Chapitre 13: Le coup de massue

Ecrit par MTB

Elle avait une voix posée et un français stylé. Son sourire en disait long sur son job description. Car elle se devait de bien accueillir les clients. A la place de son fiancé, je ne pense pas que je l’aurais laissée travailler ici. Car un nombre incalculable de clients serait tenté de la draguer. Et qui sait ? Je me ressaisis rapidement.

-          Je devais passer chercher une amie pour un tour en ville. Nous avions rendez-vous mais cela fait presque une demi-heure que son téléphone ne répond pas. Alors je suis venu vérifier si tout allait bien.

-          Vous connaissez son numéro de chambre ?

-          Oh zut ! Je n’ai même pas pris la peine de le lui demander. Vous avez une certaine Cynthia d’Almeida sur votre registre ?

-          Pouvez-vous m’épeler s’il vous plait le nom de famille ?

Je lui épelai le nom de famille qu’elle saisissait sur son ordinateur. Après quelques secondes, elle me répondit :

-          Navré Monsieur, mais nous n’avons pas ce nom dans notre base de données. Je ne puis malheureusement vous aider.

-          Voici sa photo, vous ne l’avez pas vu par hasard ? Lui lançai-je en lui montrant les photos de ma galerie.

-          Je suis désolé Monsieur mais je ne me rappelle plus. Nous avons tellement de clients.

-          Je vous comprends. Merci de votre assistance.

-          Je vous en prie.

-          Vous finissez à quelle heure ? Je vous offre un verre et vous me faites découvrir Abidjan.

-          J’aurais bien aimé mais j’ai des cours à suivre pour mon Master après le service. Sinon cela m’aurait fait énormément plaisir.

Elle était charmante. J’avais pu lire sur la plaque d’identification qu’elle avait sur sa tenue qu’elle s’appelait Fabienne KONAN. Un joli prénom. Je me retrouvai dehors envahi par mes craintes et les incertitudes. Pourquoi ne l’avais-je pas finalement interpelée quand nous étions dans la boutique ? Je décidai immédiatement de l’appeler en début de soirée. Son téléphone sonna une première fois. Elle n’avait pas décroché. Puis je rappelai encore. La troisième fois, elle décrocha.

-          Allô

-          Comment vas-tu ma chérie ?

-          Je vais bien et toi ? Tout se passe bien ?

-          Oui, tout va bien. Et toi ?

-          Tout va bien également.

-          Mais on ne dirait pas.

-          Juste que je viens de me réveiller.

-          Ok je vois. Et tu n’es pas seule on dirait ?

-          Euh Je suis seul. Qu’est-ce qui te fait dire cela ?

-          J’entends quelqu’un ronfler à côté de toi.

-          Ah non ! C’est une cousine qui est venue nous rendre visite.

-          Ok. Transmets-lui mes amitiés.

Comment avais-je pu garder mon calme de cette façon ? En plus, il y avait beaucoup de choses qui n’étaient pas claires. D’abord, elle ne m’appelle pas chéri comme d’habitude, aucun mot de tendresse, et même pas un bisou à la fin de la conversation. Je ne me faisais plus de schéma dans ma tête. C’était clair qu’elle mentait. Avec le roaming, elle peut bien être à Abidjan et prétendre qu’elle était à Lomé. Peut-être que j’aurais pu demander à parler à sa cousine ? J’étais encore là, perdu dans mes pensées quand je vis son nom apparaître sur l’écran de mon téléphone. Ouf, elle rappelait. Je respirai un bon coup car mon cœur battait très vite. Je décrochai mais personne ne répondait au bout de la ligne. Peut-être que l’appel était parti sans qu’elle ne s’en est rendue compte. Cela arrivait fréquemment avec les smartphones surtout quand l’écran n’est pas verrouillé. J’étais sur le point de raccrocher quand j’entendis une voix d’homme s’exprimer :

-          C’était ton petit ami ?

-          Oui mais je préfère que nous n’en parlons pas. Tu sais très bien le contrat qui existe entre nous. Quand nous sommes ensemble, c’est pour profiter du petit temps que nous avons. Pas pour parler de nos couples. Alors il y a quoi au programme ce soir ?

-          Ce soir, je propose d’aller au Blue Rock et ensuite nous ferons l’amour comme tout à l’heure.

-          Apparemment tu adores faire l’amour avec moi on dirait.

-          Tu ne peux pas savoir comment j’envie ton type. Surtout quand tu me fais toutes ces choses que ma femme refuse de me faire.

-          Donc tu aimes les trucs cochons que je te fais ?

-          Parlant de truc cochon, tu as déjà fait un plan à trois ou à plusieurs ?

-          Non. C’est ce dont tu as envie maintenant ?

-          Je ne sais pas ce que tu en penses. Je ne l’ai jamais fait mais je ne te cache pas que j’ai envie de faire cette expérience.

-          Alors si on part sur la base de l’hypothèse du plan à trois, ce serait deux filles pour toi seul ou moi seule pour toi et un autre homme ?

-          Je penche pour moi seul pour vous deux.

-          Non, je serai jalouse. Je préfère être seule avec toi et un autre.

-          Bon. Et si on faisait cinquante cinquante ? C’est-à-dire un plan à quatre ?

-          Je crois que là, c’est plus équitable. Mais comme nous avons un peu de temps avant le dîner, que dirais-tu de me faire jouir encore une fois ?



à suivre...
LA FILLE DE LA DALLE