Chapitre 13: Opinion déstabilisante

Ecrit par Plume Inspirée

Chapitre 13: Opignon déstabilisante


- Lâche moi tu me fais mal Yves 


Il m'avait serré le poignet tellement fort, lui tout comme moi,  avions complètement oublié que soeur Florentine était là. Le ton de notre discussion était assez élevé tout à l'heure, j'étais sûre qu'elle nous avait écouté nous disputer mais je n'étais pas si sûre qu'elle avait pu saisir le fond de la dispute. Yves me précéda dans la chambre et je le suivis derrière. En passant au salon où soeur Florentine était assise entrain de suivre la télévision, je ne pris le soin de m'arrêter pour la dire quoi que ce soit.


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- Tu pensais pouvoir garder ta maîtresse pendant combien de temps hein ? Vas y dis moi ! Ah non je me trompe d'ailleurs tu ne te souciais même pas de garder quoi que ce soit. Tu ne te gêne même pas de lui faire des coeurs en émoticone sur les réseaux sociaux. Je ne peux plus continuer à couvrir tes infidélités. J'espère au moins qu'elle sait qu'elle n'est pas la seule aussi. Et pendant que nous y sommes dis à ta maîtresse d'arrêter de tout le temps vouloir me tenir tête à l'église elle n'a qu'à chercher toutes tes autres copines si elles veut jouer les rivales et le faire avec elles. Je n'ai pas le temps de telle gaminerie passe lui ce message.


- Tu es pitoyable Valérie, tu racontes n'importe quoi, mais surtout ne te gêne pas ne va pas seulement le raconter à ma mère, fais même une vidéo live pour le dire à tout le monde. Comme ça tu t'attireras mieux la pitié de tout le monde.


- Parce que tu t'imagines que l'avis des gens m'intéressent ? Je n'ai pas envie de faire la victime devant les gens. Jusqu'ici celui qui aime sauver les apparences c'est toi.


- Tu parles des apparences ? Une femme qui ne fait rien pour gagner sa vie et veut mener la belle vie, ce n'est pas toi qui peut oser me parler de sauver les apparences ça c'est ta spécialité. Quand je t'ai connu tu faisais croire que tu étais une fille de riche alors que tu n'étais rien. Déjà que tes tuteurs ont été obligés de prendre soin de ton frère et toi. Ils ont tout donné pour que vous étudiez dans des universités luxueuses au même rang que leur propre fille mais dans tout ça tu es celle qui ne fout absolument rien des trois. Regarde ta soeur Eunice, elle a réussit sa vie, elle gagne très bien sa vie et elle au moins peut aider ses parents. Quand elle joue les filles aisées elle l'est vraiment aussi dans le fond. Ton frère, même ton petit frère, bah il a réussit sa vie déjà à son âge il est chef de projet dans une grande boîte et votre tante et votre oncle peuvent compter sur lui. Mais toi, dis moi, toi qui joue les filles au point, dis moi tu as fais quoi de ta vie. Tu veux crier aujourd'hui que c'est moi qui aime sauver les apparences alors que toute ta vie tu n'as fais que ça. Même tous tes échecs tu veux les habiller en réussite. Tu es pitoyable ! Tu ne vas jamais au bout de quelques chose tu n'as pas pu terminer tes études et tu as masqué cela vers un projet sois disant de création d'entreprise. Tu veux toujours que le tort vienne de quelqu'un. Du coup pour toi si tu n'as toujours rien fait jusqu'ici c'est parce sur je suis un mauvais mari c'est ça ?  


Il le disait en me regardant comme pour me défier, puis il quitta la chambre. J'étais restée sous le choc de tout ce que Yves venait de me dire. J'avais échoué ma vie disait-il ?  J'étais la ratée de notre maison disait-il ? Des larmes coulaient de mes yeux, peut être que mon oncle pensait la même chose de moi. Je méritais tout ce qui m'arrivait.je ne valais rien. Mon mari venait de me le dire en face. Je restais en larmes dans notre chambre. Je ne savais même plus si ça valait la peine d'aller voir ma belle mère. 


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Le lendemain matin, je m'étais levée très tôt, je m'étais réfugiée dans mon atelier pour ma dévotion matinale. J'avais prié, j'avais médité, j'avais passé beaucoup de temps à supplier Dieu. Mon coeur était réduit en mille morceaux. Je n'avais pas envie de sortir de ma chambre atelier. Je n'avais pas envie de voir qui que ce soit. J'étais restée dans cette chambre jusqu'aux environs de midi. Après je fis un effort de sortir de la chambre, il fallait bien que j'aille faire les courses, on allait avoir du monde à la maison ces prochains jours. Certainement que Yves avait laissé l'argent dans notre chambre. Toute la nuit on ne s'était plus adressé la parole.


En rejoignant notre chambre, je ne trouvais rien, j'avais essayé de voir un peu partout mais il n'avait rien laissé. Je pris ma carte bancaire, j'allais faite les courses avec mon argent, j'en avais marre de paraître comme celle qui ne vaut rien. Peut être qu'il fallait que je mette la main dans la patte au moins j'avais un peu de sous que j'avais mis de côté pour mon projet mais bon, j'allais quand même faire les courses. 


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- Je pense qu'on a pris trop de jus hein ! 


- Non c'est raisonnable, tous les invités que nous recevons ici prennent que du jus alors je pense que ce n'est pas trop.


J'étais juste étonnée de voir ma belle mère là, dans ma cuisine entrain de ranger des courses avec soeur Florentine ma femme de ménage. Quand mon regard croisa celui de ma belle mère je lançai un sourire:


- Bonjour maman 


- Bonjour Valérie, comment tu vas ? 


- Je vais bien. Soeur Florentine bonjour 


- Oh bonjour maman Val, 


Soeur Florentine était gênée, elle se sentait embarrassée d'être parti faire les courses sans moi. Cette femme était tout ce qu'il y avait de polie, elle savait me montrer tellement de considération que je ne pouvais pas l'en vouloir pour ça, de toutes les façons que pouvait t-elle faire ? Dire non ? Je ne savais même pas de qui venait d'abord cette initiative de faire les courses à ma place là. 


Je restais là debout j'étais départagée entre les aider à ranger et partir calmement me poser devant la télé. Mais je me souvenais encore que je ne pouvais pas laisser l'attitude des gens me changer, je me devais d'être fidèle à mon identité et mon identité était celle d'une jeune femme qui connaissait le seigneur et qui avait l'amour dans son coeur. Je m'approchai alors d'elles et me mit à les aider à ranger les courses. Tout le long, je sentais que ma belle mère n'avait pas bonne mine envers moi. Soeur Florentine compte à elle demeurait respectueuse comme d'habitude. Moi de mon côté je faisais la coserie:


- Yves m'a dit que c'est l'un de vos premiers pasteurs dans la famille. 


- C'est lui qui nous a tous baptisé dans notre famille, c'est aussi lui qui fut le fondateur de l'église d'où nous sortons. C'est un homme très important pour notre famille en tout cas. C'est grâce à lui qu'aujourd'hui tous mes enfants servent Dieu. Je ferais tout ce qui est en mon possible pour que son séjour se passe très bien. S'il faut que je ferme la boutique le temps de son séjour ici je le ferais.


j'étais juste étonnée et dépassée, ce n'était pas le premier invité important que je recevais ici dans cette maison, pourquoi ma belle mère se sentait-elle obligée de préciser qu'elle ferait tout son possible pour que le pasteur passe un bon séjour ? Je voyais ça comme une pique qui m'était destinée. Je n'avais jamais laissé prétendre auprès de Yves que j'allais saboter le séjour de ce pasteur. J'avais été dans ce semblant depuis un an, la dernière année de notre mariage avait été fait de semblant. Je n'avais jusqu'ici laissé aucun de nos invités s'en rendre compte. Pourquoi Yves s'était senti obligé d'associer sa mère. Je ne savais même plus si c'était nécessaire de lui dire quoi que ce soit sur le comportement de son fils. D'ailleurs notre rendez vous était pour aujourd'hui avec elle mais elle n'en parlait même pas.


Après avoir rangé les courses toutes les trois ma belle mère prit congé sans dire mot à propos du rendez vous qu'on avait fixé elle et moi hier au téléphone.


Je m'étais assise au salon, quand soeur Florentine s'approcha de moi:


- Maman Valérie je ne sais pas si c'est toi même qui avait demandé au Pasteur que j'aille chez sa mère déposer l'argent pour les courses mais il était au téléphone aec sa mère, ils sont restés longtemps puis il m'a rejoint dans la cuisine et ma remis une enveloppe me disant d'aller chez maman Véro, elle saura quoi faire. Je n'ai fais que faire ce que le pasteur m'avait demandé de faire. En plus je ne pouvais pas te déranger avant que je ne quitte la maison d'ailleurs, le pasteur était encore là.


Elle avait l'air désolée, soeur Florentine était mon aînée de plus 3 ans, autant elle me montrait du respect comme la femme de son Pasteur autant je lui montrais du respect comme grande soeur, ce qui fait que je ne pouvais pas me permettre de profiter de sa position de femme de ménage. Je la rassurais alors avec un sourire :


- C'est moi qui ait demandé à mon mari de demander ce service à sa mère, je suis encore fatiguée de mon voyage et ce pasteur qui vient ma belle mère tient beaucoup à lui comme tu as pu l'entendre le dire, je voulais donc qu'elle achète ce qui lui semblait raisonnable.


- Kiékiékiékié 


elle se mit à rire  puis ajouta 


- Je suis rassurée, j'avoue que j'étais un peu gênée, c'est bien la première fois que maman Véro fasse les courses ici dans cette maison. J'avais peur d'etre prise dans un malentendu 


- Hum, soeur Florentine toi aussi ! Kiékiékiékié 


J'étais restée un moment au salon, quand mon téléphone sonna c'était mon père ou disons mon oncle:


- Allô Paaa ! 


- Valérie comment tu vas ? 


- Je vais bien Papa et toi ? 


- Je vais bien ma chérie, dis moi ta soeur et ta mère m'ont fait des éloges de ton exposition j'ai même vu les photos bravooo, c'est déjà un grand départ maman ! 


Ces félicitations de mon père n'étaient pas les bienvenues, je me souvenais de ce que Yves m'avait dit la veille, oui sait peut être que mon père aussi pensait pareil. Je ne valais rien face à ma soeur ou à mon frère qui eux avaient été leur fierté, je voyais juste derrière ces mots, un semblant, juste une attention de courtoisie. Mais que pouvais je faire même mon mari savait que j'avais raté ma vie alors à combien plus forte raison celui qui avait dépensé des fortunes Pour que je réussisse alors que je n'étais toujours rien jusqu'aujourdhui.


- Merci papa, c'est gentil 


- Non sérieux ce n'est pas pour de la gentillesse hein, je suis un père fier j'ai élevé des enfants qui savent écouter leur coeur. J'ai parlé de toi hier dans la soirée au fils d'un ami pasteur. Lui il est dans la haute couture, il fait des oeuvres exceptionnelles vraiment. Il vient de rentrer d'Italie et il veut lancer officiellement sa ligne de vêtements et une grande boutique ici en France. Hier ils étaient à la maison pour dîner avec son père et j'ai parlé de toi. Il dit qu'il peut envisager de collaborer puis qu'il ne fait que des vêtements et toi des accessoires. Il est temps que tu te lances je pense que tu es restée hésitante trop longtemps.


C'était peut être là une belle occasion, mais je ne voulais pas que mon père m'aide, si sa proposition était arrivée avant que Yves ne me dénigre tant hier, peut être que j'aurais sauté sur l'occasion mais maintenant que je traînais ces paroles dures de mon mari dans mon coeur. Je ne voulais plus être celle qui joue tout le temps les victimes, je refusais d'être celle qui veut toujours être un poids sur les autres. Eunice ainsi que mon petit frère Eden n'avaient pas eu besoin de papa pour bâtir leur carrière professionnelle, pourquoi il fallait que je sois la plus aidée de tous. Papa nous avait tous offert la même chance d'être formés dans des bonnes écoles Yves avait vraiment raison sur moi, j'étais pitoyable ! 


- Hum papa ne te sens pas obligée de vouloir à tout prix faire quelque chose pour moi,  j'ai un plan d'action ça ira.


- Ce n'est pas que je veuille faire quelque chose pour toi c'est une bonne occasion qui s'offre à toi. Écoute je t'envoie tous ses coordonnées tout à l'heure par whatsapp et tu pourras le contacter. 


- OK papa. 


J'avais juste dis ok, pour ne pas tirer le débat en longueur mais je n'allais pas le contacter je refusais d'etre pistonnée par mon père. 


- Et ton mari il va bien ? 


- Oui papa, il va bien. 


- Je vais l'appeler dans la semaine ça fait longtemps que je n'ai pas parlé avec lui. 


- OK papa. 


Après avoir demandé les nouvelles de maman et Eden ma conversation avec papa avait pris fin. 


Quelques minutes après il avait fait comme promis, il m'avait envoyé les coordonnés du créateur de mode en question. Mais je n'avais pas prévu le contacter. Les paroles de Yves continuaient à raisonner dans ma tête. Alors c'était ça l'image que mon mari avait de moi ?  Pour lui je voulais juste justifier mes échecs ? je ne savais pas prendre mes responsabilités ? je jouais toujours les victimes ? je n'avais rien réussis de toute ma vie ?

Derrière les murs: l...