Chapitre 11 : Ne me tente pas !

Ecrit par Les Histoires de Laya

***Marianne***

Moi (le regardant) : Ton week-end ça a été ?

Kylian : Oui oui et le tien ?

Moi : Yep ! Tu as besoin d’aide pour ton déménagement ?

Kylian : Bof, juste pour m’aider à nettoyer un peu. Pour le transport, j’ai demandé aux petits du quartier de me prêter main forte.

Moi : Cool. Du coup, ta copine viendra t’aider alors !

Lui (fronçant les sourcils) : Ce n’est pas ma copine Marianne, et tu me ferais un grand plaisir si tu arrêtais de me parler de cette personne qui m’écœure.

Moi (le fixant) : Pourquoi elle t’écœure autant ?

Lui (évitant le sujet) : Tu avances dans ton mémoire ?

Moi : Oui, mais j’aurai besoin que le senior vérifie.

Lui : Je te conseille de le lui transmettre dès maintenant car il est moins occupé ces derniers temps.

Moi : Ok, merci !

 

Je me lève et je vais voir le senior, il m’accueille chaleureusement, me promet de se pencher sur mon travail dès ce soir, et me faire ses remarques d’ici la fin de semaine.

Moi (le regardant) : Merci chef !

Lui : Je vous en prie Mlle.

Je sors de son bureau tout sourire.

Franchement, je me sens tellement bien dans cette entreprise.

C’est fou de voir une entreprise où malgré la pression, les gens restent très gentils et toujours prêts à aider. Je n’ai jamais eu aucun souci avec personne, quasiment tout le monde discute avec tout le monde, sans jamais se manquer de respect.

Il faut aussi dire que la DRH y est pour beaucoup. Elle nous fait beaucoup de réunions de groupes, des challenges de groupe, ce qui permet d’être soudés avec différentes personnes même quand nous ne sommes pas dans le même service.

J’ai bien envie de rester ici, mais d’un autre côté, j’ai envie de gouter à autre chose, chercher une autre expérience. (Soufflant) Je verrai bien ce qu’on me proposera à la fin.

J’ai bossé toute la journée et le soir en rentrant j’avais juste envie de me coucher, sauf que

Maman : Change-toi et viens nous rejoindre au salon, y’a le procureur qui est là avec sa famille.

Moi (fatiguée) : Okay…

Je traine le pas car je n’ai vraiment pas envie de me retrouver avec eux, vraiment pas. Oh là là.

Je mets un tee-shirt et un jeans, je sais déjà que maman s’énervera car dans ce genre de situations, elle préfère que je mette une belle robe histoire de me « vendre » le mieux possible.

Sauf qu’aujourd’hui, je veux faire ce qui me plait et non pas ce qui leur plait. Je suis bien trop fatiguée pour me forcer à paraitre chic pour leur ami procureur et son fils dont maman jure que je deviendrai la femme.

Je fais un chignon vrakata (rire), n’importe comment, mon gros tee-shirt, mon jeans qui flotte, je descends comme ça.

Moi (intérieurement) : Elle va me tuer.

Quand j’arrive dans la pièce, le regard que maman me lance, eh DIEU, si le regard pouvait tuer, je serais morte à ce moment même.

Mais je ne fais pas demi-tour, je m’avance et dès que papa me voit, il tente de me faire les gros yeux en mode « Tu es sérieuse de t’habiller ainsi quand mon ami vient ? »

Je fais comme si je ne voyais rien de sa réaction.

Moi (les regardant) : Bonsoir !

Leur fils : Bonsoir Marianne

Procureur : Oh mais ça c’est l’étoile de mon ami. Bonsoir ma fille.

Sa femme (tout sourire) : Bonsoir ma fille, ça va ?

Moi : Oui, merci !

Papa (sourire jaune) : Vraiment, mon étoile, ma perle ! (Regardant le procureur) Mais pour me l’arracher, il va falloir bien faire les choses cher ami, tu vois hein.

Procureur : Bien sûr que je vois cher ami et c’est normal (regardant son fils) Hein fiston ?

Le fils : Oui oui papa.

Moi (me raclant la gorge)

Tout le monde me regarde

Moi (tout sourire) : Je n’ai jamais dit que je voulais être arrachée, je suis une personne, pas un objet.

Après cette phrase je vois seulement le regard sanglant que ma mère me lance.

Moi (intérieurement) : Je ne vais pas me laisser faire.

Maman : Marianne, accompagne moi dresser la table.

Je la suis en cuisine tout en laissant derrière moi un silence gênant, je crois que personne ne s’attendait à cette phrase.

Je ne suis pas un objet !

Je rentre dans la cuisine et elle ferme la porte derrière moi.

Maman (furieuse) : C’était quoi ça Marianne ? Tu veux m’humilier ? M’énerver ?

Moi : Qu’est-ce-que j’ai fait ?

Maman : Comment oses-tu ? Ne me tente pas Marianne ! Tu connais qui est l’homme assis là-bas ?

Moi (la regardant) : Une personne faite de chaire comme toi et moi, et dont le travail est d’être procureur de la république.

Maman : Tu la boucles, tu comprends, si c’est pour me sortir des conneries de ta petite bouche.

Moi : Maman, je suis adulte et j’ai le droit de savoir ce que je veux. Si ton objectif ce soir c’est de me vendre à cet homme et son fils, on va avoir un problème car jamais je n’épouserai un homme pour te faire plaisir, JAMAIS.

J’ai tellement crié ce dernier mot qu’elle m’a mis une claque avant de me tirer les oreilles et me menacer au cas où je décidais de me tenir mal ce soir.

Moi (en larmes) : C’est à cause de ça que les filles et moi sommes divisées, c’est à cause de ça que je suis malheureuse, vous ne savez faire que ça, faire subir aux enfants vos choix. Tu es même prête à ce que je finisse malheureuse dans un foyer pour te faire plaisir, mais non maman, je ne le ferai pas.

Maman (appuyant sur ses mots) : Ecoute moi très bien, tu as intérêt à ne pas gaspiller cette soirée. Tu seras la belle-fille du procureur et c’est non discutable. Marianne ?

Moi (reniflant) : Oui maman

Elle : Ce n’est pas discutable ! Je fais ça pour ton bien ! Tu veux épouser qui Marianne ? Un vaurien ? Non, laisse les vauriens à ces filles frivoles que sont tes sœurs, toi, tu mérites mieux.

Je ne rajoute rien de plus, je me tais et je fais la table silencieusement après avoir rincé mon visage.

 

Tout le long du repas, mes parents parlent de moi, de mes qualités, ils me VENDENT, oui ils me VENDENT.

Je suis écœurée, je me demande jusqu’où on ira avec leur passion pour la belle image et la vie de riches…

Maman (me bousculant) : On te parle Marianne

Moi (sursautant) : Excusez-moi, je n’ai pas entendu.

Le procureur : Je disais que mon fils vient de rentrer au pays après 10 ans aux USA, (souriant) donc vous pouvez faire connaissance et tisser des liens d’amitié.

Papa (tout sourire) : Voir plus, si affinité.

C’en est trop pour moi ! Mais comme je ne suis pas impolie, je vais répondre très calmement.

Moi : Oh ça ne me dérangerait pas d’être son amie, mais ça se limitera à ça (sourire) car je suis en couple et très heureuse.

J’ai vu papa avaler son eau de travers avant de tousser tellement fort qu’il nous a fait une frayeur.

Moi (inquiète) : Ça va papa ?

Maman (regard noir) : Va chercher le dessert !

Je me lève et je vais tranquillement prendre le dessert.

Il y’a des années, je me serai laissée marcher dessus, je me serai écrasée face à tout ça en pensant vraiment que c’est pour mon bien qu’elle fait ça, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas.

J’ai beau être douce et gentille, mais je refuse qu’on m’impose quelque chose ou de faire des choix pour contenter les autres. Bien que ces autres soient mes parents et que je les aime malgré tout.

Quand je ramène le dessert à table, il y’a un lourd silence.

Chacun déguste d’ailleurs sans jamais placer un mot.

Papa (s’essuyant la bouche) : Je vais m’entretenir avec mon ami dans mon bureau.

Nous : D’accord.

Ils se lèvent et au même moment où ils ouvrent la porte du couloir, j’entends au loin mon téléphone sonner dans la chambre.

Moi (me levant) : Excusez-moi.

Je quitte la table et je vais répondre à l’appel.

C’est mon encadreur de BBS qui me demande où j’en suis dans le mémoire.

On discute pendant 5 à 10 minutes et quand je décide de retourner au salon, un cœur me dit de tendre l’oreille au bureau de papa.

J’entends très peu ce qui se dit mais j’en entends suffisamment pour comprendre qu’ils étaient vraiment entrain de conclure une relation voire un mariage sur ma tête.

Procureur : On avait convenu qu’on unirait nos enfants. Autant ta fille est une tête bien pleine, autant mon fils a des relations à n’en plus finir grâce à moi. Alors dis-moi Maurice, qu’est-ce-qui se passe ?

Papa : Cher ami, laisse-moi discuter avec elle, tout s’arrangera.

Procureur : Je ne te demande pas de discuter, un enfant va t’imposer quelque chose ?

 

Je reviens m’asseoir au salon comme si de rien n’était mais au fond de moi je suis tellement dégoutée, c’est à vomir ce qui est en train de se passer.

 

Quand ils sortent du bureau, le procureur n’a plus le sourire qu’il avait en arrivant ici et papa ne semble pas joyeux non plus.

Je les regarde juste et je ne dis rien.

Quand ils décident enfin de rentrer chez eux, je veux m’éclipser dans la chambre.

Papa : Reste ici Marianne.

Moi : Ok.

Papa : Tu veux m’humilier comme tes sœurs Marianne ?

Maman : Ah !

Papa : Donc après tout ce que j’ai fait pour toi, c’est ainsi que tu veux me remercier ? Toi ma fille préférée ?

Moi : Je n’aurai rien avec ce type.

Maman (énervée) : Et depuis QUAND TU ES EN COUPLE MARIANNE ?

Moi (mentant) : 6 mois.

Maman : C’est pour 6 mois, avec un homme de pacotille que tu veux refuser le fils du procureur ? Tu es folle Marianne ?

Moi : Non, je suis normale maman. Et c’est parce que je suis normale que je refuse qu’on m’impose un choix.

Papa (s’agaçant) : Donc la manière douce ne fonctionne pas Marianne ? Tu préfères que je te force ?

Moi : Je ne cèderai pas.

Papa : Si on va sur ce terrain, tu n’auras pas d’avis à donner, et je te déconseille fortement. Je suis né avant toi Marianne (tonnant) et je suis surtout TON PERE.

Moi : Des menaces ? Encore ? Vous n’êtes pas fatigués de faire ça papa ?

Papa (ferme) : Tu diras déjà à ton copain que c’est terminé, car dès que tu as ton diplôme, tu fréquenteras le fils de mon ami.

Moi : Pour ton image papa ? Tu vas sacrifier mon bonheur pour ton image, tes relations et l’argent ? (Applaudissant) bravo !

Papa : Tu ne sortiras de ma maison qu’en étant mariée avec le fils de mon ami, tu me remercieras plus tard ma fille. Parole de Maurice.

Maman : Et j’y veillerai.

Ils se lèvent d’un seul homme en rejoignant leur chambre.

Je m’allonge sur le fauteuil et une larme s’écrase sur ma joue.

J’ai mal, j’ai tellement mal.

Si je savais qu’être l’enfant chéri de Maurice et Barbara signifiait subir leurs choix et envies, j’aurais alors préféré être l’enfant détesté.

C’est triste à dire mais c’est ce que je finis par penser.

Vous vous dites surement qu’ils blaguent mais en fait non, ils sont très sérieux.

Leurs intérêts et leur image surpassent tout le reste.

Depuis que Maurine a quitté cette maison, vous avez entendu qu’elle a gâté leur nom ? Non. Car même dans la plus grande folie, elle sait qu’ils sont capables de lui faire du mal pour avoir sali leur image.

C’est tellement désolant à dire, mais c’est la réalité.

 

Mais je ne vais jamais épouser cet homme, jamais ! Peu importe les conséquences que mon refus entrainera, je m’en fiche. (Essuyant mes larmes) Il existe bien un homme sur cette terre qui aura le courage de faire face à Maurice et Barbara MBADINGA et me faire sortir de cette maison en me passant la bague au doigt. Et cet homme, c’est moi qui le choisirai, personne d’autre.

 

Les jours qui ont suivi, le fils du procureur n’a cessé de me joindre, de m’inviter, j’ai TOUT décliné.

 

Maman (ouvrant ma porte violemment) : Tu veux me tester Marianne ?

Je remonte ma serviette car je sortais à peine de la douche.

Moi : Te tester ?

Maman : Ne fais pas comme si tu ne comprenais pas ! Ne m’énerve pas !

Moi : Maman, j’ai rendez-vous avec mon encadreur, laisse-moi m’habiller et m’en aller, je t’en supplie.

Maman : Tu as intérêt à accepter ses invitations Marianne, sinon tu auras à faire à moi.

Elle ressort de ma chambre, non sans avoir claqué violemment ma porte.

 

Je rejoins mon encadreur avec qui je bosse pendant une heure car il a d’autres choses à faire.

Lui : On est presque bons, améliore juste ces quelques points et nous sommes ok.

Moi : Très bien, merci M.

 

Appel entrant : Kylian ESSONO

Moi : Oui chef, bonjour !

Lui (joyeux) : Bonjour Mlle. Je t’ai aperçu vers BBS, je suis à Palmier doré, je t’invite.

Moi : En plus j’avais faim, j’arrive. Faut pas seulement que tes fanatiques viennent me frapper.

Lui : Pardon, viens seulement.

Moi (rigolant) : J’arrive.

Update : Kylian m’a expliqué très vaguement comment il s’est séparé de la fille de la dernière fois et comment elle raconte partout qu’ils sont toujours ensemble.

Bref, les filles de LBV me choquent.

En tout cas, Kylian et moi nous nous entendons bien, rien de plus.

Que personne ne m’emmène le nom dans LBV, par pitié, j’ai suffisamment de soucis chez moi. J’ai déjà trop mal au crane.

 

Le taxi me laisse au Palmier doré et Kylian me fait un signe de la main au loin.

Je vais le rejoindre à table.

Moi : Bien oh ! Petit déjeuner en ville, un jour je serai comme vous chef !

Lui : Les punu avec la moquerie vraiment.

Moi : Je n’ai jamais vu un myènè modeste, donc faut pas faire semblant oh chef, c’est entre nous (rire).

On rigole tous les deux et je prends place face à lui.

On commande et on mange tout en discutant de tout et de rien. Ça fait du bien !

Moi : Finalement tu déménages quand ?

Lui : Demain ! Tu viens m’aider à nettoyer ce soir ?

Moi (haussant les épaules) : No soucis.

Lui : Ok d’accord. Mais dis-moi, ces derniers jours je t’ai senti préoccupée, qu’est-ce-qu’il y’a ?

Moi (soufflant) : Si je te dis qu’au 21eme siècle, au Gabon, les mariages forcés existent encore, tu vas me croire ?

Lui (écarquillant les yeux) : Et tu vas accepter ça sans te battre ?

Moi : Jamais ! Mon bonheur est trop important et ce, peu importe les retombées.

Lui : Ah d’accord, j’ai eu peur. Tu sais Marianne, dans la vie, tu dois avoir une vision claire et précise de ce que tu veux. Si quelque chose ne cadre pas avec ce que tu veux, tu l’enlèves de ta vie. Aussi simple que ça !

Moi : Tu fonctionnes ainsi ?

Lui : Toujours !

Moi : Tu as parfaitement raison, mais ça demande une force de caractère énorme.

Lui (me regardant) : Et tu l’as, j’en suis sûr. (Rigolant) surtout avec le lourd sang punu qui coule dans tes veines là, eh DIEU.

Moi : Laisse-moi oooh !

On termine de manger et on sort pour attendre le taxi un peu plus loin.

 

***Maurine***

Aujourd’hui, après ma boutique j’ai décidé de m’arrêter au palmier doré prendre des croissants.

Je passe ma commande que je récupère et quand je sors, je vois Marianne au loin accompagnée d’un très bel homme.

Moi : Oh shit, qui est donc ce sucre ? Merde !

Je monte dans ma voiture, qui au passage est vitre fumée.

Je les observe et le gars est vraiment trop sexy, OH MY GOSH !

Moi : Pas le singe de Laurent que je trimballe depuis tant d’années.

Je les regarde pendant des minutes, enfin je regarde plutôt le beau mec qui est à côté de Marianne.

Moi : Ça c’est vraiment le genre que je dois avoir ! Mais je sens qu’il n’a pas l’argent aussi vu qu’il pointe le taxi.

Merde, c’est là où Laurent gagne seulement quoi.

Il fait prendre à Marianne le taxi et lui-même il prend le taxi dans le sens inverse.

Sonnerie de téléphone

Moi (décrochant) : Oui allô

Laurent : Tu fais quoi garée en ville depuis là ?

Moi : Je n’ai plus le droit de m’arrêter prendre les croissants ?

Laurent : Maurine, je vais t’apprendre à me parler sur un autre ton, car je ne suis pas ton petit frère.

Moi : Tu m’emmerdes Laurent. Contente-toi de jouer au mari et père parfait qui fait des sorties le week-end avec sa famille. Laisse-moi vivre.

Laurent : Dans 30minutes tu es à la maison, et ne me tente pas Maurine. Clic.

Tchiup ! Je balance mon téléphone sur le siège passager et je conduis rapidement jusqu’à la maison.

Dans ma tête une seule idée : Connaitre qui est le bel étalon qui était avec Marianne ce matin.

 

Lui poser la question directement ? Non.

Découvrir par moi-même en étant observatrice dans un premier temps et attaquante dans un second temps. Tout ça en faisant attention, car ce vilain de Laurent a des espions dans la ville, j’en suis sûre.

Mais je suis trop maligne, attendez seulement !

 

Sœurs M : Divergence...