Chapitre 12 : Passion
Ecrit par Alexa KEAS
Quelques semaines plus tard
************Dans la tête de Lydia**************
Boris est complètement guéri de ses blessures mais en attendant que
nous soyons sûrs qu’il n’y avait aucun soupçon à son égard, il vit
toujours à Baguida avec ses sœurs et son frère. J’étais là bas 5jours/7
pour veiller sur mon amour. Nous n’avons pas encore discuté de comment
les choses se sont déroulées cette nuit là, je crois que malgré tout il
est encore sous le choc, il a quand même failli mourir et ce n’est pas à
prendre à la légère alors j’attends, j’attends le moment où il voudra
se libérer et me raconter ce qui s’est passé. Il ne parlait pas
beaucoup, je dirais même qu’il ne parlait presque pas. Il sait que deux
de ses camarades ont perdu la vie, ce qui parfois lui fait faire des
cauchemars la nuit mais je suis la avec lui, pour veiller sur lui et le
rassurer et je crois qu’il va s’en sortir, que nous allons nous en
sortir. Quand je dors ici avec lui, il me prend juste dans ses bras et
me serre très fort contre lui. Je sais que la peur subsiste encore en
lui alors bien que j’aimerais plus (ah oui, ça fait longtemps quand
même, lol ) je me contente de la chaleur de ses bras.
Ce soir,
je suis couchée seule dans la chambre. Boris a voulu faire un tour seul
sur la plage malgré cette heure tardive. Il n’était pas sorti depuis
tout ce temps et j’avais peur de le laisser y aller mais son petit frère
Eric m’a rassuré qu’il le suivrait de près alors j’ai accepté. Je senti
la porte s’ouvrir et je savais qu’il était de retour, je lui tournais
dos et je fis semblant de dormir. Il alla dans la salle de bain et
j’entendais l’eau couler. J’imagine qu’il a dû se baigner dans la mer
pour reprendre une douche à son retour…
Cinq minutes plus tard,
je sentis sa présence dans mon dos et ses mains qui se mirent à
parcourir mon corps sous ma nuisette. Je faisais toujours celle qui
dormait malgré toute l’envie qu’il vient de susciter en moi et lui, il
continuait ses tendres caresses. Maintenant je sentais ses lèvres se
poser sur mon coup, hummmm comme ses baisers m’avaient manqué ! Ensuite
il descendit plus bas sur mon dos, mes cuisses… Je ne pus m’empêcher de
laisser échapper un faible gémissement. Je me retournai de moi-même de
sorte à être face à lui et il m’embrassa comme il m’a embrassé la
première fois sur cette plage à Lomé, ce jour où de ses lèvres il a
effacé mes larmes… Monsieur prit congé de mes lèvres pour s’attaquer à
mes seins toujours de cette manière si douce dont lui seul avait le
secret. Je m’attendais à ce que les choses aillent vite mais Boris était
apparemment fidèle à cette manière si tendre et si douce qu’il a
toujours eu pour me faire l’amour. Contrairement à son habitude de me
chuchoter des mots doux à l’oreille, il était silencieux. Seuls ses yeux
brillaient en accord avec les miens. Maintenant il parcourait tout mon
corps et me couvrait de baisers, ma nuisette était depuis longtemps
jetée quelque part dans un coin de la chambre. Sentant que j’étais
prête, il s’introduit en moi et ce millimètre par millimètre. Il avait
immobilisé mes bras par une de ses mains au dessus de ma tête, de
l’autre main il me caressait les seins et ses lèvres restaient ainsi
collées aux miennes.
Hummmm Mawu (Dieu en mina) fais que cet instant de plaisir dure une éternité.
Boris me fit l’amour toujours dans le silence et quand ensemble nous
avons atteins bien au-delà du 7ème ciel, il me serra très fort contre
lui et me dit : Je t’aime bb.
J’ouvris mes yeux que j’avais fermés
pour savourer mes derniers instants de plaisir et je me rendis compte
que les yeux de mon homme étaient inondés de larmes. Cette fois, c’est
moi qui le prit dans mes bras en lui disant : Je t’aime aussi Boris,
chuuuuut, c’est
fini, ce cauchemar est enfin fini…
**********Dans la tête de Boris************
Je suis content d’être en vie, de retrouver Lydia et ma famille mais
après avoir échappé à la mort, plus rien n’est pareil. Je reviens de
loin, de très loin et je ne sais si je mérite la chance d’être la après
avoir entrainé les autres dans ce navire qui a coulé avec eux !!! Je ne
peux m’arrêter de me culpabiliser. Même si je ne les avais pas forcés,
ils seraient surement encore en vie si je ne leur avais pas fait la
proposition de faire ce coup avec moi ! Nous voulions tous changer de
vie, ne plus avoir à dépendre de cet homme, c’était pour tous un dernier
coup et pour eux c’était leur dernier acte dans cette vie… Je suis
vraiment désolé, je suis si triste mais je dois m’accrocher à la vie, je
vais me battre pour Lydia et notre enfant et aussi pour ma famille. Ils
sont ma raison de vivre. Ce soir je suis allée nager dans la mer pour
évacuer ce poids que j’ai sur le cœur, pour me sentir revivre, c’est ce
que je fais toujours quand je me sens si mal. Ce soir la où j’ai
rencontré Lydia, c’est ce que je faisais pour évacuer la grande douleur
due à la perte de ma mère… La mer a ce don de me calmer, les vagues
emportaient mes soucis et me donnaient l’espoir et la force d’affronter
le reste de mon combat. Quand je suis revenue, j’avais juste envie de
faire l’amour à Lydia, je voulais lui dire combien de fois je l’aime et
qu’elle arrête aussi de se culpabiliser car oui, je sais qu’elle s’en
veut d’avoir eu cette idée. Je n’arrivais pas à parler, seuls mes gestes
pouvaient lui véhiculer le message que j’avais en moi et je sais
qu’elle a compris. J’avais besoin de pleurer, oui j’avais besoin de
faire sortir toute cette peine, ces regrets et cette culpabilité. J’aime
Lydia parce qu’elle respecte mon silence quand il le faut et elle est
toujours la pour moi, m’offrant ce réconfort dont j’ai tant besoin. Je
suis la dans ses bras comme un enfant et je me laisse aller, je suis un
homme mais je ne ressens aucune honte à pleurer devant celle que j’aime…
Ce soir je ne sais si je pourrais me lancer dans cette conversation
qu’elle attend, c'est-à-dire lui dire comment les choses se sont
déroulées la nuit du cambriolage. Je ne veux plus me remémorer de ce
cauchemar, ces tirs, la manière dont Franck et moi avions pu nous
sauver, regarder les autres mourir, cette marre de sang… Seigneur
pardonnes nous nos péchés ! Comme si elle lisait dans mes pensées,
j’entendis sa douce voix me dire…
Lydia : Ne te presses pas, nous parlerons de tout ça quand le moment viendra, quand tu seras prêts
Moi : Merci d’être la bb
Lydia : Viens, dormons.