Chapitre 13: Punition
Ecrit par Lalie308
— Aller, venez par-là, n'ayez pas peur. C'est notre gilma.
Solenna et Lysga se trouvaient dans le grand parc du village avec des enfants et adolescents humains, nelcaliens et nelcahumains. Lorsque les enfants avaient aperçu Solenna, ils s'étaient mis à courir de joie un peu partout, mais dès qu'ils ont remarqué la présence de Lysga à ses côtés, leurs visages se sont obscurcis, la joie s'est très vite transformée en peur.
Les adolescents les plus âgés — tranche d'âge de Lysga et Solenna — se tenaient en retrait, regardant Lysga avec toute la rancœur possible pour ceux qui n'en avait pas explicitement peur, les autres se contentaient de les éviter. Lysga connaissait chacun de leur nom, indépendamment de sa volonté puisqu'il était un dieu; à part cela, il ne leur accordait aucune importance.
Solenna lança un bref regard à Lysga qui ne semblait pas le moins du monde déconcerté. Elle remarqua une fois encore les cernes sur son visage, cette fatigue qui endommageait ses traits. Elle se tourna une nouvelle fois vers les enfants avec un large sourire :
— On fait tous des erreurs, et Lysga veut juste se racheter. Qu'est-ce que je vous ai dit sur le pardon?
— Que c'est ça qui rend notre âme plus propre, répondit rapidement un jeune humain. — Fredamien, bravo! Donc, me promettez-vous de faire un effort?
Les enfants acquiescèrent avec hésitation. Lysga ne bougea pas d'un cil, ne sachant pas vraiment quoi faire. Lorsque Solenna lui avait parlé de ce fameux exercice qui l'aiderait, il n'avait pas pensé au fait qu'il devrait socialiser et encore moins avec des enfants.
— Ùn micca capitu perchè fate. Hà passatu anni di odià, in particulare di voi. (Je ne comprends pas pourquoi tu fais ça. Il a passé des années à nous haïr, et surtout toi.)
Ils posèrent leurs regards sur la jeune nelcalienne qui venait de se prononcer, elle avait l'âge de Lysga. Elle avait les sourcils froncés, les lèvres pincées tandis qu'une colère incroyable se lisait sur son petit visage. — C'est du passé Genevia, soupira Solenna. — Et ta mère, elle est aussi du passé? répliqua froidement la jeune nelcalienne, comme si cette phrase lui brûlait la gorge depuis très longtemps.
Cette phrase provoqua un énorme froid. Même Lysga ressentit ses poils se hérisser à la mention de ce qu'il considérait comme son plus lourd fardeau. Le visage de Solenna se ferma. Elle marcha rapidement jusqu'à Genevia, puis la gratifia d'une gifle sonore. Le son la fit sursauter elle-même, ainsi que les enfants. Lysga posa un regard surpris sur elle. — Ùn avà più osi. (N'ose plus jamais.) Genevia resta plantée là à observer Solenna s'en aller rapidement. Lysga posa un regard neutre sur Genevia qui rebroussa chemin en nettoyant violemment la larme qui venait de mouiller sa joue. Les enfants posèrent leurs regards sur Lysga, de même que les autres qui étaient présents. Lysga laissa échapper un léger soupire.
— Je vous la ramène tout de suite, fit-il aux enfants.
Il s'efforça à esquisser un sourire qui n'apparut pourtant pas. Il marcha à vive allure jusqu'à la forêt où il aperçut Solenna debout, face à la rivière. Elle respirait lentement, yeux fermés. Lysga pouvait cependant sentir toute la pression qui s'échappait de son corps. Les ombres en lui, satisfaits de cette aura souillée se mirent à s'agiter, mais il réussit à rapidement prendre le dessus. Il s'arrêta en face de Solenna qui détourna sa tête sur le côté sans ouvrir les yeux.
— Va-t'en, lui ordonna-t-elle d'une voix tremblante.
— Pourquoi ferais-je ça? On est amis. La réponse de Lysga la surprit. Elle fronça les sourcils en ouvrant les yeux, mais continua à regarder de côté.
— Tu devrais ignorer ce type de personne sans cervelle, lui conseilla Lysga. Je t'ai dit des choses bien pires, et on sait que je suis un idiot. Mais tu n'as jamais changé malgré ça. Et on sait aussi que cette nelcalienne ou aucun des autres ne m'arrive à la cheville. Donc si je n'ai pas réussi à casser Lena, personne n'y arrivera. OK?
Elle hocha légèrement la tête. Elle aurait pu glousser face au manque d'humilité de Lysga, mais ne releva rien. Elle avait simplement l'impression que Genevia avait ouvert une porte mal fermée dans son cœur. Le souvenir de sa mère morte revenait constamment.
— Je suis désolé, entendit-elle Lysga souffler. Je sais que ta mère te manque et que tu ne méritais pas ça. Je sais que je suis un vrai monstre, j'aurais juste préféré n'avoir jamais fait du mal à la seule personne qui me comprend.
Solenna porta enfin son regard sur Lysga qui se tenait à quelques centimètres d'elle. Elle avait l'impression de revoir le petit Lysga vulnérable de quelques années plus tôt, celui sans les ombres, sans Galista. Celui en qui elle croyait. Elle entoura son cou de ses bras dans un geste rapide.
— Merci Lysga. Elle se détacha rapidement, laissant Lysga pantois.
— Première et dernière fois, la prévint-il en faisant référence à l'étreinte.
Elle gloussa en roulant des yeux.
— On y va, tu ne vas pas échapper aux enfants comme ça.
Lysga leva les yeux au ciel. Ils se mirent à marcher vers le parc.
— Cette gifle était un chef-d'œuvre Lena, déclara Lysga en levant sa main au ciel.
Solenna hésita légèrement avant d'y taper.
— Ce ne sera plus aussi drôle quand mon père et tes parents l'apprendront.
— Pour une fois, jouit juste du plaisir que ça t'a procuré de la remettre à sa place.
Lorsqu'ils revinrent dans le parc, le regard de Solenna croisa celui de Genevia qui était en pleine discussion avec quelques-uns. Solenna lui adressa un énorme sourire, elle se contenta de détourner son regard. Les enfants jouaient entre eux.
— Hey, excusez-moi pour tout à l'heure, ne faites pas ça, okay? Vous voyez comment on peut devenir méchant quand on ne pardonne pas?
Ils hochèrent la tête. Ils passèrent le clair de la matinée avec les enfants qu'ils suivaient dans leurs jeux. Solenna se prenait beaucoup au jeu, riant aux éclats. Lysga essayait de se fondre dans la masse, trop crispé pour faire quoi que ce soit.
Solenna dirigeait la boule de lumière un peu partout, tandis que les enfants essayaient de s'en emparer sans jamais réussir. Lorsque son regard se posa sur Lysga qui les observait, elle se sentit coupable de l'avoir quasiment oublié. Elle s'arrêta pour se diriger vers Lysga.
— Je pense qu'à présent, on va laisser Lysga présenter ses idées.
Il fronça les sourcils en posant le regard sur elle puis sur les enfants.
— Hum... Je crois que j'ai bien une idée. Je veux juste quatre d'entre vous d'abord, continua-t-il avec plus d'enthousiasme. Mais tout le monde le fera.
Tous attendaient avec impatience cette fameuse activité dont Lysga avait eu idée. Quatre enfants s'avancèrent avec hésitation, tandis que les autres reculaient. Lysga posa un regard incertain sur Solenna qui l'encouragea à continuer.
— C'est un petit jeu pour vous aider à être plus vigilants, après ça, vous serez des as de la nature. Il y aura des plots que je ferai apparaître, un ou plusieurs. Et votre mission est de les toucher le plus vite possible. Sans pouvoir.
Solenna se rapprocha lentement de lui pour lui glisser à l'oreille :
— Tu penses que c'est une bonne idée d'utiliser ton pouvoir?
— Fais-moi confiance, lui intima-t-il.
Il doutait lui-même de ce qu'il s'apprêtait à faire. C'était comme jouer avec le feu, laisser la portée entrouverte aux ombres. Il laissa échapper une expiration. Il se concentra pour faire apparaître un premier plot de terre juste au milieu des enfants qui bondirent dessus en riant.
À peine se déplacèrent-ils que le plot disparut. Lysga leur adressa un regard fier de lui-même. Plus déterminés, les enfants attendaient déjà le second round. Les autres les observaient tout aussi impliqués dans le jeu. Lysga se concentra pour ne pas regarder dans la direction qu'il visait, essayant tant bien que mal de faire un avec la nature.
Il essayait de mettre en pratique ce que lui avait dit la voix de la Luna luminosu. Il luttait contre toute déviance, contre toute puissance qui voudrait abuser de lui, toute-puissance qui lui montrerait une fois de plus qu'il n'était pas à la hauteur. Il fit apparaître un plot loin du groupe. Les enfants se mirent à courir vers celui-ci qui disparut. Ils s'arrêtèrent en riant aux éclats, essoufflés.
— Mon tour, mon tour! criaient les autres.
Solenna posa un regard fier sur Lysga à qui elle adressa un sourire. Il fit soudain apparaître plusieurs plots un peu partout. Tous les enfants s'y jetèrent, couraient, essayant d'être gagnants. Fredamien toucha brusquement un plot en sautant de joie.
— Oui! Oui! s'extasiait-il.
— Bravo toi, lui cria Lysga.
Ils continuèrent le jeu pendant un bout de temps. À la fin de la journée, les enfants étaient exténués, y compris leurs encadreurs.
— Merci Lysga! crièrent-ils tous avant de partir.
Son regard resta planté sur ceux qui s'éloignaient. Un sentiment étrange caressait son cœur. Il sentait toutefois ses forces s'affaiblir, mais fit de son mieux pour tenir debout. Il remarqua sa mère, Brad et Nalu qui les observaient depuis l'autre côté du parc, sur le chemin des résidences. Solenna fit la suivante à les remarquer. Il se contenta de la suivre.
— Gilma, je suis fière de toi, commença directement Nalu.
Il fut soulager qu'on ne le réprimande pas pour l'utilisation de ses pouvoirs.
— Je suis désolée pour ce qui s'est passé avec Genevia, fit Solenna.
— Ne t'inquiète pas Lena, évite juste de péter les plombs de cette manière-là sinon on aura des ennuis, plaisanta son père.
— On vous rejoint plus tard, je dois parler à Lena, annonça Lysga.
Brad leva un sourcil.
— Parler à Lena de quoi?
— Papa!
Ils éclatèrent tous de rire sauf Lysga et Brad. — Okay, à tout à l'heure, fit Luz.
Ils se rendirent à la rivière.
— Je voudrais réessayer d'aller dans ce monde, lui apprit Lysga.
— Je sais, lui répondit Solenna avec un léger sourire.
— Et je voudrais bien que tu m'aides.
— Tu veux m'y... inviter? lui demanda Solenna, incrédule.
— Oui, souffla-t-il.
Solenna lui adressa un grand sourire. Lysga ferma les yeux pour lâcher une longue expiration. Il se sentait prêt, prêt à s'affronter. Il se sentait prêt à affronter ses démons intérieurs. Il se tapota trois fois la tête, puis le décor autour d'eux changea, se substituant à la luna luminosu.
Avant même qu'il ne puisse prendre conscience à nouveau de l'endroit où il se trouvait, Lysga se retrouva à nouveau au milieu des créatures, sans Solenna à ses côtés.
— I criaturi chì u sensu. Per calma, ci hè da toccu à calmà, in armunia cù a vostra persona per chì u vostru ambiente hè cun voi (ces créatures ressentent tes émotions. Tu dois te calmer pour qu'ils le fassent, tu dois être en harmonie avec ta personne pour que ton environnement le soit avec toi), lui annonça de nouveau la voix.
Les créatures semblaient plus violentes cette fois. Il ne voyait pas très bien et avait du mal à se concentrer.
— Lysga!
Dès qu'il entendit la voix de Solenna, il regarda autour de lui pour l'apercevoir sans succès.
— En haut.
Il leva sa tête pour l'apercevoir, à l'extérieur. Elle lui parlait par télépathie. Une violente collision avec une créature le fit baisser la tête.
— Tout ira bien Lysga, je suis là, lui intimait Solenna. Fais comme avec les enfants. Reste toi-même. Personne n'a le droit de te forcer à devenir une autre personne. Encore moins toi.
Il tentait de porter toute son attention sur la voix de Solenna, essayait de faire un avec lui-même, mais une vérité le frappait de plein fouet. Il n'avait aucune idée de qui il était ou de qui il voulait être. Son cœur battait la chamade dans sa poitrine à l'idée de devoir encore essuyer un échec, un nouvel échec qui lui prouverait qu'il ne réussirait probablement jamais. Il se contenta de se recroqueviller sur lui-même pour minimiser les chocs avec les créatures.
— Lysga, écoute-moi, d'accord? Je sais que tu es perdu, lui disait plus fort Solenna. Essaie juste de faire le vide alors. De tout oublier. De vider ta tête. Tu ne peux pas construire si tu ne détruis pas l'ancienne gîte (maison).
Il tenta d'écouter Solenna. Il essaya de se détacher de ce qu'il était, ne tentant plus désespérément de se découvrir. Il ignora lentement les créatures, ignora tout, surtout sa personne. Il n'entendait plus rien, comme si tout autour de lui s'était arrêté. Lorsqu'il ouvrit ses yeux, il découvrit les créatures, à nouveau calme. Un sentiment de bien-être intense se déploya en lui tandis qu'il leva la tête vers Solenna qui lui adressa un sourire.
En un clignement de cils, il sentit une douleur intense dans sa poitrine puis l'image de son père se faisant égorger se planta à nouveau à lui. Les créatures redevinrent enragées, encore plus que tout à l'heure. Il ferma fort les yeux pour oublier la douleur qui lui rongeait la poitrine. Il se retrouva hélas à nouveau près de la rivière, Solenna à ses côtés. La douleur avait disparu, comme si jamais elle n'avait été là.
— Tu as été fantastique, commença Solenna. Tu feras encore mieux la prochaine fois.
Il ne répondit pas, tentant d'effacer de sa tête ces images toxiques qui lui pourrissaient la vie.
— Solenna, souffla-t-il d'une voix gutturale.
— Oui?
— Comment t'es-tu sentie quand tu as giflé Genevia?
Elle fronça les sourcils, surprise par la question.
— Je... Eh bien j'avoue que j'y ai pris un peu plaisir, le fait de faire cette chose complètement folle. Mais je l'ai instantanément regretté. Et le regret était bien plus intense que toute satisfaction.
Lysga la considéra un moment, ignorant la douleur qui revenait progressivement.
— Alors, imagine l'inverse: un regret minime et une satisfaction immense. Sauf avec aucun regret. Sauf que tu n'es même pas sûr de vraiment ressentir ce que tu ressens.
Ce fut au tour de Solenna de le considérer.
— Que veux-tu dire? l'encouragea-t-elle en sentant que Lysga voulait se confier à elle.
Il hésita, doutant de ce qu'il faisait. Il ne comprenait absolument rien à tout ce qui lui arrivait, il savait encore moins comment l'expliquer.
— Pourquoi penses-tu si fervemment que je suis une bonne personne Lena?
Elle planta son regard dans le sien, puis sur les marques sombres qui apparaissaient lentement sur le visage de Lysga qui semblait à nouveau s'éloigner. Il faisait nuit, seule la lumière de la lune les éclairait.
— Parce que je le sais. Et parce que tu me le prouves.
Il laissa échapper un rire sarcastique, ce qui ressemblait plus à un soupire bruyant.
— Comment t'ai-je prouvé ça? En t'attaquant? En tuant ta mère?
Elle sentait la tension monter en Lysga. Elle sentait qu'il s'éloignait. Et elle connaissait sa mission : ne pas les laisser le prendre.
— En étant toi. Tu ne l'as sans doute pas remarqué Lysga, mais depuis le début tu te bats et tu es là maintenant en face de moi. Et ça, ce n'est pas rien. Ça veut bien dire que quelque part, tu sais qui tu es et qui tu ne veux pas être et le fait que tu ne sois pas avec Galista maintenant, que tu aies eu assez de force pour échapper à cette femme qui t'a fait sa possession avant même que tu ne naisses, ça prouve que tu es quelqu'un de bien Lysga.
— Nalu t'a raconté sa fameuse théorie, remarqua-t-il.
— Ce n'est pas une théorie gilma. Réponds-moi franchement, t'es tu réellement senti seul dans ton corps une seule fois de ta vie?
Il posa son regard sur la lune dans le ciel avant de regarder à nouveau Solenna qui venait de s'assoir sur la roche.
— Tu sais donc que ce n'est aucunement une théorie.
— Je n'ai pas échappé à Galista, releva-t-il.
— Non?
— Non. Elle est là, toujours là.
Il sentait son pouls s'accélérer. Il voyait progressivement flou. Il savait qu'il était l'heure pour les ombres de déverser sur lui leur colère du soir, et plus sauvagement ce soir parce qu'il avait été vilain. Trop gentil, bien. Et c'était tous ceux dont ils avaient horreur.
— Elle te parle? tenta tendrement Solenna, à la recherche de réponses.
Lysga hésita. Il en disait trop, il dépassait les limites, ses limites. Il était pourtant persuadé que faire savoir tout ça à Solenna était très dangereux.
— Elle est dans ma tête, chuchota-t-il.
Il ferma les yeux puis les ouvrit.
— Ne dis rien à personne.
— Je...
Avant même que Solenna ne finisse sa phrase, il était déjà parti, en fuite vers sa chambre, espérant ne croiser personne. Dès qu'il arriva, il se jeta au sol, hurla en silence tandis que les ombres déchainées semblaient le punir pour en avoir trop dit. Il le savait, il le méritait. Vilain garçon, lui chanta une voix dans sa tête. Tu vas être puni. Il ferma les yeux, ne bougea pas, prêt à accepter son sort.
*
Cela faisait déjà à une semaine que Lysga avait avoué à Solenna une partie de ce qui lui arrivait. Depuis, il semblait déconnecté. On ne le voyait que peu ou pas. Il semblait aussi différent. Moins violent, plus éteint. Il se couvrait exagérément, comme pour cacher des choses. Solenna tenta à plusieurs reprises de lui parler, sans succès.
Lorsqu'ils se trouvaient avec les autres, elle comprenait parfaitement du regard de Lysga qu'il ne voulait pas qu'elle en parle. Elle hésitait, se mordait nerveusement la lèvre, mais finissait par lui promettre silencieusement de ne rien dire et de protéger son secret. Il ne faisait que poser sur elle un regard vide, à travers lequel elle n'arrivait pas à lire.
Lysga, Luz, Célesta, Cody et Nalu se trouvaient dans la chambre d'hôpital où se trouvait Paul Jones, inanimé. Le guérisseur se tenait aux cheveux de celui-ci, récitant silencieusement des paroles. Il avait enfin un diagnostic pour Paul. Il se tourna lentement vers eux. Célesta quant à elle semblait inconfortable, fuyant le regard de Luz.
— Gilma, nous semblons avoir de sérieux problèmes, annonça le guérisseur sur un ton dramatique.
— Que se passe-t-il? demanda Cody, visiblement épuisé. Dites-moi que ce n'est qu'une foutue maladie débile.
Il a passé des jours et des nuits au chevet de son père, espérant qu'il se réveillerait un jour pour lui dire que ce n'était qu'une blague, une affreuse et lamentable blague. Il priait qu'il lui dirait qu'ils allaient reprendre leur chemin de père et fils, qu'il l'aiderait à aider Lysga à aller mieux. Malheureusement, les espoirs ne sont parfois que des bougies allumées en plein air, qu'on espère garder allumer par la force de nos souhaits.
— Il semblerait que le défunt frère de votre père est laissé une sorte de semence en lui.
Tous les yeux s'écarquillèrent, y compris deux de Brad qui venait de pénétrer la pièce avec Solenna.
— Quoi ?! s'exclama Cody en passant ses mains sur son visage.
Il était à deux doigts de devenir fou.
— Peter a apparemment été assez malin pour implanter une partie de sa vie dans celle de Paul, déclara Célesta, navrée. J'avoue ne pas comprendre comment d'un humain il était passé à un être capable de faire de pareilles choses, mais c'est le cas.
— Et que suggérez-vous qu'on fasse? demanda Luz pour Cody qui semblait soudainement muet.
— Il tente de revenir. Et on sait tous qu'on ne peut pas le laisser faire. Alors la seule solution serait de...
Célesta laissa sa phrase en suspens, sentant une forte pression s'accumuler dans sa gorge.
— Tuer mon père, soupira Cody en fixant l'homme allongé.
Luz glissa sa main dans la sienne pour lui montrer son soutien. Cody n'arrivait plus à penser, il se contentait de fixer. De ne pas se rappeler comment sa mère avait été assassinée, comment son père allait aussi se faire tuer, encore en face de lui.
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Hello, j’espère que vous avez aimé le chapitre et que vous aimez l’histoire. Ça n’a pas été très simple d’ecrire ce chapitre puisque je suis un “off” cette semaine du coup je ne sais pas si il est assez bien.
N’hesitez pas à donner votre avis. J’essaierai de mieux faire les prochaines fois.
Merci de lire, voter et commenter.
Lalie