Chapitre 12
Ecrit par Lady_miinash21
Après son rendez-vous avec l'homme qui allait l'aider à retrouver son père, elle décida de s'aérer la tête un peu et pour cela rien de mieux qu'une petite sortie avec ces filles qui se disaient être des amies mais qui pour elle ne sont que des copines de fêtes.
De nos jours, si vous avez la chance de connaître la véritable amitié, je dis bien la véritable amitié, pas celle d'une année scolaire, entre collègues de travail, ni des vacances et je ne parle même pas d'une amitié basée sur l'intérêt de l'une sur l'autre, puisque notre monde d'aujourd'hui est colonisé par l'égoïsme, l'hypocrisie et la manipulation, si vous avez l'opportunité de connaître ce sentiment fort qui peut lier deux êtres pour la vie, tenez le bien avec vos deux main et essayez de la sauvegarder et de la protéger le plus longtemps possible. Mis à part l'amour, c'est un feeling très intense, très beau, mais qui malheureusement est en voie de disparition, ce qui est vraiment triste.
Tenant compte de cela, elle jouait leur jeu tout en les faisant bien comprendre qu'elle n'était pas comme elles. Et il est clair que nulles n'osait ne pas la respecter.
Elle se rendit donc au Redstone restaurant dans les Almadies et avant même qu'elle ne rentre dans le resto, elle entendit une folle crier son nom.
-Bettyyyyyyyyyyy, cria t'elle avant de venir l'enlacer leur faisant valser en arrière.
Betty Bâ
-Oh putain, murmurais-je en tenant la rambarde pour ne pas tomber.
Cette fille est carrément malade ma foi.
-Tu m'as manqué chérie, dit-elle en se détachant, un sourire hypocrite collé aux lèvres.
J'en profite pour reprendre mon souffle parce qu'elle m'a littéralement étouffé.
-Aïda...comment tu vas ?
-Je vais bien et toi ? Allez viens on t'attend.
Elle m'empoigne le bras et avance vers les autres filles qui étaient déjà attablées. Elles étaient cinq et j'étais la sixième, mais en voyant leur tête, je me disais vraiment qu'est-ce que je faisais là. Ce n'était pas ma place et je me disais intérieurement que c'était la dernière fois que je m'attroupais avec ces filles.
-Salut à tous, leur lançais je
-Salut, me répondirent-elles sauf bien sûr Fatou.
Alors je vous explique, avec Fatou c'est un truc ridicule mais alors là vraiment ridicule qui l'a mise en colère contre moi. Un jour on s'est rencontré par hasard avec une autre fille dans un centre commercial et on a décidé de continuer notre shopping ensemble. Dans une boutique, j'ai trouvé une gamme de produits que je venais de commencer et dont j'avais épuisé mon stock. Je l'ai donc pris mais mademoiselle n'était pas d'accord et voulait se l'approprier puisque c'était la dernière. Je l'ai même pas calculé et comme je n'avais plus rien à faire dans la boutique je suis allée payer et je suis sortie en disant au revoir à l'autre sans la calculer la laissant rouspéter.
Et depuis lors quand elle me voit, elle tire sa tronche de guenon et me lance des regards noirs. Ngen yakarni lidjeunti nako, je fais comme si c'était un mur.
-Alors Betty, comment tu vas ?, me demande l'une d'entre elles.
-Je vais bien et vous ? Quels sont les nouveautés ?
-Rien de spécial ma chérie à part que les temps sont durs et les proies rares, lance une autre qui se trouve être une *mbaraneuse*(des genres de profiteuses, ces filles qui collectionnent les hommes et ne font que leur soutirer de l'argent).
Sa phrase fit rire tout le monde mais pas moi. Elle a pas honte de dire ça. Sur le moment elle passe pour une prostituée pour moi.
-Massa bébé, t'es pas la seule à vivre ça. Moi aussi le mec qui devait m'envoyer de l'argent a complètement disparu de la nature, je ne l'entend plus ce crétin, dit Aïda me laissant étonné.
-Ha parce que toi aussi t'es dans le truc, lui demandais je stupéfaite
Elle semblait un peu plus responsable et sobre que les autres mais décidément, l'habit ne fait pas du tout le moine.
-Mo kone ioe fofou nga tolou, gor you bax yi gnongui fi di téral djiguen Yi dh (toi tu en es là alors que les bons mecs sont entrain de faire des nous des princesses).
-Khana ils prévoient de vous épouser ? Leur demandais-je
-Mane dh kou thi commencé wakh ay wakhi takk ma ba lafeu wouti kenen (moi s'il y'en a un qui me commence à me parler de mariage je te laisse là-bas pour aller en chercher un autre) j'ai encore la vie devant moi et je vais la vivre complètement. Le mariage c'est une prison, ne m'en parle même pas, tant qu'il y'a l'argent rk, dit la première qui avait commencé.
J'étais...waouw, j'ai même pas les mots. Carrément ahurie, ébahie, stupéfaite. Ces filles n'ont décidément aucun projet de vie, aucune ambition, de vraies profanes concernant le futur. Mais putain, qu'est-ce que je fais là ?
J'avais envie de m'en aller mais comme je venais d'arriver, j'ai préféré commandé quelque chose avant de partir. Je ne fesais même plus attention à ce qu'elles disaient me concentrant sur mon téléphone, et dire que j'étais venue pour me divertir un peu, m'amuser me voilà ennuyée comme jamais par leur discussion débile portant sur les mecs, l'argent, le maquillage, les chaussures, en gros le matériel parce que ces filles sont matérialistes.
Un moment, je croise le regard noir de Fatou, ce qui me fit rire.
-Quoi ? Me demande Aïda qui est assise près de moi.
-Nan rien, juste un truc débile...tu disais ?
Elle se mit donc à m'expliquer du n'importe quoi. Je ne l'écoutais même pas, occupée à lorgner la petite. Je la regardai avec un petit sourire en buvant mon cocktail et son visage chauffait encore plus. Soudain, elle se leva en colère et partit en faillant renversé une chaise ce qui me fit éclater de rire.
Finalement c'était très amusant hein.
Kayni Gueye
J'étais dans un sommeil profond mais malheureusement perturbé par des cries. J'émerge lentement et ouvre les yeux.
-Non mais t'es sérieuse toi, t'as le culot de dormir alors que mon ventre crie famine, cria-t-il en s'avançant.
-Hum...j'avais...m...mal à la....tête, c'est pou...
-J'en ai rien à foutre, lève toi et va servir le repas.
Il se penche et attrape mes cheveux.
-Aïe
-Et que je ne te le répète pas sinon t'auras affaire à moi.
Il me lâche et ressort en claquant la porte.
Pour ne pas encaisser d'autres coups, je me lève en titubant et descend à la cuisine lui servir son repas.
Je dépose tout sur la table à manger et l'appelle. Il s'installe et je lui sers mais à peine une bouchée, il le recrache et pousse le plat sévèrement.
-C'est quoi ce truc ?
-Euh...je
-Pourquoi c'est aussi salé, hein ? T'as fait exprès pour m'empoisonner c'est ça.
Il s'était relevé et s'approchait de moi tandis que je reculais.
-Mais...je n...
Il m'asséna une gifle retentissante qui me fit taire. Mes larmes tombait.
-Tais-toi sale garce, tu n'es même pas fichue de préparer quelque chose de mangeable.
J'étais bloquée par le mûr ce qui m'arrêta. Il plaqua ses deux mains de par et d'autre de mon visage et m'embrassait. J'essayais de me débattre mais rien n'y fit c'est plutôt une autre gifle qui atterri sur ma joue.
-Reste tranquille imbécile, au moins t'es bonne, ça compensera la nourriture.
Et il me viola, encore une fois.
Voilà à quoi se résumait ma vie maintenant.
Il me frappait pour aucune raison, me violait, m'insultait et me traitait comme son esclave. Ma vie tourne autour de lui et je suis à ses ordres. Il a pris la peine de renvoyer Abdou et Awa, ce qui fait que je m'occupe de toute la maison sans aide, résultat je souffre de courbatures. Clairement je n'ai plus de vie, je ne sort plus, l'école avait commencé depuis presque un mois et je ne pouvais même pas y aller. Au début, avec mes parents, je communiquais souvent avec ma mère avec lui assis à mes côtés pour éviter que je ne dise quelque chose mais maintenant il ne prend même plus la peine de me les passer, il me surveille.
Jamais je n'aurais pensé que cette homme pourrait être aussi mauvais. Au début il me semblait tellement un homme bien, respectueux et pieux mais je me suis trompée sur son compte, c'est juste un masque qu'il met pour berner les gens et avoir une bonne image. Je ne l'ai jamais vu prier en tout cas depuis que je suis là, il n'y a que les vendredis qu'il part à la mosquée avec son ami Moussa. Peut-être aussi qu'il fait la prière dans sa chambre mais sincèrement je me dis qu'un homme qui prie, qui croit en Allah (swt), qui a foi en lui et connait les valeurs de la femme, jamais il n'oserait levé la main sur moi, ni me brutalisé comme il le fait. Je n'ai jamais vu mon père levé la main sur ma mère, jamais je ne l'ai vu élevé la voix sur elle ou l'insulté, donc tout ça est nouveau pour moi, toute cette violence, je ne le connais pas et j'ai bien peur d'y rester car je suis fatiguée physiquement et moralement.
Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne quitte pas cette maison pour retourner chez moi et être en paix mais je ne peux pas le faire, je vous expliquerai le moment venu.
Ismaïla Sy, je le déteste un peu plus de jour en jour et je ne regrette en rien d'avoir tué son bébé, pas le moindre du monde.
Kalidou Bâ
*-*
-Allô bébé ?
-Salut chérie
-Oh ! Je suis trop contente de t'entendre, s'écria-t-elle tellement fort que j'ai dû éloigner le cellulaire
-pourquoi tu ne m'as pas donné de nouvelles ? Reprit-elle avec sa voix aiguë
-Je suis beaucoup trop occupée, je déborde de travail en ce moment.
-Massa, tu rentres quand alors ?
-Dans deux semaines, probablement.
-Hum, c'est pas clair ça, si tu savais comment tu me manques, dit-elle sensuellement.
-Tu me manques aussi
-Hum...n'oublie pas de me ramener des cadeaux, j'ai entendu dire que leur sacs sont de très bonnes qualités là-bas et les chaussures n'en parlons pas, des merveilles, me dit-elle excitée
-D'accord je te rappellerai, à plus
-Oooo...k je t'aime, Mouahh, fit-elle avant de raccrocher
Je souffle et dépose le téléphone. Qu'est-ce que je fais toujours avec cette fille, putain. Leïla c'est même pas mon idéal féminin, pff...trop matérialiste, trop superficielle, trop collante, trop, trop, elle est toujours dans l'excès. Et moi qui croyais qu'elle avait fini par décourager, il faut vraiment que je m'en sépare, elle n'est pas du tout mon genre.
Un vent glacial me traverse et j'eus un frisson avant de me lever pour fermer la fenêtre. Il fait très froid à Londres en ce mois de Novembre, je porte deux pull-over en plus de la cheminée mais rien n'y fit. Mais aussi je suis au 49e étage, du coup c'est pas la joie.
Je me lève pour rattraper mes prières avant de revenir dans mon lit et reprendre l'ordinateur, je reçois aussitôt un message.
"-Kalouuuuu"
Je reconnais tout de suite cette folasse, il n'y a qu'elle qui m'appelle comme ça.
"-Tibet chérie, comment tu vas ?"
"-Connard va, je t'ai dis d'arrêter de m'appeler comme ça, tu m'énerves."
"-Bah quand on inverse ton nom ça donne Tibet en plus tu ressembles tellement à une chinoise, grrr"
"-C'est ça, moque toi. Mane mako deff sakh di wakh ak ioe (j'aurais pas dû d'envoyer de message)."
Je décide de l'appeler. Elle répond à la première sonnerie.
*-*
*-Wa pardon ma tibetounette
-T'es trop con
-Attend que je te trouve là-bas, c'est parce que t'es à des kilomètres que tu oses me parler comme ça
-Mo si tu étais devant moi aussi dara, ces temps ci je fais du kit boxing, fait attention à moi.
-Jure, holala j'ai peur, walay j'ai des frissons.
-Tchipp, tu ne me crois pas, reste là-bas, si je t'attrape, mon garçon là, ti vas mourir dé, dit-elle en imitant les ivoiriens.
J'éclate de rire à m'en tenir le ventre, cette fille est complètement folle. J'avais besoin de sa bonne humeur.
-J'en peux plus de toi
-Et moi donc, ma proposition de t'interner tiens toujours dh.
-Non merci, je pense que je vais te céder ma place.
Elle me tchipa fort et on continua à se chamailler comme d'habitude. Vous l'aurez compris c'est ma cousine Betty. On traîne ensemble depuis nos couches et je la considère comme la soeur que je n'ai pas eu. Vu qu'on est de la même année, ç'est devenu compliqué puisqu'on se chamaille comme chien et chat, et ça a été comme cela depuis toujours.
Le lendemain, on clôturait enfin cette formation. Je fit le bilan des 20 jours dans le domaine des cas de neurologie sévère et trouvais qu'il y avait une petite faille. C'est dans ces moments que j'avais besoin de l'avis du docteur Hanne, elle était largement plus avancé que moi dans les recherches dans le domaine mais bon, je lui rendrai compte une fois à Dakar
Le docteur Hanne, m'a beaucoup aidé pour mon intégration dans la clinique de mon père et je lui dois tout. Si je suis là aujourd'hui c'est en partie grâce à elle, et je trouve terrible ce cancer qui va bientôt l'achever. Je lui ai dit qu'elle ne lui restait qu'un an et demi à vivre pour essayer de trouver une solution parce que normalement il lui reste maximum deux ans. Dans mes recherches, j'ai eu le témoignage de pas mal de gens qui s'en sont sorti même en phase terminale ce qui est clairement un miracle de Dieu. Durant mon séjour içi, j'ai fait la rencontre de pas mal de médecin qui m'ont dit que les chances pour qu'elle s'en sorte sont minimes mais bien présentes. J'ai pris le contact de l'un d'eux et compte en parler dès mon retour au docteur Hanne. J'ai foi en Dieu et je suis sûr qu'elle s'en sortira, elle le mérite.