CHAPITRE 136: L'ESSENTIEL

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 136 : L’ESSENTIEL .

**LOYD MBAZOGHO**

Nous sommes tous chez Arsène avec le pasteur qui vient d’arriver . Arsène explique les informations que nous avons eu ce matin avec mes frères. Depuis que nous avons appris que mes parents ont disparu j’ai le cœur qui bat et je me demande si cela est lié à ce que j’ai fait hier.


Pasteur Lilian : (Après le récit) Apparemment, ils sont au courant du travail que nous sommes en train de faire.

Paul : Ils ont su ça comment ?

Pasteur Lilian : Il y a dû avoir une faille.

Maman Myrna : Quelqu’un a brisé un interdit ?


Mon cœur a raté un battement pendant que tous les autres se regardaient. Je me suis senti mal et sans que je ne le veuille, j’ai craqué et je me suis mis à pleurer. Ils m’ont tous regardé.


Moi : (Pleurant) C’est de ma faute, je vous demande pardon. Je, j’ai couché avec une femme.

Leslie/Lauria : (En chœur) Loyd ?

Moi : Je, je ne l’ai pas fait exprès, je vous le jure.

Ya Leslie : (Furieuse) Ferme ta bouche Loyd, tu comprends non ? Si c’est pour dire des conneries mieux tu la fermes. Tu n’as pas fait exprès, elle t’a violé ? Tu as été drogué ?

Moi : (Silence) 

Ya Leslie : Seigneur, donc c’est Janaï qui avait raison ? Pendant que les gens se sacrifient et font des efforts pour nous aider, c’est toi Loyd, premier concerné par cette histoire qui te permet de prendre ton sale truc là pour aller le tremper dans le sexe d’une femme. Tu es un bébé ? C’est le goût de quoi que tu cherches en ce moment ? Hein ? On te dit que nous sommes en danger et toi tout ce que tu trouves à faire c’est coucher les femmes pour réduire à néant tous nos efforts. ? Tu n’as pas pitié de toi-même et de tes parents ? Ça te plaît donc de les voir comme ça ? (Me lançant sa béquille au visage) 

Tout le monde : Leslie Calme toi.

Leslie : Oh non, il m’énerve. Tout le monde peut faire des bêtises comme ça mais pas Loyd et ce d’autant plus qu’il connait très bien les réalités de la famille. C’est quel degré d’inconscience avec lui ? 

Arsène : (L’attrapant) Ma douce calme toi stp, ce n’est pas le moment de t’emporter. 

Leslie : (Pleurant) Il m’énerve Mfoula.

Arsène : Je sais mais ce n’est pas le moment.

Maman Myrna : Il lui faut de la glace. 

Arsène : Lucrèce ?

Lucrèce : Papa ?

Arsène : Viens ma puce. ( Elle est venue nous retrouver) Va avec ton oncle à la cuisine et mets lui de la glace sur le visage. 

Lucrèce : D’accord .

Arsène : Loyd va avec ta nièce et elle va s’occuper de toi.


Je me suis levé en silence en ayant la main posée sur l’endroit où j’ai reçu le coup. 


Ya Leslie : J’espère pour toi que la femme pour qui tu as décidé de sacrifier ta famille en vaut la peine.


Lucrèce et moi avons échangé un regard et je pouvais voir qu’elle avait des yeux larmoyants. Elle s’est retournée et s’est dirigée vers la cuisine, je l’ai suivie. Sur place je l’ai trouvé en train de mettre des glaçons dans un petit tissu avec des larmes coulant de ses yeux. Elle m’a ensuite présenté l’un des grands tabouret qu’il y a dans la cuisine pour que je m’assois et je l’ai fait. Elle a voulu me poser le tissu sur le visage mais je l’ai arrêté pour le faire moi-même. J’ai pris et j’ai posé en gardant les yeux fermés. Je l’entendais renifler à côté de moi.


Lucrèce : (Les pleurs dans la voix) Je te demande pardon Loyd. Je ne voulais pas te créer des problèmes. Tout est de ma faute. Je vais aller dire à maman que tu n’y es pour rien et que c’est moi la responsable.


J’ai ouvert les yeux et je l’ai regardé. Je pouvais voir dans ses yeux qu’elle était véritablement peinée et qu’elle voulait sincèrement me venir en aide. Mais si elle ouvrait la bouche présentement pour dire quoique ce soit, ce serait une véritable hécatombe. Ce serait certainement aujourd’hui que je mourrais et avec moi plusieurs membres de ma famille. Elle a voulu passer pour sortir mais j’ai attrapé sa main.


Moi : (Dans un profond soupire)  Lucrèce regarde moi. (Elle l’a fait) Ce qui s’est passé entre nous hier doit aller avec nous deux dans la tombe. Pour rien au monde, je dis bien rien au monde, ton nom ne doit être associé au mien ni aujourd’hui ni jamais. C’était un moment d’égarement qui ne se reproduira plus. Continue à être la petite fille sage à ses parents et reste en dehors de cette histoire et de moi.


Nous sommes restés à nous fixer dans les yeux pendant plusieurs secondes. Ses larmes coulaient et tombaient sur mes cuisses. Je ressentais une énorme boule dans le ventre et un poids sur ma poitrine qui avait l’air d’être compressée.


Lucrèce : (Voix enrouée) J’ai compris, je ne m’approcherai plus de toi Loyd.


Elle a voulu s’en aller mais je tenais toujours par la main que j’avais du mal à lâcher.


Moi : (Le cœur lourd) Je suis désolé Lucrèce.

Lucrèce : (Après un moment) Je sais.


J’ai lâché sa main et elle est sortie. Je me suis mis à respirer grandement par la bouche pour essayer d’avoir de l’air dans mes poumons car j’avais l’horrible sensation de manquer d’air. J’ai fini par essuyer mes larmes qui avaient repris à couler et penser à mes parents que j’avais mis en danger par mes actes irréfléchis. J’espère de tout cœur qu’il ne leur soit rien arrivé de mal sinon je ne me le pardonnerai jamais. 

Au bout d’un moment je me suis levé et je suis retourné au salon. Je suis arrivé au moment où Benjamin avait la parole et il a posé une question qui m’a fait trembler le cœur.


Benjamin : Qui est Mefoumane ?


Je me suis figé sur place et fait tomber le tissu dans lequel il y avait des glaçons. Ce qui a attiré l’attention de tout le monde sur moi. Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi il cite le nom de Lucrèce ? Sont ils au courant de quelque chose ? Mon estomac s’est noué jusqu’à me donner des crampes.


Arsène : (Regardant à nouveau Benjamin) C’est notre fille Lucrèce. Pourquoi ?

Benjamin : Je ne sais pas trop. Depuis hier, j’ai l’image d’un cœur avec ce nom dessus. L’image revient à chaque fois.

Arsène : Qu’est-ce que ça peut bien signifier ?

L’ancien Gaël : De deux choses l’une. Soit il est question d’amour, soit il est question du centre.

Ya Leslie : Je ne comprends pas.

L’ancien Gaël : Le cœur est considéré comme le symbole de l’amour ou le centre vital de quelque chose. L’élément central d’une situation. Et si Benjamin dit qu’il était question d’un cœur avec ce nom dessus. Soit Mefoumane partage l’amour de quelqu’un, soit elle est au centre de toute cette histoire.

Leslie : Mais qu’est-ce que ma fille de 16 ans aurait avoir avec cette histoire ? Quand elle est née, il y avait déjà tous les problèmes là.

L’ancien Gaël : Je l’ignore. Nous allons continuer à prier pour avoir plus de révélations. 

Paul : Et pour les parents qui ont disparu, qu’allons nous faire ?

Pasteur Lilian : Comme je l’ai dit, nous allons continuer de prier pour que Dieu nous dise quoi faire. Tant qu’ils sont en vie, on continue. C’est vrai que ce sera difficile d’avoir accès à eux mais bon, Dieu fera grâce. C’est un petit contretemps mais il faut que nous restions focus. Avec ce qui s’est passé , nous savons que l’ennemi est debout et à l’affût du moindre de nos gestes c’est pourquoi nous devons redoubler d’efforts pour être deux fois plus vigilants. C’est arrivé à Loyd mais ça pourrait le faire avec n’importe qui. Au lieu de le blâmer, portons le tous en prière afin qu’il ne tombe plus. D’accord ?

Les autres : D’accord. 

Pasteur Lilian : Ok. Nous allons prier pour tout ce dont nous avons parlé aujourd’hui. Benjamin dirige nous stp. 


Benjamin l’a fait et il a énoncé des sujets de prière les uns à la suite des autres partant de la repentance pour chacun d’entre nous, aux multiplications des révélations, en passant par la protection de mes parents où qu’ils se trouvent, l’éclaircissement des révélations déjà obtenues et l’unité dans le groupe afin que l’ennemi ne puisse pas nous séparer. À la fin, le pasteur m’a demandé de venir me mettre à genoux au milieu du groupe et que les autres étendent leurs mains vers moi pour prier. Je me suis exécuté et sa femme et lui ont posé leurs mains sur chacune de mes épaules pendant que les autres avaient leurs mains tendues. Ils ont prié pour mon cœur afin qu’il soit fortifié et qu’aucune culpabilité ne puisse s’installer à l’intérieur pour que je ne me sente pas sale, indigne et mis à l’écart. Ils ont prié pour la restauration de mes pensées et de ma vie de prière. À la fin, nous avons tous dis Amen et ils m’ont pris dans leur bras en me disant que ça devait aller et que c’était une erreur de parcours mais qu’à l’avenir, je devais être plus prudent. 


Moi : D’accord . 


L’ancien Gaël a prié pour la fin et nous avons eu l’autorisation d’aller vaquer à nos occupations. Arsène a demandé à voir le pasteur en privé et pendant qu’ils y allaient, ce dernier m’a demandé de les suivre. Nous sommes tous les trois allés dans le bureau d’Arsène . 


Pasteur Lilian : Arsène stp accorde moi quelques minutes avec Loyd.

Arsène : D’accord.


Il est ressorti et il nous a laissés tous les deux.


Pasteur Lilian : Qu’est-ce que je t’avais dit sur la sexualité ?

Moi : (Me rappelant) Que la sexualité débridée n’était pas bonne.

Pasteur Lilian : Tu m’avais répondu quoi ?

Moi : Que je n’avais pas une vie sexuelle débridée.

Pasteur Lilian : Mais je t’avais dit que c’était la parole du Seigneur pour toi. 

Moi : (Silence)

Pasteur Lilian : Quand tu étais venu me voir avec la sœur Janaï pour me dire que vous vouliez cheminer ensemble je vous avais répondu que ce n’était ni le temps, ni moment et que surtout si vous n’étiez pas capable de garder cette relation chaste, vous ne devriez même pas essayer. N’est-ce pas ?

Moi : Oui. 

Pasteur Lilian : Alors qu’est-ce qui s’est passé ?

Moi : (Baissant les yeux)Je suis tombé.

Pasteur Lilian : (Soupirant) Ok, vous allez tous les deux suivre un programme et

Moi : Ce n’était pas avec elle.

Pasteur Lilian : (Arquant un sourcil)

Moi : Je, je n’ai rien fait avec la sœur Janaï. C’était une autre femme.

Pasteur Lilian : (Me fixant) Une femme ou une fille ?

Moi : (Tête baissée, silence)

Pasteur Lilian : (Soupirant) Un combat à la fois. Nous réglerons ça plus tard car ce n’est pas le moment. Nous en reparlerons. Vas-y.


Je suis sorti de la pièce et j’ai fait signe à Arsène qu’il pouvait y aller. En sortant vers le salon, j’ai surpris une conversation entre ya Leslie et Lucrèce. 


Ya Leslie : (Essuyant les larmes de Lucrèce) Ne t’inquiètes pas ma puce, ce que tonton Loyd a fait nous a certes compliqué le travail mais tout n’est pas perdu et mes parents ne sont pas morts. Je ne veux donc pas que tu t’inquiètes pour moi d’accord ?

Lucrèce : D’accord maman.

Ya Leslie : (Lui faisant un câlin) Je veux que tu cesses de pleurer au risque de faire remonter la fièvre.

Lucrèce : (Essuyant d’avantage ses yeux en reniflant) D’accord.

Ya Leslie : Va sortir ce que nous allons manger ce soir et tu me vérifies s’il y a encore assez des fruits là-bas. 


Elle s’est exécutée et est partie.


Ya Leslie : Loyd approche. 


Je l’ai fait en silence. Comme elle était sur son fauteuil roulant, j’étais bien plus haut qu’elle. Elle m’a demandé de m’asseoir sur les marches d’escaliers étant donné qu’elle était près de ça et je l’ai fait.


Ya Leslie : Je ne vais pas te mentir en te disant que ça ne m’a pas énervé d’apprendre que tu as eu des rapports sexuels avec une femme pendant le travail et bien sûr j’ai pensé un moment que c’était un fait exprès. Je sais qu’il n’en est rien et que jamais tu ne mettrais la vie de toute la famille en danger pour une histoire de sexe si ce n’est pas le diable qui est derrière ça. Excuse-moi de t’avoir lancé la béquille au visage.

Moi : Ce n’est pas grave.

Ya Leslie : Et j’espère que tu sais que malgré tes erreurs, je t’aime fort et je m’inquiète pour toi.

Moi : (Essuyant une larme qui a coulé) Je sais. 

Ya Leslie : (Soupirant) Viens là.


Je me suis rapproché et j’ai posé ma tête sur ses jambes comme quand j’étais petit. Elle s’est mise à me caresser la tête et le dos.


Ya Leslie : Il faudra chercher à t’excuser auprès de Janaï, quand je l’ai eu hier au téléphone, elle m’avait l’air peinée à cause de cette histoire.

Moi : D’accord.

Ya Leslie : Ok, allons retrouver les autres.

 

J’ai d’avantage essuyé mon visage et nous avons rejoint ceux qui étaient encore là, en l’occurrence la femme du pasteur, le couple des anciens, Lauria et Princy. Nous avons discuté jusqu’au retour du pasteur et Arsène puis ils ont pris congé de nous. Je suis resté quelques heures de plus avant de rentrer à la maison. Je suis directement allé m’allonger sur le lit à la chambre et j’ai regardé le plafond en repensant à la question de Benjamin et au explications que l’ancien a donné. Cela aurait il un lien avec nous ?

 Je sais que je l’aime et c’est réciproque. Oui, je l’ai compris la nuit dernière quand j’ai passé mon temps à ressasser ce qui s’était passé entre nous. J’ai analysé tous les contours de cette histoire pour comprendre ses motivations. Pourquoi agissait elle de façon contradictoire, froide et distante devant moi pourtant pleine de sollicitude derrière. Ce qui s’est passé hier entre nous m’a ouvert les yeux et j’ai compris que ce qu’elle me présentait n’était qu’une façade pour masquer ses sentiments à mon égard. 

On s’aime, c’est un fait, mais les conséquences de cet amour sont trop lourdes à porter. Pour quelques minutes seulement avec elle, j’ai mis ma famille en danger, je n’oserai pas m’entêter pour une histoire qui n’aura même plus de sens l’année prochaine. S’il est question de nous dans la révélation de Benjamin et que c’est mon cœur qui lui a été montré, je tâcherai de m’en libérer ou à défaut sacrifier cet amour, loin de me braquer comme je le faisais depuis le début, je choisis de l’accepter. Je reconnais que j’aime Lucrèce comme je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre au paravent et que j’ignore si cela m’arrivera avec une autre femme mais je choisis d’y renoncer. C’est quelque chose qui ne peut pas se vivre et qui est fait pour rester dans le cœur. 

J’ai tourné ma tête et j’ai regardé la valise qu’elle avait apporté ici quelques mois en arrière. Je suis allé la prendre et l’ai ouverte pour voir le contenu. Je ne l’avais jamais ouverte depuis la fois où je l’avais vu ici. J’y ai découvert deux chemises, trois polos, trois pantalons, trois culottes, trois débardeurs et trois caleçons. Si je compte la chemise qu’elle m’avait remise devant les autres, ça fait trois également. Tous les articles étaient beaux et de bonne qualité. J’ai décidé de les essayer et malgré ma récente perte de poids liée au jeûne, ils étaient tous juste. Quand je reprendrai mon corps d’origine, ce sera du sur mesure. Je ne peux pas être avec elle mais je peux au moins accepter ses cadeaux. 


Moi : (Devant le miroir vêtu de ses vêtements) Merci Lucrèce.


J’ai retiré et j’ai tout passé en machine . Dès que j’ai fini, j’ai pris ma bible pour venir méditer. Il est temps que je me concentre sur ce qui est essentiel… 


SECONDE CHANCE