Chapitre 11: La réponse de Chantal - Partie 1

Ecrit par MTB

Tout avait l’air si calme et tranquille au réveil qu’il était difficile de croire que la nuit avait été agitée tant pour Chantal que pour Richard. Ils prirent le petit déjeuner dans un silence pesant et peu après, Richard proposa de commencer les visites. Mais en bon gentleman, il ne dérogea pas à ces bonnes habitudes qu’on apprécie chez les hommes galants :

-          Alors Chantal, j’espère que tu as apprécié le petit déjeuner.

-          Oui, c’est excellent. C’est assez surprenant de voir comment les gens prenaient soin de la nourriture hors de la grande ville.

-          Tu connais de nos jours la grande société de consommation. Pour se faire beaucoup d’argent, il faut accélérer la cadence de production des repas. Alors qu’ici, tout est fait avec soin.

-          J’ai remarqué. Mais dis-moi Richard, tu viens ici souvent ?

-          Pas très souvent. Quelques fois et si j’ai bonne mémoire à peine cinq fois sur les trois dernières années.

-          Incroyable. Avec un coin pareil, j’ai du mal à réaliser que tu… Dis-moi, ces cinq fois, c’était seul ou accompagné ?

-          C’était seul. La première fois que j’étais venu ici, c’était avec mon père. J’étais encore très petit et je crois que j’avais insisté pour repartir avec le télescope de l’hôtel qu’il m’en a acheté un dès notre retour.

-          Il doit être très sympathique ton papa.

-          Il n’était pas parfait mais il était génial.

-          Alors pourquoi tu viens seul ici ? Pour te ressourcer ?

-          Peut-être parce que je viens prendre conseil auprès de mon père. Je sens sa présence à chaque fois que je viens ici et c’est quand j’ai des décisions délicates à prendre.

-          Et donc actuellement tu es en train de prendre une autre décision délicate je suppose.

-          Si tu veux faire allusion à l’invitation à aller visiter les lieux, alors je crois que tu es à côté de la plaque.

-          Tu essaies d’esquiver la question ?

-          Tout dépend.

-          De quoi ?

-          As-tu bien dormi ?

-          Oui j’ai bien dormi mais je ne vois pas le rapport.

-          Effectivement, il n’y en n’a pas. Juste un peu. Car il faut vraiment être frais pour la visite.

-          Ok. Je te suis donc. Mais dis-moi si mon habillement est adapté pour la circonstance.

-          Excellent, tu es parfaite. Même en tenue d’Eve, tu seras parfaite pour moi.

-          Merci. C’est très flatteur. Maintenant je suis prête, nous pouvons bouger.

La visite commença avec un tour à la maison des esclaves. Richard laissa le guide faire les commentaires mais n’hésitait pas à ajouter ses propres commentaires de temps à autre comme par exemple « C’est comme cela que un jeune homme actuellement tombé sous le charme d’une belle et ravissante dame », ou « mon cœur se trouvera libéré quand les geôliers de ton cœur ouvriront les portes pour que le mien s’installe auprès du tien ». Même le guide était amusé et leur lançait de temps en temps des regards complices. Il s’était même proposé de les prendre en photo pensant qu’ils étaient déjà en couple et leur recommandait différentes positions au point même de leur recommander de s’embrasser pour la dernière pose de la visite. Ils s’y abstinrent en tout cas.

Ensuite c’était au tour d’une visite sur le lac à bord d’une pirogue traditionnelle. Chantal avait peur même si elle savait nager. Elle s’était blottie contre Richard qui profita de l’occasion pour lancer la conversation qui lui serrait l’estomac.

-          Quand j’y pense et repense, je me demande bien à quoi ressemblerait ma vie dans cinq ou dix, qui y feront partie.

-          Très intéressant. Moi je n’y pense pas encore.

-          Et tu ne penses pas à te marier plus tard ?

-          Si mais je n’y pense pas pour l’instant. Surtout que je vois pleins de filles se caser à la première grossesse.

-          Oui c’est triste mais il y en a qui s’en sortent bien surtout si le mec est un peu sérieux.

-          Et cette qualité manque chez beaucoup de garçons.

-          Tu me places dans quelle catégorie ?

-          En tout cas, pas dans le groupe des sérieux.

-          Eh bien, c’est très fort comme compliment.

-          Mais pourquoi tu ne poses pas la question qui te brûle les lèvres.

-          Quelle question ?

-          Ne joue pas à l’innocent.

-          Que penses-tu de moi ?

-          Toi ? Toi Richard ? Que penser de toi ?

-          Sincèrement et sans porter des gants.

-          Tu risques de ne pas apprécier.

-          Cela m’est égal.

-          Si tu insistes, mais alors ne me dis pas que je ne t’ai pas prévenu.

-          Je suis tout à toi.

Chantal n’y alla pas de main morte et lui détailla tout ce qu’elle déteste chez un homme et que Richard collectionnait en grand nombre. Il était devenu tout triste. Mais à la fin, il pouvait arborer un sourire en se disant qu’il avait encore une chance car elle avait mentionné ses efforts depuis un bon bout de temps pour ne pas dire depuis le temps qu’ils ont commencé à se fréquenter. Puis il profita de l’occasion pour enchaîner une question qui allait un peu dans le même sens :

-          C’est quoi la description de ton prince charmant, de l’homme idéal ?

-          Déjà, je peux te dire que l’homme idéal n’existe pas et malheureusement, il n’y a plus de vrais princes de nos jours. Donc je n’ai pas de critères. Je dirai oui à celui que mon cœur aura choisi.

-          Dans ce cas, j’espère que j’aurai la chance de l’être et j’avoue que tu seras la femme la plus heureuse au monde.

-          Tu es en train de faire ta propre campagne maintenant on dirait.

-          Si cela peut aider à faire accéder ma requête alors pourquoi pas ?

-          Et je suppose que tu brûles d’envie de savoir quelle est ma réponse après la nuit de réflexion demandée.

-          Ce serait un soulagement si la réponse était oui.

-          Donc monsieur a peur d’une réponse négative ?

-          Ce n’est pas drôle tu sais ?

-          Dans ce cas, tu attendras le dîner. Pour l’instant je crois que le soleil est au zénith et j’ai faim.

Ils regagnèrent l’hôtel et prirent un bon repas copieux mais léger. Chacun était libre de disposer de son après-midi. Chantal avait préféré passer du temps dans la piscine au moment où Richard, depuis le balcon de sa chambre profitait du spectacle qu’offrait la nageuse. Chantal avait croisé son regard et pour ne pas paraître hypocrite, il lui secoua la main. Elle nageait bien et changeait bien le style. Tantôt c’était la nage papillon, tantôt c’était le crawl, tantôt la brasse. Mais il faut reconnaitre que Richard n’était pas très serein. Quelle réponse allait-il recevoir de Chantal lors du dîner de ce soir ?

Le temps aussi semblait jouer contre Richard qui s’empressa de s’habiller et de descendre au bar pour attendre Chantal. Il était déjà dix-neuf heures pour un dîner prévu pour vingt heures. Vers dix-neuf heures et demie, Richard aperçut une silhouette au bar qui lui rappelait une personne qu’il n’avait plus vue depuis des années. La ressemblance était très frappante. Il était tenté de s’approcher pour en avoir le cœur net mais avait peur aussi de se faire surprendre par Chantal qui risquait de mal interpréter la situation. Il se résigna donc en passant à la dernière éventualité qu’il voulait éviter à tout prix. En aucun cas, il ne devrait pas foirer ce soir. Il commença à se ronger les ongles quand tout à coup, la silhouette au corps bien dessiné et à la forme provocatrice se retourna en marquant un air de surprise. Richard aussi venait de la reconnaître. Mais que faisait-elle là ? Etait-ce une coïncidence ? Certainement car elle n’habitait plus en ville depuis deux ou trois ans. Qu’est-ce qui pouvait l’emmener ici ? Il faut reconnaître qu’elle était toujours sexy surtout avec cette jupe fendue sur un côté et qui laissait voir sa jambe jusqu’à un nouveau plus que tolérable. Son nombril n’était pas couvert car son haut sans bretelle servait uniquement de soutien-gorge. Il se leva et avança en lui tendant la main.

Contre toute attente, la femme en face de lui passa plutôt les bras autour de son cou pour le serrer contre lui.


à suivre...

 

ENTRE DEUX AMOURS