Chapitre 13 : Contre-jeu
Ecrit par Moktar91
Chapitre 13 : Contre-jeu
La salle était toujours plongée dans un mutisme assourdissant. Personne n'osait se lever... Dans le noir qui enveloppait la divine transcendance de cette soirée gulturale, les gestes semblaient perdus et chacun, comme si les secondes étaient comptées et les instants figées, réfléchissait rapidement...
La dame, encore dans la pénombre de cette entrée se décida à avancer...
Elle avanca lentement et vint se placer au centre du salon.
-<<Maman>>...
La voix de Murielle fit lâcher son verre au Père Florent, feignant la surprise totale.
Y'a Rockyath se redressa, vive comme une petite lionne prête à bondir. Elle réajusta ses ses colliers et vint se mettre à hauteur de l'invitée surprise.
-<<Tu étais censée être morte...>> Finit-elle par dire. <<J'ai bien assisté à ton enterrement>>.
La gifle, partie, belle, retitentissante et vint se loger sur la joue droite de Y'a Rockyath. C'était Moriane qui lui donnait ce soufflet. Elle s'était rétrouvé plus tôt que prévu. Elle s'était retrouvée avec un grande dextérité devant sa belle mère, s'attendant à une réplique pour lui asséner une nouvelle gifle. Cette dernière recula, et renchérit quand elle fut à distance raisonnable : <<pute !>>
L'injure sifla dans les oreilles de la fille aînée qui s'apprêtaient à bondir sur elle.
-<<Assez ! >>
Elle fut ralentie dans son élan par une voix calme mais ferme. C'était Maurille. Le fils était resté dans l'ombre depuis, observant à tout de rôle les mimiques et les gestuelles de tout un chacun. Il n'en avait que faire d'eux mais maintenant plus que jamais, il voulait comprendre ce qui se passait. Son visage, d'habitude si souriant était fermé, sombre et illisible. Il balançait de gauche à droite son verre de scotch et semblait fixer un horizon lointain qui ne venait point lui sourire... Tous l'observait. Quand il se leva, il vint prendre sa mère dans ses bras, la serrant contre lui de fort belle manière. Surprise, elle se laissa aller et prit son fils dans ses bras. Pour la première fois depuis son entrée dans son ancienne demeure, elle ne jouait pas... Une larme lui echappa.
Ce fut quelques secondes après que les autres vont rejoindre leur mère...
Seule Meredith observait à distance...
Des secondes et des minutes passèrent. Le bruit de la chaise contre laquelle y'a Rockyath venait de se cogner l'orteil les ramena à la réalité.
Elle poussa un juron et sortait déjà de la maison...
Florent dans un élan, se leva et alla à sa poursuite en laissant derrière lui la fratrie qui se retrouvait.
Quand il la rattrapa, elle coulait des larmes... Son visage était complètement possédé par une forte tristesse qui s'y lisait. Il l'empoigna et l'obligea à se retourner...
Pour une première fois, Florent semblait déçu et en colère contre sa propre personne...
Pour une fois, il s'en voulait de toute son âme de faire pleurer la seule femme qui jamais n'ait possédé son cœur. Cette seule femme pour qui il était prêt à faire l'impossible.
Mais il le fallait.
Il fallait qu'elle parte de la maison si son plan devrait être mis en exécution.
Ils se regardaient quelques secondes et perdus dans leurs pensées, il lui vola un long baiser... Un de ses baisers qu'on ne saurait d'écrire... Il l'avait embrassé avec foi, comme ce premier jour où il l'avait désiré.
Amos, se redressa de son fauteuil en se frottant les yeux. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il avait sous les yeux... Sa planque payait et il ne pouvait être que fier.
Son regard suivait le couple qui oubliait tout ce qui les entourait... Quand sa main entra dans son corsage, Rockyath mit fin aux baisers. Il lui prit la main et l'entraîna vers sa voiture...
Quand il démarra, Amos attendit quelques secondes et mit le contact à son tour...
La chasse pouvait commencer.
Cotonou
Stade de l'amitié
Elle se mira. Réajusta sensuellement sa robe. L'homme, de son ventre pesant l'observait. Il aurait aimé l'avoir une seconde fois. Il aurait aimé la posséder une seconde fois. Mais non. Elle était trop stricte. Ses règles étaient claires. Jamais deux fois. Jamais une seconde fois...
Elle enfourcha ses billets dans son sac et s'en alla...
Sa démarche langoureuse faisait se retourner plus d'un. Et pourtant, elle n'accordait la moindre attention à personne. Enfin, personne.
Elle savait se choisit ses cibles. Elle savait les conquérir, les prendre. Peu venait à elle, peu savait de quoi il retournait.
D'un geste, elle héla un taxi-moto, qui l'amena après qu'elle ait eu discuter du prix.
Lorsqu'elle se fit ouvrir son portail par sa fille, y'a Naimath sentit une présence derrière elle. Le vent se glaça et l'air plus amorphe...
Naimath poussa sa mère à l'intérieur de son bras et vint se placer devant le portail.
Le vent devint torride... Lentement une nuée de poussières se souleva...
La petite de son regard fixe et perçant dénoua ses cheveux et rapidement se mit nue. De sa main gauche, elle ramassa un peu de ce sable qu'elle lapa et souffla sur le reste en direction du tourbillon qui chantait devant elle. Le vent retomba sec et dru, calme et fit jaillir Florent...
L'homme se tenait là, devant la petite Naimath...
Elle ricana et fit un pas vers lui, le détaillant du haut vers le bas et fixa son regard vers le noir qui se présentait à sa gauche. Son sourire s'illumina quand de sa main droite, elle balafrait le prêtre. Il se liquefia devant la petite. Il essaya de resister, de rétorquer mais elle était plus puissante... Elle possédait une sorte de magie noire entremêlée de quelques magies pires qu'il ne pouvait contrôler ? Était-ce finalement le sang élu ? Il finit par s'agenouiller devant elle. De sa main droite, elle se passa son doit entre son entrejambe, retira de son sang menstruel qu'elle força le prêtre à avaler.
-<<Va! Tu ne pourras rien ce soir...>> Lui dit-elle en le laissant y aller...
Son rire devient plus aiguë quand Amos s'enfonça dans son fauteuil
Cette fois ci il était sûr, il avait été repéré et cela s'annoncait plus rude que prévu...