chapitre 13

Ecrit par leilaji

Chapitre 13


Flash back


***Adrien 10 ans et demi***


- Il était une fois … un atron qui vivait tout … stule. Comme la plupart des … atrons, il avait … des donites pointues et un grand…  troche. Il était toujours de mauvaise … lanien et avait toujours…  manin.


Maman me regarde sans manifester un quelconque intérêt pendant un bref moment avant de me demander de recommencer d’une voix glaciale qui me fait frissonner de peur…


- Il était … une fois un aton…


Ma lecture est coupée par la retentissante gifle que je reçois. Ma joue me brule et mes yeux se remplissent de larmes. C’est encore plus difficile de lire maintenant que je n’y vois plus rien à cause des larmes. Mais j’échappe à la lecture car elle prend la parole :


- « Il était une fois un dragon qui vivait tout seul, lit ma mère. Comme la plupart des dragons, il avait des dents pointues et une grande bouche. Il était toujours de mauvaise humeur et avait toujours faim ». Comment n’arrives-tu pas à lire un texte aussi simple Adrien, mon Dieu à ton âge ! Non mais tu es bête ou quoi ? 

- …

- Recommence. 


Je recommence encore et encore sans jamais parvenir à lire correctement le texte. Je savais comment allait se passer cette séance de travail avec maman et c’est pour ça que j’ai caché mes cahiers sous mon lit. Mais en faisant ma chambre, elle a découvert tous les devoirs dissimulés depuis près d’une semaine.


Je ne le fais pas exprès. C’est juste que les mots et moi somme fâchés. Plus j’essaie de les déchiffrer et plus le sens de tout ce que je lis m’échappe et moins je m’en sors. Comment font les autres ? Mystère ! La lecture leur semble si facile. Mais pour moi c’est une vraie torture. A la maison avec maman ou à l’école avec les maitres c’est exactement la même chose. 


- Quand je pense que tu étais mon ticket gagnant pour la richesse, s’exclame maman avec rage. Il suffisait que tu sois normal. C’était trop te demander !! Mais même ton père ne veut pas de toi et je fais quoi moi maintenant avec un enfant débile comme toi. Ton père a beaucoup d’argent et un seul enfant, une fille avec sa femme qui ne peut plus en avoir. Et j’ai réussi à lui mettre le grappin dessus. Il m’a promis tout ce que je voulais si je lui donnais un fils. Un héritier. Tu étais mon ticket gagnant. Mais regarde-toi ? Maigre et bête. Normal qu’il ne veuille pas de toi. Qu’est-ce que j’ai fait au bon Dieu pour te mériter.


Je suis resté assis à la regarder déambuler dans la cuisine, une cigarette à la bouche et un verre de trop dans le nez. Je ne peux plus me retenir de pleurer à chaudes larmes. Elle me ressort toujours cette vieille litanie quand elle est saoule. J’ai l’habitude de la décevoir, de décevoir tout le monde mais son discours est toujours aussi difficile à encaisser malgré les années qui passent. Au début, elle pensait qu’il s’agissait d’un problème de vue. Mes enseignants aussi d’ailleurs. Et en effet, j’avais des problèmes de vue. J’ai vu un ophtalmologue. Une grosse paire de lunette plus tard, le problème était toujours là. Malheureusement. 


La famille de mon père fait partie de cette génération de béninois installées au Gabon depuis les années quarante donc bien avant les indépendances. Adanlossessi, mon grand père a dû adjoindre un nom gabonais au sien en prenant la nationalité de son pays d’adoption et il a choisi Adiahénot qui était le nom de son meilleur ami. Il est mort jeune mais a quand même eu le temps d’avoir un unique fils nommé Jude. 

Et Jude, marié et heureux en ménage mais en quête d’un héritier, a dû se résoudre à chercher une maitresse pour lui donner le fils tant désiré. Et c’est moi qui suis apparu, maigre et bête. Mon père était un homme massif et imposant, d’une intelligence pointue qui lui a permis de construire un empire ici. Avec mes faibles capacités et l’attitude plutôt libre de ma mère, le doute sur nos liens de sang s’est vite installé et il a fini par quitter maman. Elle n’a pas eu droit à la récompense tant attendue. Elle qui pensait qu’il lui construirait une maison, la ferait voyager et lui ouvrirait plein de boutique. Son rêve s’est envolé ! Je suis devenue à ses yeux une charge qui l’empêchait de rencontrer d’autres hommes solvables. Et elle me le faisait payer chaque fois qu’elle le pouvait.  


***Retour au présent***


***Elle***


Je le serre encore un peu plus dans mes bras. Je me disais bien que la bonté d’Adrien n’était pas dû au hasard mais aux épreuves qu’il avait traversé. Les personnes dotées d’une telle douceur sont souvent celles qui savent combien la vie peu être dure parfois. Ce que je ne savais pas, c’est que ça l’avait autant marqué. 


- Dyslexique ? je ne sais pas ce que c’est Adrien. 

- C’est un dysfonctionnement du cerveau. M’explique-t-il en me touchant la tête des deux mains. Ce dysfonctionnement cause une difficulté durable et sévère de l’apprentissage de la lecture et de l’acquisition de son automatisme. Et c’est souvent associé à d’autres troubles mais bon, ca va t’ennuyer si je me lance dans des explications scientifiques. 

- Et tu as pu devenir … médecin. 


Automatiquement devant ma question son regard devient dur. 


- Ca ne veut pas dire que j’étais bête… J’ai juste dû apprendre différemment des autres. Répond Adrien un vexé. 


Oh, je sens que malgré les années, le sujet est encore sensible pour lui. 


- Je n’ai jamais dit que tu étais idiot Adrien, je suis juste admirative, c’est tout. Tu me parles de difficulté d’apprentissage et tout le monde sait que les études de médecine ce n’est pas donné à tout le monde. Alors … 

- On peut être dys et doué voir même extrêmement doué Elle. Einstein était dyslexique. Friedmann était neurochirurgien et dys, le président Kennedy, l’écrivaine Agatha Christie, le compositeur Beethoven, Edison … tiens et même Tom Cruise le chéri de ces dames… je continue ? 

- Non, ca va j’ai compris… dis-je en lui caressant les cheveux. Ca se … soigne alors c’est ça? 

- Le fait que 70 % des dyslexiques aient des antécédents familiaux, ainsi que le fait que la dyslexie touche majoritairement des garçons (trois fois plus que de filles), et le fait que la dyslexie se retrouve davantage chez les gauchers, peuvent laisser penser qu'il s'agirait d'une résultante génétique. Et non ca ne se soigne pas. Ca se corrige on va dire. J’ai touché le jackpot moi. Garçon, gaucher… Le problème c’est que c’est un handicap peu reconnu par l’éducation nationale et la plus part du temps quand ce trouble n’est pas pris en charge, ça mène l’enfant tout droit vers l’illettrisme. Qui penses-tu au Gabon est formé pour détecter un enfant dys. De l’enseignant au pédiatre, en passant par l’orthophoniste, personne. Il n’y a rien de pire que de se penser idiot quand en réalité notre cerveau fonctionne autrement que celui des autres. Et lorsque les adultes qui sont censés t’aider et te soutenir t’enfoncent encore plus, ça devient chaotique dans ta tête. Mais parfois le miracle apparait et tu rencontres la personne qui prend du temps pour toi. Ca a été le cas de Madame Evrard … pour moi. 

- Ok. je comprends alors comment ça se fait que vous vous connaissiez. Elle s’occupe aussi des élèves en difficulté à la fondation. 

- Elle est douée pour ça. 

- Oui très douée. Mais depuis notre rencontre, elle ne vient plus. Et comme c’est une bénévole, je ne peux pas la forcer à venir travailler. Mais explique moi pourquoi … ce qui s’est passé …

- Plus tard Elle. Plus tard, s’il te plait. 


Pourquoi plus tard ? Pourquoi pas maintenant ? 

Mais je suis trop heureuse de l’avoir dans ma vie maintenant pour lui mettre la pression sur des choses dont il ne veut pas encore parler. 


Je le serre encore un peu avant de le relâcher. D’où me vient cette sensation de déjà vu quand il est comme ça à quelques centimètres de moi. 


- Quoi ? demande-t-il en souriant.

- Je ne sais pas… une sensation étrange quand tu es dans mes bras. 

- Etrange comment… ?

- Comme si on se connaissait… mais bon, je dois surement être en train de dérailler. Tu sais c’est comme dans les films, quand deux personnes se rencontrent et s’entendent super bien. Elles ont l’impression de se connaitre depuis des lustres… 

- On … se connait peut-être…

- Non, arrête. Tu crois qu’un mec comme toi ça s’oublie ? 

- T’as raison, un mec comme moi ça ne s’oublie pas. Dit-il en quittant mes bras pour aller se prendre un verre d’eau dans le frigo. 


Adrien.

Mon Adrien. Oui j’ai envie de dire mon Adrien devant le monde entier. Que les filles qui ont l’habitude de le mater sachent qu’il n’est plus sur le marché. Qu’elles aillent s’en trouver d’autres à conquérir. 

Adrien. 

Mon Adrien. Ca sonne tellement bien dans ma tête. Mais pourrais-je le dire à haute voix. Lui faire comprendre qu’il est à moi… Qu’on s’affiche ensemble même … au boulot ? C’est peut-être encore trop tôt. Ce week-end dans ses bras a été tellement merveilleux que je me rends compte à quel point il me fait oublier tout ce qui n’est pas lui. J’ai envie de me laisser aller, de m’occuper de lui comme il le mérite mais quelque chose m’en empêche. 


Il y a des non dits entre nous. 

Trop de non dits. Et je pressens que si je ne fais pas attention, c’est ce qui nous séparera.


*** Un mois plus tard***


Adrien est spécial comme mec. Ca je dois bien l’avouer. Hier encore, on est sorti avec Annie qui n’est toujours pas partie de chez moi. De toute manière, je me suis beaucoup attachée à elle alors ça ne me dérange pas de la garder encore un peu. Annie est la seule qu’il fréquente pour le moment. Oxy aime tellement son père que je ne sais pas comment elle réagira si je la présente à Adrien. Avec les garçons encore je crois que ça pourrait bien se passer. 

Mais je ne me précipite pas. Mes enfants pour moi c’est sacré, je n’ai pas à leur faire subir des allés et venus à mon bras. 


Alors avec Annie qui pense qu’il est juste le pédiatre gentil qui se ballade avec les enfants qu’il aime bien, on s’est baladé dans les galeries de Mbolo (centre commercial) et je me suis extasiée comme une gamine devant un magnifique sac de marque Guess en cuir ciré. Adrien a souri mais a fait comme s’il n’avait pas compris le message. Quoi, il pouvait bien me faire ce petit plaisir n’est-ce pas ? Avec mes dépenses du mois passé et du mois en cours pour maman et Etienne, j’étais fauchée comme un rat d’église et je ne pouvais pas me permettre cette folie.   


J’ai espéré un moment qu’il ferait un geste … salvateur à mon endroit. Rien, niet, nada, juste un sourire genre : rêve toujours ma belle. Par contre quand Annie s’est extasiée devant un toboggan de jardin qui coutait les yeux de la tête et presque autant que le sac dont j’ai rêvé : il l’a acheté. 


Il l’a acheté sans bouder, sans faire de grimaces. 


Pffffff !!!!! et repfffffff. Ca c’est quoi ?!


Moi j’aime les cadeaux… Quelle femme n’aime pas les cadeaux venant de l’homme auquel elle est attachée ? Dans la voiture tandis qu’il nous ramenait à la maison, je lui ai gentiment fait la remarque et il a éclaté de rire. 


- Je ne fais pas de cadeaux aux femmes Elle. C’est un truc dont j’ai horreur… faudra t’y faire. 


Mtchrrrrrrr. 


- Mais pourquoi ? Moi j’aime les cadeaux.

- T’aime en recevoir hein ? 

- Oui. Il n’ya rien de mal la dedans. 

- Et toi qui sais combien de fois ça fait plaisir d’en recevoir, combien de fois en as-tu offert ? 

- … touchée. 


Il sourit et continue de discuter avec Annie qui négocie le fameux tatouage de leur première rencontre avec pugnacité. 


Je réfléchis. J’aime les cadeaux. Bah oui, pourquoi le cacher. Depuis toute petite, les hommes m’ont toujours fait des cadeaux pour me faire plaisir ou attirer mes faveurs. C’est comme cela qu’un homme prouve à une femme qu’il tient à elle n’est-ce pas ? C’est une marque d’attention, je n’aime pas forcément ce qui est cher mais plus le fait de donner quelque chose. Que ce soit une simple carte ou quelque chose de luxueux pour moi c’est du pareil au même. C’est l’intention de faire plaisir qui compte. Mais à quoi bon en débattre avec lui. Apparemment, il pense que c’est vénal d’aimer les cadeaux. 


Je change de sujet. 


- Tu seras présent demain ? 

- Présent où ?

- Réunion des collaborateurs à la Fondation. 

- Je suis obligé d’être là ? Je n’ai pas signé pour les réunions mais pour les consultations moi. Ca commence à me saouler tout ça. 

- S’il te plait… Ca te permettra de rencontrer toute l’équipe. Et je suis sure que ça fera plaisir à Leila de te voir t’investir dans les réunions de la fondation qui visent à améliorer le bien être des élèves. 

- C’est un coup bas ça. Tu me parles d’elle pour me forcer à venir…

- ET ça a marché ou pas ? 

- … 

- Adrien !!!

- Ok. 

- Merci. 


Il me refuse difficilement quelque chose et c’est un des aspects de notre relation qui me fait fondre de plaisir. Du moins, il ne me refuse rien tant que ce n’est pas un cadeau !


***Le lendemain 10 heures à la Fondation en salle de réunion***


***Elle***


Je vérifie la présence de tout le staff et parcours rapidement les noms sur la liste pour faire dresser plus tard par le secrétaire de séance, le procès verbal d’assemblée. Mesdames Ahissou, Belinda, Cocker, Ntoutoum, Noumen sont les enseignantes les plus expérimentées et représentent leur corps pour la prise de décision lors de toutes les réunions.  J’ai à peine le temps de vérifier le reste des femmes présentes lorsque Leila entre en salle. Elle salue tout le monde avant de prendre place. Quelques instants plus tard, Adrien nous rejoint pour le compte du corps médical accompagné de Léonie. Je le regarde histoire de lui faire sentir que la présence de son amie n’est pas nécessaire et lui fait comme s’il n’avait pas compris. 


Nous ouvrons la séance, et commençons les débats sur les points à améliorer dans l’enseignement dispensé, l’accueil et le suivi des élèves etc. Une heure plus tard nous avons bien avancé de ce côté-là lorsque Leila prend enfin la parole. 


- Adrien de ton côté rien à signaler ? 

- Moi ça va mais Léonie à une préoccupation à vous soumettre. 


Elle lui sourit comme s’il venait de lui offrir la lune en lui donnant la parole. Mtchrrrr. Je la supporte de moins en moins. Pour prendre la parole, elle se lève. 


- La Fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers et la Fondation Sylvia Bongo Ondimba se sont liées par une convention de partenariat depuis janvier 2012, et ces deux fondations ont fait de la lutte contre les cancers, du sein et du col utérin en particulier, leur cheval de bataille et leur action commune. J’ai la chance de faire partie des 12 gynécologues choisis et formés en matière de détection précoce du cancer du sein et du col de l’utérus et je voudrais faire profiter de mon expérience à vos élèves. J’en ai parlé à plusieurs d’entre elles pour qu’elles se fassent dépister gratuitement mais apparemment, le message ne passe pas. Aucune ne s’est présentée. 


Si aucune ne s’est présentée c’est bien parce que personne ne l’aime ici. Elle est bien trop arrogante avec les filles et les traite comme des ratées. Alors tout ce qu’elle fait est mal vu même lorsque ça vient d’une bonne intention. 


- Ok. je vais leur parler. 

- Parler ne sera pas suffisant, si vous pouviez vous prêter au jeu ce sera bien mieux. Insiste –t-elle. 

- Oui, elle a raison appuie Leila. Je crois que toutes les femmes de la fondation vont participer à ton programme. 

- Merci beaucoup Madame Khan. 

- C’est moi qui vous remercie de penser à nous dans de tels programmes. 


La discussion continue sur un autre sujet lorsque la porte s’ouvre sur …


Denis. 

Il ne manquait vraiment plus que ça. 


***Adrien***


Un homme entre sans même cogner et tout le monde se lève à sa vue. Il est habillé comme s’il était le maitre de cérémonie d’un mariage et survole la salle d’un regard hautain. Tiens il me rappelle le Gaspard d’Elle. Le genre de mec qui me sort par les yeux. 

L’assistance semble ravie de le voir. Ca donne du « monsieur Ondimba » à tout bout de champs en le saluant avec déférence. Je comprends tout de suite que c’est un homme important. Mais ce qui me fait tiquer c’est qu’autant Leila est tout sourire, autant Elle est crispée, mais vraiment crispée. 


- Denis, je ne m’attendais pas à te voir. 

- Moi non plus. Je descends à peine de l’avion et j’ai reçu le mail de Leila  pour la réunion alors je suis venu directement. 

- Leila fallait pas le déranger pour si peu, dit Elle en lui faisant signe de prendre place à côté de la fondatrice. 


Denis la regarde longuement et finalement s’assoit à côté d’elle tout sourire. 


- Tu sais que c’est lui qui paie pour les bourses alors il faut bien qu’il sache à quoi sert son argent de temps à autre. Réplique –t-elle en rigolant.


La réunion se termine une heure plus tard. Les femmes quittent la salle les unes après les autres mais Leila me demande de rester un peu. Ce dont je n’ai pas particulièrement envie soit dit en passant. 


- Denis je te présente docteur Adrien Adanlosessi Adiahénot. Notre pédiatre. Tu te rappelles, je t’en ai parlé. Pour les bébés de la crèche et tout le reste. 


Je me lève tout doucement et me place en face de Denis. Il me détaille des yeux, m’analyse, se demande quelle attitude adopter… je fais souvent cet effet aux gens. Ils ne savent jamais comment me prendre. 


- Pédiatre hein ? Adanlosessi ? 

- Docteur Adanlosessi. Je corrige. 

- Enchanté, finit-il par dire, comprenant peut-être que je n’étais nullement impressionné par son statut.

- Et vous êtes ? 


Il regarde Leila et Elle et je sens bien que dans son regard il n’y a qu’une seule question : « Quoi, il ne me connait pas ? »


- Denis Ondimba. 

- Enchanté. 

- Bon puisque les présentations sont faites, on peut y aller. Denis, Xander est à la maison, tu viens avec moi n’est-ce pas ? demande Leila

- … Non. Hésite-t-il longuement. Une autre fois, je dois parler à Elle. 

- A moi ? s’étonne Elle en me regardant. 

- Oui à toi. Dit-il en lui prenant la main et en la tirant hors de la salle sous nos regards ébahis. 


Non mais dites-moi que je rêve la ! 


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Leilaji.

Je t'ai dans la peau