Chapitre 13 : Alea jacta est
Ecrit par kaynaliah
****Amina****
Enroulée dans un peignoir, je sors de la salle de bains et vais m’allonger sur le lit. Depuis l’appel d’Anta, je ne suis pas tranquille. Christiane est méchante, aigre, tout ce qu’on veut mais je n’ai jamais souhaité la voir sur un lit d’hôpital. A chaque fois, je réfléchis pour savoir sur ce qui la rend aussi hostile à mon égard mais je ne trouve pas. Je m’étire un moment avant de plonger dans les bras de mon mari avant de m’endormir à nouveau.
-« Madame REMANDA »
-« ….. »
-« Amina »
-« mmmh »
-« Tu es encore fatiguée »
-« Oui. Un peu »
-« On ne va plus trop tarder. Il faut qu’on revienne dans la réalité »
-« Les enfants »
-« Oui »
Je me relève un peu sur le lit avant de le fixer.
-« Je sais que je suis irrésistible mais pourquoi me regardes-tu comme ça ? »
-« Il y a Anta qui m’a appelée tout à l’heure »
-« J’ai également vu qu’elle a tenté de me joindre »
-« En fait ta mère a eu un malaise mais elle va mieux »
-« Comment ça un malaise ? »
-« Je n’en sais pas plus que toi »
-« Ok. Je vais l’appeler tout de suite »
Je me recouche sur le lit tandis qu’il appelle Anta.
-« Bonjour ANta »
-« …… »
-« Ca va et toi ? »
-« ……. »
-« Excuse-moi pour tout à l’heure. Je dormais profondément »
-« ……0 »
-« Oui Amina vient de me dire cela »
-« …… »
-« Mais que s’est-il passé ? »
-« ……. »
-« Mais que vient faire Anaelle dans l’histoiire ? »
-« …… »
-« C’est vraiment pas croyable »
-« ……. »
-« Comment va-t-elle maintenant ? »
-« ……. »
-« Donc Annick se permet d’insulter mes enfants alors qu’elle a un cas social chez elle »
-« …… »
-« Et maman ? »
-« ……. »
-« Ok »
Je finis par me lever et aller dans la salle de bains me rafraîchir. Entendre juste la voix de cette femme à travers le téléphone peut me donner des boutons. J’ai besoin d’une douche pour me réveiller là et aller affronter mes enfants avec leurs questions : de vrais rappeurs lorsqu’ils commencent à parler.
En sortant de la salle de bains quelques temps plus tard, je vois Terrence debout devant la fenêtre avec le téléphone collé à l’oreille. Il se retourne en sentant ma présence derrière lui.
-« Tu n’as pas besoin de maman. Demande à ton compagnon et tes filles adorées de prendre soin de toi »
-« …. »
-« Tu laisses Amina en dehors de tes folies. Pourquoi devrait-elle prendre la peine de s’intéresser à toi lorsque tu prends un malin plaisir à l’humilier ou à l’insulter. Quand ma femme est malade ou un de mes enfants, jamais je ne t’ai vu venir chez moi ou prendre de ‘leurs nouvelle »
-« …. »
-« Quand ma femme faisait des fausses couches jamais tu n’es venue la soutenir. Au contraire tu venais crier que c’est un ventre vide car elle ne parvenait pas à garder une grossesse"
Koum koum koum. Je ne veux pas replonger dans le passé et penser à ces épisodes sombres de mon existence.
-« La discussion est close. Je ne veux pas m’énerver. Tu n’es pas à l’article de la mort pour que j’interrompe tout pour venir. Je suis en vacances avec ma famille. Ma famille maman : ma femme et mes enfants. Tu n’es pas ma priorité. Je te souhaite un prompt rétablissement et on se verra à mon retour. C’est-à-dire dans 5 jours »
Il raccroche le téléphone et le pose sur la table.
-« Comment elle va ? »
-« Très bien rassure-toi »
-« Tu es sûr que tu ne veux pas être à ses côtés ? »
-« Certain »
-« Ok »
-« Tu sais que tu me donnes des envies bizarres toi »
-« Du genre ? »
Il se rapproche dangereusement de moi. Il me tire par la serviette vers lui et la fait glisser au sol.
-« J’ai envie de ma femme et qu’elle me donne un autre enfant »
-« Tu es fou Terrence »
-« De toi oui »
Il me soulève dans ses bras et je crie de surprise avant qu’il ne me pose sur le lit. Il prend le téléphone de la chambre et appelle la réception pour les informer qu’on passera une nuit supplémentaire et qu’on ne nous dérange pas. Mais quelle mouche l’a même piqué ?
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****Eunice****
Je viens d’arriver à Douala. Je me sens mal d’avoir menti à mes parents que’ je venais en mission pour urgence ici afin qu’ils ne se doutent de rien. Je serai logée chez des amis à Raymond qui sont vraiment adorables et gentils avec moi. Je suis épuisée par tout ce qui se passe et le pire arrive dans quelques heures. Je me demande si ma mère me pardonnera. Je sais que mon père ne me tournera jamais le dos mais je mets ma mère dans une situation inconfortable. Elle va se retrouver entre sa meilleure amie et sa fille. Je n’ai pas fait exprès de tomber amoureuse de cet homme mais j’en ai marre qu’on se cache. Je préfère tout affronter maintenant. Je sais que ce sera horrible mais j’assume mon choix.
Je sors des toilettes ce matin où je suis allée vomir mon petit-déjeuner. Je retourne m’allonger dans la chambre afin de faire disparaître mes étourdissements. Au début de ma grossesse et déjà si malade. Je descends quelques instants plus tard retrouver Mireille et Patrick, le couple d’amis de Raymond qui me loge actuellement.
-« Tu as une sale tête » me dit Mireille en se levant de table et venant vers moi.
-« Mon estomac n’a pas trop apprécié ce que je viens de manger »
-« Rien de graéve j’espère »
-« Non ça va passer »
-« Viens t’asseoir avec nous. Tu veux boire quelque chose »
-« Merci. Oui je veux bien un jus d’orange mixé avec celui du citron »
-« Ok je vais demander à la cuisinière de t’en faire »
-« Merci beaucoup »
-« Mais de rien »
-« Il faut vraiment profiter de Douala durant ton séjour » dit Patrick
-« J’y compte bien »
-« Il y a beaucoup de choses à faire ici »
-« Ca c’est sûr »
La sonnerie de mon téléphone retentit. C’est un message que je viens de recevoir. Je l’ouvre et c’est Raymond qui veut prendre de mes nouvelles et m’informer surtout que dans une heure il quitte sa maison avec les membres de sa famille pour se rendre chez la famille de Christiane.
J’ai peur c’est vrai mais j’assumerai. Les dés sont jetés maintenant et je refuse de faire machine arrière. Malgré le déluge qu’il va y avoir, je suis prête à l’affronter. Je m’excuse auprès de Patrick et Mireille et m’éclipse dans ma chambre où je fais les 100 pas durant 20 minutes avant de lancer l’appel vers le numéro de ma mère. Je préfère le lui annoncer avant que Christiane ne s’en prenne à elle.
-« Allo »
-« Bonjour maman. C’est Eunice »
-« Ca va ma chérie ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca va. Je suis vraiment contente d’entendre ta voix »
-« Arrête de vouloir me couver. Je ne suis plus un bébé »
-« Tu resteras toute ma vie mon bébé »
-« Maman j’ai quelque chose à te dire »
-« Je t’écoute »
-« Je sais que tu seras en colère mais écoute-moi sans m’interrompre s’il te plaît »
-« Tu me fais peur Eunice. Qu’est-ce qui se passe ? »
-« J’ai rencontré quelqu’un. Une personne très bien »
-« Mais c’est génial. Tu nous le présentes quand ? »
-« Maman je suis enceinte de cet homme »
-« Oh je vais être grand-mère »
-« Il s’agit de Raymond »
-« Raymond ? Quel Raymond ? »
-« Remanda »
-« Quoi ? Tu as dit quoi là ? »
-« Raymond REMANDA »
-« Mais tu es complètement folle Eunice. Seigneur »