CHAPITRE 14

Ecrit par kony ariane

Chapitre 14

Romain Derick

Je viens d'apprendre par un indic qu'un certain Baron de la magouille aurait contacté une connaissance à lui qui est son comptable. Mon indic pense qu’ils feront recours à la banque pour blanchir l'argent de la drogue. On parle de milliards de francs.

Nous ignorons toujours à qui j'aurai à faire et comment ces hommes comptent s'y prendre.

Je dois redoubler de vigilance. Ma nouvelle identité est en béton.  J’ai intentionnellement renversé de l'acide sur mon visage simulant un accident de bricolage tout simplement pour pouvoir en avoir un autre. Mon nom ? J'ai pris l'identité de celui qui m’a donné la chance. Il souffrait d'un cancer. En mourant il m'a fait don de son identité.

   

Evra Bello

Je dois pour les besoins de la boîte ouvrir un nouveau compte  j'aurai besoin d'une caution d'une grosse caution. Nous avons remporté le marché d'appel d’offres pour la reconstitution et la rénovation du plus grand marché de l'Afrique de l'ouest.

Sous les conseils de mon père et grâce à ses relations, je vais obtenir le prêt.

Vue la taille du marché et le risque que cela représente, j'ai eu recours à un expert que m’a recommandé papa. Il est d'ailleurs avec moi pour l'entretien que je dois avoir avec  le conseil d’administration de ladite banque.

Le bâtiment est imposant. Je reconnais qu’ils n'ont pas fait dans la dentelle. J'ai ouï dire que la plupart des intervenants sur le chantier étaient venus du Portugal et de l’Italie.

Lorsque nous sommes introduits dans la salle de réunion, il y a autour de la table sept hommes et femmes.

Mais je reconnais cette femme, ce n'est nulle d'autre que la femme qui se faisait passer pour la propriétaire de la boutique de Sophie, celle là même qui lui a volé sa maison. Je ne comprends pas ce qu'elle fait là…

Chacun se présente elle s'appelle bien Sarah Johnson comme sur la carte et elle serait la manager des ressources humaines.

La réunion s'est bien déroulée, nous aurons leur avis sous deux jours. En sortant je vais vers elle

-madame Johnson

-mademoiselle

-vous nous suivez partout. Vous en avez après Sophie et maintenant je vous trouve sur mon chemin ?

--pardon ?

-vous m’avez très bien compris. Sachez que moi on ne me la fait pas à l’envers.

-un problème ?

Venait de dire Monsieur Derick

-non aucun. Si vous voulez bien m’excuser. A bientôt pour votre réponse

J'ai tourné les talons puis je suis parti. Je suis certain qu’elle entretient une relation avec le responsable de la banque sinon comment peut elle avoir eu ce poste, elle une ancienne vendeuse.

 

Sarah Johnson

Je suis sous le choc, moi en vouloir à Sophie ? De quel Sophie parle-t-il ? Je le reconnais, il est passé à la boutique pour sa fiancée et avec sa sœur.

Je suis dépassée il connaît la Sophie ? Et qu'ai-je bien pu lui faire à elle ?

Donc c'est lui mon Nénuphar ? Lui dont je suis amoureuse ? Lui qui disait m’aimer mais s'est mis avec une autre…

Comment peut-il me détester de la sorte ? Il ignore qui je suis.

J'ai envie de pleurer. Je suis ramené à la réalité par le son de la voix de mon patron

-Sarah vous allez bien ? Vous le connaissiez avant aujourd’hui ?

-ça va Monsieur merci. Je ne peux pas dire que je le connaisse. Je l'ai vu deux fois à la boutique mais sans plus.

-il avait l'air de vous en vouloir pour quelque chose.

-ce doit être une erreur parce que moi j’ignore de quoi il parle.

-retournez à votre bureau et prenez quelques minutes

-merci Monsieur

Je m’enferme dans mon bureau et pleure un bon coup. Il le déteste. Il disait m'aimer.

Il faut que j'appelle Sophie. Je dois lui demander si elle le connait et de quoi il parle.

Je lance l'appel mais elle ne décroche pas.

Je lui laisse un message

Sophie Quenum

C'est de plus en plus difficile de gérer la situation. Je suis dans une toile d’araignée et j'ignore comment en sortir.

Il y a le père d'Evra qui m’a percé à jour, faisant de moi sa pute ; et il y a Sarah à qui j'ai volé l'amour de son homme.

Elle m'appelle mais je ne sais quoi dire. J'ai du mal à parler avec elle car je l’ai trahi.

Elle m’envoie par la suite un message « Sophie, il faut que je te vois. C'est urgent. Dis-moi, tu connais un certain Evra Bello ? »

Pourquoi me demande-t-elle ça ? Evra a pourtant supprimé son compte.

C'est ma seule amie, la seule famille… Et puis je ne vais pas passer ma vie à lui cacher mon homme. Et en plus cette affaire de boutique il faut que je fasse quelque chose.

Mon téléphone sonne encore. Je ne connais pas le numéro. Si je décroche et que c’est elle. Non, je ne répondrai pas. Je reçois un autre message.

« Décroche immédiatement. Nasser »

Il ne manquait plus que celui là. Lorsque que le numéro me rappelle, je décroche

-toi et moi devons que tu ne fous rien de tes journées alors quand je t'appelle tu décroches. C'est clair ?

-oui, avais je dis d’une toute petite voix.

Il me demande quelque chose bizarre. Pourquoi veut-il que je fasse ça ? C'est trop pour moi. C'est vrai qu’ainsi je serai à l'abri mais lui qu’est ce qu'il y gagnera ? Je n'ai même pas le droit de prendre le temps d'y réfléchir. C’est un ordre plus que tout autre chose.

-c'est compris ?

-oui monsieur

-mais non pas de ça entre nous. Nous avons été intime et nous le seront aussi longtemps que je le voudrai

-mais…

-de toute façon c'est moi qui décide. Je suis en route pour chez toi. Attend dans ton lit, propre, nu et prêt à me recevoir.

-…

Il raccroche. Que me veut-il à la fin ? Je n'ai pas le temps de pleurer. Je me lève, me lave et fais comme il a dit. J’ai pris soin de mettre une crème de lubrifiant dans mon intimité et une autre dans mon autre orifice.

Il est venu et m'a prise dans tous les sens. Il doit bien avoir la soixantaine et il est vigoureux. Malgré moi, à un moment j'ai vraiment adoré.

En parlant comme la dernière fois il me donne des sous. Je n’ai d’ailleurs toujours pas compté les sous de la dernière fois.

Il m'a laissé une liasse sur la table de chevet et est parti comme un voleur pendant que je prenais la douche.

J'ai totalisé un million cinq cents mille. Il est plus généreux que son fils. Evra paye mon loyer, les charges de la maison et me verse deux cents mille FCFA pour mes besoins. C'est bien mais ce n’est pas suffisamment. Moi je veux manipuler l'argent. Mener la belle vie dont j'ai toujours rêvé. Avec le plan de Nasser, j’arriverai à mes fins.

       
DU TCHAT À L'AMOUR