Chapitre 14
Ecrit par La Vie d'Ielle
Chapitre 14
>>> Julie
Moi : Je me dois de protéger ces filles.
Dimitri : Mais pourquoi es-tu aussi têtue ? Je ne t'ai pas demandé de rejeter tes sœurs mais plutôt de réfléchir un peu.
Moi : C'est bon, je pense qu'on en a déjà assez parlé.
Dimitri : Chéri écoute …
Moi : C'est bon Dimitri, on ne va pas revenir sur les mêmes choses. Tu ne veux pas m'écouter, tu as peur je pense que…
Dimitri : TU FAIS EXPRÈS OU QUOI ?? Il n'est pas question de peur mais de toi. Est-ce que tu as pensé à toi un seul instant ? Quelqu'un revient brutalement et te plonge immédiatement dans cette situation. Est-ce que tu y as pensé seulement un instant ? Laisse un peu ta cape de super-héros parce que tu n'en es pas une. Je peux comprendre ton intention et si j'étais à ta place j'aurais certainement fait la même chose mais réfléchis un temps soit peu, tu pense que c'est ça la solution ? Que tu peux gérer tout ça ?
Moi : J'y arriverai.
Dimitri : Tu es bornée ( se levant )… Ces filles ne resteront pas ici sans que la police ne soit informée et j'y vais de ce pas ( allant vers la porte ).
Moi : Dimitri…
Il ne sort de la chambre sans me répondre.
Je le suis jusqu'au salon.
Moi : Dim ?
Dimitri ( ouvrant la porte ) : Tu ne me feras pas changé d'avis.
Moi : Mais attends d'abord s'il te plaît.
Dimitri : Quoi ?
Moi : Trouvons un compromis.
Dimitri : Je n'en vois aucun.
Moi : Accorde moi quelques jours juste le…
Dimitri : Non.
Moi : Mais laisse moi finir d'abord.
Dimitri : …
Moi : Accorde moi quelques jours juste le temps de discuter avec Kimberley. Tu as raison, pour mieux mes protéger il faut que la police soit informée au cas où il venait à les chercher. Juste quelques jours, s'il te plaît.
Dimitri ( après m'avoir longuement regardé ) : Quelques jours.
Moi ( petite voix ) : S'il te plaît !??
Dimitri : Une semaine, pas plus.
Moi : D'accord.
Dimitri : Okay.
Moi : Merci.
Dimitri : Je reviens.
Moi : Où vas-tu ?
Dimitri : Pas à la police, t'inquiète. Je vais voir Michel.
Il m'embrasse puis sort de la maison.
Il faut que j'aille discuter avec Reine parce qu'il faut vraiment que je parle avec Kimberley qui n'a apparemment plus de téléphone. Ce sera compliqué de l'avoir mais je vais essayer sur le numéro avec lequel elle avait appelé.
Tout compte fait, je comprends ce que dit Dimitri.
Si ce qu'on veut c'est les sortir de là il faut qu'on implique des personnes plus fortes que Dehan s'il faut se baser sur ce qu'elle m'a dit.
Pourquoi ne pas en parler à la police ?
Certes elle a dit qu'elle a déjà essayé et ça n'a jamais été la chose à faire mais ça c'était de son côté.
Je ne pense pas qu'il ait des gens ici donc je compte réellement envisager l'option que Dimitri a donné.
C'est pas qu'il ne veut pas que les filles soient ici, il ne voudrait jamais cela parce qu'il sait que ça me ferait du mal. Ce qu'il veut c'est avoir une certaine assurance, une option si on peut le dire pour justement aider Kimberley et les filles.
C'est normal je pense, j'en parlerai avec Kim.
Je vais dans leur chambre et je suis surprise de ne pas les trouver. Je sors et vais frapper à la porte de la douche.
Moi : Reine ?
Je n'entends pas de bruit donc j'ouvre et il n'y a personne à l'intérieur. Je sors de la maison pour regarder à l'extérieur mais elles n'y sont pas donc je reviens dans le salon.
Elles ne sont pas là, où peuvent-elles être ?
Elles ne sont pas sensées être dehors, Reine le sait et comment peut-elle sortir avec l'enfant sans me dire ?
Je sors et vais jusqu'en route en demandant autour de moi si personne ne les a vu mais qui est même sensé les voir vu que je suis sensée les cacher ?
Reine n'a pas de téléphone, comment je fais pour la joindre ? Seigneur c'est quoi ça !?
Je retourne à la maison, prends mon téléphone et appelle Dimitri.
Moi : Dimitri les filles ont disparu.
Dimitri : Comment ça disparu ? Elles sont sûrement à l'extérieur.
Moi ( paniquant ) : JE TE DIS QUE NON !! Elles n'y sont pas. J'étais jusqu'en route mais je ne les ai pas vu. Elles ont disparu et je ne sais même pas par où commencer à les chercher.
Dimitri : J'arrive tout de …
Je n'ai même pas attendu qu'il termine sa phrase que j'ai raccroché.
Je prends la clé ainsi que mon porte monnaie, sors et ferme la morte. Je ne vais pas attendre qu'il rentre, je vais moi-même commencer par les chercher je ne sais où.
À peine j'arrive en route que mon téléphone sonne, c'est Anne. C'est une amie et on devait se voir aujourd'hui mais là, je ne suis plus disposée à cela.
Je laisse sonner et commence à marcher. Ça recommence à sonner donc je mets mon téléphone en mode avion.
Je reste au chantier moderne, je ne sais pas par où je vais commencer à chercher mais je sais que je vais fouiller tout Libreville s'il le faut.
Elles n'ont pas pu aller loin non plus.
Ça fait je ne sais combien de minutes que je marche, je suis déjà au rond point de Nzeng Ayong et je ne les aperçois même pas.
Je suis seule, ce n'est pas comme ça que je vais les retrouver. Je vais mourir d'inquiétude.
J'enlève le mode avion pour appeler Dimitri mais à peine je le fais que mon téléphone sonne
C'est un numéro étranger, je suis sûre que c'est Kim.
Je réponds après avoir essayé d'enlever cette inquiétude dans ma voix.
Moi : Allô ?
>>> Kimberley
Moi : Julie ?
Julie : Bonjour Kim.
Moi : Bonjour, comment vas-tu ?
Julie : Je vais bien , toi aussi j'espère ?
Moi : Oui, je vais bien et ton ami ?
Julie : Il va bien aussi.
Moi : Les filles ? Elles vont bien ? Léa n'embête pas trop j'espère ?
Julie : J'avoue que si, elle est très capricieuse et boudeuse. Il lui arrive de faire une heure ou quelques minutes sans me parler ou à grever disant qu'elle veut aller chez Kim. C'est normal, c'est une petite fille et sa soeur lui manque.
Moi : Je reconnais bien Léa ( souriant ). Reine t'aide j'espère ?
Julie : Énormément ! Tu as l'air apaisée.
Moi : J'essaie de trouver cet apaisement.
Julie : Ça avance de ton côté ?
Moi : Je fais du mieux que je peux. J'ai déjà parlé avec l'inspecteur mais Dehan est introuvable et je n'ai vraiment aucune idée d'où il pourrait se trouver.
Julie : Toi, tu es où ? Tu ne peux pas rester chez vous, il pourrait revenir à tout moment.
Moi : Je ne suis pas à la maison, l'inspecteur m'a prise sous son aile. Dis , je peux parler aux filles ? A Léa d'abord.
Julie : Euh… je ne suis pas à la maison actuellement. Quand je vais rentrer je vais… euh… je vais te rappeler.
Moi : Tu vas bien ? Je te sens soucieuse, il y'a un problème ?
Julie : Euh… Il faut qu'on parle Kim et c'est un sujet urgent.
Moi : C'est à propos des filles ?
Julie : Oui.
Moi ( le cœur battant ) : Il y'a un problème ? Quelque chose ne va pas avec les filles ?
Julie : En fait euh… écoute …
Moi : Est-ce que les filles vont bien ?
Julie : J'ai discuté avec Dimitri et il m'a fait comprendre quelque chose. Je vais te parler clairement, Il faut qu'on aille à la police.
Je lui explique ce qui s'est dit entre Dimitri et moi.
Moi : Non, surtout pas.
Julie : Écoute il faut que tu comprenne que…
Moi : Julie non… S'il ne veut pas que les filles soient chez vous je comprendrai , il a raison mais je ne veux pas que vous fassiez cela.
Julie : Kim, il le faut. Si on veut réellement mettre toutes les chances de notre côté pour que la situation s'arrange et pour protéger les filles il faut qu'on le fasse, il faut qu'on aille voir la police. On n'ira pas les voir pour qu'ils interviennent immédiatement mais pour qu'ils sachent ce qu'il se passe au cas où quelque chose dans tout ce qu'on a prévu aille de travers.
Moi : Qu'est-ce qui pourrait aller de travers Julie ? La seule chose qui pourrait apporter les problèmes serait le fait qu'il apprenne où sont les filles.
Julie : Justement, c'est pour toute éventualité qu'il faut être prêtes. Tu as dit que de ton côté ça a toujours eu des conséquences sur toi mais il n'est pas ici et il ne peut rien faire ici.
Moi : Je ne connais pas l'étendue de ses relations Julie et franchement ça me fait peur tout ça.
Julie : Il peut avoir toutes les relations du monde mais il ne peut pas tout contrôler, garde ça bien en mémoire Kim. Il ne va pas passer sa vie à te torturer même quand il n'est pas là , si tu veux espérer d'être libérée de lui physiquement il faut lâcher prise dans ta tête aussi et te dire qu'il n'est qu'un homme. Tous les hommes ont des faiblesses Kim et Dehan n'est pas n'importe quel homme, c'est ton mari et tu es celle qui le connaît plus que tout le monde. Peu importe la peur que tu peux avoir pour cet homme je suis aussi certaine que tu peux être celle qui permettra qu'on l'arrête définitivement. Tu as peur certes mais dis toi qu'il n'est pas invincible. Si tu as pu trouver un inspecteur pour t'aider là-bas dis toi bien qu'il y'a encore de bonnes personnes qui ne travaillent ni ne sont comme lui et donc qu'on peut trouver une oreille ici. Cela semble absurde parce que je n'ai pas vécu ce que tu as vécu mais je suis sûre de ce que je dis et je peux t'assurer que je serai là pour t'aider et Dimitri aussi quoiqu'il puisse dire. Fais moi confiance, d'accord et laisse les gens t'aider parce que seule tu n'y arriveras pas.
Je ne sais pas, franchement je ne sais pas.
Faire confiance, laisser les gens m'aider alors que j'ai toujours cherché cette aide sans la trouver c'est difficile. C'est difficile de le faire…
Et si je tombais sur de mauvaises personnes ?
Et si les filles tombaient sur de mauvaises personnes ?
Moi : Tu es sûre ?
Julie : Fais moi confiance. Il te faisait du mal parce que tu étais seule , qu'il sache que maintenant ce n'est plus le cas.
Moi : D'accord.
Elle m'a dit qu'elle n'est pas à la maison donc je vais rappeler plus tard pour parler avec elles.
Je raccroche et pose le te téléphone puis j'appelle Daphné.
Daphné : Oui ?
Moi : Vous pouvez m'aider s'il vous plaît , j'aimerais aller me servir à boire.
Daphné : Tu n'as qu'à demander et je t'apporte ça.
Moi : Je peux me débrouiller seule vous savez.
Daphné : Pour commencer je t'ai dit que que tu peux me tutoyer puis, saches que je suis là pour t'aider.
Moi : Oui mais pas pour être ma domestique.
Daphné : Tu es ma patiente, je m'occupe de toi. Je reviens.
Elle s'en va et revient quelques minutes plus tard avec un verre d'eau.
Moi ( le prenant ) : Merci
Daphné : Il ne cesse de nous espionner.
Moi : Il est encore là ?
Daphné : Oui.
Moi : Comment sais-tu qu'il est là ?
Daphné : Avec ce que je fais comme travaille Léo m'a appris certaine chose pour me protéger moi-même parce que j'en reçois des menaces d'hommes qui ne sont pas contents du fait que j'aide leur femme.
Moi : Vous vous connaissez avec l'inspecteur ?
Daphné : Oui, c'est une affaire qui nous a réuni et depuis on s'aide en plus d'être amis.
Moi : Rester ici, à me surveiller, ne vous causera pas de problèmes ?
Daphné : C'est-à-dire ?
Moi : Votre famille, vous n'avez pas de compagnon ?
Elle rit.
Moi : Navrée pour la question.
Daphné : Nullement ! Je ris parce que c'est moi qui suis sensée m'inquiéter pour toi et pas le contraire et pourquoi insiste tu avec le vouvoiement ? J'ai une famille qui sait quel genre de travail je fais et qui comprend… J'ai quelqu'un dans ma vie qui sait ce que je fais mais qui n'es pas toujours d'accord avec ce que je fais pour mon travail.
Moi : Et est-ce qu'il prend bien le fait que que vous… que tu sois ici ?
Daphné : Il n'est pas d'accord.
Moi : Alors pourquoi vous...
Mon cœur s'est mis à battre rapidement soudainement et ma main qui tremble, ce que je redoute depuis que je suis là.
Daphné : Kimberley ( venant vers moi ) ? Tu vas bien ?
Moi : Oui, ne t'inquiète pas.
Daphné : Tu tremble... Je vais éteindre la climatisation.
J'ai juste une folle envie me gratter.
Moi : Merci !
Daphné : Ça va, tu es sûre ? Tu respire drôlement vite.
Moi : Je sais pas j'ai… j'arrive pas à respirer.
Je pose ma main sur mon cou, la seule que je puis correctement bouger.
Ma gorge qui se resserre, cette douleur c'est...
C'est comme si j'avais du feu à la place du sang.
Moi : Daphné je…
>>> Daphné
Elle n'a pas terminé sa phrase qu'elle s'est mise à convulser violemment.
Moi : Seigneur , Kimberley ! Kimberley ?? Kimberley ( la bousculant ) ??
Subitement, plus rien.
Je pose ma main sur sa poitrine , je sens son coeur battre mais elle-même ne réagit pas.
Je prends mon téléphone et appelle Léo.
Léo : Allô ?
Moi : Léo il faut vite que tu viennes.
Léo : Qu'y a-t-il ?
Moi : C'est Kimberley, il faut vit qu'on l'emmène à l'hôpital parce que …
Le bruit de la sonnette à retenti.
Léo : Parce que quoi ?
Moi : Elle s'est mise à convulser subitement et…
Léo : J'arrive tout de suite.
Je raccroche et le bruit de la sonnette retentit à nouveau. Je sors de la chambre et vais voir.
Moi ( faux sourire ) : inspecteur ?
Inspecteur Linus : Daphné ( souriant )… Appelez moi Linus s'il vous plaît, laissons le titre à côté.
Que veut-il ?
Ce n'est vraiment pas le moment ?
Moi : Bonjour Linus.
Inspecteur Linus : Il est là Léo ?
Moi : Non , il est au bureau. Je le pensais avec Vous.
Inspecteur Léo : Oh il nous arrive de travailler séparément. Je peux l'attendre, il faut que je lui parle d'un sujet très important.
Non, allez-vous en… c'est ce que j'ai envie de lui dire mais je n'ai pas envie qu'il soupçonne quelque chose.
Avec Kimberley qui n'est pas bien à côté je ne suis pas bien, mon coeur j'ai l'impression qu'il va tomber.
Moi : Entrez donc.
Il entre, je l'installe.
Moi : Je vous sers quelque chose à boire ?
Inspecteur Linus : Oui, ce que vous avez.
Moi : Je vais éteindre les appareils et je reviens.
Je vais dans la chambre vérifier son état et m'assurer que je ne l'ai pas laissé mourir puis je ressors aussi rapidement en revenant au salon m'occuper de cet inspecteur véreux.
Je le sers à boire et m'installe juste en face de lui.
Moi : C'est un sujet très important si vous êtes là.
Inspecteur Linus : Ça l'est, nous sommes sur un dossier très important. Il a certainement dû vous en parler.
Moi : Il l'a fait.
Inspecteur Linus : Et que pensez vous de cela.
Moi : Je n'ai pas tous les contours donc je ne saurais pas quoi vous dire exactement.
Inspecteur Linus : Du peu que vous savez… Un avis féminin serait la bienvenue aussi.
Moi : Il y'a inévitablement quelqu'un avec Vous qui joue sur deux tableaux.
Inspecteur Linus : C'est bien ce qu'on essaie de découvrir. Il vous a dit sur quoi il s'est basé pour cela ?
Moi : Il est mieux placé pour vous parler de ça en profondeur.
Inspecteur Linus : Je pense aussi, c'est pour cela que je suis là.
Moi : Ah, je crois qu'il rentre plus tôt ( regardant par la fenêtre ).
Je me lève et vais ouvrir la porte pour l'avertir qu'il est là. Dès qu'il descend je lui fais signe de se taire.
Moi : Tu rentre tôt et c'est bien d'ailleurs parce qu'on a de la visite.
Léo : De la visite ?
Il entre et constate la présence de Linus.
Léo : Linus ?
Inspecteur Linus ( se levant ) : Ah, collègue te voilà enfin.
Léo : Tu ne m'as pas dit que tu viendrais chez moi.
Inspecteur Linus : Je voulais qu'on parle en dehors des murs du bureaux, tu sais pourquoi.
Léo : Je comprends, assieds-toi ( s'asseyant ).
Ce qu'il fait.
Léo : Tu peux nous laisser s'il te plaît ( me regardant ) ?
Moi : Tu ne veux rien à boire.
Léo : Non, par contre ( se levant )… Permets moi d'aller me rafraîchir le visage un peu ( regardant Linus ).
Inspecteur Linus : Oh mais bien sûr.
Il se lève et se dirige vers la chambre, je le suis.
Dès qu'il entre il se précipite vers elle.
Léo : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Moi ( parlant doucement ) : Doucement ! Je ne sais pas, on discutait puis elle s'est mise à trembler et convulser plus tard.
Léo : Et maintenant ?
Moi : Retourne au salon, je vais m'occuper d'elle.