Chapitre 14

Ecrit par Rebo4

*****Ayub KHALID


Je reste perplexe en écoutant les propos de ma mère. Je jette un coup d'œil à chacun d'eux y compris Antsa. Elle ne dit rien mais sa mine montre qu'elle n'est pas d'accord avec ma mère. Et moi non plus d'ailleurs. 


Elle baisse les yeux et regarde ma main qui est en dessous de celle de Fatim et soigneusement tenue par ma mère. Elle semble ne pas aimer. Je retire ma main aussitôt et m'éloigne du lit.


Moi : Euhmm.. maman, ce que tu me demandes est impossible. Je ne peux pas épouser Fatim. 


Je regarde cette dernière et elle m'a l'air vexée. Elle baisse la tête en direction du sol.


Ma mère : (en pleurs) Tu ne m'aimes donc pas comme je le pensais ? Tu ne veux pas voir ta mère heureuse?


Moi : (pris de remords) Si si. Je veux te voir heureuse maman mais je ne peux pas faire ça. Comprend-moi. Tu ne vas pas mourir et tu auras les petits enfants que tu veux..Antsa te donnera des petits enfants. 


Ma mère : Mais puisque je te dis que ta femme est stérile. Elle est stérile mon fils. 


Antsa : (en colère) Cessez de raconter du n'importe quoi belle maman. Je ne suis pas stérile. 


Ma mère : Et pourquoi tu n'arrives pas à donner des enfants à mon fils inh? Pourquoi ? Déjà deux mois que vous êtes mariés et aucun vomissement ni un petit malaise. 


Antsa : Et deux mois c'est déjà trop pour vous pour que je tombe enceinte ? Dîtes-moi belle maman est ce qu'on accouche avec deux mois ? Même si j'étais enceinte, vous êtes sûres que vous serez toujours en vie jusqu'à mon accouchement ? Vous qui êtes entrain de vous lamenter que vous allez mourir ? Cessez de vous acharner sur ma personne belle-maman. 


Antsa quitte la chambre. Je veux la suivre mais ma mère m'interpelle. 


Ma mère : Ayub mon chéri. Reste avec moi. Viens !


Je retourne près d'elle tant bien que mal. Je console aussi mon père qui a l'air troublé. Il se fait sûrement du souci pour ma mère. Mais d'après le docteur elle va bien et c'est juste la fatigue. Elle doit se reposer. Ça m'a soulagé de l'entendre. 


Yassin et moi sommes restés en compagnie de ma mère jusqu'à ce qu'elle ne s'endorme. On a laissé mon père seul avec elle avant de nous en aller. Ou dois-je dire avant de m'en aller puisque Yassin est déjà chez lui. 


Comme vous pouvez vous en douter, la fête a été écourtée et tous les invités sont rentrés chez eux. Je me trouve dans la voiture avec Antsa. Elle n'a rien dit depuis un moment alors que je la connais très bien pour être une vraie pipelette. 


Elle m'a l'air ailleurs. Elle repense sûrement aux propos de ma mère de tout à l'heure. 


Moi : Antsa! 


Aucune réponse..


Moi : Antsa!


Je l'ai appelé plusieurs fois avant qu'elle ne réponde. 


Antsa : Oui!


Moi : Ça va ?.


Elle hoche la tête en s'efforçant de me sourire. Elle est bizarre.


*****Antsa DIOP


Mariame me traite de stérile et Ayub se retrouve dans un grand dilemme tout ça à cause de moi. Si je ne prenais pas ces fichues pilules je serais peut-être enceinte depuis et rien de tout ça n'allait arriver. À présent, la vieille sorcière de Mariame veut contraindre Ayub à épouser Fatim soit disant que c'est sa dernière volonté avant sa mort..


Elle joue la comédie et tout le monde croit qu'elle est malade alors que je parie qu'elle n'a rien. Je connais assez bien cette vieille chouette pour savoir de quoi elle est capable. Elle a manigancé tout cela juste pour persuader Ayub de se marier à celle qu'elle veut. 


Malheureusement pour elle et heureusement pour moi, Ayub a dit non. Et je compte l'achever en tombant enceinte. Eh oui je vais arrêter dès maintenant de prendre les pilules contraceptives. Je me sens prête maintenant..


Je lance un regard à Ayub qui est concentré sur le volant. Après quelques minutes de trajet, on arrive à la maison. J'enlève mes talons dans la voiture. Je descends ensuite en les gardant dans mes mains. Je marche pieds nus pour faire mon entrée à l'intérieur. 


J'ai tellement mal aux chevilles. Ces talons sont de véritables tortures. Je tombe raide sur le lit après avoir pénétré la chambre. Je suis morte de fatigue.


L'instant d'après, j'entends la porte s'ouvrir. C'est Ayub je suppose. Il me rejoint sur le lit. Au dessus de moi, il commence à m'embrasser dans le cou. 


Moi : (aimant ce qu'il fait) Mmhh! Pas ce soir s'il te plaît. Je suis fatiguée. 


J'ouvre les yeux et on se fixe. Je l'embrasse mais je n'ai pas aimé le baiser parce qu'il avait une haleine d'alcool. Il a trop bu à la fête tout à l'heure. 


Moi : Va te brosser les dents. 


Je le dis en me retournant, la tête enfouie dans le matelas. 


Ayub : (me chuchotant à l'oreille) Ok je viens. Mais sois sûr qu'à mon retour on fera l'amour comme des fous. 


Je rigole. Il regagne ensuite la salle de bain me délaissant sur le lit. Je me laisse emporter par le sommeil petit à petit.


*****Ayub KHALID


Je regarde sur l'étagère de coin qui se trouve dans la salle de bain à la recherche de ma brosse à dents. Je ne la trouve nulle part. Il n'y a que les laits de toilette de Antsa que je vois sur l'étagère. Je me demande où se trouve cette brosse à dents. Je fouille dans tout ce qui peut se trouver sur l'étagère mais toujours aucune trace de ma brosse à dents. 


Putain où je l'ai mis? 


Moi : (parlant à Antsa) Antsa! 


Elle ne me répond même pas cette folle. Je parie qu'elle dort déjà en ronflant. 


Moi : (criant) ANTSA!


Elle finit par me répondre nonchalamment. Une vraie marmoutte cette là. Toujours dormir, dormir et dormir. 


Moi : Tu n'aurais pas vu ma brosse à dents par hasard ?


Antsa : (voix grave) Laquelle ? Celle électrique ?


Moi : Oui. 


Antsa : Regarde dans la petite boîte sur le lavabo. Je l'ai rangé avec la mienne ce matin. 


Je regarde en direction du lavabo et je peux voir la boîte qu'elle m'a indiqué. Effectivement, il y a ma brosse à dents à l'intérieur. 


Moi : Merci. 


Je range ses laits de toilette sur l'étagère et m'apprête à aller prendre la brosse à dents lorsque quelque chose tombe sur le sol attirant mon attention. On dirait une boîte de médicaments. 


Je la ramasse pour vérifier de quel médicament il s'agit et je n'ai pas mis longtemps avant de me rendre compte que ce sont des pilules contraceptives. Qu'est ce que ça fait là ce truc ? Je ressors le contenu et je peux voir que la plaquette est vide. 


Attendez un instant ! 


Qu'est ce que...mais...


Je ressors de la salle de bain avec la boîte de médicaments en main. 


Moi : (hors de moi) ANTSA! 


Antsa : Oui quoi encore ? T'as retrouvé la brosse ?


Elle se redresse nonchalamment. Le sommeil a catégoriquement disparu de son visage quand elle a aperçu la boîte dans ma main. Elle descend rapidement du lit. 


Antsa : Je..ce...je..


Moi : Qu'est ce que c'est ? Tu prends ça ?


Antsa : Écoute-moi je...


Moi : (hurlant) TU PRENDS CES COCHONNERIES ?


Antsa : Je suis désolée. 


Je me retiens de pleurer en fixant le plafond. Je me passe la main sur le visage. Je n'arrive pas à le croire. Dites-moi que ce n'est pas vrai s'il vous plaît. 


Moi : (riant nerveusement) Bien sûr. J'aurais dû m'en douter. C'était pour ça que tu ne tombais pas enceinte malgré l'effort consenti. Tu te payais ma tête ainsi que la tête de ma famille. Tu savais très bien la raison qui faisait que tu n'étais toujours pas enceinte et tu me regardais droit dans les yeux en mentant et me trompant. Tu me regardais et m'embrassais en me disant de ne pas m'en faire. Soit disant parce que tu allais bientôt être enceinte pourtant tu savais très pertinemment QUE ÇA NE RISQUAIT PAS D'ARRIVER PARCE QUE TU PRENAIS CES FICHUS MÉDICAMENTS. 


Je froisse la boîte et la jette contre le sol. Je me dirige ensuite vers elle. Elle recule au fur et à mesure que j'avance. 


Antsa : (en larmes) Pardonne-moi Ayub je suis désolée...


Je la secoue violemment. 


Antsa : (pleurant) AYUB!


Moi : (rouge de colère) DÉSOLÉE ? TU ES DÉSOLÉE ?


Je la relâche. Elle s'écroule au sol. Elle pleure à chaudes larmes..


Antsa : (me suppliant) Je voulais arrêter. Je te promets que je voulais arrêter. Je..


Moi : (hurlant) TAIS-TOI ! TAIS-TOIII!


Je passe les mains sur ma tête en arrachant presque mes cheveux. Je me sens trahi. J'ai si mal. 


Moi : Quelle genre de personne es-tu Antsa? Dis-moi. 


Elle ne dit rien et continue à pleurer. Je ne crois pas une seconde à son cinéma. 


Moi : Oui à la base je t'avais épousé dans l'unique but de me venger. Oui! Mais les choses ont brusquement changé et j'ai commencé par m'attacher à toi. J'ai commencé par t'aimer Antsa. J'ai même abandonné mes anciennes habitudes pour toi. J'étais tellement heureux à l'idée de devenir père. À l'idée que tu portes mon enfant et je pensais que c'est ce que tu voulais aussi mais je ne savais pas que tu étais le loup dans la bergerie. Un démon déguisée en ange. 


Antsa : (en pleurs) Non s'il te plaît...


Moi : Tu es une sorcière Antsa. Et je te hais. Je te hais. Tu ne mérites ni mon respect, ni mon amour. Tu ne mérites rien du tout. Tu m'as montré que j'avais tord. Tord d'avoir pensé que tu étais une bonne femme. Une bonne épouse. Une femme exceptionnelle comme le dit mon père. D'ailleurs j'attends qu'il me redise la même chose après avoir appris ce que tu as fait. Comment tu te payais nos têtes à tous. On va voir s'il te trouve aussi exceptionnelle. 


Je me dirige vers la porte en colère. Je l'ouvre pour m'en aller quand elle vient tomber à mes pieds en les retenant. 


Antsa : Écoute-moi s'il te plaît Ayub. 


Moi : (froidement) Ôtes tes salles mains de moi. 


[Gémissements de pleurs]


Antsa : S'il te plaît. 


Je lui donne un coup de pieds dans le ventre. Elle atterit au loin, face contre terre. Elle se lamente. Je ressors de la chambre et referme brutalement la porte derrière moi. 


Je m'arrête au beau milieu du couloir. Je ne retiens pas mes larmes. Pourquoi ? Pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi ?


Je crie en donnant des coups de poing dans le mûr. 


*****Antsa DIOP


Ayub a tout découvert. Il est maintenant au courant de tout. Il sait que je prends des pilules pour ne pas tomber enceinte. J'ignore pourquoi mais j'ai tellement mal. Il m'a dit des choses horribles que j'ai peut être mérité mais n'empêche que ça me blesse beaucoup. 


Le pire c'est qu'il est très remonté contre moi et ne veut même pas m'écouter. Il ne veut même pas de mes excuses. Et très bientôt, mon beau père aussi sera au courant de la vérité et lui aussi, me haïras. Qu'est ce que tu as fait Antsa? Qu'est ce que tu as fait ?


J'éclate en sanglots en étant couchée sur le sol. Je pleure de toutes mes forces. 


*****Le lendemain matin


Inutile de vous dire que je n'ai pas fermé l'oeil de toute la nuit. Je n'ai fait que pleurer en priant Allah de donner la force à Ayub et à Babacar de me pardonner. Je ne sais pas si ce que je ressens c'est de l'amour mais je ne veux pas perdre Ayub. Je ne veux pas le perdre. Et je parle bien sûr de l'Ayub de ces dernières semaines et non de l'autre homme hautain et méprisant que je connaissais.


Je me décide à me lever du sol. Je m'asseois sur le lit en fixant la porte. J'espère le voir entrer et me dire qu'il m'aime et qu'il me pardonne. Ensuite qu'on fasse l'amour comme des malades pour concevoir ce bébé qu'il désire tant..


Malheureusement..!


Il s'en va être bientôt l'heure pour le boulot mais j'ignore si j'irai aujourd'hui. Je n'ai envie de rien. Je me laisse coucher sur le lit en fixant le plafond. 


*****Mariame DJALAL


Yassin : Doucement maman. 


Son père et lui m'aident à me coucher sur le lit de notre chambre. Je suis de retour dans la maison de mon mari. Je n'ai rien et mon dernier souci c'est de rester coucher sur un lit comme un malade mais je n'ai hélas pas le choix puisque je joue à la malade. 


Yassin : Bon je vais m'en aller. Prend soin de toi maman. 


Il m'embrasse sur le front..


Moi : Merci mon fils. 


Yassin : À bientôt papa. 


Il fait une accolade à Babacar..


Babacar : À bientôt mon grand. 


Soudain, on entend un bruit sourd comme si on avait brutalement claqué une porte. Et ça m'a l'air d'être la porte d'entrée. Qui peut bien fermer la porte comme ça..


On s'interroge tous, perdus lorsque la porte de la chambre s'ouvre brusquement aussi. Ayub fait son entrée. Il semble tellement remonté. Je me demande ce qui lui arrive. 


Il ne nous dit rien et se contente juste de marcher d'un bout à l'autre de la chambre. Je peux constater qu'il saigne des doigts. Ça m'inquiète de plus en plus. 


Moi : Qu'est ce qui t'arrive Ayub? Pourquoi tu es dans cet état ? 


Babacar : Oui mon fils. Dis nous ce qui t'arrive. Pourquoi tu as l'air aussi en colère ?


Ayub : Elle n'est qu'une garce! Elle n'est qu'une garce ! Crie t-il en colère. 


Il donne un violent coup de pied dans le canapé qui se trouve dans la chambre..


Babacar : (s'impatientant) Qu'est ce qui t'arrive t'arrive nom de Dieu ?


Ayub : (abattu) Antsa papa. Antsa nous a tous menti. C'est une manipulatrice et une menteuse papa. 


Je hausse les sourcils agréablement surprise par ce que j'entends. Je désire aussitôt en savoir plus.


Moi : Comment ça mon fils ? Qu'a t-elle fait cette pauvre fille ? Elle t'a trompé avec un autre ? Ça ne m'étonnerait pas parce qu'elle ressemble à ce genre de femme. 


Ayub : Pire maman. Elle a fait pire. 


Je me touche la poitrine, choquée. 


Yassin : (intervenant) Qu'est ce qu'elle a fait Ayub?


Ayub : Maman j'accepte ta proposition. J'accepte de me marier avec Fatim. Je veux faire ta volonté plus que jamais. J'aurais dû t'écouter. Je vais épouser Fatim et elle te donnera les petits enfants, ça je te le promets. 


Un large sourire se dessine sur mes lèvres après ses propos de Ayub. J'ignore ce que cette idiote de Antsa a bien pu faire mais je la remercie. À présent, j'ai obtenu ce que je voulais. Fatim sera ma belle-fille..



MARIÉE À MON PIRE EN...