Chapitre 14 : Le prix de l’irresponsabilité

Ecrit par kaynaliah



****Anaelle****


Du sang ! Encore du sang ! Je me vois courir comme si j’a le feu aux trousses mais je ne comprends pas ce qui peut tant m’effrayer. Je me retrouve devant un couffin avec un bébé à l’intérieur. Je le prends dans mes bras pour tenter de calmer ses pleurs mais c’est peine perdue. Plus je chante pour le calmer, plus il hurle et soudainement ses cris semblent de plus en plus lointains. Le bébé n’est plus dans mes bras sans que je ne parvienne à comprendre ce qui se passe. Une douleur terrible dans le bas-ventre me fait hurler au point que je tombe sur mes deux genoux au sol et que je sois incapable de me relever. J’ouvre brutalement les yeux et me rends compte que ce n’était qu’un cauchemar. Je passe ma main sur mon front et me rends compte que je transpire. Je me recouche sur le lit avant de me rendre compte que ce lieu ne m’est pas familier. Mes yeux se posent sur ma mère qui dort sur une chaise à mes côtés. Je sens quelque chose bouger à l’intérieur de ma main : une aiguille. Il est évident que je suis hospitalisée mais j’ignore pour quelle raison. Je me recouche finalement car je tombe de fatigue.

-« Anaelle »
-« … »
-« Anaelle »
-« Mmmh »
-« Ana »

J’ouvre les yeux péniblement et finis par apercevoir la meilleure de mes tantes du côté de ma mère : Anta.

-« Bonjour Tata »
-« Ca va ? »
-« Un peu mais j’ai super mal au bas-ventre »
-« C’est normal. Ce sont les effets secondaires de l’intervention que tu as subie »
-« Une intervention ? Mais quelle intervention ? »
-« Tu ne te souviens de rien ? »
-« Me souvenir de quoi ? »
-« Anaelle…. »

Elle se lève du siège où dormait ma mère il y a quelques heures avant de venir s’assoir à mes côtés sur le lit.

-« Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ? »
-« DE pas grand-chose en fait. La seule image qui me vient en tête est de voir du sang partout autour de moi »
-« Anaelle tu as tenté d’avorter et cela a très mal tourné »

Koum koum koum

-« Quoi ? »
-« Tu m’as appelée pour que je vienne te retrouver et tu baignais dans une marre de sang. Je t’ai transportée d’urgence ici où les médecins ont dit que tu as tenté un avortement mais que tu devais être opérée d’urgence »
-« …. »
-« Que s’est-il passé Anaelle ? Comment t’es-tu retrouvée dans cette chambre d’hôtel ? Comment t’es-tu retrouvée dans cette situation ? »
-« Je sais que tu seras déçue tante Anta mais je ne peux pas te mentir. »
-« … »
-« Je suis amoureuse d’un garçon qui n’en a rien à faire de moi »
-« …. »
-« Snif ! Je le voulais coûte que coûte malgré que Tara soit sa copine »
-« Pardon ? Qu’est-ce que tu racontes là ? »
-« Snif »
-« Je suis sortie avec le copain de Tara »
-« Mais ça ne va pas dans ta tête Anaelle ? Qu’est-ce que tu as dans la tête ? Tu as osé sortir avec un garçon qui est en relation avec un membre de ta famille ? Mais tu es vraiment décevante »
-« Snif »
-« Je n’attendais pas cela de toi »
-« Snif »
-« Continue au lieu de pleurer »
-« Tara elle a toujours tout ce que je veux et je dois juste me contenter des restes. C’est la même chose avec Innaya »
-« Comment ça elles ont toujours ce qu’elles veulent ? Elles travaillent durement pour l’obtenir. Si tu te mettais au travail sérieusement au lieu de suivre les garçons tu n’en serais pas là»
-« Snif mais maman m’a pourtant dit de le faire »
-« De faire quoi ? »
-« De ravir à Tara ce que j’estimais être à moi »
-« Quoi ? Annick t’a dit quoi ? »
-« Je lui ai parlé de mon amour pour Danny et elle m’a dit de tout faire pour l’avoir »
-« Tout faire c’est-à-dire faire la pute Anaelle ? »
-« Snif »
-« Ca ne sert à rien de pleurer car tu es comme ta mère au final. Vous êtes prêtes à tout écraser pour avoir ce que vous voulez peu importe si vous faîtes du mal autour de vous »
-« …. »
-« Comme tu écoutes si bien les fameux conseils de ta mère, c’est aussi elle qui t’a dit d’avorter ? »
-« Non elle l’ignorait. »
-« …. »
-« J’ai tout fait pour avoir Danny mais il ne voulait que Tara qui l’avait au préalable quitté lorsqu’elle a su la vérité pour nous deux. Il ne me voyait que comme son vide-couille. Je pensais qu’enfin je l’aurai mais c’était peine perdue. Il m’appelait du nom de Tara et ne se gênait pas d’aller voir ailleurs. J’ai eu l’idée de lui faire un enfant dans le dos pour le retenir. Mais il m’a dit qu’il n’en a rien à faire de moi ni de cet enfant. Qu’il s’en lave totalement les mains »
-« Mon Dieu Anaelle ! Comment as-tu pu faire ça ? »
-« Je ne pouvais pas faire subir à cet enfant la souffrance avec laquelle j’ai grandi »
-« …. »
-« Je sais ce que c’est de grandir et vivre’ sans père. Un père qui ne veut pas de vous »
-« …. »
-« j’ai pris la décision de m’en débarrasser. J’avais créé ce problème toute seule à moi donc de le résoudre »
-« Je suis sans mot Anaelle. Tu ne peux pas faire tes études tranquillement comme les autres. Tu te bats pour un garçon qui ne veut rien de toi. Cela t’a apporté quoi ? La plus grosse misère du monde. Je ne veux même pas entendre comment tu as décidé de procéder mais par ta propre faute tu as détruit ton appareil reproducteur et c’est irréversible »
Koum koum koum
-« Qu’essayes-tu de me dire par-là tante Anta ? »
-« A cause de tes conneries et embobinée par ta mère dans ta concurrence avec tes propres cousines tu es stérile Anaelle. Tu ne pourras plus jamais avoir d’enfants. Il faut vraiment prier pour demander pardon à Dieu et à cet enfant »
Koum koum koum
-« Tu es vraiment méchante Anaelle. De toute façon telle mère telle fille »

Je la vois se lever et prendre son sac pour sortir de la chambre tandis que je reste coincée avec ce que je viens d’entendre. J’ai mal entendu j’espère. Je ne peux pas être stérile ? Non je n’y crois pas. Mais qu’est-ce que j’ai fait ?

Quelques instants plus tard, la porte s’ouvre à nouveau pour laisser apparaître ma mère tout sourire mais qui finit par se crisper en voyant le regard noir que je lui lance.

-« Ca va Ana ? »
-« Je te hais maman. Du plus profond de mon être »
-« Quoi ? »
-« Tu as voulu me mettre en concurrence avec Innaya et Tara et par ta propre faute je paie un lourd tribu. Je ne te le pardonnerai jamais »
-« Anna tu va te calmer tout de suite avant de te prendre une baffe »
-« Frappe-moi autant que tu veux mais tu ne m’empêcheras pas de te dire ce que’ je pense »
-« Anna »
-« Tu es la pire mère que j’ai eu à rencontrer »
-« Tu me dois du respect jeune fille »
-« M’as-tu respectée en profitant de moi lorsque tu me dis de faire du mal à Tara mais c’est à moi que j’en ai fait ? »
-« … »
-« Tu es une vraie sorcière Annick »

Amina: Ma belle-mère...