Chapitre 13

Ecrit par Rebo4

*****Antsa DIOP


Il est déjà 00h dépassé et Ayub n'est toujours pas rentré. Zut, qu'est ce que je raconte ? Qu'est ce que ça peut bien me faire ? Il est sûrement entre les cuisses de je ne sais qui et moi je suis ici à m'inquiéter pour lui. N'importe quoi. Je vais me coucher moi. 


Tout à coup, la porte s'ouvre le dévoilant. Je vous jure que ça m'a soulagé de le voir. Cependant je joue complètement à l'indifférente. 


Moi : Où est-ce que tu étais ? Figure-toi que je t'ai attendu pour le dîner. Je n'ai rien mangé par ta faute..


Ayub : Suis-je la nourriture que tu dois manger ou suis-je ta nourrice ?


Moi : Oh c'est comme ça ?


Ayub : Oui c'est comme ça. Si tu as faim. Tu manges simplement. Point barre. Ne m'attends plus. 


Moi : D'accord. Très bien. C'est compris. 


Je le dis sous un ton reprochant avant de me coucher et de me couvrir la tête avec la couverture. Quelques instants après, je sens des doigts se glisser sous la couverture. Il commence à me chatouiller.


Je fais l'effort de ne pas rire mais c'est tellement plus fort que moi. 


Moi : (riant) Arrête. Mais arrêteeuhhh!


Ayub : Cesse de bouder et viens là ! 


Il me soulève de ma place et me fais asseoir à califourchon sur lui. 


Ayub : Et si on se lançait encore dans la conception de ce bébé inh?


Il a dit cela en me donnant un baiser. 


Ayub : Dis-moi, tu as senti quelque chose de bizarre aujourd'hui ? Genre la fatigue ? Des nausées ?


Moi : Non pourquoi ?


Ayub : Je demandais juste pour savoir si ce sont les symptômes de la grossesse. 


Moi : (pouffant de rire) Mais on ne tombe pas enceinte comme ça. 


Ayub : Ah bon et ça arrive comment dis-moi. 


Moi : Il faut...


Ayub : Ouii?


Je lui explique et il m'écoute attentivement. Après cela, il m'embrasse. Je suis navrée de vous apprendre monsieur Ayub que je ne serai jamais enceinte de vous parce que voyez-vous, je prends mes dispositions pour ne pas que jamais ça n'arrive..


Je préfère être avaler par un requin plutôt que de te donner un enfant pauvre idiot. Et tu vas regretter d'avoir levé la main sur moi. Tu m'as épousé pour rendre ma vie misérable n'est-ce pas ? Alors toi non plus tu ne seras pas heureux. Pauvre idiot.


Tout comme la fois passée, on a fait l'amour comme des fous. Wollah, je commence à devenir accro au sexe moi. 


[Deux jours plus tard...]


*****Mariame DJALAL


Fatim m'a appelé en pleurs il y a deux jours de cela pour me raconter comment Ayub l'avait rejeté lorsqu'elle s'était rendue à son bureau pour le voir. Elle a aussi dit que c'est la première fois et qu'il n'avait jamais été comme ça auparavant. Est-ce à cause de cette Antsa qu'il se comporte ainsi ? 


Non! Impossible, il n'aime pas cette fille. Quoique...


Je ne dois rien prendre à la légère. Cette Antsa n'est pas aussi idiote que je le pensais. Elle est même très maligne. Si jamais, Ayub tombe amoureux d'elle c'est la cata. Il faut que je fasse quelque chose. Ayub doit épouser une femme de notre milieu. C'est ma réputation qui est en jeu. D'autant plus que j'ai notifié à mes amies que le mariage aura bientôt lieu.


Je suis rassurée parce que j'ai au moins déjà trouvé celle qui lui convient et c'est Fatim. Ils ont l'air de bien se connaître et elle remplit tous les critères de ma belle fille parfaite. À présent il ne reste plus qu'à trouver un moyen pour que mon fils l'épouse. 


Et c'est le plus difficile. Mais rien ne me dépasse. J'arriverai bien par trouver un moyen. Ce n'est qu'une question de temps. 


D'ailleurs, je m'en vais de ce pas chez Ayub. Je dois lui parler. Babacar n'a pas prévu de sortir aujourd'hui alors je m'y rends avec le chauffeur. 


*****Antsa DIOP


Aujourd'hui c'est samedi. Ayub est dans son bureau. Il y est enfermé depuis ce matin. Ces derniers temps, on est devenu plus proche lui et moi. Je ne sais pas comment l'expliquer mais il y a un truc. Et je suis sûre que c'est parce qu'il désire un enfant qu'il est aussi gentil avec moi. On fait l'amour tous les soirs pour que je tombe enceinte mais ce qu'il ignore c'est que ça ne risque pas d'arriver. Je continue toujours de prendre les pilules contraceptives sans qu'il ne se doute de rien. Il croit fermement que je serai bientôt enceinte. 


Je me trouve dans la cuisine. Je fais un gâteau. Quand je trouve le temps comme c'est le cas actuellement, je m'exerce à la cuisine. Je sais déjà réaliser pas mal de mets simples. 


Ayub : Qu'est ce que tu prépares par ici? Dit-il en débarquant dans la cuisine. 


Il s'approche de moi et se positionne derrière moi. Il entoure ma hanche de ses mains. 


Ayub : (me chuchotant à l'oreille) Te faire l'amour ici et maintenant est mon rêve..


Je souris, rouge comme une tomate. 


Moi : (me décollant de lui) Les domestiques pourraient nous voir.


Ayub : Et alors?


Je rajoute le lait et le chocolat à ma farine de gâteau.


Ayub : Je peux goûter ?


Moi : Ok!


Je soulève la cuillère en bois de la farine et la lui remet. Il commence à la laper. 


Ayub : Mhhh! C'est bon.


Moi : N'en mange pas trop. Je te rappelle que ce n'est pas encore cuit. 


BAM! Il m'essuie la cuillère dans la face. J'ai à présent du chocolat sur le visage. Il se met à rigoler. 


Moi : Ça te fait rire inh? Attend un peu. 


Je plonge la main dans la mixture et la lui passe au visage. 


Je me mets à rire à mon tour. Il me rend mon coup. On rit aux éclats dans la cuisine tout en jouant avec la nourriture. C'est bête je sais mais c'est tellement drôle. 


Soudain des raclements de gorge se font entendre. On remarque la présence de sa mère. Depuis quand elle est là ?


Ayub : Maman ? Tu es arrivée quand ?


Mariame : Un bon moment déjà. J'étais là à vous observer vous comporter en gamins. Ayub tu es sérieux là ?


Ayub : Maman je..


Mariame : Il faut qu'on parle. 


Elle me toise longuement. 


Mariame : Et seuls ! Je t'attends dans le salon. 


Elle s'en va. Ayub et moi on se regarde en souriant. 


Ayub : Je viens pour toi. Tu ne perds rien pour attendre. 


Je ressors la langue pour le narguer. Il s'essuie le visage puis s'en va. Je me demande ce que la sorcière veut bien lui dire. Je sais que ça ne se fait pas d'écouter aux portes mais c'est plus fort que moi. Très discrètement, je m'en vais espionner leur conversation. 


*****Ayub KHALID


Je rejoins ma mère dans le salon comme elle me l'a demandé. Elle n'a pas l'air contente. Va savoir ce qu'elle a encore..


Moi : (m'asseyant) Me voici maman. Tu voulais me parler. 


Ma mère : (très sérieuse) J'avoue que tu me déçois Ayub. Tu me déçois vraiment beaucoup. 


Moi : (ne voyant pas de quoi elle parle) Qu'est ce qu'il y a maman ? En quoi t'ai-je déçu ?


Ma mère : Fatim m'a raconté comment tu l'avais traité la dernière fois.


Moi : Comment ? Comment je l'ai traité ?


Ma mère : Tu l'as repoussé mon fils. Tu sais, ne fais plus semblant avec moi. Elle m'a déjà dit la relation qui vous lie. 


Je hausse les sourcils. Eh bah, elle manque pas de toupet Fatim. 


Moi : Maman je..


Ma mère : Tu repousses comme un vulgaire torchon une aussi belle femme qui est venue vers toi. Est-ce comme ça que je t'ai élevé Ayub?


Moi : C'est ma vie privée maman et je demande à ce que tu ne t'en mêles pas s'il te plaît. C'est vrai qu'il y a eu quelque chose entre Fatim et moi mais je compte mettre fin à tout cela. Je suis marié désormais et je ne veux pas causer du tord à Antsa. 


Ma mère : (riant nerveusement) Quoi!


Moi : Oui maman. Tu as bien entendu. Je respecte beaucoup ma femme et je ne veux plus la tromper. 


Ma mère : «J'ai épousé Antsa juste pour me venger d'elle» Dit-elle sous un ton ironique. À présent regarde-toi mon fils..regarde ce que tu es devenu. Tu joues à des jeux débiles avec cette fille. Tu l'aimes ?


Je ne sais pas quoi répondre à cette question. 


Ma mère : Dis moi est-ce que tu aimes cette pauvre fille mon fils ? 


Je ne dis rien cependant mon silence est assez parlant. 


Elle met les mains sur la tête. 


Ma mère : (se lamentant) Hééé venez-voir cet enfant. Venez voir cet enfant qui veut me tuer. Venez le voir oh. Venez le voir. 


Moi : (soupirant agacé) S'il te plaît maman. Arrête. 


Ma mère : (se levant) Sache que ça ne se passera pas comme ça. Je ne te laisserai pas ternir la réputation de notre famille. Ça tu peux me croire. 


Elle tourne les talons en furie. Je souffle profondément en m'adossant au fauteuil. C'est quoi tout ceci ?


*****Antsa DIOP


Je me passe le doigt dans l'oreille pour la énième histoire de bien les nettoyer. Je suis sûre que je n'entends plus bien. Est-ce vraiment ce que j'ai entendu ? Ayub m'a vraiment défendu contre sa mère et le plus surprenant il a dit qu'il me respectait et qu'il ne voulait pas me causer du tord? Waouh! Waouh! Waouh! 


Je dis que waouh! Mince j'ai failli y croire aussi inh. Heureusement que je suis assez intelligente pour savoir qu'il mentait. Tout ce qu'il disait n'était que pur mensonge. 


J'étais tellement perdue dans mes pensées que je n'ai pas remarqué qu'il m'a surpris près de la porte en position d'affairage..


Ayub : Qu'est ce que tu fais ?


Je sursaute.


Moi : Euhhh..


Ayub : Je rêve ou tu écoutais à la porte. 


Moi : (lui souriant) Un petit peu. 


Il roule des yeux et me pousse le front avec son doigt. 


Ayub : Mêle toi de ce qui te regarde.


Moi : Aïe !


Il s'en va. Je le suis..


[1 mois plus tard...]


Ayub : (m'interrogeant) C'est positif?


Je ressors de la salle de bain et lui montre le test de grossesse qui est négatif. Il affiche une mine triste. Ça se voit qu'il est déçu. 


Ayub : Je ne comprends pas. Pourquoi tu ne tombes pas enceinte depuis? 


Moi :...


Il reçoit beaucoup de pression en ce moment de ses parents qui n'attendent que me voir enceinte. Ou devrais-je dire de mon beau père car lui seul est sincère. Cette sorcière de Mariame ne joue que la comédie. 


Moi : Ça va aller. La prochaine fois sera la bonne. 


Il me serre contre lui. Je me sens si horrible. Je sais très bien pourquoi je n'arrive pas à tomber enceinte et je continue de leur mentir à tous. Je devrais peut-être arrêter de prendre ces pilules. 


*****Le soir


*****Yassin KHALID


Une fête a lieu à mon appartement ce soir à l'occasion de la sortie de mon prochain album. Un album dans lequel j'ai dédié deux chansons pour Antsa. Mes parents, mes amis et aussi mes collègues sont tous là. 


Il y a l'ambiance et bien sûr les boissons. Antsa est juste magnifique. Je ne cesse de la regarder. Mon frère ne la lâche pas d'une semelle. Ils m'ont l'air bien proches. Beaucoup trop proches même. Tout à coup, la musique coupe. Le micro m'a été donné. Je prends la parole. 


Moi : Bonsoir chères toutes et chers tous. Une fois encore je vous remercie d'être là. Je suis...


Je m'arrête brusquement. Ma mère vient d'avoir un malaise. Mon père et Ayub essaient de la réveiller. Je me précipite vers eux. 


Moi : Maman ? Maman réveille-toi. Maman ?


Mon père : Vite appelez un médecin!


Ce que je fais dans l'immédiat. Le médecin ne va plus tarder à venir. On la transporte dans une chambre en attendant.


*****Mariame DJALAL


J'ouvre les yeux et mon regard se promène un peu partout. Je peux voir mes fils qui se tiennent à quelques mètres du lit pendant que le docteur m'administre des soins..


Babacar est aussi à mes côtes. C'est lui le plus inquiet. Le pauvre. Fatim aussi est là sans oublier cette garce de Antsa. Même à mon enterrement, je ne voudrais pas qu'elle soit là..


Pour vous dire la vérité, je n'ai rien. C'est juste une comédie que je joue. Et Fatim le sait très bien puisqu'on a élaboré le plan ensemble. On veut avoir Ayub en jouant sur ses sentiments. Et je sais qu'il m'aime énormément et qu'il ferait tout pour voir sa pauvre maman malade heureuse. 


Moi : Oh non je vais mourir. Docteur. Je vais mourir. Oh non est-ce la fin? Dis-je en me lamentant. 


Docteur : Bien sûr que non madame. Vous n'allez pas mourir. Calmez-vous..


Moi : (tendant la main) Ayub ! Ayub viens s'il te plaît. Viens mon chéri. 


Je pleure en l'implorant de s'approcher. Il me prend la main. 


Moi : (versant des larmes de crocodile) J'ai toujours dit que si je dois mourir, je dois exaucer un voeu qui me tient le plus à cœur. Et mon plus grand voeu est de voir un de mes petits enfants avant de m'en aller. 


Ayub : (effondré) Ne parle pas ainsi maman. Tu ne mouras pas. 


Moi : J'ignore ce que j'ai mais je ne m'en sortirai sûrement pas alors s'il te plaît aide-moi à réaliser ce vœu qui m'est tant cher s'il te plaît. 


Je pleure de plus belle. Je commence à tousser. Ayub tente de me calmer..


Moi : Ta femme est stérile mon fils. Elle est stérile. Depuis le temps qu'on attend qu'elle tombe enceinte mais rien. Elle est stérile..


Ayub : Non maman. Ne dis pas ça. Antsa n'est pas stérile tu peux me croire je..


Moi : Chut...chut..chut!


Je tousse. 


Moi : (faible voix) Approche Fatim. 


Elle s'avance sans hésiter. Je pose la main de Fatim sur celle de Ayub et les garde fermement. 


Moi : (sourire faible) Marie-toi avec Fatim mon fils. Marie-toi avec elle et accompli ma dernière volonté. Elle te fera des enfants. De beaux enfants. Ainsi est ma dernière volonté Ayub..



MARIÉE À MON PIRE EN...