CHAPITRE 13: LA DÉMARCHE À SUIVRE
Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA
CHAPITRE 13 : LA DEMARCHE À SUIVRE.
**ARSÈNE MFOULA**
Nous sommes le lendemain de cette histoire et ma nuit a été très pénible. Entre trouver la bonne position pour dormir et les douleurs liées à l’inconfort des positions prises et des brûlures, je ne savais pas où donner de la tête. Dans tous les cas, j’ai passé une horrible nuit et à chaque fois je pensais que cette fille allait le regretter. Dieu merci le médecin m’a dit que ma brûlure n’était pas irréversible car elle n’a pas atteint la dernière couche de peau, donc les cicatrices disparaîtront une fois la brûlure estompée. La chose qui m’énerve dans tout ça c’est que je serai cloué à la maison pour au moins 2 semaines sinon un mois selon l’avancée des choses. Je n’aurai pas de soucis au boulot, dès lundi j’enverrai mon certificat médical et quelques photos à qui de droit pour avoir une autorisation et ne pas être inquiété, ce qui me dérange c’est le fait d’être inactif, je déteste ça. Je vais rester assis toute la journée à me faire chier à ne rien faire. Je vais faire quoi ? Regarder la télévision ? Je le fais de temps en temps mais à faibles doses, une à deux fois par semaine et là même ce n’est pas plus d’une heure par séance sinon je risque de devenir dingue avec les programmes qu’ils mettent de plus en plus abrutissants. La dernière fois que Cynthia était ici je l’avais vu regarder une émission ou c’était même une téléréalité, je l’ignore. Un truc qui s’appelait « la villa brisée » ou « briser les cœurs», je ne sais même plus. En gros des filles et des garçons se retrouvaient dans une maison et ils se critiquaient, se faisaient des coups bas et s’entre-couchaient entre eux devant des caméras. L’intérêt de ce type de programme c’est quoi au juste ? Au bout de 5 minutes, j’ai perdu patience et j’ai zappé de chaîne même si cela l’avait fortement contrariée. Non mais attendez, je ne peux pas payer ma télévision, mon courant, mon wifi et mes chaînes pour gaspiller ça dans de tels programmes. Entre nous, c'est quoi la plus value ? Les femmes ont souvent de ces programmes là que je ne comprendrai jamais, pour perdre du temps inutilement ce sont de vraies championnes. Sinon, comment expliquer qu’elles peuvent te passer 4h devant un programme ou elles n’apprennent rien d’instructif ? La dernière fois c’était Carmela qui me parlait d’une nouvelle émission qui allait bientôt être diffusée et dernièrement en me connectant sur Facebook, j’ai vu sur ma file d’actualité des informations sur ça, un truc comme « Bachelor ». J’ai été intrigué et j’ai décidé de lire le script, voilà 20 filles qui vont partir de leurs pays et se retrouver dans une maison pour tenter de séduire un homme qui va se faire un plaisir de les tripoter à sa guise pour ne garder qu’une seule à la fin ? N’est-ce pas mieux on continue nos choses dans le secret ? On a besoin aussi de venir s’exposer pour faire ce genre de choses ? 20 femmes un homme, sérieusement ? Après on dit les hommes ne respectent pas les femmes, oh non ils n’ont qu’à être fidèles à une seule femme, pourtant c’est le genre de programme qu’on suit jusqu’à poster et reposter sur ses statuts et réseaux afin de faire une grande audience à ce genre de conneries. Les femmes rester là à suivre ça hein, il ne faut surtout pas changer de mentalité, prenez et montrez même à vos fils et vos filles, vous n’avez rien vu encore. Dieu merci, ma part d’enfants ce sont des garçons, mais si j’ai des filles à l’avenir, je veillerai avec soin aux programmes qu’elles regarderont, les bêtises comme ça, ce ne sera jamais dans ma maison. Je vois d’ici, les gens me demander est-ce que moi-même j’ai d’abord une vie stable, à coucher partout comme je le fais ? Oui je couche autant que je le veux en étant clair dès le départ avec qui que ce soit que je ne veux rien de sérieux juste me mettre bien sans engagement et ces femmes acceptent en connaissance de cause. À la question de savoir si j’étais en couple ou non, j’ai dit oui et non. Oui parce que j’ai des filles avec qui je couche de façons assez régulières et qui ont décidé d’être en couple avec moi, mais je ne suis pas en couple avec elles car je ne me suis pas émotionnellement engagé à elles. Si Cynthia arrive jusqu’à la maison, c’est parce qu’elle avait fortuitement découvert où j’habite , dans le cas contraire, je ne l’aurais jamais emmené chez moi.
Bref, pour revenir à ce que je disais en amont car je me suis éloigné du sujet, je disais donc que je détestais ne rien faire. Je crois que je vais me remettre à la lecture et m’acheter de nouveaux livres car tout ceux qui sont chez moi, je les déjà lus au moins trois fois. Et pourquoi pas des ouvrages sur les moyens de rentabiliser ma ferme ? Ah oui, je ne sais pas si je l’ai dit, mais à côté de mon poste dans l’entreprise où je travaille, je suis propriétaire d’une ferme en Ntoum et j’y fais de l’élevage de poule, de porc et des pintades pour ce qui concerne les animaux et la banane plantain et les tomates pour ce qui concerne les végétaux. J’ai des gens qui travaillent pour moi là-bas. Si la cinglée là ne m’avait pas brûlé le corps et m’avait juste assommé, j’allais même profiter de ma convalescence pour aller là au Cameroun pour discuter avec certains fermiers et prendre quelques conseils en la matière car sur ce plan, ils ont une longueur d’avance sur nous. Mais je ne peux pas, je suis donc contraint à me cultiver seulement au travers de livres.
J’ai dressé une liste du type d’ouvrage que je pourrais lire avant d’aller exécuter le casse tête qui consiste à prendre un bain étant donné que je ne peux pas mouiller les brûlures. Me voici maintenant dans ma douche assis sur une chaise avec un pied et une main suspendus on dirait une grenouille qui a beaucoup mangé et s’apprête à vouloir sauter dans un marigot mais n’y arrive pas parce que le ventre est lourd.
Moi : (Piaffant) Cette fille va me le payer, je jure devant Dieu. C’est ce à quoi je suis réduit ? Moi Mfoula ? Ok.
J’ai pris tant bien que mal mon bain avant de m’essuyer et sortir de là pour la chambre où je m’habille avec de vêtements amples et ressors au salon. Je me commande quelque chose à manger que j’avale 45 minutes plus tard après avoir bu mes médicaments. Je me pose ensuite avec mon téléphone en main et je vais sur Facebook. Je tape « Leslie OYAME » en barre de recherche et elle apparaît. Je constate que ce n’est pas la photo qui était là la dernière fois que Reine avait cherché, elle a donc dû faire une mise à jour. Je clique dessus et accède à son compte. Je vois qu’elle a changé son profil et la couverture. Je regarde le profil où elle est assise avec un air sérieux, tu vas la voir là et tu diras qu’elle est normale alors qu’elle est dérangée du cerveau. Je regarde l’autre où elle sort de l’eau et je m’arrête dessus pour bien l’observer. Je ne peux empêcher mon cerveau de penser qu’elle est belle et de me renvoyer à la nuit que nous avions passé ensemble. Je l’entends à nouveau gémir dans mes oreilles, je la vois me griffer dans le dos et me mordre l’épaule, je la vois esquisser un sourire espiègle en mettant mon boss dans sa bouche, je l’entends soupirer d’aise lorsque je m’enfonce dans ses parois, je l’entends me serrer dans ses bras en prononçant mon prénom de façon spéciale. Je suis tellement à fond dans ma visualisation que je suis coupé de la réalité. C’est Al qui me sort de là en me touchant l’épaule.
Alvine : (Me touchant l’épaule ) Oh Mfoula, tu m’entends ?
Moi : (Sortant de cet état) Hein ?
Alvine : (Me fixant d’un regard interrogateur) Qui est la fille qui te fait bander comme un taureau alors que tu es assis tout seul dans ton salon ?
Moi : (Arquant un sourcil) Tu me parles de quoi ?
Alvine : (Baissant les yeux sur mon entrejambe sans parler)
J’ai suivi son regard et je suis tombé sur mon boss bien dressé dans mon pantalon, je suis effectivement en érection.
Moi : Merde.
Alvine : Oui merde. Alors c’est qui ? Ne me dis pas qu’à ton âge tu mattes encore de la pornographie sur ton téléphone.
Moi : Tu me prends pour qui ?
Alvine (Me prenant mon téléphone de la main rapidement) Alors qui est responsable de (il s’est interrompu devant la photo que je regardais et a levé les yeux sur moi) Sérieusement Mfoula ? C’est cette folle qui te met dans cet état ? Ne me dis pas que tu es masochiste au point d’être amoureux de cette fille.
Moi : Que vas-tu chercher là ? Est-ce que j’ai perdu la tête ? Je peux être amoureux d’une folle pareille ? C’est quoi qui n’a pas marché ? C’est le où ou le quoi de son comportement qui peut me plaire au point d’en être amoureux ?
Alvine : Dans ce cas pourquoi tu bandais devant sa photo ?
Moi : (Mentant) Je ne bandais pas devant sa photo. J’ai regardé son profil sur Facebook pour voir si je pouvais y voir les photos des enfants et j’ai vu qu’il n’y avait rien dessus depuis les 6 ans passés si ce n’est ces deux photos qui sont récentes. Pendant que je les regardais, j’ai reçu un appel de Carmela et nous avons eu une conversation plus ou moins épicée d’où mon état. On a coupé avant que tu n’arrives, là j’étais encore dans mes pensées avant que tu ne m’en sortes.
Alvine : (Me jetant un regard oblique) Hum. En tout cas.
Moi : Je peux avoir mon téléphone ? Et que fais tu là ?
Alvine : n’a-t-on pas dit dans le groupe qu’on allait venir passer la journée hier ?
Moi : C’est vrai.
Alvine : Voilà. Obounou (Terrence) et Ovono (Brice) sont en route. Ebouma nous rejoindra avec la personnalité et ses gens après l’église.
Moi : Ok. Dans tous les cas, étant convalescent, vous savez que je ne peux pas m’occuper de vous.
Alvine : Appelle alors Cynthia.
Moi : Tu es malade ? Pour qu’elle se fasse encore plus d’idées sur nous ? Non merci. Vous allez vous gérer vous-même . J’aurai bien appelé Reine mais elle a une sortie avec les filles. Et je ne lui ai pas encore dit pour l’agression, je vais le faire ce soir.
Alvine : Hum. Dans tous les cas Agondjou sera là, elle va préparer ou alors Linda, dans tous les cas, les femmes vont se débrouiller comme d’habitude .
Moi : Voilà.
Quelques minutes plus tard, Brice et Terrence se sont pointés et ils ont écarquillé les yeux à ma vue. Ils ont appris dans le groupe que Leslie m’avait agressée mais ils ignoraient jusqu’à quel point.
Terrence : (Les grands yeux) Mince Mfoula mais cette meuf ne t’a pas raté Seigneur ! Elle avait vraiment l’intention de te tuer ma parole.
Alvine : C’était son dessein.
Terrence : Cette femme doit se faire interner, elle est complètement folle c’est pas possible.
Alvine : C’est aussi mon avis.
Brice : Tu viendras au commissariat demain pour ça n’est-ce pas ?
Moi : Non.
Les deux autres : Comment ça ?
Alvine : (Soupirant) Laissez tomber les gars. Moi-même j’ai parlé de ça hier mais Ebouma et lui ont trouvé que ce n’était pas une bonne idée pour des raisons que franchement (roulant des yeux en soupirant) bref. Dans tous les cas, ce n’est pas une option. Et
Jennifer : Cococo ? On peut rentrer ?
Alvine : (Souriant) Même si on dit non, tu vas toujours le faire.
Jennifer : (Riant) Mais bien-sûr, vous êtes qui et vous allez m’empêcher de rentrer dans cette maison ?
Elle est rentrée avec Linda, Paul, Benjamin, Fresnel et Carine sa femme. Les garçons avaient des sachets de courses qu’ils avaient apparemment faites. Voici les gens qu’on invite chez soi, ils savent rendre visite à un malade.
Eux : Bonjour !
Nous : Bonjour.
Alvine : (Se levant pour aller décharger Benjamin, à Paul et Fresnel) Les gars, je n’aime pas le désordre que vous faites là, vous ne pouvez pas laisser toute une « personnalité » porter des sacs de courses, respectez les gens.
Nous avons éclaté de rire, Benjamin y compris.
Benjamin : (Riant) Vous n’allez pas arrêtez avec ça ?
Nous : (En chœur) Jamais.
Benjamin : Je souffre déjà avec les inconnus dehors, dans ma maison aussi, je vais payer les frais ?
Carine : (Riant) C’est ça quand on dit de bien choisir les femmes avec qui on décide d’unir sa vie, c’est de ça qu’il s’agit.
Nous : vraiment.
Jennifer : Et en parlant de femme avec qui on décide d'unir sa vie, Mfoula tu as quel problème ? Tu vois où tes bêtises t’ont emmené ? Voilà coucher partout partout dans le désordre. Abessolo et toi je vous parle tous les jours, est-ce que vous m’écoutez ?
Alvine : (Souriant)Pourquoi on cite mon nom dedans ? J’ai quoi à y voir ?
Jennifer : Tu es pareil, c’est comme ça que tu vis non ?
Alvine : (Se dirigeant vers la cuisine avec les courses) Mieux je pars déposer les achats, Fresnel suis moi çoh, c’est ici.
Carine : (Riant) Fuite en avant.
Terrence : (Riant) Je t’assure.
Jennifer : Ça vaut aussi pour toi Obounou, ne crois pas que tu es épargné.
Terrence : Oh.
Jennifer : Oui oh, tu es comme tes frères. Le seul que j’enlève ici c’est Ovono. Lui au moins, il a fait un geste sérieux en allant faire les fiançailles à sa go.
Brice : (Tirant son polo en faisant les fiers) Ah, c’est ça.
Jennifer : Ce n’est pas la peine de bomber le torse hein, fini ce que tu as commencé et après je vais bien te considérer, pour l’instant tu es à mi-chemin.
Terrence : (Riant) La décharge.
Benjamin : (Riant) Vraiment, il pensait s’en sortir.
Terrence : Mais il ne connait pas Agondjou et sa langue tranchante toujours pour distribuer les cartes à qui de droit en temps et en heure.
Benjamin : J’en sais quelque chose, ce n’est pas moi qui dirai le contraire.
Fresnel : (Qui était revenu de la cuisine avec les autres, riant) tout un président.
Nous avons éclaté de rire car nous avions appris l’anecdote derrière cette appellation et ce qui s’était passé ce jour. Ils se sont assis et les femmes ont distribué les boissons à tout le monde. J’ai fini par leur expliquer ce qui s’est passé samedi matin et comme les autres, ils étaient dépassés par cette situation.
Carine : (Grands yeux ouverts) Mais cette femme est cinglée ma parole.
Fresnel : Donc tu allais mourir gratuitement comme ça ?
Alvine : Je t’assure. Si ce n’était pas à cause de Dieu, aujourd’hui on devait être en train de parler de lui à l’imparfait comme la blague.
Brice : Je suis d’avis qu’il porte plainte contre cette femme mais apparemment Ebouma et lui trouvent que ce n’est pas une bonne idée.
Benjamin : En effet, je pense comme eux. Bien que son acte ait été exagéré, il faut dire qu’il a lui-même une grosse part de responsabilité dans cette histoire et je ne pense pas qu’envoyer cette femme en prison soit la solution. Notamment à cause des enfants. Pour avoir posé des actes irréfléchis par le passé avec Linda et les enfants, je suis bien placé pour dire qu’envoyer cette femme en prison peut être préjudiciable si elle a un fort lien avec les enfants.
Moi : Elle l’a.
Benjamin : Dans ce cas, employés la force pour avoir les enfants ne te servira à rien et l’enfermer non plus.
Fresnel : Et donc il doit faire quoi ?
Benjamin : Essayez de s’excuser pour ramener le dialogue entre eux.
Alvine : Comment va-t-il le faire si cette folle lui a interdit de s’approcher d’elle et des enfants ?
Linda : Il peut l’y contraindre.
Jennifer : C’est-à-dire ?
Linda : Je pense qu’il peut la forcer à l’écouter et même lui proposer un accord qui sera dans son intérêt à elle. Non seulement il pourra avoir accès aux enfants et même exercer sur eux tous ses droits en tant que père.
Moi : Comment je fais ça ?
Linda : C’est simple, tu portes plainte.
Nous : La plainte a été écartée comme option.
Linda : Nous le savons, mais est-ce qu’elle le sait ?
Elle a arqué un sourcil en nous regardant tous.
Linda : (Après un moment) Vous voyez où je veux en venir ?
Nous : Oui.
Linda : Voilà. Tu vas porter plainte contre elle, même si ce n’est pas pour de vrai, mais si tu peux avoir un document attestant de ce fait, c’est une bonne chose.
Moi : (À Brice) Tu peux m’avoir un truc comme ça ?
Brice : Bien-sûr.
Linda : Tant mieux. (À moi) tu t’es pris en photo ?
Moi : Non.
Jennifer : Mais tu as quel problème ? Même si ce n’est pas pour porter plainte mais les archives sont importantes.
Alvine : (Sortant son téléphone pour joindre l’acte à la parole) On ne va pas tergiverser en disant qu’on le fera demain.
Il m’a filmé sous tous les angles, photo et vidéo avant de se rasseoir.
Linda : Filme tout, même les papiers de l’hôpital , les ordonnances, examens, médicaments et autres. Quand c’est bon , tu imprimes pour constituer ton dossier. Comme tu dis aussi qu’elle est injurieuses, même les conversations imprime. Tu réunis le tout avec la plainte que tu vas déposer devant elle comme preuves pour l’envoyer en prison, récupérer tes enfants et les éloigner d’elle pour toujours. C’est à ce moment que tu vas lui dire que tu as une autre proposition à lui faire, tu acceptes de tout retirer contre elle si elle accepte de te signer un contrat dans lequel elle reconnait tous tes droits de père et te laisse avoir accès à eux autant que nécessaire.
Fresnel : (L’air philosophe) Je viens de comprendre le secret derrière la prospérité de Benji.
Nous avons éclaté de rire.
Benjamin : (Fier, un sourire sur les lèvres) En effet, le cerveau de ma reine a été conçu pour trouver des solutions à chaque situation qui se présente à elle. (Lui faisant un bisou sur l’épaule et au cou) C’est mon génie.
Jennifer : (Souriante) Est-ce que les bisous et autres là sont nécessaires ?
Carine : (Riant) Vraiment parle lui, sinon comme c’est parti là, ça ne va plus finir.
Nous avons éclaté de rire car nous savions qu’elle avait raison. Pour avoir côtoyé ce couple, nous savons que Benjamin est très tactile avec sa femme, il a toujours une main, sa bouche ou ses yeux sur une partie de son corps. Au début, on pensait que c’était pour faire genre et montrer qu’il a la go, mais avec le temps et ce dans tous les contextes, nous avons fini par comprendre que c’était comme ça qu’il était, c’est un gars démonstratif qui malheureusement peut te faire complexer si jamais tu es dans son entourage et que tu n’as pas de femme, tellement tu as l’impression qu’ils vivent d’amour.
Alvine : Benji pardon pense à nous autres célibataire, si tu n’as pas pitié de nous, à cause de Dieu et aujourd’hui c’est dimanche, tu reviens de l’église , pense à mon frère Mfoula qui est convalescent.
Cela a provoqué une autre vague de rire avant de redevenir sérieux. Je leur ai dit que j’allais suivre leur conseil et faire exactement tout ce qu’ils m’ont suggérés. Après cela les filles sont allées en cuisine nous faire à manger et quand ce fut près, Benjamin a béni le repas et nous avons mangé. Peu après nous sommes revenus sur les fauteuils et pendant que l’on parlait des divers, Brice nous a expliqué une scène qu’ils ont vécu le vendredi soir au commissariat.
Brice : Vous n’allez pas croire la dinguerie qui s’est passée au boulot vendredi.
Nous : Quoi ?
Brice : Si je vous dis qu’actuellement je suis à pied, vous n’allez pas me croire.
Paul : Ta voiture a eu quel souci ?
Brice : Hum. Elle est au garage. Vendredi soir, certains collègues ont commencé à se plaindre en disant que les roues de leurs voitures avaient été crevées et leurs voitures rayées. Bon sur le coup, ça ne nous a pas plus interpellés que ça donc on a zappé. Seulement le commissaire, qui était dans les locaux avec un de ses amis juge, est sorti avec le dessein de rentrer chez lui. On l’a seulement entendu crier dehors « quel est l’imbécile qui s’est amusé à crever ses roues et rayer sa voiture ». On s’est donc tous levé intrigués pour aller voir et nous avons constaté que c’était le cas, non seulement sa voiture mais toutes les autres aussi étaient dans le même état.
Nous : (Choqués) Non.
Brice : tchrrr, c’est moi qui vous parle non ?
Fresnel : Quelqu’un a sérieusement rayé vos voitures et crevé les pneus ?
Brice : Oui.
Carine : Et c’est qui ?
Brice : Personne ne sait. Les deux gars qui étaient au portail n’avaient rien vu. Et comme il n’y a pas de caméra de surveillance, on ne sait pas qui est derrière ce méfait.
Nous avons éclaté de rire. Il y a vraiment des gens qui ont de sérieux problème dans leurs têtes quoi. Comment un individu normalement constitué, peut penser à aller dans un commissariat pour crever les pneus et rayer des voitures ? Le chanvre que les jeunes gabonais fument dehors ici dépassent véritablement les limites, ça c’est un autre niveau de la folie. Nous avons ri jusqu’à avoir de larmes aux yeux.
Jennifer : (Essuyant ses yeux dont les larmes n’arrêtaient pas de couler à force de rire) Ô mon Dieu, non, les choses du Gabon, tant que quelqu’un n’est pas encore mort, on ne va pas laisser.
Alvine : Les autres ont dit qu’être gabonais c’est stressant.
Fresnel : Chaque jour on dort, on se réveille, il y a un nouveau dossier.
Carine : Comment quelqu’un peut penser à faire une chose pareille ?
Linda : (Essuyant ses larmes) Je te jure.
Benjamin : Et donc qu’est-ce qui s’est passé ?
Brice : Ah, on soupçonne une bande de fumeurs de chanvre là qu’on avait interpellé avant d’appeler la Bac (brigade anti criminalité), ils avaient proféré des menaces à notre endroit et nous pensons que ce sont eux qui ont fait le coup.
Terrence : Une enquête a été lancée ?
Brice : Oui. On essaie de fouiller de ce côté pour voir ce que ça va donner.
Nous : D’accord.
Nous avons fini par changer de sujet, mais une chose est sûre, il y a de vrais fous habillés dehors ici. Celui qui avait dit que le « dehors est risqué » ne croyait pas si bien dire. J’en suis profondément convaincu…