Chapitre 12: La réponse de Chantal - Partie 2

Ecrit par MTB

-          Oh Richard ! Ça fait un bail. Que fais-tu ici ? Tu es très élégant.

-          Merci pour le compliment. Et toi, que fais-tu ici ?

-          Je suis venu passer le week-end avec mon fiancé.

-          Ah félicitations ! Et vous étiez là depuis quand ?

-          Nous sommes arrivés il y a à peine trois heures de temps. Et toi, qu’est-ce qui t’emmène ici ?

-          J’ai emmené une amie découvrir le coin.

-          Une amie ou une conquête ? Ou bien tu ne veux pas me présenter ?

-          Elle ne devrait plus tarder.

Pendant ce temps, Chantal les observait depuis sa fenêtre. Mais que faisait Richard avec une belle comme celle-là ? Ils avaient l’air d’être complices et de bien se connaître. Et Richard qui ne cessait de jeter des regards de tout côté comme s’il cachait quelque chose. Tentait-il de se taper une nana si ce soir ils dorment chacun de son côté ? Après tout, chassez le naturel et il revient au galop. Elle devrait s’attendre donc à cela si elle se mettait en couple avec lui. Il ne pouvait pas s’empêcher d’être attiré par les belles femmes. Elle était perdue dans ses pensées quand elle se rappela qu’il était déjà cinq minutes après vingt-heures et que Richard ne cessait de regarder à sa montre. Elle descendit rapidement mais au moment où elle faisait son entrée dans le restaurant, il surprit Richard en train de déposer un bisou sur la joue de l’inconnue  qui s’éloigna en passant par la porte latérale. Etait-ce parce qu’elle arrivait pour les surprendre qu’elle était pressée de disparaitre ? Richard sursauta en se retournant et en se retrouvant nez-à-nez avec Chantal :

-          Oh Chantal, tu m’as fait peur !

Mais d’un regard noir, elle lui répondit :

-          C’est toi plutôt qui me fais peur.

-          Comment ça ? Je ne comprends pas. Ai-je fait un truc qu’il ne fallait pas ?

-          Je vois que tu ne peux pas t’empêcher de courir après tout ce qui possède deux paires de nichons et deux paires de fesses bien arrondis.

-          Mais je ne draguais personne.

-          Toujours la même chanson. Vraiment, vous les hommes vous ne changerez jamais. Vous êtes de vrais caméléons.

-          S’il te plait Chantal, je crois que c’est un malentendu. Assieds-toi pour que je t’explique.

-          M’expliquer quoi ? Que c’est elle qui te draguait ? D’ailleurs tu sais quoi, Richard ? Je ne crois pas que cela marche vraiment entre nous.

-          Je me perds vraiment. Tu veux parler de …

-          Ta copine. Bref, Richard, tu peux coucher avec elle quand tu voudras et où tu voudras. Mais de grâce, informe-moi à temps pour que je change de chambre. Car je n’ai pas envie d’entendre vos gémissements.

-          Chantal, s’il te plait écoute-moi. Il s’agit de Jessica.

-          Et puis quoi encore ? Suis-je obligé de savoir aussi son nom ?

-          Vraiment je ne comprends pas ce que tu me reproches.

-          Je crois que j’ai besoin de beaucoup plus de temps pour te donner ta réponse.

Sans laisser le temps à Richard de placer une autre phrase, elle fit demi-tour, quitta le restaurant, et retourna dans sa chambre d’où elle commanda son dîner.

Richard était resté pantois ne comprenant pas ce qui se passait. Qu’avait-il fait de mal ? Il quitta la table et s’approcha du bar où il se fit servir pratiquement la moitié d’une bouteille de Red Label. Comment Chantal pouvait-elle être si jalouse ? En marge de cette soirée gâchée, il avait la certitude qu’elle était amoureuse à la façon dont elle était toute rouge. Et si par contre, c’était juste de la colère sans jalousie ? Il ne fallait pas qu’il laisse les choses pourrir et le dépasser. Même si le serpent court vite, sa queue ne dépasse jamais sa tête. Ce n’était donc pas à lui de déroger à la règle. Il monta et cogna doucement à la porte de Chantal qui referma aussitôt en se rendant compte que c’était lui. Il ne se découragea pas et depuis le pas de la porte, se mit à parler à Chantal :

-          Je ne partirai pas tant que tu ne m’auras pas écouté jusqu’au bout.

-          …(silence)

-          Ouvre s’il te plait, tu ne vas pas me laisser parler seul dans le couloir n’est-ce pas ?

-          ---(toujours le silence)

-          OK. Ce n’est pas grave. Je vais te parler depuis ici et tant pis si les gens écoutent ce que j’ai à te dire. La fille que tu as vue s’appelle Jessica. C’était ma première petite amie. On s’est connu lors du décès de mon papa. C’est elle qui m’avait fait souffrir et j’avais décidé de ne plus faire confiance aux femmes et de me venger. Tu te rappelles qu’on avait abordé les raisons de ma méfiance envers les femmes même si nous n’étions pas allés dans les détails ? C’était une coïncidence au bar car elle est venue avec son fiancé. Ils devaient dîner également. Elle était juste descendue passer la commande en avance. On attendait pour que je vous fasse la présentation mais comme tu ne descendais pas, elle s’est excusée et repartie. Je t’assure qu’il n’y a jamais eu intention de draguer qui que ce soit. Maintenant que tu sais la vérité, je serai comblé si tu ne me laissais pas dormir devant ta porte.

Puis un silence se fit. Chantal s’approcha de sa fenêtre et découvrit le couple de Jessica en train de trinquer. Elle devait être rassurée mais une autre pensée traversa son esprit : « Et si cela était une mise en scène ? ». Cela fait déjà une heure et trente minutes. Elle ouvrit sa porte et remarqua que Richard était assis, adossé à sa porte, endormi. Elle le réveilla doucement et l’invita à rentrer. Tant bien que mal, il réussit à se lever et entra dans la chambre d’hôtel. Elle referma la porte et se jeta au coup de Richard en se confondant en excuses puis en l’embrassant tendrement.

-          Richard, s’il te plait, dis-moi que tu es sincère.

-          Je le suis au plus profond de mon cœur.

Puis un autre tour de baiser s’en suivi, puis un autre, et encore un autre jusqu’à ce qu’ils se retrouvèrent allongés sur le lit de Chantal. Tels deux loups assoiffés, ils s’ôtèrent mutuellement et rapidement les vêtements. Chantal prit les choses en main en caressant ce corps d’athlète et en déposant de petits bisous çà et là. Richard était un expert mais pour cette fois-ci, il se laissa dominer tant son désir n’était plus de savourer une victoire mais de faire corps avec cette fille qu’il aimait. Après l’avoir laissée disposer de son corps à volonté, il la renversa sur le dos et se mit à la caresser avec sa langue. Le frisson qui parcouru le corps de Chantal quand il toucha la bout de ses tétons ne laissa pas indifférent Richard qui mordit à pleine dans cette fois-ci les mêmes tétons en glissant sa main droite vers son nombril. La respiration était haletante et les lèvres se cherchaient avec frénésie. Quand étaient-ils devenus tous nus ? Ni Chantal, ni Richard ne pouvaient le dire. Tout ce qu’on pouvait observer, c’était deux êtres qui se cherchaient comme s’ils avaient été séparés depuis des années. Chantal pouvait sentir sa poitrine gonflée à bloc avec des seins qui semblaient sur le point d’exploser. Elle était prête à se laisser consommer. Richard était également en érection comme un étalon. Après tout, cela fait presque six mois qu’il n’avait plus touché une femme et n’en pouvait plus. Au moment de passer aux choses sérieuses, ils entendirent une sonnerie. C’était le téléphone de Richard. Il l’ignora mais Chantal insista pour qu’il vérifie qui appelait à pareille heure. Peut-être que c’était une urgence. Richard s’exécuta et fut déçu de voir que c’était son ami Hervé. Que lui voulait-il à pareille heure ? Il était déjà vingt-deux heures. Richard envoya un sms rapide pour dire qu’il rappellerait plus tard mais Chantal insista pour qu’il rappelle en même temps son ami. Peut-être que quelque chose de grave se passait. A contre cœur, Richard rappela. La discussion tourna très court : « Je te rappelle demain. Bonne nuit ».

-          Alors tout va bien ? S’empressa de demander Chantal.

-          Oui tout va bien. Il voulait juste savoir si tout se passait bien.

-          Juste ça ? Ou bien suis-je par hasard l’objet d’un pari ?

-          Bien sûr que non. Qu’est-ce qui te fait penser à cela ?

-          Richard, tu ne trouves pas que nous allons trop vite ?

-          Euh, oui tu as raison. Je pense que nous devrions prendre notre temps.

-          Merci pour ta compréhension.

Enervé mais serein, Richard se rhabilla et prit congés de Chantal. Il allait étrangler quelqu’un le lendemain.


à suivre...
ENTRE DEUX AMOURS