas encore vu, tchuip!
Je le toise et je m'habille rapidement. Il ouvre la porte et nous sortons de la chambre.
—Rappelle toi bien de ce que tu dois dire et comment tu dois te comporter quand nous sommes à l'extérieur. N'essaye même pas de me la faire à l’envers, chuchote t-il à mon oreille. Sinon c’est ta sœur qui va en supporter les conséquences, c’est clair mon sucre?
—Très clair, dis-je les dents serrés.
—Bien! Maintenant on y va ! Plaque moi un magnifique sourire sur ton visage et je veux que tu me regardes comme la femme la plus amoureuse de la planète.
Bonne lecture.