CHAPITRE 13: TENTER DE CONVAINCRE

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 13 : TENTER DE CONVAINCRE.

**MARWANE MEZUI**

Loyd : (Me regardant, après un long moment) Pourquoi tu fais ça ?

Moi : Pour ton bien.

Loyd : En quoi ce que tu fais est pour mon bien ? Il y a quelques années tu n’arrêtais pas de me rabâcher à tout bout de champ que j’étais un fornicateur et menteur qui n'irait pas au ciel, maintenant que je suis dans mon coin et que j’ai décidé d’arrêter tout ça tu reviens pour me pousser dans les mêmes travers c’est ça ?

Moi : Je ne te pousse pas dans les mêmes travers, je t’incite juste à te bouger pour reprendre ta vie en main.

Loyd : Et d’après toi, reprendre ma vie en main c’est retourner dans la fornication ?

Moi : Pourquoi veux-tu retourner dans la fornication ? Tu peux passer par les voies légitimes. Avant tu avais des raisons et des excuses pour vivre au noir. Aujourd’hui tout le monde sait que tu connais Lucrèce dans ses profondeurs alors cela ne surprendra plus personne.

Loyd : (Me fixant intensément) En fait tu crois que c’est un jeu n’est-ce pas ?

Moi : Je n’ai jamais dit cela.

Loyd : Bien-sûr que si, sinon tu ne serais pas là devant moi à me dire des conneries alors que tu étais bien présent il y a 3 ans quand cette histoire a créé le chaos.

Moi : Cela s’est produit uniquement parce que tu as voulu vivre dans la fornication et t’enliser dedans. Tu savais très bien que cette façon de faire était vouée à l’échec et que si toi-même tu mourrais dedans tu allais partir tout droit pour l’enfer mais Dieu merci le Seigneur a eu pitié de toi en te préservant de la mort afin que tu te repentes.

Loyd : Et bien c’est le cas, je me suis repenti et je suis dans mon coin, tu devrais être content maintenant.

Moi : Eh bien non car tu n’as pas compris l’enseignement. Tu as quitté la fornication et le mensonge pour venir vivre dans la tristesse et l’aigreur. Tu ne sais pas que les aigris n’iront pas au paradis parce qu’ils en veulent à tout le monde ?

Loyd : Sors de ma chambre.

Moi : Oh.

Loyd : (Me poussant vers la porte) MEZUI sort immédiatement de ma chambre avant que je ne perde patience et que je ne te chasse de chez moi à coup de pied.

Moi : (Reculant sous la pression de son poids) Tu vois ? C’est exactement ce que je disais. Les personnes aigris ont ce genre de comportement qui se manifeste par de la violence physique.

Il m’a fait sortir de sa chambre.

Moi : Les violents aussi n’iront pas au ciel.

Loyd : Ouais c’est ça.

Il a claqué la porte devant moi avant de la boucler de l’intérieur.

Moi : Même si tu me chasses de ta chambre, tu sais que j’ai raison et je veux que tu sortes de là.

Loyd : (Silence)

Moi : De toutes les façons je t’ai dit que le compte à rebours était lancé. Tu as dit que tu ne remontes plus à Libreville non ? Je verrai combien de temps tu tiendras maintenant que tu sais que Lucrèce est tout près.

Il a mis la musique à fond dans sa chambre et je me suis mis à sourire. Je suis quitté là et je suis redescendu au salon avec mon téléphone en main pour répondre à celui qui m’a envoyé cette photo. C’est Jérôme bien évidemment vu que c’est lui qui m’avait parlé de leur retour. Je lui ai dit de me prévenir dès l’instant où la chose allait être effective et il m’a envoyé cette photo que j’ai montrée à Loyd pour le troubler afin de le faire réagir. Trop de mauvaises choses se sont passées ici ces 3 dernières années et la tristesse est de tous les côtés. Il est temps que tout cela s’arrête et que nous puissions tous aller de l’avant en mettant le doigt sur ce qui dérange. Loyd doit aller parler avec Arsène et Leslie pour éclaircir toute cette histoire car jusqu’à présent c’est toujours flou. Tout le monde est braqué quand tu veux parler d’un truc en rapport avec Loyd. Pourtant ça se voit qu’il y a beaucoup de questions qui ont besoin de réponses. Aujourd’hui à Libreville, la famille est en mode survie. Ils essaient de vivre dans le déni mais en vrai il y a un truc qui manque à tout cela et les liens sont distants. Il y a aussi une méfiance à l’égard de tout et de tout le monde qui s’est installé et chacun vit dans sa petite bulle avec sa famille. La dynamique qui existait autrefois a disparu et je sais que seul Loyd peut réparer ce qu’il a brisé. C’est vrai que par le passé, on ne lui avait pas donné l’occasion de s’exprimer mais je pense que le contexte était différent. D’abord la façon dont les choses ont été découvertes, le choc, l’incompréhension, le mensonge, le double jeu et autre a soulevé un élan de colère qui était assez incontrôlable, les émotions étaient en ébullition. Avec le malaise de ya Leslie, les choses étaient davantage compliquées. Partir n’était pas la solution mais c’était nécessaire pour laisser aux gens le temps de digérer ça même si ce départ a été trop long. Les choses sont vraiment allées dans tous les sens mais Dieu merci nous sommes tous là et personne n’est mort. On va pouvoir recommencer pour faire les choses bien. Loyd aime profondément Lucrèce et cela n’a pas changé malgré le temps. Après, lui-même n’a pas fait l’effort de changer quelque chose quand on voit l’environnement dans lequel il vit. Tout dans cette maison est fait pour indiquer qu’il y a une femme qui est propriétaire de ce lieu, Lucrèce a son empreinte partout. On ne prend même pas en compte le fait qu’il passe son temps à regarder leurs souvenirs en images et oui, j’ai moi aussi visionné ça quand je vivais avec lui dans sa phase critique, comme je sais également qu’il s’en dort avec sa photo sur son lit parce que je l’ai déjà vu le faire à plusieurs reprises. Et donc je sais très bien qu’il ne veut pas l’oublier. Alors pourquoi continuer à souffrir s’il peut arranger les choses ? Dans tous les cas je suis là et je compte bien le ramener sur Libreville de gré ou de force car cette division ne peut pas perdurer.

Je finis de répondre et je décide de me diriger vers la cuisine pour voir ce qu’il y a à manger. Je réchauffe le tout avant de me servir un plat. Je sais déjà que Loyd ne redescendra plus aujourd’hui donc c’est inutile de chercher à l’attendre ou aller le chercher pour le faire manger. Je n’ai jamais compris sa manie de se priver de nourriture quand il a des problèmes ou quand il est triste. Je ne comprends pas le rapport qu’il fait entre les deux. Manger c’est pour le ventre et les problèmes pour le cœur et la tête, des endroits bien distincts mais lui il mélange toujours tout. Si je ne le connaissais pas et ne connaissais pas son histoire, j’aurais dit que c’est un pourri gâté qui ne connait pas l’importance ni la valeur de la nourriture parce qu’il n’a jamais été dans le manque. Mais ce n’est pas son cas car il a connu la vraie misère dans sa vie. Lui il laisse les émotions le prendre. Moi si ce n’est pas pour le jeûne ou bien à cause du manque de temps quand je suis vraiment débordé par les occupations, je ne peux pas refuser de manger. Même si je suis triste comme quoi, s’il y a à manger, je vais manger. Après mon retour du Ghana, j’étais vraiment mal en point mais cela ne m’a pas empêché de le faire. Je vois l’image de Blessing qui veut à nouveau s’imposer dans mon esprit mais je la bloque.

Moi : (Parlant tout seul) Non, non et non. On a dit qu’on met cette histoire de côté et on avance. Présentement c’est la nourriture le plus important. L’autre là c’est déjà de l’histoire ancienne. J’ai voulu donner de ma personne pour la sortie de son congélateur mais elle a refusé alors on n’en parle plus. Ok ? Bien, mangeons.

J’ai repris à manger jusqu’à la fin et j’ai débarrassé. J’ai rincé mon assiette avant de la ranger. J’ai également mis la nourriture au frais avant de remonter dans ma chambre. J’ai pris mon ordinateur et je me suis mis à bosser puis d’envoyer le taf à mon père. Il m’a répondu de suite en faisant sonner mon téléphone.

«Moi : (Décrochant) Allô ? »

 «Papa : Je viens de recevoir ton travail. Bonsoir »

 « Moi : D’accord. Bonsoir papa. »

«Papa : Tu vas remonter quand pour que je cale la réunion avec le client ? »

 « Moi : Je ne sais pas encore papa et c’est la raison pour laquelle je t’ai envoyé ça. Afin que tu puisses le faire sans moi. »

«Papa : Marwane on en a déjà parlé. Tu ne peux pas à chaque fois abandonner ton travail pour aller t’asseoir à Lambaréné et materner ton frère. Tu as des responsabilités, des délais à respecter et des clients à contenter. On s’est mis d’accord quand tu es descendu. Tu m’as dit que tu partais juste pour vérifier si tout allait bien et tu m’as dit hier que c’était le cas, alors qu’est-ce qui se passe ? »

 « Moi : Rien. »

«Papa : Dans ce cas, pourquoi tu n’es pas encore sûr pour ton retour ? »

 «Moi : Parce qu’il faut que je reste encore un peu ici papa et rassure toi j’ai bien conscience des responsabilités qui sont les miennes, je compte m’y tenir en faisant ma part du travail dans les temps. Je peux tout à fait travailler depuis ici il n’y a pas de problème. »

 « Papa : Bien-sûr qu’il y a un problème. Il faut que les clients s’habituent à toi Marwane. Je ne serai pas là toute ma vie pour être l’interface entre eux et toi. C’est pourquoi tu te dois d’être présent et parler directement avec les clients. Tu es un bon graphiste Marwane mais ce n’est pas cela qui poussera les gens à mettre en jeu des millions pour des campagnes publicitaires, c’est la confiance qu’ils ont en toi parce qu’ils te connaissent. Au-delà de l’art, c’est la personne et je te le répète tous les jours. J’ai passé 25 ans de ma vie enfermé derrière les barreaux Marwane en principe, je n’aurais même pas pu me remettre sur le marché mais la profondeur des relations que j’avais tissées avec les gens est ce qui m’a permis de revenir. Au-delà de tous, les gens pariaient sur moi et non sur ma technicité. Tu dois comprendre cela. »

«Moi : Je comprends papa. Juste que. »

 « Papa : (Me coupant )Une semaine. »

 «Moi : (Silence) »

 « Papa : Je t’accorde une semaine de plus là-bas mais dimanche soir je veux voir ton visage à Libreville. J’espère avoir été clair ? »

«Moi : Oui papa. »

 « Papa : Bien. Au revoir et passe une bonne nuit. »

« Moi : Merci, à toi aussi et salue Maguette pour moi. »

« Papa : Hum. »

Il a raccroché et je suis resté en train de sourire. Maguette est sa voisine. C’est une veuve avec qui il traîne. Il dit qu’il n’y a rien entre eux et pourtant je sais que oui. Elle a deux enfants qui sont à l’étranger pour des études, enfin l’aîné travaille déjà et le cadet est en fin de cycle. On ne sait pas trop s’ils ont peur de nos réactions mais ils sont en train de jouer au chat et à la souris comme des ados. Il évite le sujet et toutes les allusions que je fais à ce propos mais je sais qu’il finira par parler.

Je me lève et vais prendre ma douche avant de revenir me coucher. Je récupère ma bible et je lis un bon moment puis je prie et m’endors. Le réveil se fait à 4h. Je prie, médite et chante jusqu’à 6h où je vais prendre ma douche et je m’habille. C’est dimanche aujourd’hui donc on ira à l’église. Je finis de m’apprêter et je descends au salon où je trouve Loyd sortant de la cuisine avec les choses du petit déjeuner à la main qu’il va déposer sur la table à manger. Il est également apprêté.

Moi : Bonjour.

Loyd : (Sans me regarder) Bonjour.

Moi : (Me rapprochant) Tu es drôlement matinal dis donc, tu es tombé du lit ou comment ?

Il me regarde et les cernes que je vois sous ses yeux m’informent qu’il a eu une nuit blanche.

Moi : (Tirant ma chaise) Apparemment la nuit a été difficile et je me demande bien pourquoi. En tout cas moi, j’ai eu une nuit paisible. Le sommeil est important tu ne devrais pas le prendre à la légère.

Loyd : (S’asseyant) Hum.

Moi : Je peux savoir ce qui t’a tenu éveillé cette nuit ?

Loyd : Tu devrais plutôt prier afin que nous puissions prendre ce petit dej. On n’a pas que ça à faire et pour une fois si tu pouvais te taire et manger, ça serait un grand soulagement.

Moi : Me taire dans un pays où on peut librement s’exprimer ? Pourquoi faire ?

 Loyd : (Soupirant) MEZUI prie pardon.

J’ai fini par le faire un sourire sur les lèvres puis nous avons mangé. Il le faisait d’ailleurs difficilement et ça se voyait qu’il n’avait aucun appétit. Il avait également l’air ailleurs. Nous avons terminé quelques minutes après et c’est moi qui ai débarrassé. J’ai mis les choses en machine et je suis ressorti, il n’était pas au salon mais dehors en train de parler avec son gardien. J’ai salué puis je me suis assis et papa Mathurin s’est retiré.

Moi : Alors ?

Loyd : Elle a quitté ma maison pour chez sa tante. Je lui ai dit que nous allons discuter après notre retour à tous de l’église.

Moi : Ok. Il faut d’ailleurs qu’on y aille là.

Loyd : Oui. Mes affaires sont déjà dans la voiture.

Moi : (Étonné) Hein ? Mais tu es descendu à quelle heure au juste ?

 Loyd : 3h (Se levant) Dépêche toi de me rejoindre sinon tu viendras en taxi.

Moi : (Souriant) Essaie un peu pour voir et tu recevras la raclée de ta vie.

Loyd : (Me regardant en esquissant un faible sourire) J’aimerai bien voir ça.

Moi : (Me levant d’un bon en prenant une position de karaté) Ah oui, tu veux pleurer ce matin hein, hein.

Loyd : (Continuant son chemin en souriant) Tu dois sérieusement penser à te faire soigner.

Je me suis rapidement approché et je lui ai fait une prise au niveau du cou que j’ai bloqué entre mon bras et mon avant bras.

Moi : (Serrant en souriant) Tu fais moi le malin hein ?

Loyd : (Essayant de se retirant en riant malgré lui) MEZUI je t’assure que je vais te faire sérieusement du mal si tu ne me lâches pas.

Moi : (Maintenant la prise)

Loyd : Je compte jusqu’à 3.

Moi : (Souriant) 1.

Loyd : 1, 2, 3.

Je l’ai lâché et j’ai couru pour rentrer dans la maison en riant.

Loyd : (Riant) Tu as intérêt à rester là-bas, rigolo.

J’ai continué à rire puis je suis allé récupérer mes affaires, je l’ai rejoint dans la voiture. Nous avons prié pour le trajet puis nous sommes partis à l’église. Nous étions parmi les premiers à arriver. Nous avons salué et nous nous sommes assis avant de commencer les moments . Après d’intenses minutes de prières, louanges, adorations et offrandes, le pasteur a parlé du ‘’Renouveau’’ en s’appuyant sur le livre de Néhémie. Il a placé le contexte en nous disant que la ville de Jérusalem avait été détruite après la déportation de son peuple à Babylone et les murs de la grande barrière avaient également été détruits. Plusieurs années étaient passés puis au temps marqué selon les prophéties annoncées à ce propos, certaines personnes dont Néhémie, s’étaient levées afin de retourner à Jérusalem pour rebâtir les murailles. Il nous a expliqué que ce n’était pas facile et qu’il y avait plein d’opposition mais quand les choses étaient faites dans le temps favorable et selon les voies que Dieu approuvait, les reconstructions finissaient par se faire. Il nous a expliqué que Jérusalem avait été détruite parce qu’elle avait commencé par marcher dans le faux en s’éloignant de la volonté et des voies de Dieu pour elle.

Le pasteur : Vous savez le peuple de Dieu n’était pas très différent de nous aujourd’hui. Parfois nous aussi il nous arrive de poser des actions qui nous mettent à mal. Parfois ce dans quoi nous nous engageons va parfaitement à l’encontre de ce que Dieu veut pour nous. D’autres fois, nous sommes sur le chemin mais c’est la manière de procéder qui n’est pas la bonne. Dans l’un ou l’autre des cas, ce sont des choses qui ne peuvent être pérennes pour notre propre bien. Très souvent quand nous sommes dans ces choses, le Seigneur nous parle pour nous ramener à l’ordre mais c’est nous qui nous entêtons comme le peuple de Dieu à l’époque qui au final a été livré et déporté. La ville a été détruite et après plusieurs années, ainsi que beaucoup de recul, le peuple par les gens comme Néhémie et ses contemporains, a décidé de connaître un renouveau. De rebâtir sur les ruines anciennes pour avoir un nouveau départ. Vous savez, parfois il est nécessaire que certaines choses soient détruites afin de les reconstruire sur des nouvelles bases. Parfois Dieu nous aime tellement qu’il décide de ne pas nous laisser continuer sur la voie que nous étions en train de suivre. Sur le coup cela peut être difficile. Imaginez vous un homme qui a un terrain et n’a fait aucune étude dessus mais décide de construire sa maison. Le monsieur prend des maçons et commence à faire des travaux. La construction monte et un matin le maçon lui dit normalement l’emplacement de son terrain est tellement bien situé et que s’il veut au lieu de construire la maison, il peut faire un immeuble. Ce sera plus coûteux et plus long mais les bénéfices seront plus grand car le terrain est bien situé, il sera attractif et pourrait avoir facilement des locataires dans les locaux. Le monsieur pense aux avantages et décide de se lancer en transformant sa maison en immeuble de 5 ou 6 étages sur les mêmes fondations.

Nous : (En chœur) Hummmm.

Le pasteur : (Souriant) Vous avez tout de suite vu le problème. Les fondations d’une simple maison ne peuvent pas tenir un immeuble car les bases sont mauvaises. Au lieu de continuer ainsi car la fin serait désastreuse, il serait préférable de détruire les premières fondations pour construire de nouvelles. Imaginez vous que cet homme ait eu son terrain, qu’il a eu toutes les informations nécessaires et qu’il ait décidé de construire son immeuble. Il commence bien les travaux et les fouilles, tout est correct mais qu’après avoir fait ses fondations, il utilise maintenant des matériaux de mauvaise qualité. Est- ce que cet immeuble tiendra ?

Nous : Non.

Le pasteur : Il pourra tenir quelques années avec un peu de chance mais il finira par se casser car le travail n’a pas été bien fait avec ce qu’il fallait. Dans le premier comme dans le second cas, il serait préférable de détruire pour reconstruire. Le renouveau ici aura du bon. Ici j’ai pris l’exemple d’un immeuble, mais cela pourrait être autre chose, une amitié, un mariage, un projet. Il ne faut pas voir le fait de recommencer quelque chose comme mauvais, comme un échec d’une chose que nous n’avions pas pu tenir mais plutôt comme une opportunité de recommencer avec de meilleurs fondements. Connaissant ce qui n’a pas fonctionné précédemment, il nous est possible de mieux le structurer et de surtout prendre Dieu comme notre appuie principal en marchant selon ses voies pour un succès garanti. Vous savez lorsque vous vous retrouvez dans une situation où tout semble vous échapper des mains, où vous voyez votre investissement en temps, argent ou que sais-je encore être détruits, au lieu de rester là à se morfondre, il est important de se poser de bonnes questions. Qu’est-ce qui n’a pas marché et pourquoi ? Comment faire pour que ça marche ? Si Dieu vous a gardé en vie, c’est qu’il a quelque chose de nouveau à construire avec vous. Amen ?

Nous : Amen !

Après cela nous avons prié, écouté quelques annonces et le culte s’est achevé. Nous avons pris le temps de saluer et de discuter avec quelques frères puis nous sommes partis. C’est moi qui ai pris le volant.

Moi : C’était vraiment intéressant comme message aujourd’hui. Qu’en as-tu pensé ?

Loyd : Rien du tout.

Moi : Tu peux parfois être exaspérant, tu le sais ça ?

Loyd : Je suis à la bonne école avec un frère qui est le plus exaspérant des hommes qui existent sur terre.

Moi : (Esquissant un sourire) Je me suis toujours demandé ce qu’une fille aussi solaire que Lucrèce avait bien pu suivre chez un gars ennuyeux comme toi.

Loyd : Sans aucun doute la même chose que tu avais suivi chez Bless.

Il s’est tourné vers moi en esquissant un faible sourire ravi d’avoir remarqué qu’il avait réussi à m’ôter le sourire. J’ai détourné mon regard du sien pour le tourner vers la route.

Moi : (Après un moment) D’abord ce n’est pas comparable du tout.

Loyd : C’est ça. Je me souviens très parfaitement que tu m’avais dit que Bless et moi avions exactement le même caractère. Pourtant tu es bien tombé amoureux d’elle. (Me regardant une fois de plus en souriant) C’est quoi qui t’avait attiré chez une fille aussi ennuyeuse que Bless ?

Moi : Blessing n’était pas le sujet mais toi. Ensuite, elle n’était pas ennuyeuse mais réservée ce qui est tout le contraire de toi. Tu es ennuyeux et chiant.

Loyd : (Souriant en détournant son regard) Bienheureusement quelqu’un d’autre a vu sa réserve et a demandé à découvrir cela.

Moi : (Arquant un sourcil)

Loyd : Je ne sais pas si tu es au courant mais aux dernières nouvelles, elle s’est mise en couple avec quelqu’un d’autre.

Mon cœur a raté un battement mais j’ai pris sur moi pour ne rien laisser paraître.

Moi : Eh bien c’est tout à son honneur. Et je lui souhaite le meilleur avec cet homme.

Loyd : (Souriant) Tant mieux. C’est exactement ce que je souhaite à Lucrèce. Le meilleur avec quelqu’un d’autre.

Je n’ai pas répondu et le trajet jusqu’à la maison s’est fait en silence. Une fois à la maison, j’ai garé et après avoir salué papa Mathurin qui nous a ouvert, je suis rentré dans la maison avec mes affaires pour aller me changer. J’ai pris mon téléphone pour appeler Mommy mais en avisant l’heure, je me suis rendu compte qu’elle était encore à l’église. J’ai balancé mon téléphone sur le lit avant de m’asseoir dessus en mettant mes deux mains sur le visage. J’ai fini par m’allonger sur le dos en regardant le plafond.

Moi : (Parlant tout seul) Elle s’est mise en couple finalement. (Soupirant) Ça devrait bien finir par y arriver, il fallait que je m’y attende. Elle a même mis énormément de temps avant de se décider. Ça fait quand même 3 ans.

J’ai soupiré une fois de plus avant de fermer les yeux et replonger dans mes souvenirs…

L'AMOUR SUFFIT-IL? T...