CHAPITRE 12: LA DÉNONCER ?

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 12 : LA DÉNONCER ?


**ARSÈNE MFOULA**

Paul: (Me regardant)Tu nous expliques ce qui s’est passé ? Tu as été agressé quand et où ?

Moi : (Soupirant) J’ai été agressé ce matin à Atsimi-Tsoss (quartier) par Leslie.

Alvine/ Paul : (Choqués) Hein ??

Alvine : Qui ?

Moi : Leslie.

Paul : La mère des petits ?

Arsène : Oui.

Paul : Seigneur !


Ils me regardent tous les deux choqués par ce que je viens de donner comme information, je me décide donc à leur dire ce qui s’est passé. Je leur dis qu’en rentrant chez moi le jeudi, j’avais eu la visite impromptue de maman et Reine qui étaient venues me demander des comptes après qu’elles aient fortuitement apprises l’existence de mes enfants. Je leur dis qu’après leur départ, j’avais constaté des appels manqués de la folle là et un message dans lequel elle m’insultait et insultait ma famille. Que cela m’avait mis en rogne et que j’avais tenté de l’appeler en vain avant de lui faire un message assez piquant qui avait provoqué une autre réaction sauvage de sa part. Après cette petite altercation verbale entre nous j’avais écrit à Reine pour qu’elle me donne des informations sur l’école des enfants, je comptais faire un tour le lendemain histoire juste de les voir et parler avec eux pendant un moment et c’était ce que j’avais fait. Après le boulot, j’étais passé à leur école autour de 16h car c’était l’heure que Reine m’avait donné pour leur sortie des cours. Lorsque j’étais arrivée, j’avais garé non loin et je m’étais mis à observer l’endroit . Cinq minutes après mon arrivée, j’avais aperçu une très belle jeune fille vêtue de l’uniforme scolaire du lycée Nelson Mandela arrivée, je m’étais donc dit que c’était la petite en question. J’avais attendu et elle était rentrée dans l’établissement pour ressortir quelques minutes avec eux. J’avais attendu qu’elle s’éloigne un peu de l’école et j’étais descendu du véhicule pour les intercepter en prononçant les prénoms des garçons.


Moi : Aimé, Amour.

Eux : (Tournant leurs têtes pour me regarder) Monsieur Arsène.

Elle : (Aux enfants) Vous le connaissez ?

Eux : Oui.

Moi : (Proches d’eux ) Bonsoir.

Eux : Bonsoir monsieur.

Moi : Vous allez bien ?

Les garçons : Oui monsieur.

La fille : (Me regardant avec insistance) Qui êtes-vous?

Moi : Je m’appelle Arsène et je suis leur père.


Elle avait écarquillé les yeux en me regardant. Elle m’avait ensuite regardé et regardé les enfants à trois reprises pour voir la ressemblance entre nous.


Moi : (Souriant) Tu as vu la ressemblance n’est-ce pas ?

Elle : Oui.

Moi : Voilà. Dis moi, comment tu t’appelles ?

Elle : (Petite voix) Lucrèce.

Moi : Lucrèce, je suis venu chercher les enfants.

Lucrèce : Hein ?

Moi : J’ai dit que je suis venu chercher les enfants et

Lucrèce : (Me coupant) Non, je ne peux pas vous donner les enfants, je ne vous connais pas.

Moi : Tu me connais, je t’ai dit que j’étais leur père et les enfants me connaissent.

Lucrèce : Monsieur, je ne veux pas les problèmes, tantine Leslie a dit que je ne donne les enfants à personne, les jumeaux n’ont pas de père.

Moi : Dis-moi, tu fais quelle classe ?

Lucrèce : Je fais la 3e .

Moi : Je crois que tu as déjà vu le cours sur la reproduction n’est-ce pas ?

Lucrèce : Oui.

Moi : Et dans ton cours, on t’a dit quoi sur la formation d’un bébé ?

Lucrèce : (Silence)

Moi : (Après l’avoir regardé un moment) Voilà, je vois que tu as compris. Pour avoir un bébé, il faut bien un homme et une femme. Tu comprends donc que le fait que tu dises que les jumeaux n’ont pas de père n'a pas de sens et ce d’autant plus que je suis devant toi.

Lucrèce : (Silence)

Moi : Je disais donc que je suis venu chercher les enfants, je les ramènerai tout à l’heure .

Lucrèce : Monsieur, même si vous êtes le père des jumeaux, vous ne pouvez pas les prendre. Tantine Leslie va se fâcher et elle va me gronder, je ne veux pas de problème.

Moi : Elle ne fera rien du tout, de plus, je t’ai dit que j’allais les ramener. (Aux garçons qui me regardaient sans parler) Allons-y ?

L’un d’eux : Tu nous emmènes où ?

Moi : Au restaurant, on va passer un moment ensemble.

L’autre : Après tu vas nous ramener à la maison ?

Moi : Oui.

Eux : D’accord .

Lucrèce : Non, vous ne partez pas avec lui.

L’un : C’est notre père ya Lucrèce, maman nous a dit ça l’autre jour quand on l’avait vu à la plage.

Lucrèce : Je m’en fous Aimé, tantine Leslie a dit que vous ne partez avec personne.

Moi : Ok, dans ce cas, appelle tantine Leslie et demande lui son autorisation. En attendant, les enfants grimpent dans la voiture.


Elle avait lâché la main des enfants et s’était mise à fouiller son sac sans doute pour prendre son téléphone. Pendant ce temps, j’avais fait monter les enfants dans le véhicule. Il ne fallait pas qu’elle puisse l’avoir avant, sinon la folle là allait être contre, du coup une fois les garçons à l’intérieur , j’avais verrouillé leur portière et j’avais commencé à tourner pour aller monter de mon côté .


Lucrèce : (Me regardant) Monsieur attendez (tentant d’ouvrir la portière pour faire descendre les enfants) Ouvrez la portière, vous ne pouvez pas partir avec eux (Tapant sur la voiture) Faites les descendre pardon (Se mettant à pleurer) Pardon monsieur, je ne veux pas les problèmes.

Moi : (Mettant le contact après avoir mis ma ceinture) Tu n’auras aucun problème, je t’ai dit que je vais les ramener plus tard et dit à Leslie que leur père a récupéré les enfants.


Après avoir dit ça, j’avais démarré et j’étais parti


Paul : Donc en quelque sorte, tu as kidnappé les enfants ?

Moi : Non. Je ne comptais pas les kidnapper. Sur le coup, je voulais juste faire comprendre à cette fille que je pouvais m’approcher d’eux et qu’elle avait intérêt à se calmer et calmer sa sauvagerie. Je les avais emmenés au restaurant et je comptais les rendre à leur mère un peu plus tard, je lui avais même envoyé les photos des enfants lorsque nous étions au restaurant histoire de la rassurer. Mais vous-même vous connaissez la sauvagerie de cette fille. Elle n’a pas arrêté de m’insulter et me menacer pour que je lui ramène les enfants, alors pour bien la faire chier, j’ai décidé de passer la nuit avec eux et je le lui ai dit. Elle s’est rendue au commissariat de Nzeng pour déposer une plainte contre moi pour kidnapping.

Alvine : Mais c’est un peu ce que tu as fait non ?

Moi : Vous me laisser terminer ?

Eux : Hum.

Moi : Au commissariat elle est tombée sur Brice (leur ami) qui a été l’enquêteur pour son cas. Celui-ci m’a appelé pour me signaler qu’une femme était présentement dans son bureau pour déposer une plainte contre moi. Je lui ai brièvement expliqué la situation et lui ai demandé de gérer ça en lui assurant que j’allais ramener les enfants à leur mère le lendemain et avoir une discussion sérieuse avec elle sur ce dont on avait parlé au restaurant. Il a géré ça et elle est rentrée chez elle sans plus rien dire. J’ai donc passé la nuit avec les enfants et ce matin, ils m’ont conduit où ils habitent à Atsimi-Tsoss. Quand nous sommes arrivés devant la maison, cette folle m’attendait avec une eau et une huile bouillante.

Eux : (Choqués) Hein ?

Moi : (Dépassé) Vous avez bien entendu. J’ai moi-même du mal à le croire mais c’est la vérité.


Je revois la scène dans mon esprit.


Moi : (Coupant le moteur) C’est ici que vous rester ?

L’un des deux : Oui. On va descendre parce que les voitures n’arrivent pas là-bas.

Moi : D’accord . Laissez-moi trouver une place où me garer et on va descendre.

Eux : D’accord papa.


Oui, lorsque nous étions au restaurant hier soir et que nous parlions, après m’avoir posé plusieurs questions sur mes intentions à leurs égards, ils m’avaient demandé s’ils pouvaient m’appeler papa et je leur avais dit oui, donc c’était ainsi qu’ils m’appelaient. Ça m’avait fait tout drôle la toute première fois mais j’avais aimé. J’avais tellement aimé que je ne pensais plus pouvoir m’en passer, j’aimais ce titre et j’aimais l’idée d’être père. La nuit que j’avais passé avec eux avait renforcé cela et mon désir de m’impliquer dans leur vie. Il fallait donc que je parle sérieusement avec leur mère pour ça.


J’avais donc trouvé un endroit assez sécurisé, une sorte de gardiennage avec des petits du quartier pour laisser la voiture. J’étais descendu avec eux et on était rentré dans les bas-fonds du quartier. Plus nous avancions, plus j’étais étonné. J’avais vraiment du mal à croire que c’était dans ce genre d’environnement qu’elle vivait. Quand tu la regardais, à la façon dont elle était soignée, il était difficile d’imaginer qu’elle pouvait habiter ici. Un moment, je m’étais même dit que les enfants ne savaient pas où ils allaient mais quand j’avais commencé à voir les gens du quartier les saluer sur notre passage, j’avais compris que c’était bien ici qu’ils vivaient. Nous avions marché pendant un moment avant qu’ils n’aillent s’arrêter devant une petite maison en demi-dur assez présentable. Lucrèce était assise  à la petite terrasse devant la maison, je comprenais donc que c’était là leur maison. À notre vu, elle s’était levée et avait crié.


Lucrèce : (Se levant rapidement) Les jumeaux ! Vous êtes revenus ?


Ils étaient partis à elle pour lui faire un câlin. Ça se voyait qu’elle était rassurée de les voir car elle avait les yeux rouges et gonflés. J’étais resté en retrait en train de les observer.


Eux : Oui. Et


Ils n’avaient pas fini de parler que leur mère, toute de noire vêtue, sortait avec un petit seau à la main qu’elle avait versé dans ma direction. J’avais essayé d’esquiver mais je n’avais pas pu totalement le faire et je m’étais pris une eau bouillante sur la poitrine, le bras gauche et le haut de la cuisse. La douleur était telle que je savais que la peau allait quitter tant ça chauffait.


Moi : (Hurlant) Merde ! Tu es ma


Je n’avais pas pu finir ma phrase qu’elle cassait sur ma tête une bouteille de regab qu’elle avait eue je ne savais où. Comme elle avait sauté sur moi, je m’étais retrouvé à terre complètement sonné et cette folle avait apparemment le dessein de me planter un couteau dans la poitrine mais avait rapidement était empêchée par les voisins qui m’ont conduit à l’hôpital par ce que je saignais.

Paul : Mais cette femme est une criminelle ma parole.

Alvine : Elle est complètement tarée. J’espère que cette histoire ne va pas rester comme ça et que tu comptes la dénoncer à la police hein ?

Moi : Hum.

Alvine : Comment hum ? Ne me dis pas que tu n’y as pas pensé ?

Moi : J’y ai pensé

Alvine : Chance.

Moi : Mais je ne peux pas le faire.

Alvine : Et pourquoi ça ?

Moi : C’est la mère de mes enfants Al.

Alvine : Laisse-moi les bêtises Mfoula. C’est la mère de tes enfants et ? Elle ne savait pas que tu étais le père de ses enfants quand elle a essayé de te tuer ? Cette femme est folle et elle a besoin d’être enfermée, ça ferait du bien à tout le monde. 

Paul : Dans le fond, c’est Mfoula qui l’a en quelque sorte provoquée en lui prenant les enfants de force, elle n’a fait que réagir en conséquence.

Alvine : Et parce qu’il a pris les enfants, cela justifie le fait qu’elle ait voulu le tuer ? 

Paul : Bien-sûr que non mais

Alvine : (Le coupant) Mais rien du tout, cette femme est une criminelle et elle mérite d’aller en prison.

Paul : Calme-toi Abess (Abessolo) Tu sais que ces choses, il ne faut pas réagir à chaud. Tu as vu ce qui est arrivé à Mfoula parce qu’il a réagi sur un coup de tête en prenant les enfants sans la permission de cette femme ? Il a non seulement été gracieux du fait que cette eau ne lui touche pas le visage, que cette bouteille ne dérange pas son cerveau et que cette femme ne lui plante pas son couteau dans la poitrine. Pour une simple nuit sans ses enfants, voici ce qu’elle a été capable de lui faire, tu t’imagines jusqu’où elle peut aller si jamais elle se retrouve enfermer et donc loin de ses enfants ? Tu connais ses relations ? Tu sais s’il elle est capable, même en prison, de payer quelqu’un pour s’en prendre à lui ? Et de plus, tu as pensé aux enfants ? Quelle relation ont-ils avec elle ? Si cette relation est fusionnelle et qu’on les sépare de façon brusque, est-ce que tu sais ce qui peut se passer ?

Alvine : ( Contrarié) Hum.

Paul : Voilà, il faut qu’on se calme pour bien réfléchir afin de poser des actes qui ne nous serons pas préjudiciables à l’avenir.


Ce qu’a dit Paul et notamment en ce qui concerne les enfants est avéré, ils ont une relation plus que fusionnelle et j’ai eu l’occasion de le voir la nuit dernière. Quand je suis arrivé avec eux à la maison, ils n’ont pas arrêté de demander après elle même après le fait que je leur ai dit que leur mère avait dit qu’ils devait passer la nuit avec moi. Ils se sont d’ailleurs réveillés à plusieurs reprises dans la nuit pour la chercher et ils étaient très enthousiastes le matin à l’idée qu’on partait chez leur mère. Mise à part son langage déplacé et ce même en présence des enfants, je ne peux pas lui denier le fait qu’elle les traite très bien et leur donne beaucoup d’amour. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle quand j’ai été conduit à l’hôpital, j’ai tout de suite éliminé l’option de la plainte, à cause de mes enfants je ne peux pas l’y emmener. 


Alvine : Je vous le dis franchement cette femme me sort par tous les pores et je pense que sa place est soit dans une cellule soit dans un asile psychiatrique. Mais comme vous dîtes à cause des enfants, c’est bon. Dans ce cas, que va-t-il se passer ? À chaque fois qu’elle va te voir, elle va t’agresser à sa guise ?

Paul : Je ne pense pas qu’elle aura le dessein de continuer ça. Comme je disais plus tôt, c’est Mfoula qui l’a provoqué. Il était question qu’il puisse discuter avec elle pour se mettre d’accord pas qu’il kidnappe les enfants pour passer la nuit avec eux. Il a créé un problème dans un autre qui n’avait pas encore été réglé.

Alvine : Maintenant c’est quoi le plan ?

Paul : Attendre. Je crois que c’est la seule chose à faire pour le moment. Ça permettra à cette femme de se calmer et essayer de l'oublier pendant un moment avant de reprendre contact.

Alvine : (Me regardant) Après tout, est-ce qu’il a même le choix, brûlé et bandé comme il est là.

Paul : (Me regardant aussi) Voilà.

Alvine : Toi aussi ça t’apprendra. Je crois que plus jamais, même avec des bourses plus que pleines, tu ne coucheras avec une inconnue sans préservatif. Koh je n’avais pas le choix, voilà ça maintenant.

Moi : Tu trouves que c’est nécessaire de me redire ça ?

Alvine/ Paul : (En chœur) Oui. 

Paul : Et ça vaut aussi pour toi Al.

Alvine : Qui moi ? Je peux être aventureux comme ça ? Je ne peux faire une telle folie. D’ailleurs à partir d’aujourd’hui, je doublerai les préservatifs pour monter sur une femme.

Paul : (Souriant) Tu pourrais simplement aussi arrêter de coucher à droite à gauche et penser à te caser.

Alvine : Tues moi une bonne fois non.


Malgré ma douleur, j’ai éclaté de rire. Nous avons changé de sujets et avons parlé de mes parents et de comment j’allais faire, notamment avec ma mère quand elle me verrait, connaissant son tempérament.


Moi : Je vais moi-même prendre les devants et l’appeler pour lui dire que j’ai été agressé par des braqueurs qui voulaient me déposséder de mes biens.

Paul : Hum. Comment vas-tu justifier la brûlure ?

Moi : Je dirais qu’ils avaient une bouilloire en leur possession ainsi que des bouteilles.

Alvine : Alors que dans le fond c’est une fille qui t’a frappé.


Ils ont tous deux éclaté de rire devant mon air renfrogné.


Alvine : (Riant) Tu veux dire quoi ? N’est-ce pas cette fille qui t’a mise dans cet état ?

Moi : ( Me défendant)Elle m’a prise par surprise .

Paul : (Riant)Laisse ça yaye, la meuf t’a frappé.

Alvine : (Riant) Elle s’est prise à la WWE, elle devait être catcheuse dans une autre vie. Regarde comment elle t’a abîmé le bureau (visage). Vraiment cette fille n’est pas sérieuse. 

Moi : Hum.


Ils ont continué à se foutre de moi jusqu’à ce que Jennifer appelle pour prendre de mes nouvelles et m’informe qu’elle passera me voir le lendemain après l’église. Elle a rappellé à Paul qu’ils ont une sortie cet aprèm et il a pris congé de moi en me disant qu’il viendra le lendemain. Alvine reste une heure de plus avec moi avant lui aussi de s’en aller. Je suis resté en train de réfléchir tout seul. Je ne vais peut-être pas dénoncer cette fille mais je trouverai bien un moyen de lui faire payer son acte, aussi vrai que je m’appelle Arsène BRAIN MFOULA, quelque soit le temps que ça prendra, elle me sentira passer…


SECONDE CHANCE