Chapitre 12 : Signe 2 !

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Marianne***

Je me réveille en sursaut (regardant ma montre) il est 16h.

Moi : Wow, j’ai vraiment fait une longue sieste.

Je me lave rapidement, enfile un gros tee-shirt et un bas-full, je sors de la maison.

Je m’arrête à Ckdo pour prendre ce que Kylian m’a demandé d’acheter : Détergent, brosses, serpillères. Je dois l’aider à nettoyer ce soir.

 

C’est à 17h que j’arrive à son studio, il est déjà là.

Kylian (ouvrant la porte) : Entre Marianne !

Moi : Merci.

Je me débarrasse de mes effets et on se répartit automatiquement les taches.

Il met de la musique, précisément la musique de Damso.

Moi (le regardant) : Donc c’est ce que tu écoutes ?

Kylian : Yeah ! C’est l’un de mes artistes préférés.

Moi : Quelqu’un qui parle toujours des filles comme si c’était toutes des putes !

Kylian : Parce qu’il y’a des filles qui sont vraiment des putes Marianne !

Moi : Je n’en disconviens pas, mais à l’entendre, toutes les femmes sont chelou.

Kylian : Je vais nettoyer la douche ! Sache juste que vous les femmes, vous êtes de vraies sorcières.

Moi : Tu me mélanges ?

Kylian : Ah je ne sais pas. De ce que je vois de toi, tu es une personne bien, mais je ne suis jamais sûr à 100%, donc !

Moi : Hum. Laisse-moi travailler pardon !

Je m’active, je frotte, je brosse, je frotte, je brosse.

Au sortir de là, à 23h, j’ai le dos en compote.

Moi : Ouf, enfin fini.

Kylian (me regardant) : Je suis exténué.

Moi : Grave.

Mon téléphone se met à sonner, je regarde et c’est maman qui m’appelle.

Moi : All…

Maman (me coupant) : J’espère pour toi que tu es dehors jusqu’à cette heure parce que tu es en rendez-vous avec ton futur mari.

Moi : Non, j’aide mon collègue dans son emménagement.

Fallait pas ! Elle a commencé à HURLER dans mes oreilles, péter un câble avec moi jusqu’à ce qu’elle coupe l’appel, énervée parce que je n’ai pas fait ce qu’elle voulait.

Pour elle, c’est le fils du procureur, ou rien actuellement.

Moi : Je vais rentrer.

Kylian : Ok, on va prendre des nikes en partant.

Moi (étonnée) : Les nikes (ailes de poulet) à 23h ?

Lui : Bien sûr Mlle.

Moi : Ok.

On sort de son studio sans oublier de fermer correctement car toutes ses affaires sont à l’intérieur.

C’est son taxi qui vient nous chercher, on marque un stop à Louis pour prendre non plus les nikes mais le pain au poulet ! Dédicace à tous les gabonais (rire).

Je franchis le pas de la porte à 00h tapante et je tombe sur maman qui semble m’attendre de pieds fermes comme si j’avais tué quelqu’un.

Moi (la regardant) : Bonsoir maman.

Maman : À quoi tu joues Marianne ?

Moi : À rien.

Maman : As-tu rompu avec ton copain ?

Moi : Non non. Pourquoi devrais-je le faire ?

Maman (fermant sa mine) : Parce que tu seras en couple avec le fils du procureur. Maintenant (sourire) si ton copain veut jouer au gars insolent, il finira simplement en cellule, et toi, en préparation de tes fiançailles avec mon beau-fils !

Moi : Donc tu es prête à gaspiller la vie d’une personne à cause de tes envies ? Envies que je ne partage même pas ? Waouh !

Maman : Donc, si tu ne veux pas que ça arrive, tu romps et c’est tout.

Moi : Je vais partir de cette maison dès cette fin du mois.

Elle a eu un fou rire, le genre qui te fait couler des larmes.

Moi (écarquillant les yeux)

Elle : Et qui te laissera partir ? Marianne, c’est moi qui t’ai éduqué et tu n’as pas suffisamment de cran pour nous faire face. Autant tes sœurs sont des rebelles nées, autant, toi, tu es une petite fille qui a été couvée et qui est et restera sous l’aile des parents. Tu pourrais mourir si je te tournais le dos (rigolant). Alors, dis-moi, où iras tu ? Où prendras-tu ce courage de franchir le pas de cette porte avec ta valise ? J’attends de voir ça.

Moi (touchée) : Je peux aller me coucher ?

Elle : Bien sûr ! Mais sache que demain matin, nous irons au cap avec le procureur et sa famille et n’ose pas fuir cette sortie. Je t’ai déjà dit de ne pas me tester Marianne.

Moi (au bord des larmes) : Si je savais que tout l’amour que tu me donnais c’était pour en arriver là, je n’aurais pas accepté que tu me couves autant… Je ne sais pas comment une mère, une MERE peut agir ainsi.

Elle (ignorant mes propos) : Tu es encore là ? Demain le réveil est à 8h ! Bonne nuit ma chérie.

Je me contente d’aller en chambre, j’ai la gorge nouée, je ne sais plus comment réagir quand elle pose des actes pareils.

Refuser d’aller à cette sortie demain ? Ils considéreront cela comme un affront. Est-ce que je suis prête à subir les retombées de cet acte en étant dans leur maison ? Je ne pense pas !

Je vais y aller et je vais surtout dire à son « beau-fils » que je ne compte aller nulle part avec lui et c’est non discutable.

Cette nuit fut courte pour moi vu qu’à 7h, maman a débarqué dans ma chambre pour me réveiller car elle avait besoin d’aide pour faire ses canapés.

C’est finalement à 10h qu’on a démarré pour aller rejoindre le procureur et sa famille.

Je les regardais parler à n’en plus finir, entre le procureur qui vante les qualités de son fils et papa qui fait de même avec moi. Seigneur, help me !

Après l’apéro, je décide d’aller m’asseoir au bord de la plage réfléchir à ma vie.

Je crois que je quitterai la maison des parents, et ce, avec ou sans alliance.

Elle dit que je n’ai pas le cran, mais elle confond la gentillesse et le manque de caractère.

Oui je n’aime pas les conflits, mais lorsque ma liberté de faire et de penser veut être bafouée, alors, on ira au conflit.

Je ne peux pas faire ce qu’ils veulent alors que ça me rendra malheureuse, ah non !

Et je ne considère pas cela comme un manque de respect vis-à-vis d’eux, ce sont simplement des choix de vie que je ferai afin de vivre le bonheur que je souhaite.

Je ferme mes yeux et je me laisse bercer par le vent de la mer.

Moi : Un petit instant de bonheur.

Voix (derrière moi) : Vrai bonheur, (j’ouvre mes yeux) je peux m’asseoir ?

Moi : Vas-y !

Evan : Merci !

Au moins vous connaissez son prénom !

Je reste silencieuse et je continue à profiter du vent.

Lui (rompant le silence) : Comment vas-tu Marianne ?

Moi : Bien !

Lui (souriant) : Je vais aller droit au but ! Tu me plais énormément Marianne. C’est pour ça que nos parents insistent autant.

Je reste muette.

Lui : Tu ne dis rien ?

Moi : Je prenais un élan. Evan, ce n’est pas réciproque et ça ne le sera jamais. Excuse-moi d’être directe, mais tu ne m’intéresses pas Evan. Je suis en couple et très heureuse, je compte sur toi pour bien le faire comprendre à tes parents afin qu’ils en fassent de même avec les miens. Et qu’enfin, ils arrêtent toute cette mascarade. C’est suffisamment clair ?

Lui : Non ! Car tu conclues directement que je ne te plais pas sans vraiment me connaitre.

Moi : Je ne me mettrai pas avec toi, c’est mon dernier mot Evan. (Me levant) J’y vais.

Je vais me prendre à boire et je profite à m’éloigner du groupe, marcher le long du chemin, aérer mon esprit.

En fait, vous savez quoi ? Je suis fatiguée, pas physiquement mais mentalement.

Voici la charge morale lorsque tu es l’enfant de Maurice et Barbara, voici l’épuisement psychologique.

 

Je m’assois dans un coin et je reste là 30 minutes, jusqu’à ce que mon téléphone sonne et que papa me dise sur un ton ferme « Rejoins la famille ».

 

Procureur (me regardant) : Je te trouve bien silencieuse ma fille.

Moi (le fixant) : Tonton, je profite que tu sois là pour dire quelque chose.

Lui (étonné) : Vas-y ma fille.

Maman (sentant le truc venir) : Ah, je voulais même vous parler de quelque chose. Marianne, ton annonce attendra.

Elle invente un truc sur place et très vite mon intervention est oubliée. Sauf qu’au moment de partir

Procureur : Tu voulais dire quelque chose ma fille ?

Maman : On rentre !

Elle me tire discrètement la main jusqu’à la voiture.

On monte dans la voiture et dès que les portières sont verrouillées, les cris viennent de tous les côtés.

Papa me menace car il a l’impression que je veux le mettre en conflit avec son ami, maman pète un câble car elle ne comprend pas pourquoi jusqu’à lors, je n’ai toujours pas rompu avec mon copain au profit d’Evan.

Moi (fatiguée) : D’accord, désolée de vous décevoir mais jamais je ne sortirai avec lui. Et vous devez accepter mon choix si vous voulez vraiment mon bonheur.

Papa : C’est ce qu’on va voir.

***Maurine***

Je tente d’appeler Laurent mais son téléphone ne passe pas.

Il avait promis de passer ce soir, et j’ai surtout besoin de sous, j’ai une sortie de ouf à organiser à la baie des tortues.

Pfff, j’espère qu’il n’a pas osé m’oublier hein.

Vous me regardez déjà avec les gros yeux du genre « Tu as ton magasin, utilise cet argent pour ta sortie ». Mdr, Laurent sert à quoi dans ce cas ? Pardon, libérez-moi la ligne.

 

Je me connecte sur Facebook et dans mon fil d’actualité, les éternels pages de kongossa du Gabon.

Je m’ennuie alors je tue le temps à lire tout ce qu’ils racontent.

Je finis par m’endormir et c’est à 6h tapante que je me lève pour aller faire pipi.

Moi (sursautant) : Tu m’as fait peur !

Laurent est assis sur la chaise, la tête entre les mains, silencieux.

Je fais pipi et je reviens dans la chambre, il n’a pas bougé.

J’allume complètement la lumière.

Moi (le regardant) : Tu avais promis passer hier soir et comme une bouffonne je t’ai attendu !

Lui (sans réaction)

Moi : JE TE PARLE NON !

Lui : Ne-me-fais-pas-chier (haussant le ton) TU CONNAIS QUEL PROBLEME J’AI EU ?

Moi : Non, mais tu vas me le dire ! Conner…

Lui (me coupant) : Ma femme est morte.

Moi : Et ? Donc c’est pour ça que tu ne viens pas chez moi ? C’est sensé me faire quoi ? M’émouvoir ?

Lui : Non, simplement te faire comprendre que je t’épouse dans quelques mois !

Moi (confuse) : Pardon ? Moi je t’ai dit que je voulais me marier avec toi ?

Lui : Et moi je t’ai demandé ton avis ?

On se jauge du regard !

Lui : Tu ne me connais pas vraiment apparemment Maurine (d’un ton ferme) Annonce déjà à tes parents ma venue. Je vais régler tout ce qui concerne son décès et après, toi et moi nous ne ferons qu’UN, pour le meilleur et le PIRE. Je m’en vais !

Il s’est levé et il est sorti de la chambre en me laissant là, debout comme un I, le temps que l’information monte à mon cerveau.

Quand c’est le cas, je sors en courant de la chambre, décidée à péter le câble avec lui, il se prend pour qui pour m’imposer des choses ?

Moi (hurlant) : TU ES MALADE ? Laurent, je te parle (le poussant)

Laurent (me fixant) : Pousse-moi encore une seule fois et je te casse la gueule Maurine au point où on devra te faire une opération pour te refaire un bureau potable.

Il l’a dit sur un ton tellement sérieux que ça m’a fait redescendre.

Moi : Désolé et mes condoléances.

Lui (montant dans sa voiture) : Lol, comme si ça te faisait même quelque chose. Tu es sans cœur Maurine, sans foi ni loi, et bienheureusement ou malheureusement pour toi, nous faisons la bonne paire. (Fermant sa portière) Prochaine fois, réfléchis à deux fois avant de me crier dessus. Maintenant que tu deviendras ma femme, tu apprendras que dans une cour, il n’ya qu’un seul coq.

Il a démarré sans procès et je suis retournée dans la maison.

Impossible de dormir à nouveau, je suis retournée par tout ce qu’il a dit.

Moi Maurine mariée avec ce vilain de Laurent ? Pendant que dehors, il y’a des sucres comme le gars avec qui Marianne était quand je l’ai aperçue ?

Jamais.

Quitte à dire que mes parents ont refusé le mariage, je le ferai mais JAMAIS je ne me marierai avec Laurent.

Il est bien MALADE. Il n’a qu’à rester marié avec le cadavre de son idiote de femme s’il veut, conneries.

***Marianne***

Je me lève en sursaut, je suis en sueur.

Je regarde ma montre, 7h. J’ai encore fait un cauchemar.

Et cette fois je m’en souviens, vaguement.

J’ai rêvé de Maurine, j’ai rêvé qu’elle épousait un serpent.

J’essayais de l’en empêcher mais elle semblait heureuse de le faire.

(Frissonnant) Bizarre ! Très bizarre.

 

Je commence à vraiment me poser des questions.

Sœurs M : Divergence...