CHAPITRE 12: ...ET IL FAUT LE BOIRE.
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 12 : …ET IL FAUT LE BOIRE.
**JANAÏ OLIWINA**
Alex : Je savais que ce n’était qu’une question de
temps avant qu’ils ne mettent la main sur vous alors j’ai dû venir afin de vous
enlever de là-bas et de partir loin. Je n’avais pas prévu que Félicité nous
retrouve et qu’elle parle de vous avant que vous ne soyez partis de là. Mais
voilà, elle est arrivée jusqu’à vous et elle en a parlé aux autres. Ils sont en
train de tout mettre en œuvre pour vous atteindre mais ils ne le feront pas
tant que nous serons ensemble. Voilà, tu sais tout de moi Janaï. Je suis un sectaire,
j’ai déjà eu à tuer des gens, à envoûter, à voler des destinées et même à me
transformer en serpent mais Janaï je t’aime. Ephraïm et toi vous êtes ce que
j’ai de plus précieux au monde et je suis prêt à faire tout mon possible afin
qu’il ne vous arrive jamais rien. Tout ce que je te demande c’est de rester
avec moi et tu auras tout ce que tu voudras.
Moi : (Pleurant en silence)
Alex : (Se levant) Je vais maintenant te libérer afin
que tu puisses dire ce que tu auras à dire.
Il s’était rapproché de moi et avait pris ma main dans la
sienne, m’avait fixée dans les yeux avant d’exercer la même pression qu’il
avait fait à l’hôpital. La minute d’après j’avais senti tout le poids que je
ressentais me lâcher et ma langue devenir plus souple.
Moi : (Retirant ma main de la sienne) Ne t’approche
plus jamais de moi.
Alex : (Essayant à nouveau de me toucher) Janaï.
Moi : (Lui lançant l’oreiller) Ne t’approche plus de
moi Alex. Je veux que tu t’éloignes de moi et de mon fils. (Me levant) Je veux
mes affaires et celles de mon fils tout de suite.
Alex : (Se levant à son tour) Janaï stp.
Moi : (Hurlant) Ne t’approche pas de moi Alex. Je veux
mes affaires et je veux sortir d’ici sur le champ. Je ne resterai jamais avec
un sorcier comme toi. Jamais de ma vie.
Alex : (Me regardant, silence)
Moi : Où sont mes affaires ?
Alex : (Après un moment) Dans ce sac.
J’étais venue prendre le sac en question et une de mes
valises avant de sortir de la chambre.
Moi : (Criant) Ephraïm ?
Silence.
Moi : (Plus fort) Ephraïm ?
Ephraïm :
(Sortant de sa chambre) Maman. (Écarquillant les yeux en me voyant debout)
Maman, tu peux marcher ? Et puis tu parles ?
Il était venu me faire un câlin.
Moi : (Le détachant de moi) On s’en va Ephraïm.
Ephraïm : (Surpris) Hein ? Pourquoi ?
Moi : Parce qu’on ne peut pas rester ici.
Ephraïm : Mais pourquoi ?
Moi : Va prendre ton sac à dos avec lequel tu es venu
et on s’en va .
Ephraïm : (Me
regardant l’incompréhension dans les yeux)
Moi : On y va Ephraïm.
Il était retourné dans sa chambre et était revenu avec son
sac. Je l’avais attrapé par la main et nous étions partis de là sans qu’Alex
essaie de nous retenir. Je n’avais aucune idée de l’endroit où nous étions ni
où on pouvait aller car il se faisait tard. De plus je n’avais même pas d’argent.
On avait marché un bon moment avant de nous asseoir sur un banc public. Je
m’étais remise à pleurer sur mon sort. Comment j’avais fait pour finir dans les
bras de quelqu’un comme Alex ? Un occultiste ? J’avais pleuré jusqu’à
ce qu’il vienne nous retrouver.
Alex : Janaï.
Moi : (Me levant en mettant mon fils derrière moi) Je t’ai
déjà dit de nous laisser tranquille Alex.
Alex : Je sais que c’est une chose difficile que je te
demande mais je t’en supplie.
Moi : Jamais Alex, tu m’entends ? Jamais je
n’accepterai ça.
Alex : (Soupirant) Je vois. Mais stp ne reste pas ici.
Il se fait tard et c’est un endroit très dangereux. Si tu veux, je peux vous
prendre une chambre dans un hôtel afin que vous puissiez y passer la nuit et
demain nous allons rediscuter.
Moi : Je n’ai strictement rien à te dire.
Alex : D’accord mais stp ne reste pas là. Allons dans
la voiture et je vous conduirai à l’hôtel. Je te jure que je ne vous ferai rien
de mal.
J’étais restée là un petit moment sans rien faire et il
s’était rapproché jusqu’à venir prendre ma valise, nous étions allés dans la
voiture puis il nous avait laissés dans un petit hôtel où il avait payé pour 2
semaines avant de s’en aller. J’étais allée m’enfermer dans la salle de bain et
j’avais éclaté en sanglots tant je n’arrivais pas à croire ce qui m’arrivait.
J’avais pleuré jusqu’à m’endormir et une fois réveillée, je m’étais retrouvée
dans un hôpital avec Alex qui dormait sur un banc. Une infirmière qui passait
également par là et faisait la ronde de nuit m’avait appris que j’étais là
depuis 2 jours et que d’après mon mari et mon fils, ils m’avaient retrouvée
couchée par terre dans la salle de bain et avaient eu du mal à me réveiller,
c’était la raison pour laquelle ils m’avaient conduite à l’hôpital. Aucune
raison ne justifiait mon inconscience et rien dans les examens ne pouvait faire
en sorte que l’on me garde alors le lendemain du 3e jour, nous
étions rentrés à la maison. Je ne lui parlais toujours pas et je ne voulais pas
rester dans la même maison que lui, le sachant parfaitement, il avait pris les
devants.
Alex : Je sais que tu ne veux rien à avoir à faire avec
moi et je suis également conscient que tu veux t’en aller d’ici pour être loin
de moi mais je veux te dire que tu n’auras pas à le faire parce que c’est moi
qui m’en irai.
Je l’avais regardé dans les yeux.
Alex : Oui Janaï. Je t’avais dit que mon temps était
compté et qu’il fallait que je retourne au Ghana pour mon travail et aussi pour…pour
essayer de brouiller les pistes sur vous même si ce sera extrêmement difficile.
J’en aurais très certainement pour 3 ou 4 mois le temps de faire asseoir les
choses et aussi pour que tu réfléchisses à cette situation. Ce temps est
également la moyenne pour laquelle je peux tenir sans te toucher après quoi je
deviens faible. Si cela arrive, nous serons tous exposés.
Moi : (Silence)
Alex : Je vais prendre mon sac, je t’en prie, ne t’en
va pas.
Moi : (Silence)
Il était monté pour redescendre plus tard avec un petit sac et
une mallette.
Alex : Un de mes amis est censé venir vous prendre pour
vous emmener à l’ambassade du Gabon pour votre enregistrement. Tous les papiers
dont tu auras besoin sont à l’intérieur. Il y a aussi de l’argent pour que vous
puissiez vivre en mon absence sans problème. Mon ami vous servira également de
guide pour aller où vous voudrez. J’aurais voulu faire tout cela avec vous mais
je ne le peux pas. (Mettant la mallette dans un coin) Prend bien soin de vous et
même si tu as du mal à le croire, je t’aime Janaï comme je n’ai jamais aimé une
autre femme avant toi et tout ce que j’ai vécu avec toi au Gabon, était
sincère.
Moi : (Silence)
Il avait ramassé son sac et était parti de la maison après
avoir embrassé son fils. Après son départ j’avais dit à Ephraïm que je ne
voulais plus qu’il s’approche de son père car ce n’était pas une bonne personne
mais il m’avait répondu que son père n’était pas méchant et qu’il était le seul
qui nous aimait véritablement. Deux jours plus tard, un homme s’était présenté
à la maison comme étant un ami de fac d’Alex et qu’il était là pour m’aider
avec les formalités administratives et tout ce dont j’aurais besoin. Nous nous
étions effectivement rendus à l’ambassade et j’avais l’idée de demander un
rapatriement en disant que j’avais été emmenée en Amérique sans mon
consentement mais une fois sur place, je ne l’avais plus fait. Le monsieur nous
avait ramenés à la maison et avait passé un peu de temps avec nous en nous
racontant des histoires sur Alex, de comment il était en fac. De comment il était
brillant avec une rage de vaincre et être le premier en tout et pour tout. Il
prenait assez mal que quelqu’un le devance et était quelque peu prétentieux sur
les bords mais c’était quelqu’un de bien avec la main sur le cœur. Il était
beaucoup famille et avait sa sœur qu’il appelait maman. J’avais écouté quelques
anecdotes sur lui avant que le monsieur s’en aille en me laissant son numéro.
J’étais assez méfiante car je ne savais pas si lui aussi était un sectaire ou
non. J’avais fini par appeler ma mère.
Maman : Janaï mon Dieu, tu as retrouvé l’usage de la
parole ?
Moi : Oui.
Maman : Dieu merci c’est Alex qui avait raison qu’il
fallait qu’il te sorte d’ici pour voir de meilleurs médecins. Tu as vu quand je
te parlais pour te dire que tu devrais reprendre contact avec lui n’est-ce
pas ? Cet homme est une bénédiction. Tu connais combien d’hommes toi qui
peut accepter d’épouser une femme presque légumes ? En plus à 2 millions.
Avec tout ce qui s’est passé, j’avais tellement peur qu’il change d’avis et ne
veuille plus t’épouser. Je voyais une fois de plus la honte se peindre sur notre
famille mais Dieu merci les sorciers ont échoué. Ils ont envoyé des gens pour
vous tuer ta sœur et toi mais ils n’ont pas réussi et ne le feront jamais. Je
sais que ta sœur finira par se réveiller et tous les jaloux autour auront honte.
Je l’avais écoutée parler et finalement j’avais raccroché
sans rien lui dire. En dehors de ma mère et ma grand-mère , je n’avais aucun
autre numéro en tête et Alex avait acheté un nouveau téléphone, je ne savais
même pas où était mon téléphone que j’avais au Gabon. Ma grand-mère n'avait pas
de téléphone Android alors c’était assez compliqué pour moi de la joindre. J’étais
restée dans mon coin en réfléchissant à ce que j’allais bien pouvoir faire et
le temps était passé sans que je n’aie de nouvelles d’Alex, ni dans mes rêves,
ni par téléphone, rien du tout et son fils même se demandait si son père allait
bien. Moi aussi j’avais commencé à me poser la question surtout quand les 4
mois dont il m’avait parlé étaient passés sans qu’il ne donne signe de vie. Je
me demandais s’il lui était arrivé quelque chose avec les gens de sa secte. Au
bout du 6e mois sans nouvelles de lui, j’avais vraiment peur et une
nuit j’avais fait un rêve où des hommes vêtus de pagne rouges et noirs
s’étaient mis à me poursuivre pour me réclamer mon enfant. Je m’étais levée en
surtout et c’était ce jour que j’avais repris à prier car depuis lors je ne le
faisais plus. J’étais assez fâchée contre Dieu parce qu’il m’avait laissée me
retrouver dans cette situation et je ne voulais plus prier mais ce jour je
l’avais fait. Le lendemain, j’avais rêvé d’Alex qui m’avait dit qu’il ne
pouvait pas revenir sans nous exposer parce qu’il ne pouvait plus nous protéger,
il avait perdu cette capacité parce qu’il ne m’avait plus touché et qu’il ne
voulait pas le faire sans mon accord. Je lui avais dit que j’avais vu des gens
dans mon rêve et il m’avait dit qu’il le savait mais il était impuissant. Il ne
savait pas combien de temps cela prendrait avant que nous soyons localisés mais
il espérait qu’il allait trouver une solution bien avant. Après ça il était
parti et je m’étais réveillée pour me rendre compte qu’il était 3h du matin.
J’avais prié et le jour suivant j’étais allée chercher une église où je pouvais
prier et demander de l’aide mais une fois sur place, le pasteur principal
n’était pas présent et celui vers qui j’avais été orientée était plus intéressé
par moi que par ce que je disais. Il m’avait toutefois dit qu’il travaillerait
avec moi mais au bout de 2 semaines, j’avais laissé tomber en lui disant que
j’étais une femme mariée et qu’il ne m’intéressait pas. Les rêves étaient de
plus en plus présents et même Ephraïm avait vu des gens le poursuivre dans la
nuit. Tellement effrayée, j’avais demandé à Alex qui venait toujours me voir en
rêve si vraiment il était sûr que si jamais je le laissais me toucher, cela
allait s’arrêter et il avait dit oui.
Moi : Je, je suis d’accord.
Alex : (Me regardant en silence)
Moi : Tu, tu peux le faire. Si en couchant avec moi, tu
auras la force nécessaire pour nous protéger, alors fais le.
Alex : C’est vraiment ce que tu veux ?
Moi : Oui.
Il m’avait regardée un moment avant de s’approcher de moi
pour me toucher. J’avais peur et mon corps était rigide.
Alex : Détends toi Janaï, je ne te ferai rien de mal,
je te le promets. (Caressant ma joue avant de plonger son regard dans le mien) Je
t’aime Janaï, je suis sincère. C’est pourquoi j’ai choisi de tout te dire et ne
plus te forcer à rien. Si tu ne veux pas que je te touche, je vais arrêter.
Moi : Vas-y. Je, je suis d’accord.
Il m’avait embrassée sur la bouche avant d’entreprendre de
me déshabiller. Il avait lui aussi ôté ses vêtements puis m’avait fait coucher
sur le lit, nous avions couché ensemble cette nuit et le lendemain à mon réveil
j’étais trempée comme par le passé sans que je ne me pose de questions. Durant
un mois et de façon continue, j’avais des rapports sexuels avec lui dans mes
rêves et je n’avais plus fait de rêves effrayants. 9 mois après son départ, il
était revenu à la maison de façon physique. Son fils était heureux de le revoir
et était allé sauter sur lui mais j’étais restée en retrait. J’ignorais comment
je devais me comporter face à lui. On s’était salué de façon neutre et il était
allé déposer ses effets dans la chambre avant de redescendre. Le reste de la
journée, il l’avait passée à discuter avec son fils jusqu’à l’heure du coucher
où on s’était retrouvé tous les deux dans notre chambre à coucher. Après qu’il
ait pris son bain et enfilé son pyjama, il avait pris des oreillers et une
couverture.
Alex : Je vais aller passer la nuit dans une autre
chambre.
Moi : Pourquoi ?
Alex : Je vois bien que tu as peur et je ne voudrais
pas te mettre mal à l’aise ou t’empêcher de dormir cette nuit.
Moi : Reste.
Alex : Tu en es sûre ?
Moi : Oui.
Alex : D’accord.
Il était venu s’allonger sur le lit et je l’avais rejoint.
Chacun était de son côté sans que personne ne parle puis j’avais engagé la
discussion sans pour autant le regarder.
Moi : Ça fait combien de temps que tu es dans ces
choses ?
Alex : (Après un
moment) Un peu plus de 14 ans.
Moi : Et tu as tué combien de personnes ?
Alex : (Silence)
Je m’étais retournée pour le regarder.
Alex : Volontairement 3. Mais beaucoup plus sans que je
n’intervienne et je ne saurais le compter.
Je l’avais regardé.
Alex : Toute les femmes que j’ai enceinté se sont vues
en train de faire de fausses couches et plusieurs n’ont même pas su qu’elles
étaient enceinte mais ces enfants ont été tués. Les personnes que j’ai dépouillées
de leurs grâces, beaucoup sont mortes par la suite et donc je ne saurai dire le
nombre car je n’ai pas compté.
Moi : (Détournant mon regard du sien) Qu’est-il arrivé
à Félicite ?
Alex : Elle est morte ce jour lors de la bagarre chez
toi.
Moi : (Essuyant une larme qui avait coulé) Et qu’as-tu
fait de son corps ?
Alex : Je m’en suis débarrassé.
Moi : Seigneur dans quoi me suis-je embarquée ?
Alex : (Silence)
Moi : (Coulant des larmes) Et cela te plaît ? Tu
comptes tuer des gens toute ta vie et continuer à vivre ainsi ?
Alex : Je n’ai pas le choix Janaï. Une fois que tu es
rentré à l’intérieur, tu ne peux plus en ressortir.
Moi : (Le regardant à nouveau toujours en pleurant) Tu
as essayé de te tourner vers Dieu ?
Alex : Personne ne peut rien faire pour moi Janaï. Je
suis condamné à vivre cette vie jusqu’à ma mort
Moi : Si tu vas à l’église, je suis sûre que
Alex : (Me coupant la parole)John a essayé d’y aller.
Il a voulu se retirer et est allé se réfugier dans une église. Tu sais ce qui
lui est arrivé ?
Moi : (Silence)
Alex : Il est mort il y a deux mois. Le chef l’a tué
avant qu’il n’ait la possibilité de dire quoi que ce soit.
Moi : (Silence)
Alex : C’est impossible pour moi d’arrêter. Si je le
fais, je mourrai. Ils me tueront sans aucune pitié et ma famille avec moi, toi
y compris.
Moi : (Pleurant en silence)
Alex : (Se redressant pour s’asseoir sur le lit) Je
sais que ce n’est pas facile à accepter tout ce que je t’ai dit mais je ne veux
plus rien à avoir à te cacher. Je ne te demanderai jamais de me suivre dans ces
choses. Je sais également qu’il te faudra du temps pour digérer toutes ces
informations mais tout ce que je te demande c’est de rester avec moi et je te
promets de toujours prendre soin de toi sans avoir à t’impliquer à l’intérieur.
Moi : (Pleurant) Je suis chrétienne Alex, je ne peux
pas vivre avec un occultiste qui tue les gens pour avoir de l’argent.
Alex : Je ne le fais pas de façon volontaire Janaï. Je
te jure sur la tête de notre fils que je n’ai jamais pris plaisir à ôter la vie
des gens. Mise à part ma tante, les deux autres je n’avais pas de choix.
J’avais dû sacrifier cet homme après le départ de Loyd pour rester en vie sinon
j’allais mourir et pour Félicité c’était de la légitime défense pour vous
protéger Ephraïm et toi. C’était soit elle, soit vous 2 car comme tu l’as vu,
elle n’avait pas l’intention de vous épargner.
Moi : (Silence)
Alex : (Prenant ma main dans la sienne) Janaï écoute.
Je ne veux pas que tu penses à toutes ces choses. Tout ce que je veux c’est que
tu te concentres sur nous, notre famille et je te promets que tu ne verras même
pas cette autre facette de ma vie, je te le garantis.
Moi : (Silence)
Alex : Je t’en supplie Janaï, laisse nous une chance
d’être heureux ensemble.
Moi : (Retirant ma main de la sienne) J’ai besoin de
dormir.
Alex : (Silence)
Moi : (Éteignant la lampe à mon chevet après lui avoir
tourné le dos) Bonne nuit.
Alex : (Après un moment) Bonne nuit à toi aussi. Je
t’aime.
Je n’avais rien répondu et j’avais couvert le drap jusqu’à
la tête. Cette nuit je n’avais quasiment pas dormi et le lendemain, j’avais
évité de lui parler. Je me contentais de le regarder et de prier pour savoir ce
que j’allais faire. Je partais à l’église et il ne m’empêchait pas de le faire
ou de mettre des louanges à la maison. Tout semblait être naturel alors un jour
que l’on rentrait d’une sortie au restaurant tous les trois pour dîner, je le
lui avais dit.
Moi : Je suis d’accord.
Alex : (Me regardant)
Moi : Je veux bien nous donner une chance tous les
deux.
Il m’avait souri et m’avait pris dans ses bras pour me
couvrir de baisers. Ce jour nous avions repris à être intime de façon normale.
Il avait encore fait une semaine avec nous avant de retourner au Ghana pour le
travail il m’avait cependant mis en contact avec sa sœur que je rencontrais
pour la première fois ainsi que sa famille. En discutant avec elle, elle
m’avait appris qu’elle savait ce que son petit frère faisait mais elle priait
pour lui afin que Dieu le sorte de là. Elle avait apparemment donné sa vie au
Seigneur même si c’était encore récent. On s’était associée afin de prier pour
lui toutes les deux.
D’un autre côté, il fallait que l’on se familiarise avec le
pays, alors j’avais inscrit Ephraïm dans une école bilingue afin qu’il puisse s’en
sortir vu qu’il ne parlait pas l’anglais. Avec l’aide des contacts d’Alex,
j’avais trouvé un poste dans un journal en tant que rédactrice pour ne pas
devoir rester à la maison même si nous ne manquions de rien. Jada était sortie
des soins intensifs mais s’était retrouvée comme moi à mon réveil sans avoir la
possibilité de parler et bouger. J’avais demandé à Alex s’il était pour quelque
chose et il m’avait assuré que non. Il ne savait pas pourquoi elle était dans
cette condition. Mes parents avaient souhaité que je vienne la récupérer pour
que je l’emmène où j’avais été traitée mais je ne l’ai jamais fait. À la fin de
la deuxième année aux USA, j’avais découvert que j’étais à nouveau enceinte et
tout comme pour Ephraïm, il ne se montrait pas aux échographies. Alex était au
Ghana vu qu’il vivait à l’époque entre les deux pays et il avait dit que
c’était dangereux pour moi qu’il m’approche dans cette condition. C’était sa
sœur qui m’y avait rejoint jusqu’à l’accouchement qui s’était fait à terme sans
trop de complication comme la première fois. J’avais décidé d’appeler le petit
Jireh, Jireh Ikena. Nous avions aussi changé le nom d’Ephraïm en remplaçant le
nom de mon père par celui d’Alex. Tout allait bien jusqu’au retour d’Alex, 3
mois après mon accouchement. Sa sœur avait dû repartir et il avait dit qu’il allait
maintenant être avec nous de façon permanente mais le soucis était que je ne
pouvais plus prier comme je le faisais avec sa sœur car cela perturbait ses
affaires. Au début je pensais qu’il plaisantait mais quand un jour il s’était
levé avec plusieurs marques de fouets et blessures sur le corps, il m’avait
catégoriquement interdit de le faire. J’avais dû arrêter, même aller à
l’église, je ne le pouvais pas et j’avais appris son affaire de réunion
mensuelle pour la secte. Il avait aménagé une pièce dans la maison où il
faisait ses rituels et je l’avais également vu en train de se transformer en
serpent. Après ça, les choses avaient évolué, les rêves où on me poursuivait étaient
revenus petit à petit et aujourd’hui nous vivons des phénomènes bizarres dans
la maison. Ephraïm a 8 ans mais parfois il fait des choses étranges comme
parler avec des gens qu’il dit voir à la maison. Des fois Jireh disparaît et se
retrouve hors de la maison alors que toutes les pièces sont fermées et j’ai
parfois le sentiment d’être épiée dans la maison. Je ne dors plus bien, j’ai
constamment peur et j’en ai déjà parlé avec lui mais il ne fait aucun cas en me
disant qu’il ne nous arrivera rien. J’ai parlé avec sa sœur qui m’a dit de
retourner à l’église mais Alex ne veut pas, même que je lise ma Bible à la
maison, il refuse. J’ai déjà songé à fuir avec les enfants mais je sais qu’il
va nous retrouver et j’ai aussi peur qu’en le faisant, il perde toutes ses
forces et que nous mourrons tous. Je ne sais pas ce qu’il faut faire mais pour
l’instant, je suis là et j’essaie de le maintenir en continuant à m’unir à lui…