chapitre 12
Ecrit par leilaji
Chapitre 12
***Adrien***
Une fois sur place, je klaxonne pour signaler ma présence à Elle. Son portail est grand ouvert mais la voiture n’est pas garée dans la concession. Personne ne vient à ma rencontre. Où est-elle ? Je l’appelle de nouveau. Boo, décroche s’il te plait je prie intérieurement… Je ne sais pas ce qui se passe mais je sens qu’elle ne peut faire face toute seule. C’est peut-être le moment de découvrir si tous les deux nous pouvons aller… au delà du sexe.
Elle finit par décrocher pour m’indiquer qu’elle est dans sa voiture à quelques mètres du portail. Je descends de ma voiture pour aller à sa rencontre.
Je la découvre assise devant son volant, les yeux dans le vague. Elle s’aperçoit à peine que j’ai ouvert sa portière.
- Hey boo ! Ca va ?
- Je ne sais pas. Je n’arrive pas à descendre de la voiture.
- Ne t’inquiète pas. Ca va aller.
Elle se met à parler de la mort de son père. Du fait qu’elle était seule pour tout affronter. Pendant qu’Elle parle, je l’écoute et la sort de la voiture tout doucement pour ne pas l’effrayer. Les gens nous regardent parce que je la porte comme une petite fille dans mes bras. Mais j’en fais très peu cas, ce n’est pas comme si leur avis m’importait. Je boucle sa voiture et l’emmène vers la mienne où je l’installe sur le siège passager. Elle continue de parler tout en essuyant ses larmes. Elle raconte comment, on l’a appelée en pleine nuit pour lui annoncer que son père n’allait pas bien, qu’il était en réanimation. Gaspard son ex-mari, encore une fois était absent du domicile conjugal et elle était restée seule avec les enfants. Il était une heure du matin. Vu l’heure tardive, Elle a dû se décider à les enfermer dans la maison malgré leur bas âge, pour rejoindre sa mère à l’hôpital. C’est toute tremblante de peur qu’elle a pris le volant ce jour là et en route, en pensant au fait que son père pouvait la quitter si brusquement, elle a commencé à rouler à grande vitesse.
« Je n’arrivais pas à lever le pied de l’accélérateur » répète-t-elle sans cesse.
Des policiers l’ont prise en chasse pour l’arrêter. Quand l’officier a vu l’état dans lequel elle était, il a pris le volant et lui a demandé où elle allait. Il l’a emmené ce jour là à l’hôpital et ne lui a rien demandé en retour. Si les choses ne s’étaient pas passées ainsi, elle aurait pu mourir ce jour là sur la route car à aucun moment elle n’aurait eu la force de s’arrêter. Mais Dieu protège toujours ses enfants.
- Hey boo, regarde-moi. Dis-je en l’obligeant à me regarder dans les yeux.
- Adrien… Je ne peux pas affronter une nouvelle fois cette situation sans personne à mes côtés. C’était trop dur la première fois tu vois et là, je n’ai pas le courage. C’est mon seul frère, je l’ai élevé autant que maman. Je ne veux pas … qu’il parte comme mon père et qu’il laisse sa fille orpheline.
Elle est en train de parler d’Etienne. Merde ! Je n’ai pas envie de revoir Etienne. Lui, je suis sûr qu’il me reconnaitra. J’en suis sûr. Mais je ne peux pas laisser Elle dans cette état. Qu’est-ce que je fais ?
Parce que je mets du temps à lui parler, le doute s’installe en elle. Elle s’imagine surement que je ne veux pas m’impliquer. Elle inspire, baisse les yeux un moment puis les lève vers moi.
- Ca va aller maintenant. Je vais y arriver.
C’est moi ou elle, qu’elle essaie de convaincre ? Bien sur qu’elle va y arriver. Elle y arrive toujours. Ce n’est pas maintenant qu’elle va baisser les bras.
- Si je ne le fais pas, personne, ne le fera à ma place. Merci d’être passé. Donne-moi les clefs de la voiture, je vais y aller.
- On va y aller ensemble Elle et quand on va arriver là bas qu’importe la nouvelle qui t’y attend, je veux que tu sois forte, Ok. Forte Elle. Prends tout sur toi, fais semblant si tu veux mais sois forte. Ta famille sera là, ta mère et ils tourneront tous le regard vers toi à la recherche du réconfort. Quand on est le pilier de la famille c’est comme ça et pas autrement. Alors sois forte. Tu craqueras … plus tard.
Je ressers mon emprise sur le volant et démarre. Elle comprend que je prends mes responsabilités. Je m’engage.
***Elle***
Les choses ont été si simples quand Adrien a tout pris en main. Depuis la voiture déjà, il a contacté des collègues de l’hôpital général puis les choses se sont enchainées. Au départ quand je suis arrivée avec lui, ma mère l’a regardé très bizarrement. Piquée par la curiosité mes cousins présents sur place ont commencé à me questionner en fang. Je n’ai répondu à personne. Certains ne se sont même pas donné la peine de le saluer. Peut-être ont-ils cru que c’était mon garde du corps. Adrien n’est pas resté avec nous. Il est parti à la recherche d’informations sur l’état de mon frère.
Il m’a demandé de rester calme et forte et a tout pris en main. Tout.
***Quelques heures plus tard***
Etienne s’est réveillé. Je suis tellement soulagée que je pleure en même temps que je ris avec maman.
- Vous pourrez le voir tout à l’heure. Il a ingéré pas mal de saloperies et dedans il devait y avoir des choses auxquelles il était allergique. Il a fait un choc anaphylactique (*** réaction allergique exacerbée, entraînant dans la plupart des cas de graves conséquences et pouvant engager le pronostic vital***). On lui a fait une injection d’épinéphrine (***l’adrénaline***). Il va rester en observation… Mais ca va aller. Ok ?
Malgré le jargon médical, je comprends qu’il utilise des termes simples pour que tout le monde comprenne ce qui se passe.
- Ok ? Tu as pu le voir?
- … Non mais t’inquiète, il est sous bonne garde. Si t’es trop stressée on peut le transférer plus tard à la clinique.
- Non ça va. Tu as déjà beaucoup fait.
Il me sourit tendrement.
- Je dois y aller, j’ai une urgence à CHU d’angondje. Tu veux que je revienne un peu plus tard ?
- Non, vas-y Ad.
- Je peux revenir si tu veux mais ce sera très tard.
- Vas-y. Et merci.
Il regarde ma mère et me regarde puis file sans plus rien ajouter.
- (en fang) C’est l’enfant de qui ? me demande maman.
- Comment ça c’est l’enfant de qui ? Tu ne le connais pas.
- Tu me caches tes choses maintenant ?
Tout le monde me regarde et je n’ai pas envie d’exposer ma vie. Ce sont les même qui m’ont descendue en flèche quand j’ai divorcé de Gaspard en me disant que je quittais la richesse, la grande maison pour me débrouiller seule ! Comme s’ils voyaient même la couleur de l’argent de Gaspard !!! C’est moi qui faisais tout avec mon salaire mais je protégeais mon mari et ne disais jamais que ça venait de moi.
- C’est un médecin.
- Avec les tatouages comme ça ? demande Mélanie les yeux brillant de convoitise.
Hum ! Le terme médecin les a réveillés ? C’est bon maintenant, il est digne d’être acclamé c’est ça !?
- Et alors ? ce sont ses tatouages qui sont venus te répondre et te donner l’état d’Etienne ?
- Oh, ne sois pas sur la défensive comme ça ! C’est ton gars ?
Bonne question.
- Quoi tu es intéressée ?
- Hey la grande, place moi non ! Façon il est gnon (mignon) là ! La grande en plus docteur. Il doit bien gagner sa vie. Donne-lui mon numéro.
Je la regarde longuement et j’ai envie de rire. La placer ? A qui ? A mon Adrien ! Non mais c’est drôle quoi. C’est vrai qu’il a l’air d’un loubard mais je sais qu’elle n’est pas le genre de fille à l’intéresser. Mélanie est vulgaire, il n’y a pas de filtre entre son cerveau et sa bouche.
Non. Elle n’est pas son genre. Parce que c’est moi qu’il veut. Je ne lui réponds même pas et tourne les talons. Je dois me préparer. J’ai des choses à faire…
***22 heures 20 minutes***
Leila est venue chercher les enfants comme je le lui ai demandé. Ekang a un peu boudé pour une fois car Xander est en voyage. Il dit toujours que passer une journée avec Leila seulement, ça va, mais un week-end entier, c’est une torture parce qu’elle les emmène à la librairie acheter des livres alors que tonton Xander lui leur achète des jeux vidéos.
Au fond de mon cœur, je me disais : « Là Ekang tu as menti mon petit, tu vas partir chez tata Lei parce que maman a des choses à faire !!! »
Et maintenant je suis devant chez Adrien. Il est chez lui.
Que la fête commence !
***Adrien***
Je prends ma douche tranquillement et mes pensées vagabondent vers Elle. J’ai aimé lui ôter ce poids des épaules aujourd’hui. Même si elle ne m’a pas présenté pour autant au reste de sa famille. Ce n’est pas grave. Je ne me sens pas le droit de lui demander plus qu’elle ne peut me donner pour le moment. Au moins elle a accepté que je sois là, pour elle. C’est déjà ça de pris.
L’eau coule sur mon corps. Elle est froide et bienfaisante et je me laisse aller jusqu’à ce que j’entende la baie vitrée de la douche coulisser lentement... J’ai juste eu le temps de me retourner pour découvrir … Elle dans une tenue plus qu’affriolante. Une robe noire excessivement courte. Elle est pied nu. Ses orteils sont vernis d’un rouge intense. J’aime quand elle a du rouge sur elle. Ca me rappelle toujours notre première rencontre. Enfin plutôt notre seconde première rencontre.
Mon corps réagit. Je ne me cache pas …
- Qu’est-ce que tu fais là boo ?
Sa pose est lascive et dans ses yeux brillent mille promesses coquines. Ok, j’avale ma salive. Sa courte robe ne me cache rien de ses longues cuisses fuselées. Elle me détaille des yeux. Ils parcourent chaque parcelle de ma peau et sans même qu’elle m’ait touché, je sens la brulure du regard incendiaire.
- Qu’est-ce que tu fais là Elle ? je répète en arrêtant l’eau du pommeau.
Elle ne me répond rien et prend une grande serviette moelleuse qu’elle ouvre en grand.
***Elle***
La vue vaut largement le détour. Comme dit la chanson : you look damn good !
Seigneur, Dieu venait de commencer sa journée de travail quand il a dessiné le corps d’Adrien parce que ce n’est pas possible d’être aussi parfait. Il marche vers moi et même à cette distance, je peux remarquer à quel point sa peau est nette et lisse. La lumière fait scintiller les gouttelettes d’eau sur sa peau et me donne des envies de nature friponne. Aucune graisse superflue, que de beaux muscles, travaillés à la sueur de son front. Pas de la gonflette hein, un corps en pleins et déliés ! Miam. De la ligne de ses épaules à la finesse de ses hanches, du galbe de ses fesses à la pointe de ses orteils, il n’y a rien à retirer et rien à ajouter. Tout est parfait jusque là où mon regard s’arrête pour ne plus remonter. Je m’oblige quand même à le faire remonter pout qu’il comprenne bien à quoi je pense.
Il sourit et révèle ses belles dents blanches que je lècherai volontiers en préliminaire:
- Le bonhomme en bas te dit bonsoir je crois !
J’éclate de rire et le prends dans mes bras en l’enveloppant de son immense serviette. Il doit se courber pour me faciliter la tache car je ne porte pas mes habituels talons. Je suis toute petite dans ses bras et j’aime la sensation que ce fait me procure. J’aime les hommes. Je ne suis pas une sainte ni touche. J’aime le corps à corps de deux âmes qui cherchent à se séduire. Et ce soir … Adrien … Hum….
- Tu n’as toujours pas répondu à ma question Elle…
- Je suis là pour prendre ce qui m’appartient.
- Hum.
- Quoi hum ?
- Non mais t’es insolente hein pour un petit bout de femme.
- Hey, un petit bout de femme qui t’emploie espèce de macho ! je proteste en souriant
Il laisse tomber la serviette et me soulève pour me faire asseoir sur la commode de la salle de bain et fait tomber au passage les produits qui y étaient posés.
En moins d’une seconde, l’atmosphère s’épaissit. Il ne sourit plus. Il me regarde fixement comme s’il ne savait pas par quel bout commencer. Ca s’éternise trop à mon gout.
- Je suis trop habillée pour ce que j’ai en tête Adrien… finis-je par dire.
Il se recule un peu :
- Je ne joue plus Elle. Pas avec toi. Je veux du temps pour nous deux… je veux qu’il y ait un nous deux tu comprends ?
- Je comprends. Dis-je en me mordant les lèvres pour empêcher ma bouche de fondre sur la sienne. N’empêche que je suis toujours trop habillée pour ce que j’ai en tête.
Cette fois, c’est moi qui prends son visage entre mes mains. Sa barbe est douce au toucher, tout est doux sur cette homme. Je me rends compte à quel point il est beau. Ses sourcils sont fournis et parfaitement dessinés et son regard couleur nuit noire frangé de longs cils ajoute une touche apaisante à son imposante carrure. Je passe un doigt sur l’arrête de son nez, y pose un baiser, sur ses sourcils, y pose un autre baiser puis m’attarde sur ses lèvres … Il retient un gémissement sourd qui envoie directement une onde voluptueuse dans mon corps.
La lumière de la douche est crue. Mais je fais confiance à Adrien … pour poser des yeux plein de désir sur mon corps malgré le passage du temps et les séquelles des grossesses. La première fois, je ne le voulais pas mais cette fois ci, je me jette à l’eau.
- Déshabille-moi ! J’ordonne de la plus douce des manières
Il ferme les yeux un instant puis s’exécute sans broncher en commençant par remonter doucement ma robe sur mes cuisses pour se rendre compte que je ne porte qu’un minuscule string en dentelle. Je sais qu’il aime la lingerie féminine. Avec ce que je porte, il est servi.
Il fait remonter la robe encore plus haut à la lisière du bas du soutien gorge. Je bascule ma tête en arrière. Sa bouche commence une exploration sur ma peau qui m’oblige à fermer les yeux pour mieux savourer le contact de ses lèvres expertes. Je me cambre pour offrir mes seins au même sort. Il en happe la pointe dans sa bouche sans se soucier de la barrière du tissu. Qu’importe ! La sensation est délicieuse. Je ceins sa taille de mes jambes pour mieux lui faire sentir mon désir d’aller plus loin, plus vite.
Il enlève ma robe et me coupe dans mes pensées. La température grimpe un peu plus chaque minute. Les mains d’Adrien parcourent mon corps. Il explore, pétrit, découvre, caresse mais quand ses mains se posent sur mes fesses de manière possessive : je sais que les vraies choses vont commencer… Adrien ne résiste pas aux courbes de mes fesses.
Il laisse échapper un son étranglé de sa gorge et m’embrasse à pleine bouche en enfouissant ses mains dans mes cheveux. J’aime ses baisers passionné, tout feu tout flamme. Ce sont des baisers qui prennent aux trippes et t’affament. Lorsqu’enfin nos lèvres se séparent, la seule chose que j’arrive à dire c’est : « encore ».
- T’as pas froid j’espère, demande –t-il en remarquant la chair de poule qui parcoure ma peau.
- Ad, t’es assez chaud pour deux.
- J’aime quand tu me parles ainsi…
- Et moi j’aime quand tu ne parles pas…
- Insolente !
- Tu aimes ça…
Je me suis décidée à accélérer les choses car Adrien semble vouloir prendre son temps alors que mon corps entier est en feu. J’ai sorti de mon soutien gorge un préservatif rose bonbon qui le fait sourire. Je le veux, maintenant. Juste lui et moi.
Cet homme c’est une pure gourmandise et de savoir que je serai la seule pendant les heures qui vont suivre à le gouter me met en émoi. Je déchire l’emballage et glisse la protection sur lui tout doucement. Il regarde les ongles de mes doigts peints en rouge, glisser sur son sexe en même temps que le préservatif puis lève les yeux vers moi. Ses mains caressent mes cuisses, les pétrissent avec force puis douceur tandis qu’il se glisse en moi. Je n’attendais que ça, l’accueillir entièrement en moi, lui faire une place au chaud, où il sera bien, d’où il ne voudra plus repartir contrairement aux autres.
- T’es belle… murmure –t-il doucement en se mouvant en moi.
Je m’agrippe à lui aussi fort que je peux car ses mouvements sont tout en puissance.
- Adrien…
- Oui boo, tu me rends dingue !
Il me soulève de la commode sans cesser de m’embrasser et me plaque contre le mur sans avoir quitté mon corps d’un seul millimètre. J’espère de manière tout à fait illusoire que ce que je ressens en ce moment va durer éternellement. Parce que cette folie des sens vaut toutes les souffrances du monde. Cette sensation, le voir lui bouger en moi, perdre le contrôle, savoir que j’ai ce pouvoir sur cet homme, est un puissant aphrodisiaque dont je ne veux plus me passer.
Adrien est ce que j’ai toujours voulu. Un homme fort et bon. Un homme fort et bon.
Alors qu’il va de plus en plus loin en moins, je marque sa peau en fichant mes ongles dans son dos. Il gémit mais n’arrête pas pour autant de m’embraser.
- Adrien…
- Jouis pour moi boo. Jouis rien que pour moi mon cœur…Murmure –t-il inlassablement.
Tandis que nos deux corps glissent l’un sur l’autre, l’un dans l’autre, je m’accroche toujours plus fort. Je halète, tente parfois de m’échapper mais il me retient comme s’il ne veut rien m’épargner.
Ces paroles, sa belle voix grave, sont la clef qui m’ouvre les portes de l’orgasme. Je ne peux plus m’empêcher de crier son nom. Il me rejoint quelques instants plus tard.
***Le lendemain matin***
Je sens les premiers rayons du soleil m’éblouir le visage sans même ouvrir les yeux. J’ai dormi tout contre Adrien. Son corps chaud m’a bien protégé du froid de cette nuit car le drap balancé je ne sais où était trop loin de nous.
Je sens une morsure au creux de ma cuisse qui me fait sursauter avant de me rendre compte que je ne suis plus dans les bras d’Adrien. Je fais descendre tout doucement ma main qui rencontre ses cheveux soyeux, très bas vers le sud de mon corps.
J’ai envie de l’interpeler mais l’onde de plaisir qui me traverse quand je sens ses lèvres effleurer mon intimité m’en empêche. Ma respiration s’accélère et mes mains se crispent sur sa tête.
Tout doucement, avec légèreté il écarte mes lèvres et fait glisser un doigt le long de la chair tendre et soyeuse. Un coup de langue plus tard et je me cambre de plaisir. Alors que je me force à lui dire d’arrêter, mon corps fait tout autre chose et mes mains le maintiennent en place. J’ai l’impression que cette fois ci c’est moi que l’on savoure. A chaque frémissement, le jeu de sa bouche se fait plus appuyé plus incisif.
Adrien est bien trop expert pour que je le laisse prendre ses aises avec mon corps ainsi … Il va me faire pleurer de plaisir.
- Oh Seigneur ! je laisse échapper malgré moi.
- J’arrête ?
- …
- Elle ?
- Nooooon.
J’ai l’impression que mes petits soupirs le mettent en appétit et que lui aussi prends du plaisir à m’en procurer. On … partage mon plaisir ? Je ne sais pas, j’ai l’esprit enveloppé dans du coton. Et tandis que je m’efforce de faire le moins de bruit possible, une fulgurante jouissance me coupe du monde, de lui, pendant quelques secondes avant de me ramener sur terre car il s’est de nouveau glissé en moi. Il va aussi loin qu’il peut. En une fois.
- Ce n’est pas fini… accroche-toi… murmure-il à mon oreille.
Et c’est ce que je fais …
Quel meilleur réveil que celui-ci ?
Comment puis-je aimer ainsi tout ce que cet homme me fait ?
***Deux heures plus tard***
***Adrien***
Je la regarde en souriant. Elle se promène dans ma cuisine avec un minuscule slip rose ainsi qu’un petit tricot transparent. A chaque pas, ses délicieuses fesses bougent en rythme. Elle va me tuer …
- Tu regardes quoi comme ça ?
- Tu sais très bien ce que je regarde…
- C’est toi qui m’a interdit de m’habiller alors tu arrêtes de me mater comme ça.
Je sais très bien que ça lui fait plaisir d’être « matée » ainsi parce qu’elle avait perdu confiance en la beauté de son corps. Je ne dis pas qu’il est parfait. J’ai déjà couché avec des filles au corps parfait : pas une seule trace de cellulite ou de vergeture et encore moins des séquelles de grossesses sur leur corps. Elle a gardé sur son ventre quelques flétrissures et la peau de ses hanches n’est pas parfaitement tendue. Mais c’est Elle. Et je suis dingue d’elle. Je la trouve parfaite ainsi. C’est une femme que j’ai eu entre les mains cette nuit et rien qu’en y pensant j’ai envie de recommencer.
- Je te prépare un truc ?
Elle me toise. Rhooo ! Elle croit que je suis incapable de remplir son ventre ou quoi ?
- Je te signale que je cuisine probablement mieux que toi !
- Quoi ?
- Comment crois-tu que je nourris ce corps sans femme à la maison. Je ne vais quasiment jamais au restau. Je cuisine moi-même mes plats Elle. Crois moi ou non, mais c’est vrai.
- Pardon, il ne faut pas me sortir cette vieille tactique d’homme. Je la connais par cœur. Le premier jour vous sortez l’unique recette que vous connaissez et les autres jours vous vous installez devant la télé, les doigts de pieds en éventail comme des pachas attendant d’être nourris …
Je rigole. Et commence par ouvrir mes placards pour bien lui montrer qu’ils ne sont pas bourrés de boites de conserves et que dans mon frigo il n’y a aucun plat surgelé. Sans plus rien ajouter et sans attendre son aval, je sors tout ce dont j’ai besoin et pose l’ensemble sur la table de travail.
Une petite heure plus tard, elle déguste son petit déjeuner assise sur moi et me parle la bouche pleine. Elle avait faim.
- C’est trop bon, comment tu as fait ça ?
- Si tu n’avais pas passé ton temps à me mater tu aurais vu la recette…
- Ce n’est pas de ma faute si t’es trop bien foutu Adrien. En jean comme ça, torse nu … Miam. Fait-elle en bougeant ses sourcils.
On éclate de rire car l’atmosphère est détendu et bon enfant. On est bien ensemble.
- Allez, finis ton assiette, je vais mettre les assiettes dans le lave vaisselle.
Elle me regarde avec un petit air…
- Quoi ?
- T’es célibataire et tu as un lave vaisselle ? paresseux !
- Quoi j’aime bien cuisiner mais j’ai horreur de faire la vaisselle.
La matinée se passe bien. Sans stress. Elle quitte la cuisine et va se doucher. Je lui laisse un peu d’espace et range le désordre pendant ce temps.
Le temps, l’avenir nous appartiennent… Pourquoi ne tenterait-on pas notre chance ? Elle n’a qu’à me dire ce qu’elle veut … je lui donnerai ce qu’elle voudra.
Je suis un peu confus. Je me pensais juste obsédé par elle. Mais à bien y réfléchir, je crois que c’est autre chose. Pas à cause de cette nuit. Elle a été magique c’est vrai mais il n’y avait pas que ça. J’ai aimé manger avec elle sur mes cuisses. C’est bête à dire mais je suis prêt à tout donner pour le faire tous les matins.
Si ce n’est pas … de l’amour, ca y ressemble drôlement.
Merde !
Ce que j’essaie de me dire c’est qu’on a une chance d’être heureux alors je vais la saisir des deux mains. Tout le reste peut attendre, tout ce qui ne la rendra pas heureuse ne compte pas. Elle devrait rester avec moi là toute la journée… me laisser m’occuper d’Elle et la faire sourire. Lui faire comprendre qu’elle peut « se laisser être à moi ». Ca n’a pas de sens de dire les choses ainsi mais c’est comme ça que je les ressens.
Je la retrouve dans la salle de bain où elle se maquille et remet du rouge à lèvres. Elle porte un parfum différent de celui de la veille. Je me place juste derrière elle et l’embrasse dans le cou. Elle porte un ravissant complet brodé.
- Reste encore un peu.
Elle me sourit dans le miroir.
- Je pensais que tu n’allais jamais me le demander. Dit-elle en se lovant dans mes bras.
***Elle***
La journée tire à sa fin et on a absolument rien fait de nos doigts. Enfin, j’ai quand même appelé les enfants pour savoir comment se passait leur séjour et ils ont passé leur temps à se disputer au téléphone. Entre Oxya qui voulait jouer son rôle d’ainée et raconter les bêtises des autres et Annie la petite bavarde, j’ai bien rigolé. J’aime mes enfants plus que tout mais ça m’a fait du bien de ne penser qu’à moi pendant ces quelques heures.
Je suis assise sur le comptoir de la cuisine, habillée d’un pantalon rouge qu’il a sorti de mes affaires. Les ensembles chics du boulot, il aime bien mais seulement au boulot. Quand on est à deux, il dit que je dois me souvenir que je suis avant tout une femme belle et désirable. Alors j’ai ma tenue de provoque. Ce pantalon rouge est taille basse donc lui-même se débrouille avec ses yeux quand je marche dans son studio !!!
Il s’approche et vient s’installer entre mes cuisses et m’offre un de ses baisers dont il a le secret.
Pour la première fois depuis que je le connais, j’essaie de déchiffrer ses tatouages. Je veux comprendre pourquoi il a l’air de tellement y tenir.
- Pourquoi ? je lui demande en passant le doigt sur l’encre noire.
- Tu sais … on traverse tellement d’épreuves dans la vie. Et à chaque nouvelle épreuve on a envie de baisser les bras parce qu’on a oublié les victoires passées. Moi je ne veux rien oublier. Ce sont mes victoires que je porte sur moi et c’est pour cela que j’en suis tellement fier. J’ai galéré Elle. Tout ce que j’ai, je le mérite, personne ne peut m’enlever ça.
- Oui je le sais. Dis-je en le caressant.
- Même mon métier … ce n’était pas évident pour quelqu’un comme moi.
- Quelqu’un comme toi ?
- Je suis dyslexique. J’ai longtemps eu du mal avec les mots, les lettres. On me croyait bête, paresseux, incapable… J’apprenais moins vite que les autres…
Il parle et sa douleur éveille en moi une sensation de déjà vu…
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