Chapitre 13

Ecrit par WumiRa


- Une bouteille d'eau minérale et un Mojito sans alcool, s'il vous plaît, dit Maya en s'asseyant au bar du restaurant de l'hôtel. 


La gérante acquiesça et s'éloigna. Maya tourna la tête et son regard se posa sur Malik qui était en pleine conversation avec un homme qu'elle imaginait être le directeur de l'hôtel. En fait, ils ne semblaient pas vraiment discuter, on aurait plutôt dit que l'un menaçait l'autre. De quoi parlaient-ils ? Haussant les épaules, elle reporta son attention sur la revue de mode qu'elle tenait en main. 


Ils n'avaient plus échangé le moindre mot après qu'il l'ait prévenue qu'ils partaient bientôt et à vrai dire, elle n'avait aucunement envie de l'entendre parler de ce qui s'était passé la veille au soir. Elle n'était pas non plus désolée de l'avoir mordu ; il l'avait bien mérité. Leurs affaires montées, elle avait vaguement murmuré un merci auquel il n'avait pas répondu. Apparemment, il ne semblait pas plus enchanté qu'elle de la situation actuelle, mais tout, absolument tout était de sa faute.


Elle le vit pointer un doigt menaçant vers son interlocuteur. Que se passait-il au juste ? Pourquoi paraissait-il en colère ? 


- Voilà pour vous, fit la gérante, en déposant un plateau devant elle. Avez-vous besoin d'autre chose ? 


- Non, merci.


Puis elle fixa à nouveau les deux hommes.


- Mais au fait oui, reprit-elle. Qui est cet homme là bas ? 


- Lequel des deux ? 


- Le plus petit.


- Ah... C'est Maxime notre chef personnel. Pourquoi ? 


- Rien, dit Maya en lui adressant son plus beau sourire. Je pensais l'avoir déjà aperçu quelque part.


Un demi-mensonge, puis qu'il était venu dans leur suite la veille lorsqu'un bandit avait pénétré dans l'hôtel. Cependant elle ne le connaissait pas et ignorait quel était le problème avec Malik. Ce dernier leva la main comme pour intimer le silence au prénommé Maxime, ce qui la fit tiquer. Il se passait vraiment quelque chose. Elle fut sur le point de poser une autre question à la gérante, mais celle ci avait disparu. Au même moment, un bruit de voix attira son attention du côté de la porte. 


Trois homme qu'elle reconnut comme étant des gendarmes à cause de leur uniforme apparurent, l'un tenant une matraque en main. Ils traversèrent la salle, ignorant les murmures autour d'eux. L'un salua Malik d'un signe de tête avant de dire : 


- Veuillez nous suivre monsieur Diop. Et vous avez intérêt à garder le silence.


Maya n'entendit pas la suite, parce qu'elle s'était contenté de lire sur ses lèvres. Reposant son verre, elle se leva au moment où on passait les menottes au fameux Maxime. Le plus surprenant, étant que celui ci n'oppose aucune résistance et se laisse emmener de la sorte, devant le regard empli de mépris de Malik. Sans doute pour ne pas créer de scandale ? Mais...


Une évidence s'imposa à elle. Se refusant d'y croire cependant, elle se rapprocha de lui. 


- Que se passe t-il ? Qui sont ces gens ? 


Visiblement, il ne semblait pas s'être aperçu qu'elle était présente dans la salle et il demanda d'une voix surprise :


- Tu n'étais censée faire ta valise ? 


- Je suis descendue un moment après toi parce qu'il n'y avait rien à ranger. Mais qui est cet homme ? De quoi parliez vous ? 


Elle regarda autour d'eux et surpris la plupart des regards rivés sur eux. 


- Viens, fit-il en la dépassant. 


Ne voulant pas créer une dispute devant tous ces gens, elle quitta le restaurant et le suivit jusque dans la suite. À peine la porte refermée, qu'elle attaqua de nouveau. 


- Alors ? 


- Quoi ? 


- C'était quoi le problème tout à l'heure ? Ils ont vraiment arrêté cet...


- Oui.


- Pourquoi ? 


Il sortit son téléphone de sa poche et s'éloigna en direction de la fenêtre.


- Ce ne sont pas tes affaires. 


La question qu'elle s'était posé plus tôt, franchit alors ses lèvres. 


- Cet hôtel t'appartient ? 


Il ne se retourna pas et n'y répondit pas non plus.


- J'ai posée une question...


- Rien ne m'oblige à te répondre, rétorqua Malik. 



- OK, mais dans ce cas tu ne peux pas laisser ces gens l'emmener comme ça, non ? Qu'a t-il fait ? 


- " Ces gens " ne font que leur travail et toi tu poses trop de questions. 


Il se retourna, le téléphone vissé à l'oreille. 


- Va m'attendre en bas, j'en ai pour quelques minutes. 


- Pardon ? 


Il soupira et fourra l'appareil dans sa poche. 


- Écoute Maya, tout serait simple si tu te montrais moins récalcitrante. Tout ce que je demande, c'est que tu ailles m'attendre dans la voiture. 


- Cet Hôtel est bien à toi ? 


- Qu'est-ce que ça peut te faire ?


- Je veux savoir pourquoi tu as fait arrêter cet homme. Ne me dis pas qu'il est responsable de la mort des deux réceptionnistes, ce serait absurde.


- Et en quoi madame trouve t-elle cela absurde ? Tu ne sais rien de ce qui s'est passé. 


- Toi non plus dans ce cas. Tu étais ici quand c'est arrivé...avec moi. Alors dis moi comment tu peux savoir qu'il a quelque chose à voir avec ça.


- Tu fais exprès de me contrarier ? demanda t-il en croisant les bras. 


Impassible, elle se contenta de soutenir son regard.


- Il n'a rien fait, j'en suis sûre.


- Rien concernant l'incident d'hier, mais c'est un traître. Ne te mêle pas de ce qui ne te regarde pas Maya, tu pourrais le regretter.


Elle haussa les épaules et se dirigea vers la porte : 


- Comme tu veux ! 


***


Lorsqu'une demi heure plus tard, il la rejoignit dans la voiture, il ne paraissait plus autant irrité, mais il n'avait pas non plus l'air de vouloir converser ; ce qui la dissuada de demander encore une fois, où ils allaient. 


Cet homme était à lui tout seul une grande énigme, un vrai casse-tête et le fait qu'elle ne l'apprécie pas n'allait rien arranger. Il mit le contact et démarra. Même durant tout le trajet, ils n'échangèrent aucun mot. Enfin jusqu'à ce qu'il demande :


- Quelle est ta couleur préférée ?


Alors qu'elle somnolait, Maya se redressa. Elle tourna la tête vers lui, mais il avait les yeux rivés sur la route. À quoi rimait sa question ?


- Le noir, répondit-elle sans réfléchir. 


Et ça c'était un très très gros mensonge. Mais de toute façon, il ne pouvait pas le savoir.


- Tu n'as rien d'une gothique, dit-il. 


Elle haussa les épaules et se tourna vers la vitre. S'il essayait d'engager la conversation de cette manière, maintenant qu'il voyait moins rouge, elle de son côté n'en avait pas envie. Elle n'avait envie de rien, à part peut-être rentrer chez elle et retrouver son intimité d'autrefois. Involontairement, un long soupir lui échappa. Dire qu'elle avait fait un dépôt de dossier pour un travail d'assistante dans une compagnie de la place. Maintenant elle était moins sûre, de pouvoir y aller si son "adorable" mari décidait de l'en empêcher. Quoique...


- J'ai un entretien d'embauche lundi, dit-elle. 


- Où ça ? 


- Lincoln-Prod


Elle l'entendit jurer, ensuite il ne dit plus rien et se concentra à nouveau sur la circulation.


- Je dois pouvoir travailler.


- Je sais.


Ah... Ouf.


- Mais ? 


Il la dévisagea brièvement. 


- Lincoln n'est pas un bon patron. 


- Tu le connais ? 


- Assez. 


- Et qu'est-ce qui te fais dire qu'il n'est pas un bon patron ? Je l'ai trouvé plutôt sympa.


Évidemment, songea Malik. Ce gros pervers avait tout d'un agneau inoffensif. 


- Tu travailleras pour moi, déclara t-il.


- Quoi ?!


- Cela te poserait un problème de devenir mon assistante ? 


- Non mais je ne vois pas en quoi je te serai utile. Et je ne veux pas non plus bénéficier de quelconques faveurs de la part de mon employeur. 


- Je ne privilégie aucun de mes "employés". Si tu travailles pour moi, tu seras traitée comme tous les autres.


- Non. En fait, il serait préférable que j'aille plutôt voir Lincoln. Leur...


- Tu ne travailleras pas pour ce type. Raille le de ta tête.


- Je peux savoir pourquoi ? Ce n'est tout de même pas un concurrent, non ? Tu es visiblement plus aisé que lui.


De nouveau, il plongea ses iris noir dans les siens.


- En affaire comme ailleurs, je n'ai pas de concurrent.


Toujours aussi sûr de lui, pesta Maya intérieurement. C'en était devenu agaçant. 


- Lincoln a pour habitude de pervertir les femmes qui travaille lui, ajouta t-il. 


Mais c'était du n'importe quoi ! 


- Si tu ne me crois pas, tant pis. Mais il est hors de question qu'il pose les yeux sur toi. 


- Devrais-je interpréter cela comme de la jalousie ? demanda t-elle avec insolence. D'après ce que j'ai entendu aucun patron n'est sain. Ils ont tous cette façon malsaine de poser les yeux sur le postérieure de leurs secrétaires. 


Alors qu'elle ne s'y attendait pas, elle le vit sourire. Il secoua la tête et dit :


- Dans ce cas tu ne verrais pas d'inconvénient à ce que ce soit le tien que je matte, si ? Et non, je ne suis pas jaloux. Je ne l'ai jamais été. 


- Oh tout a un début, figure toi.


- Pour être jaloux il faudrait que je sois amoureux de toi, ce qui n'est pas le cas. Mais je suis possessif, déclara t-il. Excessivement "possessif".


La mettait-il en garde contre une éventuelle trahison ? Qu'il soit tranquille ! Elle non plus, ne tenait pas à salir sa réputation. Tant qu'ils seraient mari et femme, elle jouerait le jeu. Cependant, il ne se passera rien, absolument rien...


- Je sais que tu ne changeras pas d'avis. 


Elle fronça les sourcils.


- Ah non ? Par rapport à quoi ?


La voiture se gara à ce moment devant une maison et lorsqu'il klaxonna, le portail s'ouvrit. Malik fit entrer le véhicule dans le garage. Puis dès qu'il coupa le moteur, il se redressa sur son siège, roula des épaules, avant de se pencher vers elle. Maya retint sa respiration lorsque son visage se rapprocha du sien, réduisant par la même occasion l'espace entre eux. 


- Résumons, tu t'es promis d'être l'épouse modèle que j'attends que tu sois, même si ce ne sera pas facile à cause de ton mauvais caractère. J'ai raison ? 


Elle déglutit, les yeux rivés sur sa barbe naissante.


- Soit.


- Pour ton père, tu es prête à sacrifier ta liberté, mais pour rien au monde, tu ne cèderais à mes avances.


- Ce ne sont pas des avances, tu sembles te croire tout permis par ce simple mariage.


- C'est le cas, trésor. Tu persistes à ne pas vouloir l'admettre, mais maintenant j'ai tous les droits sur toi. 


Il se rapprocha encore de quelques centimètres et Maya se raidit sur place. 


- Ce genre de... proximité me dérange.


- Tu t'y feras. Alors je continue, troisièmement, tu t'es mise dans la tête qu'au bout d'un moment, plus précisément lorsque ton père aura obtenu ce qu'il veut, tu pourras tranquillement me demander le divorce. Touché ? 


- Touché. Chaque contrat a une fin. 


- Un contrat avec le diable ne prend fin que lorsque ce dernier décide qu'il s'est assez amusé et qu'il a envie de passer à autre chose. Pas avant.


Peu à peu, la colère commença à monter en elle. Il n'avait même pas l'intention de cacher que pour lui tout ceci n'était qu'un jeu ! 


- Je suis celui qui mène la danse, Maya. Tu es censée suivre le rythme que je t'imposerai.


- Si tu comptes faire de moi ta soumise, tu as frappé à la mauvaise porte. 


Du doigt, il traça l'ourlet de son visage et sa main glissa jusque sur son épaule, jouant avec l'unique bretelle de sa robe. Puis au moment où elle crut qu'il allait l'embrasser, il se redressa.


- Je donnerai à Fall ce qu'il veut et je t'accorderai le divorce, déclara t-il.


Son ton n'aurait pas pu être plus sérieux. Mais c'était sûrement du bluff, pensa la jeune femme.


- À une seule condition. 


- J'aurais dû m'y attendre. Qu'est-ce que c'est ? 


- Je veux que tu me donnes un héritier.



Heoo coucou ! Vous allez tous bien j'espère ? Perso si si ça va, mais je vais devoir vous mettre en stand bye pendant un moment, histoire de terminer "Vengeance et Séduction" il reste à peine trois chapitre et jsuis sûre que vous êtes impatients de savoir comment ça se termine et si finalement Anna et Samuel auront un « Happy End ». Bisous !

Sensuelle Ennemie