Chapitre 13: Une journée infernale
Ecrit par kaynaliah
Dans la tête de Réhyma
Tin-Tin, Tin-Tin…… Encore ce maudit réveil qui sonne toujours au
mauvais moment. Je ne suis pas prête à me réveiller là. Je suis
complètement lessivée. J’ai juste besoin de dormir encore car j’en peux
plus là. J’arrête ce stupide réveil et me remets en mode dodo sous la
couette. Quelque chose me revient subitement et me pousse à ouvrir les
yeux. Oh non quel jour est-on aujourd’hui ? Je tends la main vers ma
table de chevet et saisis mon téléphone pour regarder la date du jour.
Eh merde ! Je me lève rapidement et cours à la salle de bains en me
tapant sur la tête car je ne comprends pas comment j’ai fait pour
oublier cette date si importante. Je m’en veux vraiment. Je me dépêche
et descends au rez-de-chaussée où je tombe sur le reste de la famille
attablé pour le petit-déjeuner. Je m’assois également à ma place.
-« Bonjour tout le monde »
-« Bonjour Mlle »
-« Alors la marmotte est déjà debout »
-« Papa arrête de m’appeler ainsi stp. Tu sais que je déteste »
-« Mais tu es ma petite marmotte préférée »
-« Et moi je suis quoi papa ? »
-« Toi Monica tu es ma petite jalouse préférée »
-« Ca c’est pas cool »
-« En attendant laissez mon mari en paix hein »
-« Oyo la jalousie comme ça là même »
-« Excisez-nous oh. Pauvres célibataires que nous sommes. N’est-ce pas Réhyma ? »
-« Je te dis »
-« Eh vous avez intérêt à le rester le plus longtemps possible »
-« Papa toi tu risques de chasser tous les hommes qui viendront ici demander nos mains »
-« Mon fusil est déjà prêt depuis quelques années même »
-« Papa tu abuses toi aussi »
J’ai un papa en or vraiment et je n’aurai pas pu rêver mieux. Je
termine de manger et je débarrasse la table. C’est au tour de Monica
aujourd’hui de faire la vaisselle. Je remonte dans ma chambre et me
prépare à sortir. Murielle m’a appelée quand j’étais en bas et j’ai
tenté de la joindre mais je n’ai eu aucune réponse. Je tenterai plus
tard. Je m’habille simplement et prends mon sac surtout avec mes
papiers. Je descends à nouveau et passe par le salon où je trouve mes
parents assis langoureusement sur un des canapés. C’est tellement beau
de voir des personnes s’aimer ainsi. Je me racle la gorge néanmoins
avant de parler.
-« Je dois sortir »
-« Où vas-tu ? »
-« Voir maman »
-« Tu es sûre que tu veux y aller seule ? »
-« Oui maman ne t’inquiète pas. Je me sens juste coupable d’avoir
oublié que c’était son anniversaire aujourd’hui. C’est comme si je
l’oubliais et ça ne me plait pas du tout. Je me sens vraiment mal en
point »
-« C’est humain d’oublier et jamais tu ne pourrais oublier ta maman. Ok ? »
-« Ok »
-« Alors enlève-moi ce sourire triste de ton visage et souris car c’est ce que Jeanne aurait voulu »
-« Ok »
-« Prends ma voiture et prudence sur la route »
-« Ok et à plus tard »
Je leur fais de gros bisous avant de passer par la cuisine embrasser ma
petite sœur qui m’a encore racketée comme d’habitude mais cette fois-ci
des gâteaux au chocolat. Je me dirige vers le garage et monte dans la
voiture. Je quitte la maison et m’en vais en quête de fleurs que je
trouve en plein centre-ville. En sortant de chez le fleuriste, je croise
Michael et Lucas. Décidément il faut que je croise « Mr Blanco »
partout. Je préfère complètement l’ignorer.
-« Bonjour Michael. Ca va ? »
-« Oui et toi ? »
-« Ca peut aller. Un peu fatiguée mais ça va »
-« Luca m’a dit qu’il t’a croisée hier à un mariage »
-« Effectivement et c’était celui de ma cousine »
-« Eh ben alors. Ca s’est bien passé sinon ? »
-« Oui. Je vois que tu viens faire plaisir à Murielle »
-« Eh oui que veux-tu ? »
-« Et moi on ne me salue pas » dit Luca
-« Il est pour qui ce bouquet ? » demanda Michael
-« Pour ma mère »
-« Si c’est elle qui t’a donnée cette éducation chapeau » dit Luca
Koum koum koum. Que vient-il de dire là ? »
-« Pardon ? Que viens-tu de dire là ? »
-« Je viens de dire que si ta mère t’a donné cette éducation ça craint »
-« Je t’interdis de parler de ma mère »
-« Pourquoi me gênerai-je ? »
-« Tu es vraiment un gros con»
-« De mieux en mieux »
-« Luca arrête » intervint Michael
-« Je me demande vraiment comment vous avez fait pour être amis car
vous êtes totalement opposés. Je vais y aller. Ca m’a fait plaisir de te
voir Michael. A la prochaine »
-« Soit prudente»
J’ai
préféré ne pas y répondre car j’avais le cœur en feu. Parler de ma mère a
toujours été mon point faible. Je suis montée dans la voiture et j’ai
démarré complètement énervée. Quelle douleur ! Maman pourquoi a-t-il
fallu que tu es cette foutue maladie ? J’entends la sonnerie de mon
téléphone retentir et je vois que c’est Murielle. Je préfère la rappeler
plus tard car là je ne suis pas en état de parler avec qui que ce soit.
Je gare le long du cimetière de Lalala. Je souffle un long moment avant
de descendre de la voiture et de m’engouffrer dans ce lieu si sinistre.
J’ai horreur d’entrer dans cet endroit car cela me fout la chair de
poule à chaque fois. Ce silence est trop sinistre pour moi. Je n’entends
jamais une mouche voler ou quoi que ce soit. Tout me rappelle que je
suis dans un lieu sans vie et cela me fait encore plus mal. Aujourd’hui
c’est l’anniversaire de maman et elle aurait eu 48 ans. A chaque fois je
me sens mal car je pense à tout cet amour qu’on devrait partager elle
et mo mais elle n’est pas là et ne sera plus jamais là. Je crois que
perdre ma mère a été ma plus grande douleur et le sera pour toujours.
Tandis que mon père aurait dû être là pour moi, il m’a tout simplement
rejetée. Au début, j’ai voulu lui trouver des excuses mais je me suis
vite rendue compte qu’il n’en avait aucune. Je m’avance et trouve une
personne près de la tombe de maman.
Koum koum koum
Que fait-il là ? Ici et pourquoi ?
-« Je peux savoir ce que tu fais là ? »
-« …..Réhyma je suis venu me recueillir »
-« J’en n’ai rien à faire. Je veux que tu t’en ailles et que tu ne remettes plus tes sales pieds ici »
-« Tu vas te calmer jeune fille car jusqu’à preuve du contraire je suis ton père et tu me dois du respect »
-« Oui c’est ça. Je respecterai encore plus un inconnu que toi. Tu n’es
rien pour moi tu entends. C’est toi qui aurait dû être dans cette tombe
et à sa place. Je sais que tu n’as jamais voulu de moi donc on ne va
pas commencer la comédie maintenant »
Sans la voir venir, je me suis prise une de ces baffes.
-« Pourquoi me détestes-tu autant ? »
-« Va t’en d’ici. Tu sais que j’ai le journal que maman a écrit pour
moi. Elle t’a fait promettre de ne jamais m’abandonner mais tu l’as
fait. Elle t’a fait promettre de veiller sur moi mais tu ne l’as jamais
fait. Tu lui as fait tant de promesses mais ce n’était que du vent. Je
t’en veux tellement. Je te déteste et rien ne pourra faire changer cela »
-« Je veux réparer mes erreurs »
-« C’est trop tard pour cela. Tu n’as plus ta place dans ma vie depuis
le jour où tu m’as abandonnée et que ça soient mon oncle et ma tante qui
s’occupent de moi. Je ne veux rien de toi. Tu donnais de l’argent pour
te donner bonne conscience mais je n’ai jamais touché un centime. J’ai
tout ce que je veux avec mes parents. J’ai une maman et un papa aimants
et responsables qui m’ont tout appris »
-« Je suis désolée Réhyma »
-« Moi aussi Georges mais tu n’as jamais voulu de moi donc tu peux avoir bonne conscience »
-« Ta mère me manque. Toi aussi tu me manques. Oui j’ai fait des
mauvais choix que j’ai toujours regrettés et je m’en veux. Tu es ma
fille et je veux ton bonheur car je t’aime de tout mon cœur. Tu es ce
que j’ai de plus cher sur cette terre »
-« Tout ce que tu dis n’a
aucune valeur pour moi car ça ne change rien au fait que je ne veux pas
de toi dans ma vie et que jamais je ne t’y ferai une place. Maman est
partie, tu m’as laissée tomber mais j’ai survécu. »
-« Je suis désolée ma fille »
Je suis juste partie en larmes de cet endroit. Il criait mon nom mais
je ne me suis pas retournée. Je suis montée dans la voiture où j’ai
pleuré de tout mon soul et j’ai appelé Murielle à la rescousse car
j’avais besoin de parler à quelqu’un mais j’ignorais qu’en me rendant
chez elle, je croiserai encore ce connard de Luca et que les choses
allaient aussi vite dégénérer entre lui et moi.