Chapitre 14 : Suite

Ecrit par Auby88

- Un bonjour de ta part, avant toute prise de parole, ne t'aurait rien coûté, petite soeur, lui fait remarquer Richmond en la fusillant du regard.

- Bonjour. Je suis juste étonnée de la voir ici ... Ah je vois, je vous dérange ! ajoute-t-elle avec ironie.


Cica baisse la tête. Elle n'est plus à son aise et regrette être le sujet de discorde entre un frère et sa soeur.

- Elle s'appelle Cica. Elle est mon invitée !

- Tu nous avais pourtant dit qu'elle était à l'origine de ton accident et que tu ne souhaitais plus jamais la revoir !

- J'ai parlé sous l'emprise de la colère.

Satine est déconcertée.

 - Je m'en vais, déclare Cica.

Richmond essaie de la retenir, mais elle objecte. Elle le laisse avec sa soeur.


- Tu peux te réjouir à présent, Satine ! Elle est partie. D'ailleurs, qu'est ce que tu fais ici à huit heures déjà ?

- Je pourrais te poser la même question, par rapport à cette femme qui s'amène chez un homme engagé, à pareille heure !

- Ne me parle pas sur ce ton !

Il essaie de lever la main droite, mais abandonne son projet, se rappelant qu'elle est plâtrée.

- Je parie que tu m'aurais frappée, si tu l'avais pu.

- Je ne sais plus quoi penser de toi, Satine ! Tu m'exaspères ! Tu détestes Sandra alors que tu te comportes exactement comme elle !

- Ne me compare pas à cette garce !

- Tu es hautaine et possessive à mon égard, comme Sandra !

Elle secoue la tête. Il poursuit :

- J'espère que tu réalises que je suis ton grand frère et pas ton amoureux. Parce que j'ai l'impression que tu confonds les deux. Et si c'est bien le cas, il te faudra voir un psy.

Ses mots la choquent. Elle est au bord des larmes.

- Comment peux-tu prononcer pareille absurdité ? Si je reste très attachée à toi, c'est juste parce que je ne te vois pas souvent. Cela fait six années que tu as quitté le pays. Tu n'es jamais revenu, même pas pour des vacances.

Il soupire.

- Je retire mes mots, Satine.

- Tu m'as profondément blessée, Ricky ! Si cela peut te rassurer, je suis amoureuse d'un type bien que j'ai rencontré dans mon université.

- Je parie que tu parles de ce jeune homme avec lequel tu parlais à la fête surprise, réplique-t-il.

Elle hoche la tête.

- Ce type sent la frivolité à distance. Il ne te correspond pas, Satine !

- Il n'y a qu'un frivole qui puisse reconnaître un autre frivole !

- Ça suffit ! J'exige que tu me respectes !

Il hausse le ton.

- Je n'ai plus rien à faire ici ! rétorque-t-elle.

- Satine ! Attends.

Il la retient avec sa main gauche.

- Je n'aime pas qu'on se querelle.

Des larmes se déversent sur le visage de Satine. Du revers de la main, il les essuie.

- Je te demande pardon, Richmond. Je n'aurais pas dû te parler ainsi. C'est juste que …

Sandra les interrompt.

- Je peux savoir ce qui se passe ici ? On vous entend jusqu'en haut. Vous avez pertubé mon sommeil.

Elle porte une robe de nuit en satin rouge et ses cheveux sont en désordre.

- Il ne manquait plus que celle-là ! s'exclame Satine.

- C'est de moi que tu parles, Satine ? Sandra se rapproche d'elle.

- Ça suffit, vous deux ! J'ai besoin de calme.

Elles n'écoutent pas Richmond. Elles ne font pas attention à lui. Comme chien et chat, elles se disputent, se lancent des injures à n'en plus finir. Il les laisse. Il sort de la cuisine. Elles ne s'en rendent même pas compte.

Il n'a pas envie de perdre ni son temps, ni l'usage de son bras gauche en essayant de les séparer. Alors, il part se réfugier en haut, sur sa terrasse et se laisse choir dans l'un des fauteuils.

Ses pensées s'envolent vers la visite surprise qu'il a reçue, ce visage d'ange qui lui a souri​. Il repense à elle, à Cica. Il se rend compte qu'elle est une femme, à part entière. Elle est belle sans aucun artifice avec ses lèvres pulpeuses qui donnent envie et son sourire qui rassure, forte malgré les épreuves de la vie, humble bien que très talentueuse, altruiste, gentille, simple … Tout simplement, une femme au grand coeur qu'il est bien décidé à revoir.






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